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EAN : 9782867465710
57 pages
Liana Lévi (06/05/2011)
4.23/5   22 notes
Résumé :
Quinze kilomètres trois. La distance qui les sépare du Cap Blanc-Nez. Cette échappée, c'est leur secret, aux petites. Ce matin, elles fuient l'ennui des jours, un avenir sans promesse. Elles s'en vont, légères. Dans le paysage à la fois brutal et magnifique de la Côte d'Opale, Martine Laval suit les deux adolescentes, espionne leur désoeuvrement et fait entendre d'autres voix - une prof, un cousin, une voisine. Tous cherchent à comprendre le pacte qui les emmène à l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Deux jeunes filles d'à peine 15 ans... Autant dire deux gamines. Mardi, c'est à dire dans deux jours, elles le feront. Elles l'ont décidé ainsi, comme ça, en un claquement de doigt, en ce dimanche sur la place du village. Deux gamines qui veulent fuir la morosité, échapper à cet avenir si incertain. Il leur faudra parcourir ces quinze kilomètres trois avant d'atteindre le Cap Blanc-Nez, au nord de la côte d'Opale. Quinze kilomètres trois pour atteindre le bout de leur monde. Dans cette campagne désertique, en ce matin hivernal, elles ne croiseront personne avant le Cap Blanc-Nez. L'air devient plus vif, une mer bleue à perte de vue leur tend les bras...

Telle une spectatrice de cet événement si particulier et si inattendu, Martine Laval raconte ces deux jeunes filles qui ont décidé de s'envoler puis donne la parole à leur professeur, une camarade de classe, un cousin puis une lectrice et enfin le paysage. Pourquoi ont-elles fait cela? Que fuyaient-elles exactement? S'inspirant d'un fait divers réel, ce très court roman étonnamment dense et touchant relate simplement cet évènément et la façon dont il a été perçu par l'entourage plus ou moins proche des deux jeunes filles. de par son écriture poétique et tendre, il se dégage de ce roman, à la fois sobre et vrai, une atmosphère particulière et une grande émotion.

A Quinze kilomètres trois du paradis...
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J'étais en pleine séance d'équipement quand mon regard est tombé sur ce petit roman. Ce qui m'a frappé en premier, outre la couverture, c'est le nom de son auteur qui ne m'était pas inconnu. Et oui, je suis ces critiques littéraires toutes les semaines dans Télérama. Je me suis donc empressée de feuilleter le livre, laissant de coté la vingtaine de nouveautés qui attendaient d'être équipée. J'ai ainsi passé la demi-heure suivante avec les deux héroïnes de cette touchante histoire.

Martine Laval, nous conte l'histoire, vraisemblablement tirée d'un fait divers, de deux jeunes lycéennes qui après avoir laissé un mot à leur famille, prennent la fuite à 15km300 de là, au bord d'une falaise.

Le roman est construit sur l'alternance des voix : celle de l'auteur, puis d'un professeur, d'un cousin, d'une camarade de classe… Chacun donnant son point de vue sur cette triste histoire. Même si elles ne sont pas parties bien loin, elles ne sont pourtant jamais revenues.

C'est en écoutant parler les différents narrateurs que l'on découvre qui elles étaient et ce qu'elles sont devenues.

Martine Laval en peu de pages (à peine 50), relate avec intensité ce fait divers qui pourrait malheureusement être banal. Tout est en retenu et c'est ce qui confère une telle aura à ce texte.
A découvrir au plus vite.
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Un petit livre mais un concentré d'émotions. Dans la banalité des jours, une bride de conversation de deux adolescentes de 14-15 ans va bientôt bousculer la quiétude d'un petit village. Deux gamines qui ont choisi leur destin quelque peu abrégé. le style est superbe et nous emporte dans une déferlante d'interrogation, malgré la tragédie qui se trame, l'auteur a su faire preuve de douceur et de poésie. L'atmosphère est bien posée, tout semble calme et les deux jeunes filles paraissent sans problèmes majeurs :

“De ces deux jours d'attente, de fébrilité silencieuse, peu de chose à raconter. On aurait dit des anges. A la table du dimanche soir, en famille, pas d'orage, calme plat, genre famille je vous aime. Idem, le lundi, au collège. Pas de soupirs, par d'insolences. du velours pur les profs, soulagés. de l'étonnement, peut-être de la déception, pour les vingt-trois filles et garçons de la classe, pas vraiment des copains, des gosses plus avachis que turbulents, surchargés d'ennui. “

Un mardi matin, le jour J du grand saut, elles vont comme si de rien vers leur destinée :

“Elles marchent. Leur bout du monde est à quinze kilomètres. Virgule trois. J'ai compté. Elles me bluffent. Comment ont-elles fait pour parcourir ces quinze kilomètres trois cents de collines, de bois, de champs à betteraves qui les séparent du village ? Je les imagine. Je les vois marcher. Elles ont opté pour le lent écoulement des choses.”

Dans un style fluide, le lecteur se glisse dans le récit, comme envoûté. Chaque chapitre donne la parole à des personnages différents, la prof, le cousin, une autre fille, une lectrice et le plus superbe : le paysage. Chacun donnant sa perception des choses, son étonnement du fait.

Une lecture époustouflante, qui nous fait frissonner, trembler. le mal de notre jeunesse, ne pas trouver sa place ni croire à son avenir, et nous les adultes qui sommes là à laisser croire que tout est possible, mais dans la tête de deux jeunes filles, l'impossible est pour elles le choix le plus simple. Pourquoi ? Question qui revient. Pourquoi, à deux, ensemble, pourquoi là et pas ailleurs.

Une histoire qui bouscule , qui nous laisse dans un malaise sans nom, j'ai aimé le style et la construction de ce récit.


Lien : http://lesmotsdepascale.cana..
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En quelques pages, Martine Laval se fait narratrice externe et tente de comprendre au plus intime ce qui a poussé deux jeunes filles à fuguer un beau matin sur les routes de la Côte d'Opale. Elle prend son vélo et suit les deux filles, elle donne la parole à des proches qui ne comprennent pas mieux mais sont marquées profondément par le drame vécu. Comment percevoir ce qui a enfermé ces filles anonymes dans leur bulle, sans se briser soi-même en mille morceaux ? Car en filigrane de ce court récit courent les voix du chômage, de la misère sociale et morale, de l'ennui, des rêves qui peinent à dépasser la ligne d'horizon de cette région sinistrée. L'écriture est sobre, parfois hachée, sensible. Elle participe de la douleur et de la douceur de cette petite perle grise.
Lien : http://desmotsetdesnotes.wor..
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Ce récit relate le parcours de deux adolescentes perdues et que rien ne semble vraiment retenir. Des adolescentes qui ont besoin de donner un sens à leur existence et « d'inventer leur propre histoire ».
Ce qui est surprenant, c'est l'absence de personnification car les jeunes filles sont sans nom, sans identité. Tout est supposé et sous entendu, de leur trait de caractère à leur prise de décision en passant par les conséquences qui en ont découlé. L'auteur ne rentre pas dans les détails ni dans les explications : ce n'est pas le propos. de ce fait, tout le monde peut se sentir concerné.
L'autre aspect intéressant est que le narrateur fait part de son point de vue. Il se questionne en même temps que nous sur leurs agissements et décrit les sentiments que cela lui inspire. Par la suite, elle expose la réaction de ceux qui de près ou de loin ont été touché par ces jeunes filles. La manière dont ils les voient, ce qu'ils pensent d'elles et de leur décision.
Le seul bémol est que le récit est coupé à un moment par l'un des souvenirs du narrateur. Or cette parenthèse n'apparait pas nécessaire. Quoi qu'il en soit, cela ne gâche en rien la lecture de ce récit court, intense et poignant.
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critiques presse (1)
Lexpress
03 juillet 2011
Inspiré d'un fait divers réel, ce roman aussi bref que dense, grave, émouvant, oscille entre l'observation sociale et l'échappée belle, poétique.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Et qu'on s'demande si c'est utile
Et puis surtout si ça vaut l'coup
Si ça vaut l'coup d'vivre sa vie

Comme à Ostende (paroles de J.R. Caussimon, musique de Léo Ferré)
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Je suis la mer. Je suis laide et j'en suis fière. J'aime mes colères. Elles ont des couleurs. Vert acide, noir dense, jaune imprenable. Je joue. Je les marie. Je les décline. Je peaufine leurs nuances trompeuses. Personne ne m'aime. Je hurle. Je les appelle. Je les attire dans mes écumes lourdes. Je les tétanise. Ils suffoquent. Tous suffoquent. J'ai en moi l'immensité et le froid, la fureur et les ténèbres. Je suis le reflet de leurs âmes vides. Je les envahis. Je les avale. Je les bois. Ils me craignent, et viennent à moi. Je suis la sauvage. Je suis la cruelle. Je suis la mer, libératrice. L'inconsolable. (p. 56)
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Elles n'ont pas de noms, mes petites. Peut-être devrais-je leur inventer un prénom. C'est plus pratique pour la narration, non ? Pour leur donner une existence, raconter ce bout de chemin avec elles. La presse n'a pas révélé leur identité. Je les laisse, moi aussi, sans nom, sans visage. Je les garde dans le flou. Elles demeurent mes inconnues, mes petites, celles qui m'accompagnent, de loin.
Elles lâchent l'éphémère, se fondent dans le temps. Elles se sont trouvées, ont mêlé leur jeunesse. A deux, on ne craint rien. On se croit éternel, non pas au-delà du monde - c'est quoi le monde ? - mais au-delà des autres, ceux qu'elles fuient. Deux filles qui se font confiance, ont les mêmes confidences, les mêmes fous rires. Deux gamines. L'une est rêveuse. Les profs disent : Lente. L'autre est effrontée. Les profs disent : Garçon manqué.
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Je suis le ciel. Je flotte sur la lande, sur la mer. J’enlace le paysage. Je protège la fin du monde. J’ai l’humeur changeante, j’aime les déluges, j’aime le calme. On me regarde. On me scrute. On attend de moi la paix. J’annonce l’hiver, jamais le printemps. Je dessine l’horizon et la faille. Je suis la lumière et l’infini. Je suis l’éternité, celle qui passe sans bouger.

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Je les vois.
Deux gamines. Elles n'ont pas de visage, pas de nom. Juste un bout de vie posé sur des guiboles de quatorze ans et quelques, quinze au printemps. C'est loin, le printemps.
Elles ont dit : Mardi. Mardi, on le fait. Un signe de tête. Puis, plus rien. Elles s'en vont. (...)
Mardi, elles se font la belle. Elles s'offrent deux jours pour savourer leur trouvaille, leur secret. Le tenir au chaud, rien qu'à elles.
Elles se moquent de savoir si c'est un mensonge. Elles rêvent. Une escapade, leur premier pas vers l'aventure, la liberté ?
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