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Comme chaque été, depuis quatre ans, Julien Bisson rassemble «  la fine fleur de la littérature française contemporaine » (1) autour d'un thème précis.
Voici onze nouvelles pour tromper l'insomnie, meubler une attente ou pour ne pas bronzer idiot. La parité respectée, l'ouvrage offre en alternance le texte d'une femme, puis d'un homme. Chacun d'eux relate «  Une nuit à l'hôtel ».
«  L'hôtel », fait remarquer Julien Bisson dans sa superbe préface, «  est une zone neutre qui autorise tous les fantasmes ».

C'est avec plaisir que l'on retrouve certains auteurs :
Franck Bouysse, que la presse définit comme «  un Faulkner limousin », auréolé du Prix des libraires 2019 pour son roman « Né d'aucune femme ». Ici, il signe un texte touchant , plein de déférence pour la figure maternelle, qui met en scène une maman fée, magicienne, débordant d'affection pour son fils. Un enfant , peureux, seul la journée, dans une minuscule chambre d'hôtel, qui se construit avec les lectures que sa mère lui raconte le soir. Moment très fusionnel et lumineux avec cette maman courageuse. La chute très réussie crée la surprise.

Nina Bouraoui brosse le portrait d'une femme qui dénonce le diktat de la normalité. Comme les autres, elle a un mari, des filles chéries, elle se sait «  le pilier du foyer », mais elle aspire à un moment de liberté. Elle s'offre donc une escapade en solo, à leur insu, au coeur du désert algérien, désireuse de se reconnecter à elle -même et cherche à qui se confier. Elle a d'ailleurs avisé une autre femme seule qu'elle épie, à qui elle voudrait parler de déracinement, de désir d'une femme pour une autre.
Elle rappelle l'héroïne de Repose-toi sur moi de Serge Joncour, Aurore, qui réalise en faire plus pour les autres qu'ils n'en font pour elle, et qui trouve en Ludovic une oreille.

Valérie Zenatti nous invite également en Algérie, c'est à l'hôtel Cirta, «  nom antique de Constantine » qu'elle a posé ses valises le 12 novembre 2012, un moment inouï puisqu'elle s'apprête à fouler le sol de ses aïeux et remonter le fil de leur histoire et de la sienne dans la grande Histoire. Ce soir- là, l'expression « Bonne nuit » que sa mère lui adresse revêt une émotion unique.

Ingrid Astier suit les pas d'un naufragé de l'amour que sa femme vient de quitter. Pour noyer son désarroi, c'est au bar Hemingway du Ritz qu'il échoue. le barman télépathe devrait savoir lire en lui. Un client, pêcheur à la mouche, le divertit en le plongeant dans un autre univers : les rives paisibles d'un lac ou d'une rivière. Va-t-il réussir à repêcher Lou ?

Humour noir avec Régis Jauffret, Prix Goncourt (2) qui campe un personnage atteint d'Alzheimer, qui porte le même prénom que l'auteur. Se projetterait-il dans le futur ?

Cécile Coulon dresse le portrait de Madame Andrée, qui semble avoir perdu ses facultés et se retrouve dans cet établissement, sis en pleine campagne, où les clients reviennent « à l'état d'enfance ». Son passé lui revient et en particulier le souvenir d'Émeline, son professeur de flûte. C'est comme si elle l'attendait encore, elle était troublée à l'idée d'apercevoir un carré de sa peau sous un peignoir, si bien que «  son corps était plein de son image » même si «  la chambre était vide d'Émeline ». C'est une autre visite qui se présentait en réalité.

Négar Djavadi nous embarque à Buenos Aires où le narrateur a pris en filature un individu surnommé La Peste. Il est le dernier flic persuadé qu'il le capturera vivant, contrairement à ses collègues qui se moquent de lui et le « traitent de chasseur de fantômes ». Pour ce faire, il loge dans le même hôtel, pas mieux comme poste d'observation ! Mais pourquoi cette traque depuis tant d'années ? Quel forfait, quel crime a-t-il commis ? Réussira-t-il à l'interpeller ?

Sylvain Prudhomme, qui connaît bien l'Afrique, en particulier la Guinée-Bissau, opte pour une toute autre destination : l'Asie centrale. Son héros, un baroudeur backpacker, nous relate sa nuit écourtée dans un hôtel miséreux de Tachkent où il fait escale. Beaucoup d'adrénaline pour le narrateur quand la porte de sa chambre ( sans verrou) s'ouvre violemment ! Que lui veut cette femme avec son arme blanche ? Suspense. Va-t-il pouvoir récupérer son passeport ? du dépaysement avec la langue : «  Spasiba ». Un vrai cauchemar que ce souvenir !

Adeline Dieudonné ( 3) montre le fossé de classe sociale entre un couple en vacances à la neige dans un hôtel cossu, et leur nounou (originaire des Philippines) en charge de leur bébé de 5 mois. D'un côté des parents qui font passer leur plaisir de skier au premier plan, de l'autre une employée, à la fibre maternelle évidente, dévouée, soumise mais si seule. N'est-elle pas « destinée à remplir une fonction, pas à être aimée » ? Ne serait-elle pas exploitée? Récit ponctué par les multiples recommandations que l'école inculque aux futures employées de maison. Une nouvelle touchante qui interroge sur la relation parents-enfants.

Caryl Férey débarque deux types défoncés pour une cure de désintoxication dans le Berlin Ouest des années punk (1977). Leur chambre d'hôtel donne sur le Mur de la honte. Tableau insolite. Orgie sur fond de musique psychédélique alors que dehors des soldats sont transis de froid. Stupéfaction pour Iggy qui croyait « faire une retraite tantrique » ! Style imagé.

Gardons la plus drôle des nouvelles pour la fin. En effet Serge Joncour, dont le dernier roman CHIEN-LOUP a été primé (4),renoue avec sa verve loufoque et nous offre une conversation hilarante entre un hôtelier et un client, à la logorrhée persuasive, qui aimerait bien faire son commerce sur place ! Un protagoniste antispéciste, concerné par le réchauffement climatique.
Dès le début, leur dialogue tourne au quiproquo. le lecteur, comme l'hôtelier , se demande pourquoi « le monsieur de la 106 » a dormi sur un transat au bord de la piscine. L'auteur maîtrise l'art du suspense: quel est donc ce fléau contre lequel ce client s'insurge avec véhémence et qui le rend irascible. ? On s'interroge sur l'identité de « cette squatteuse », son ennemie qui « immanquablement l'attend », « vautrée sur le lit », l'insupporte et gâche ses nuits ! L'auteur nous réserve une chute empreinte d'humour. Une diatribe qui déclenche le rire et que l'on verrait bien adaptée sur scène. Un texte, au ton pamphlétaire, qui nous invite en plus à revoir notre conception de la literie !

Dans cette auberge littéraire, la nuit peut s'avérer bruyante, agitée et alcoolisée ou au contraire solitaire, fantasmée, sensuelle. Parfois blanche, stressante, exotique, unique.
Les illustrations de Chez Gertrud, sobres mais explicites en orange, noir et blanc, dialoguent à merveille avec les textes. Un collectif éclectique qui permet d'appréhender des plumes peu familières et de se régaler avec les autres. Biographies et notes bibliographiques insérées.

(1) Expression employée par Olivia de Lamberterie dans ELLE du 5 juillet 2019.
(2) Régis Jauffret , Prix Goncourt de la nouvelle
(3) Adeline Dieudonné cumule les prix. Dernier en date : Grand Prix des lectrices de ELLE.
(4) CHIEN-LOUP de Serge Joncour a reçu le Prix Landerneau, le Prix du Roman d'écologie, et le Prix de la ville de Vannes.




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Une nuit à l'hôtel... un thème plein d'évocation. Plutôt interlope puisqu'il s'agit d'UNE nuit. En lisant ce titre, surgissent dans mon esprit des aventures clandestines, adultères passionnels à l'insu de la vie "officielle". Ou une planque dans une intrigue façon espionnage ou polar. Bref, ces cinq mots ont fait battre la campagne à mon imagination. La liste des auteurs présents dans le recueil étant également fort alléchante, ni une ni deux, dans mes emplettes, le 1!

Après lectures des onze nouvelles, mon enthousiasme de départ bat de l'aile. Certes, il y a de bons styles. Et certains récits m'ont touchée. Hélas pas la majorité.

Le recueil démarrait pourtant bien avec "Madame Andrée" de Cécile Coulon, beau texte mélancolique.

Je retiendrai aussi "Alika" d'Adeline Dieudonné, sur les conditions de travail de gouvernantes d'origine philippine qui émigrent en Europe, laissant derrière elle mari et enfants, pour offrir à ces derniers la possibilité d'une autre vie grâce à des études. Crève-coeur maternel et déconsideration en tant que main d'oeuvre bon marché et corvéable à merci par des parents occidentaux bien trop occupés pour s'attarder aux soins et éducation de leur progéniture. Un récit actuel fondé sur une réalité bouleversante et qui a de quoi indigner.

Joli hommage à une mère par son fils qu'elle élève seule en vivant chichement dans une chambre d'hôtel par Franck Bouysse ("Ma lumière"). Je ne m'attendais pas à la chute.

Suivi par "Le dernier" de Négar Djavadi. Histoire de traque d'un criminel pendant 22 ans par le narrateur, vieux flic tenace. Et là, le retrouver enfin au bout du monde dans un quartier populaire de Buenos Aires. Et si l'arrêter, conclusion logique finalement de cette enquête au long cours, signifiait la perte du sens donné à sa vie? Cette nouvelle me donne fort envie de lire d'autres choses de cette auteure.

Le recueil se clôt aussi bien qu'il avait débuté avec "Le miroir de Cirta" de Valérie Zenatti. Pas d'intrigue romanesque ici mais un récit de voyage dans l'espace (de la France à l'ancienne Constantine en Algérie) et le temps puisque la narratrice recherche dans les rues d'aujourd'hui les lieux du passé de sa mère du temps de l'Algérie coloniale. Pays qu'elle a dû quitter comme d'autres Pieds Noirs après la guerre et l'indépendance. Récit de partage également grâce au smartphone qui permet à ladite mère de vivre quasiment en simultané les découvertes de sa fille. Un bémol toutefois : la nouvelle aurait mérité d'être un peu plus détaillée, notamment quant au ressenti intérieur de la fille qui foule ainsi une partie de ses origines.

Les autres histoires, malgré des plumes reconnues, s'envoleront très vite par le peu d'intérêt qu'elles m'ont inspiré. Ça tient plus à ma subjectivité de lectrice qu'à autre chose, je pense. Tout ne peut pas plaire en littérature et c'est tant mieux. Je les retrouverai peut-être avec plus de bonheur dans leurs autres oeuvres.

Les hors-séries nouvelles du 1 ont le mérite de me faire découvrir les styles d'auteur(e)s que je ne connais parfois que de nom. Et d'autres pas du tout. Pour peu que ça me plaise, ticket gagnant!
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Du bon , quelques moments d émotions , notamment Alika sur le thème des nourrices esclaves . Pas encore toutes lues mais ça devient un rituel sympathique de mes étés, permettant de découvrir des styles différents de quelques écrivains audacieux. La nouvelle me plaît et les thématiques annuelles sont accrocheuses.
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Comme chaque été, depuis quatre ans, Julien Bisson rassemble «  la fine fleur de la littérature française contemporaine » (1) autour d'un thème précis.
Voici onze nouvelles pour tromper l'insomnie, meubler une attente ou pour ne pas bronzer idiot. La parité respectée, l'ouvrage offre en alternance le texte d'une femme, puis d'un homme. Chacun d'eux relate «  Une nuit à l'hôtel ».
«  L'hôtel », fait remarquer Julien Bisson dans sa superbe préface, «  est une zone neutre qui autorise tous les fantasmes ».

C'est avec plaisir que l'on retrouve certains auteurs :
Franck Bouysse, que la presse définit comme «  un Faulkner limousin », auréolé du Prix des libraires 2019 pour son roman « Né d'aucune femme ». Ici, il signe un texte touchant , plein de déférence pour la figure maternelle, qui met en scène une maman fée, magicienne, débordant d'affection pour son fils. Un enfant , peureux, seul la journée, dans une minuscule chambre d'hôtel, qui se construit avec les lectures que sa mère lui raconte le soir. Moment très fusionnel et lumineux avec cette maman courageuse. La chute très réussie crée la surprise.

Nina Bouraoui brosse le portrait d'une femme qui dénonce le diktat de la normalité. Comme les autres, elle a un mari, des filles chéries, elle se sait «  le pilier du foyer », mais elle aspire à un moment de liberté. Elle s'offre donc une escapade en solo, à leur insu, au coeur du désert algérien, désireuse de se reconnecter à elle -même et cherche à qui se confier. Elle a d'ailleurs avisé une autre femme seule qu'elle épie, à qui elle voudrait parler de déracinement, de désir d'une femme pour une autre.
Elle rappelle l'héroïne de Repose-toi sur moi de Serge Joncour, Aurore, qui réalise en faire plus pour les autres qu'ils n'en font pour elle, et qui trouve en Ludovic une oreille.

Valérie Zenatti nous invite également en Algérie, c'est à l'hôtel Cirta, «  nom antique de Constantine » qu'elle a posé ses valises le 12 novembre 2012, un moment inouï puisqu'elle s'apprête à fouler le sol de ses aïeux et remonter le fil de leur histoire et de la sienne dans la grande Histoire. Ce soir- là, l'expression « Bonne nuit » que sa mère lui adresse revêt une émotion unique.

Ingrid Astier suit les pas d'un naufragé de l'amour que sa femme vient de quitter. Pour noyer son désarroi, c'est au bar Hemingway du Ritz qu'il échoue. le barman télépathe devrait savoir lire en lui. Un client, pêcheur à la mouche, le divertit en le plongeant dans un autre univers : les rives paisibles d'un lac ou d'une rivière. Va-t-il réussir à repêcher Lou ?

Humour noir avec Régis Jauffret, Prix Goncourt (3) qui campe un personnage atteint d'Alzheimer, qui porte le même prénom que l'auteur. Se projetterait-il dans le futur ?

Cécile Coulon dresse le portrait de Madame Andrée, qui semble avoir perdu ses facultés et se retrouve dans cet établissement, sis en pleine campagne, où les clients reviennent « à l'état d'enfance ». Son passé lui revient et en particulier le souvenir d'Émeline, son professeur de flûte. C'est comme si elle l'attendait encore, elle était troublée à l'idée d'apercevoir un carré de sa peau sous un peignoir, si bien que «  son corps était plein de son image » même si «  la chambre était vide d'Émeline ». C'est une autre visite qui se présentait en réalité.

Négar Djavadi nous embarque à Buenos Aires où le narrateur a pris en filature un individu surnommé La Peste. Il est le dernier flic persuadé qu'il le capturera vivant, contrairement à ses collègues qui se moquent de lui et le « traitent de chasseur de fantômes ». Pour ce faire, il loge dans le même hôtel, pas mieux comme poste d'observation ! Mais pourquoi cette traque depuis tant d'années ? Quel forfait, quel crime a-t-il commis ? Réussira-t-il à l'interpeller ?

Sylvain Prudhomme, qui connaît bien l'Afrique, en particulier la Guinée-Bissau, opte pour une toute autre destination : l'Asie centrale. Son héros, un baroudeur backpacker, nous relate sa nuit écourtée dans un hôtel miséreux de Tachkent où il fait escale. Beaucoup d'adrénaline pour le narrateur quand la porte de sa chambre ( sans verrou) s'ouvre violemment ! Que lui veut cette femme avec son arme blanche ? Suspense. Va-t-il pouvoir récupérer son passeport ? du dépaysement avec la langue : «  Spasiba ». Un vrai cauchemar que ce souvenir !

Adeline Dieudonné montre le fossé de classe sociale entre un couple en vacances à la neige dans un hôtel cossu, et leur nounou (originaire des Philippines) en charge de leur bébé de 5 mois. D'un côté des parents qui font passer leur plaisir de skier au premier plan, de l'autre une employée, à la fibre maternelle évidente, dévouée, soumise mais si seule. N'est-elle pas « destinée à remplir une fonction, pas à être aimée » ? Ne serait-elle pas exploitée? Récit ponctué par les multiples recommandations que l'école inculque aux futures employées de maison. Une nouvelle touchante qui interroge sur la relation parents-enfants.

Caryl Férey débarque deux types défoncés pour une cure de désintoxication dans le Berlin Ouest des années punk (1977). Leur chambre d'hôtel donne sur le Mur de la honte. Tableau insolite. Orgie sur fond de musique psychédélique alors que dehors des soldats sont transis de froid. Stupéfaction pour Iggy qui croyait « faire une retraite tantrique » ! Style imagé.

Gardons la plus drôle des nouvelles pour la fin. En effet Serge Joncour, dont le dernier roman CHIEN-LOUP a été primé (2),renoue avec sa verve loufoque et nous offre une conversation hilarante entre un hôtelier et un client, à la logorrhée persuasive, qui aimerait bien faire son commerce sur place ! Un protagoniste antispéciste, concerné par le réchauffement climatique.
Dès le début, leur dialogue tourne au quiproquo. le lecteur, comme l'hôtelier , se demande pourquoi « le monsieur de la 106 » a dormi sur un transat au bord de la piscine. L'auteur maîtrise l'art du suspense: quel est donc ce fléau contre lequel ce client s'insurge avec véhémence et qui le rend irascible. ? On s'interroge sur l'identité de « cette squatteuse », son ennemie qui « immanquablement l'attend », « vautrée sur le lit », l'insupporte et gâche ses nuits ! L'auteur nous réserve une chute empreinte d'humour. Une diatribe qui déclenche le rire et que l'on verrait bien adaptée sur scène. Un texte, au ton pamphlétaire, qui nous invite en plus à revoir notre conception de la literie !

Dans cette auberge littéraire, la nuit peut s'avérer bruyante, agitée et alcoolisée ou au contraire solitaire, fantasmée, sensuelle. Parfois blanche, stressante, exotique, unique.
Les illustrations de Chez Gertrud, sobres mais explicites en orange, noir et blanc, dialoguent à merveille avec les textes. Un collectif éclectique qui permet d'appréhender des plumes peu familières et de se régaler avec les autres. Biographies et notes bibliographiques insérées.

(1) Expression employée par Olivia de Lamberterie dans ELLE du 5 juillet 2019.
(2) CHIEN-LOUP de Serge Joncour a reçu le Prix Landerneau, le Prix du Roman d'écologie, et le Prix de la ville de Vannes.
(3) Régis Jauffret , Prix Goncourt de la nouvelle



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un recueil de nouvelles, pour les vacances, c'est souvent agréable à emporter dans sa valise, surtout que celui-ci est tout léger.
Auteurs : Céline Coulon, Serge Joncour, Nina Bouraoui, Sylvain prudhomme, Adeline Dieudonné, Franck Bouysse Négar Djavadi, Caryl Férey, Ingrid Astier, Régis Jauffret, Valérie Zenatti.
Sans surprise pour ceux qui me connaissent, j'ai particulièrement aimé le texte de Franck Bouysse dont le titre à lui seul résume bien l'atmosphère : "Ma lumière". J'y ai retrouvé avec bonheur la plume belle et émouvante de cet écrivain talentueux. J'ai aimé aussi les nouvelles de Nina Bouraoui et d'Adeline Dieudonné et l'humour de Serge Joncour. Mais les autres sont intéressantes et originales aussi.
Et si on n'a plus de place dans sa valise, on doit le trouver partout car ce recueil est édité par l'hebdomadaire le un, disponible chez les marchands de journaux.
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Grosse déception à la lecture de cette édition 2019 des 11 nouvelles du 1. Seule la première, celle de Cécile Coulomb m'a émue. Les autres étaient, de mon point de vue, fades, sans queue ni tête, vaguement amusantes mais sans plus, ou immédiatement oubliées. Ah non ! celle qui met en scène une nounou philippine, Alika, d'Adeline Dieudonné, est aussi très bien.

Procurez-vous plutôt les éditions 2018 (11 nouvelles de séduction) et 2017 (11 nouvelles d'ailleurs).
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J'ai particulièrement aimé la nouvelle de Serge Joncour, "une nuit presque à l'hôtel". Ou comment des plumes de canard peuvent se retourner contre un hôtelier. C'est bien huilé ! Un visiteur d'une nuit est surpris en train de dormir dehors sur un transat. L'hôtelier le découvre et le prend très mal, forcément ! Son établissement serait-il inhospitalier ? Mais est-ce un hasard ?

"Alika" de Adeline Dieudonné raconte le bref épisode d'une nounou originaire des Philippines. On sent la tension monter et sa peur d'être renvoyée si le moindre incident survient. Un séjour au ski, un couple, 2 enfants en bas-âge, un nounou à court de lait et de couches culottes juste avant la nuit !

"Le dernier" de Négar Djavadi, pourrait être l'épisode d'un roman policier. L'hôtel sert de planque à un policier qui surveille un suspect...mais concernant une affaire vieille de 22 ans !

Fil de soie d'Ingrid Astier relate, la nuit difficile que passe un homme dont la femme vient de le quitter. Son errance le mène dans un hôtel, le Ritz. Y trouvera t-il une oreille attentive ?

"La lumière" de Franck Bouysse, relate la vie confiné d'un enfant dans un hôtel, laissé seul pendant que sa mère travaille. Mais pour lui, elle est sa fée. Beaucoup de tendresse et de retenue dans cette histoire

Voilà parmi les 11 nouvelles, celles qui m'ont le plus séduites.
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Le magazine «le 1», publie depuis 4 ans un recueil de nouvelles, des auteurs connus et reconnus sont invités à écrire sur un thème, les recrues 2019 ont eu pour sujet «une nuit à l'hôtel» Ce sont donc 11 écrivains, Ingrid Astier, Nina Bouraoui, Franck Bouysse, Cécile Coulon, Négar Djavadi, Adeline Dieudonné, Caryl Férey, Régis Jauffret, Serge Joncour, Sylvain Prudhomme et Valérie Zenatti qui nous embarquent chacun à leur manière dans une chambre d'hôtel.
Je ne pourrais pas comparer cette édition avec les autres puisque c'est une découverte mais comme bien souvent dans ce genre de recueil, il y a des préférences selon le style, le rythme , des histoires qui nous touchent plus que d'autres. Les miennes vont à Cécile Coulon, Adeline Dieudonné et Serge Joncour, un recueil pas cher, facile à emporter et qui permet de découvrir des plumes.
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Comme souvent dans un recueil de nouvelles, certaines m'ont parlé plus que d'autres. Car si, ici, elles ont toutes en commun un hôtel, elles ont des tons, des rythmes et des styles bien différents !

Je l'avoue, j'ai eu du mal avec les nouvelles dont la narration intérieure était une sorte de monologue. Soit je n'ai tout simplement pas accroché au soliloque, comme pour la nouvelle de Nina Bouraoui avec deux femmes au bord d'une piscine, soit le style m'a tellement rebutée que je n'ai pas pu dépasser les premières pages (les nouvelles d'Ingrid Astier, dont le rythme, pour une raison inconnue, m'a littéralement tapé sur le système, et de Régis Jauffret, dans laquelle l'omniprésence des phrases exclamatives m'a rapidement fatiguée).

En revanche, certaines nouvelles m'ont beaucoup plu !
Ainsi, j'ai autant aimé le ton humoristiquement polémique de Serge Joncour à propos de la dictature des couettes que la dénonciation de la situation des nourrices à tout faire dans la nouvelle d'Adeline Dieudonné. Dans celle de Négar Djavadi, dont le héros a retrouvé la trace d'un fugitif qu'il traque depuis des années, l'ambiance et le rythme m'ont tout de suite accrochée. Enfin, la tranche de vie racontée par Sylvain Prudhomme dans son hôtel en Ouzbékistan est d'un pittoresque incroyable qui nous transporte immédiatement dans les petites galères du tourisme à moindre prix.

Je n'avais encore jamais rien lu de ces auteurs et autrices, mais à présent je n'hésiterai pas si je passe devant un de leurs romans.
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Quatrième "cuvée" du maintenant traditionnel recueil de nouvelle de l'été édité par le journal le 1. Cette année le fil conducteur est "une nuit à l'hôtel". Onze nouvelles de bonne tenue avec quelques pépites comme "Une nuit presque à l'hôtel" de Serge Joncour, texte hilarant sur une machination ourdie par la couette, la nouvelle de Nina Bouraoui est magnifique, un monologue d'une femme venue se retrouver quelques temps seule face au désert, loin de sa vie d'épouse, de mère, venue se ressourcer "Mon bonheur n'est jamais plein, jamais un bloc, il y a toujours une petite fissure qui finit par sélargir et engloutir les joies semblables à des éclats lumineux, et puis ils ce mot qui lui aussi a fini par m'engloutir : la normalité. Ce que j'entends par là ? Je vais vous le dire, vous penserez que je ne suis pas la seule dans ce monde à affronter, à me soumettre à la normalité qui m'apparaît ainsi : le couple, l'appartement, le travail, les tâches ménagères, le déclin du désir, l'ennui, l'habitude : je me trompe peut-être, mais c'est cela que je fuis ce matin..." "J'attends la lumière : d'elle naissent les mirages". Egalement un texte splendide d'Ingrid Astier, un homme en pleine rupture traîne au bar du Ritz, "Il est 23 heures et des poussières, j'avais regardé rapidement ma montre posée sur le semainier de la chambre. Je ne sais pas qui a eu le premier l'idée de dire des poussières mais jamais je n'avais autant ressenti le temps s'émietter. Chaque seconde doit être le fragment mort d'un bloc qui s'effrite". A noter la nouvelle de Cécile Coulon "Madame Andrée", ainsi que celle de Adeline DIeudonné "Akita" sur une bonne philippine aux service d'un couple en vacances dans une station de ski, la nouvelle s'appuyant sur des extraits d'un manuel de formation d'une école de bonnes aux Philippines.
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