AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Ann Rocard (Autre)
EAN : 9782140328947
142 pages
Editions L'Harmattan (31/01/2023)
3.5/5   3 notes
Résumé :
rick découvre un corps sur le perron de la demeure de son voisin, un monsieur âgé qui vit seul depuis le placement de sa femme en maison de retraite. Il suppose que le corps est celui d'une femme car il lui semble apercevoir des escarpins et une mèche de cheveux mi-longs. Un cartable gît dans une mare rouge. Erick n'a jamais vu autant de sang. L'ancienne ferme aujourd'hui à l'abandon est silencieuse. Bien que la porte d'entrée soit ouverte, aucun son n'émane de la m... >Voir plus
Que lire après Dans la diagonale du videVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
De mon bref séjour au Québec me reste en mémoire cette expression populaire :
“Mais ça n'a point de bon sens …! “

Vous éprouverez ce sentiment à la lecture - voire double lecture - de ce court roman qui tient du compte rendu /bilan d' action des divers corps de métier intervenant au long de ce récit dramatique.
D'entrée, la description du ressenti de la petite Juliette ,fille de la victime ,lors de la cérémonie d'hommage de la population donne le ton: de belles pages d' émotion ,les seules d ailleurs ,Corinne le Bars en professionnelle avertie évite l' étalage des sentiments (vrais ou projetés)
Ce n'est pas le but, au contraire .
Même le Président du Conseil Départemental saura ôter de son discours toute allusion à l' identification et au sensationnel.

Cette tonalité “neutre “ des rapports produits tant par les travailleurs sociaux que la gendarmerie où les faits -et rien qu'eux - viennent retracer le déroulé des évènements .
Je ne reviens pas sur le scénario, ici tout est dit et minutieusement décrit (trop parfois ).

Comprendre les mobiles d' une action imprévisible ou inexplicable : que se passe-t-il dans la tête d' un forcené ?
On est en France mais bien sûr on pense à ces jeunes qui “pètent les plombs” et font un carton dans une salle de classe, une boîte de nuit, un supermarché …
Et l'on a bien sûr, l'exemple des Usa où ces drames sont si fréquents .
Les renforcements de la loi à des fins sécuritaires peuvent nous indigner mais les caméras de surveillance s' installent même dans les petites communes ; jouer de la peur pour mieux mailler l'espace public de moyens d observation et de contrôle :l'attitude des élus est parfois ambivalente et les pressions sont fortes. Et en Chine le contrôle social est installé tous azimuts.


Cette diagonale du vide ,concept flou des socio démographes , est sensée provoquer une “fracture géographique “ de notre cher hexagone.
Je l' ai ressentie une fois dans un hameau du nord-est, un été 2008 où plusieurs groupes de “communautaires chevelus “ accompagnés de chiens patibulaires écoutaient de la techno à l'heure de l' apéro .
Trois maisons délabrées les hébergeaient ,les jardin n' étaient qu' un souvenir mais en interrogeant “les locaux” on constatait que ces jeunes globalement “se tenaient bien” ,envoyaient les enfants à l'école et donnaient un coup de main aux récoltes (pratique du woofing).
J' avais abordé une jeune maman cueillant des marguerites au bord du chemin avec ses deux enfants ,norvégienne, elle m' avait répondu dans un anglais parfait que la France est un pays merveilleux où l' on est libre et qu'elle ne souhaitait plus rentrer en Scandinavie .
Fin de mon inquisition à caractère sociologique …

A l'issue de ce récit on se demande pourquoi un dialogue sincère n'a pu s'installer entre ces deux protagonistes : elle forçait le ton faussement enjoué mais n allait pas sur le terrain du vieillard que l on devinait anti social et mal à l'aise tant affectivement que socialement.
Au final se pose la question de l' objet du travail social :atténuer la misère ou mettre en avant les contradictions provoquant à terme une rupture ?
Interrogation qui refuse le “En même temps” à la mode et renvoie “au pognon de dingue” pour quel bilan?
Aujourd'hui Christophe GUILLUY (et naguère Robert CASTEL) tire la sonnette d'alarme …
Suffit pas d' écouter l'Autre encore faut-il l'entendre.

Livre reçu via Masse Critique, lu et relu par un travailleur social retraité et fort inquiet...
Commenter  J’apprécie          71
Un meurtre a été commis, on le sait dès le premier chapitre. Mais on ne sait pas QUI a été tué, on ne sait pas QUAND et bien sûr, on ne sait pas QUI a tué. Je n'en dirai pas plus sur tout ça, ni sur les différents thèmes abordés. Ce que je peux dire, c'est que ce sont des thèmes rarement abordés mais qui pourtant ravagent des familles à travers la France.

La particularité de ce roman est que cette histoire est racontée de manière ante-chronologique. Des personnages qui ont un lien direct ou non avec le meurtre, nous racontent tour à tour l'histoire de leur point de vue à la 3ème personne. L'autrice nous laisse délibérément à l'écart du meurtre en lui-même, mais nous raconte plus spécifiquement les circonstances qui entourent ce meurtre. Si bien que le lecteur essaie de deviner ce qu'il s'est passé, et surtout les raisons de ce passage à l'acte.

L'histoire qui nous est racontée est basée sur un fait divers réel mais l'histoire en elle-même est totalement fictive, avec des personnages fictifs, etc...

La raison du titre ? Pour ceux qui ne le savent pas, la diagonale du vide désigne la partie géographique de la France que l'on dessine grossièrement à travers le pays pour désigner les départements à faible densité démographique : les trous perdus en gros ! L'histoire se déroule dans cette zone et l'autrice, pour rester dans l'imaginaire, a créé un département fictif, comme pour nous laisser entendre que cette histoire peut se dérouler n'importe où en France. Une histoire « banale » en somme, une histoire triste, enrageante, mais qui ne fait pas les gros titres des journaux.

Le but de l'auteur n'est donc pas de nous laisser très longtemps dans le suspense. le lecteur est pris par cette histoire pour essayer de comprendre l'incompréhensible : le « pourquoi » du passage à l'acte.

La période avant le meurtre nous est racontée à la toute fin, si bien que j'ai été prise d'intérêt pour ce livre jusqu'à la dernière page. Il faut dire que ce court roman est rythmé par des chapitres relativement courts, si bien que dans notre avancée dans le roman, avec le parti pris de chaque personnage, on avance un peu dans la découverte de cette histoire, avec la frustration de ne pas en savoir plus. Les pages finissent par se tourner toutes seules.

Toutefois, je trouve qu'à force de rester à distance du meurtre, le lecteur peut s'interroger sur les liens à trouver entre chaque intervenant. Il m'a fallu prendre du recul après ce livre pour comprendre réellement ce qu'il en était. le genre de livres qui nous fait réfléchir, même une fois fermé.

Je remercie Babelio et les éditions L'Harmattan pour cette lecture.
Lien : https://letempsdelalecture.w..
Commenter  J’apprécie          101
Avant toute chose, je tiens à remercier Babelio ainsi que les Editions L'Harmattan qui m'ont permis de découvrir ce court roman, dans le cadre d'une opération Masse Critique.
C'est un bilan en demi-teinte que je dois malheureusement faire de cette lecture.
Lors de ma sélection, j'ai été très attirée par le titre et la quatrième de couverture car j'apprécie énormément les polars qui se passent dans la France des territoires et plus particulièrement celle des territoires oubliés. Alors, un roman se passant dans un village de la fameuse diagonale du vide (que le politiquement correct des géographes et démographes appelle désormais à nommer la "diagonale des faibles densités") cochait cette case de mes préférences.
Corinne le Bars dresse également de beaux portraits d'êtres humains et d'histoires familiales qui se croisent.
J'ai ensuite eu de l'intérêt, au fil de ma lecture, pour le fait que l'histoire soit racontée à rebours. J'ai trouvé ce concept très intéressant car le fait d'aller dans le sens inverse d'une narration classique apporte quelque chose de nouveau et on espère mieux comprendre les raisons qui ont mené au drame. C'est sûrement l'élément qui m'a poussée à continuer ma lecture, à remonter aux origines. Sans cela, j'admets que j'aurais sûrement lâché l'affaire bien avant ...
En effet, les rebondissements, les révélations, que l'on attend pourtant, ne viennent pas. Il n'y a pas d'effet de surprise et le ton neutre de ce récit n'en devient que plus plat et banal au fur et à mesure. J'ai trouvé que, alors même qu'il faisait partie de la sélection "mauvais genre", ce livre était plus un roman social qu'un polar. le propos est important mais la réalisation maladroite. L'ensemble est trop rapidement expédié et aurait mérité d'être étoffé davantage pour que la lectrice que je suis ne reste pas sur un sentiment d'inachevé.

Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
(...) Puis elle remarque que la foule se déchire. Les uns après les autres , souvent avec difficulté, des hommes et des femmes se fraient un chemin pour venir déposer une rose blanche devant la clôture. Ils sont de plus en plus nombreux à se pencher au-dessus du trottoir, mais de moins en moins à trouver de place pour leurs fleurs piquantes , alors ils commencent à les empiler. Mamie a dit que le fleuriste en avait commandé six cents pour l’occasion.Six cents c’est moins que mille mais c’est beaucoup quand même pense le petit bout de femme qui assiste à la scène.
“Un nombre impressionnant de boutons venus fleurir la mémoire de celle qui raccommodait les vies” reprend maintenant Monsieur le Maire alors que le flot de fleurs se tarit.

De très longues minutes se sont écoulées.Juliette est restée en tête de cortège avec ses quatre grands-parents . Ils lui paraissent aujourd’hui encore plus grands qu’à l’habitude, comme s’ils se faisaient un devoir de se dresser devant la foule . Encore plus affectueux également , comme de grands oiseaux de basse-cour couvrant leurs deux poussins du regard. Mais Juliette est lasse : elle tire Papy vers le jardin pour qu’il entre avec elle dans la maison (p 19)
Commenter  J’apprécie          51
Le Président du Conseil départemental s'installe près du micro et attend que son assistante vienne le prévenir de l’arrivée du Préfet. Il a parlé quelques minutes hier soir au plus haut représentant de l’Etat dans le département et il sait que ce dernier va lire à l’intention des agents un message de condoléances signé de la Ministre déléguée en charge de l’autonomie.
Glissant la main au fond de sa poche pour se donner une contenance, Patrick entend le bruit que fait le froissement du papier au contact de ses doigts et se sent rassuré. Pourtant il sait que les phrases du discours qu’il va prononcer n’y suffiront pas. Car celle qui circule aujourd’hui dans toutes les bouches est un leitmotiv que rien ni personne ne pourra arrêter : Eva était une travailleuse de l’ombre pour un public de l’ombre.
Cette phrase a quelque chose d'incongru voire de choquant ,pense Patrick au moment même où son assistante entre dans la salle ,car elle associe étrangement la victime et son bourreau dans un même constat d’injustice. (p 29)
Commenter  J’apprécie          30

Video de Corinne Le Bars (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Corinne Le Bars
Les éditions érès lancent "Les lundis d'érès", le nouveau rendez-vous d'échanges et de débats avec nos auteurs en écho avec l'actualité en visio sur Zoom - GRATUIT -
avec
Corinne le Bars Pascale Molinier et Dominique Lhuilier
La nouvelle classification internationale des maladies (“CIM-11”), entrée en vigueur le 1er janvier 2022, ne range toujours pas le burn-out parmi les maladies mais le définit comme un phénomène lié au travail. C'est donc un traumatisme secondaire qui est infligé aux victimes de cette forme paroxystique de mal-être touchant les travailleurs. Dans le livre "Réussir son burn-out, récits de résistantes", 7 femmes racontent pourtant leur chute vertigineuse et leur lent processus de rétablissement. Une résilience qui a pu se déployer grâce à leur participation à une intervention sociale de groupe puis à un projet commun d'écriture de leurs épreuves respectives, avant la création d'une association venant en aide à d'autres personnes en souffrance, étape ultime de leur reconstruction.
Retrouvez l'ouvrage ici : https://www.editions-eres.com/ouvrage/4850/reussir-son-burn-out ou dans toutes les bonnes librairies !
+ Lire la suite
autres livres classés : meurtreVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus

Autres livres de Corinne Le Bars (1) Voir plus

Lecteurs (7) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2874 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}