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3,62

sur 387 notes
Pour les espions de tout poil la Guerre Froide n'est toujours pas terminée.En tout cas c'est ce que John le Carré nous laisse penser à la lecture de son dernier roman.
l nous immerge, pendant plus de 300 pages, dans les arcanes de l'espionnage anglais que tout fan de James Bond aura reconnu comme être le MI-6 .

On y fait connaissance avec Nat , un vétéran du contre - espionnage, qui après un passé très actif au Service de Sa Majesté en Russie puis dans les pays de l'Europe de l'Est , est actuellement en « Stand By » à Londres , en attente d'une éventuelle prochaine affectation . En attendant il occupe son temps à "l'Athleticus Club" , un centre sportif dans lequel il enchaine les sets de badminton et les bières au bar du club .
Malgré ses talents , son expérience et sa pratique courante de plusieurs langues , Nat est en quelque sorte « au placard ». En attendant il se débat comme il peut pour profiter de la vie avec sa femme Prue , avocate militante et sa fille , Steff , qui n'est pas la dernière pour challenger son père sur ses idées patriotiques et mettre en évidence les contradictions de la politique anglaise vis-à-vis de l'Europe .
Il y en a un autre qui a une dent contre le gouvernement anglais et les digressions journalières du Président Trump , c'est le nouveau partenaire de badminton de Nat , un certain Ed qu'il affronte tous les lundis quand il est libre .
Heureusement pour Nat , les affaires reprennent et avec elle un poste qui se libère dans un coin perdu de Londres surnommé « le Refuge » où il a pour mission de superviser une petite équipe dont la brillante Florence fait partie . Une jeune fille intelligente, ambitieuse et très active qui a pour objectif de monter une mission afin de mettre en lumière les agissements illicites d' un milliardaire de la nomenklatura russe basé à Londres . Une affaire qui va mettre en ébullition la cellule dirigée par Nat comme le Board du « Bureau ».
Mais l'espionnage est un métier complexe , qui se joue à plusieurs bandes , avec des surprises qu'il est préférable , voire conseillé de toujours anticiper à moins que l'on ne se fasse enfumer par plus fort que soi ou par un jeu de dupes organisé par « ses chers collègues ».



Il y avait longtemps que je n'avais pas mis le nez dans un roman d'espionnage. Même s'il s'agit ici d'un des maitres du genre , je dois dire que le début a été un peu compliqué pour moi , puis je me suis laissé prendre par le scénario habilement construit et par la truculence de l'humour « So british » .
J'ai aimé l'auto-dérision dont il fait preuve à chaque instant. Et je peux vous dire que le Carré n'est pas tendre, ni avec son gouvernement qu'il reproche d'avoir accouché du Brexit ni avec les membres des Services de Renseignement qui souffrent , semble-t-il de justesse d'esprit dans leurs recrutements voire d'une mentalité des plus malveillante envers certains de leurs « chers collègues » . Les coups dans le dos sont permis mais cela doit rester entre « gentlemen » . Attention car au jeu de la roublardise certains risquent de tomber de haut et notre ami Nat n'est pas le dernier !

On finit donc par se laisser emporter par les nombreux soubresauts de l'histoire qui , même si la mise en place peut sembler fastidieuse , nous offre un savoureux échantillon du style le Carré , qui utilise le prétexte de ce roman pour nous offrir une sévère diatribe contre l'ordre actuel , les manoeuvres géopolitiques hasardeuses de son gouvernement , manifestement foncièrement europhobe .
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Un grand merci au site bepolar pour ce livre.

Je ne sais pas comment vous résumer mon avis parce que j'ai l'impression d'être passée à côté de cette lecture.

Est ce le sujet ou le moment choisi pour le lire, à vrai dire je ne sais pas.

Le style de l'écriture est très fluide et la lecture agréable.

Certains passages m'ont emportée et d'autres m'ont paru assez longs et lents.

La forme de l'histoire ressemble plutôt à un récit de l'auteur qui se remémore certaines parties de sa vie.

Nat est un espion qui va se voir confier la reprise du Refuge, un centre du département Russie. Beaucoup de collègues espions quelques peu insipides à l'exception de Florence avec laquelle la relation va être particulière.

Puis sa passion pour le badmington et sa rencontre avec Ed, pour jouer ensemble. Ce dernier a des idées très arrêtées sur le Brexit, Trump et autres; et de cela l'auteur va en parler sans détour, sans filtres et va livrer les idées d'Ed.

La vie familiale de Nat apporte un peu de légèreté à l'histoire avec son épouse qui décide de sortir de sa fonction d'épouse ayant mis de côté sa carrière et sa fille.

De l'espionnage en veux-tu en voilà sur fond d'histoire personnelle , Nat va raconter à la première personne du singulier des bribes de son quotidien.

L'auteur n'en est pas à son coup d'essai et on ressent bien son aisance à manier les mots et les personnages et surtout la construction de l'histoire qui est elle parfaite.

La mélancolie fait vraiment partie intégrante du livre et surtout on ressent l'intelligence du personnage principal et la justesse de la plume de l'auteur en fait un personnage mythique. le côté très chic British donne une originalité à l'histoire.

Quant à la fin du roman, il est totalement surprenant, je ne m'attendais pas à cela.

Je le lirai à un autre moment pour comprendre pour quelles raisons je n'ai pas accroché à cette histoire pourtant très bien écrite et qui saura trouver sans aucun doute son public.
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Je suis vraiment passée à coté de ce livre. Je m'attendais à autre choses en fait. Je pensais que ce serait un roman avec beaucoup plus d'action et de rebondissements, vu que l'on était sur un roman avec des agents secrets. Mais au final, c'est le côté politique qui prend le dessus sur tout et cela me passionne beaucoup moins. Mais si vous aimez la politique, foncez.


Les + :


* Les personnages de Ed et de Nat sont super intéressants à découvrir. J'ai particulièrement apprécié voir l'évolution de leur relation, et les conséquences que cela a eu sur leur vie.

* J'ai apprécié la plume de John le Carré. C'était agréable à lire, bien écrit et surtout bien documenté.


Les - :


* Je n'ai pas réussi à rentrer dans l'histoire. C'est long, lent et poussif. Je me suis beaucoup ennuyée dans ces histoires de politique et ce manque d'action.

* le dernier quart était passionnant, mais a manqué énormément de consistance. Une fin trop abrupte. Il me reste beaucoup de questions sans réponses.

* Beaucoup trop de personnages secondaires avec plusieurs identités, qui n'ont aucune consistance. Je me suis totalement perdue, pour me rappeller qui est qui et leurs rôles.

Lien : https://colorandbook.blogspo..
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Eminent spécialiste en la matière, John le Carré a travaillé pour les services de renseignement anglais durant la Guerre Froide. Depuis plus de 50 ans, il se consacre à l'écriture. Mieux vaut tard que jamais pour que je me plonge dans l'un de ses bouquins. C'est donc chose faite et cette lecture m'a beaucoup plue.

« Retour de service » est le parfait roman d'espionnage. Certains lecteurs n'adhèreront pas à ce domaine si particulier et à ce style d'écriture tout à fait singulier. Pour ma part, j'ai adoré. Je m'y suis retrouvée très vite en plein dans cette atmosphère secrète à peine quelques pages lues. Même si l'action se déroule à notre époque, c'est entouré d'une aura très révélatrice des films et livres d'espionnages qu'on a pu voir ou lire se déroulant du temps de la Guerre Froide.

C'est une plongée dans les arcanes de la géopolitique mondiale. Ce sont des couloirs cachés aux communs des mortels où très peu de gens y ont accès, tant la culture du secret doit y être maintenue. Doté d'un humour très british, le héros principal Nat est un dandy sur le retour, élégant par son style mais n'ayant pas sa langue dans la poche. Chacun des personnages trouve sa place.

Ce que j'ai trouvé très appréciable dans ce livre, ce sont les questions si actuelles que traite l'auteur puisque l'on est en plein Brexit où les deux camps (pro et anti) se font encore face. Trump et Poutine se partagent l'échiquier mondial. Autre sujet présent qui n'est pas laissé pour compte : les lanceurs d'alerte. Et tout cela est finement analysé.

Agréable à lire par sa justesse et sa crédibilité, ce thriller d'espionnage m'a projetée au coeur de la City, en compagnie de Nat, Prue, Ed et Florence. Habilement écrit et décrit, ce milieu si particulier vous électrisera même si vous n'êtes pas un féru, voire un adepte de la politique. le final est peut-être un peu commode à mon goût mais il n'a en rien entaché mon plaisir de lecture.

Je remercie les éditions Seuil et BePolar.fr pour l'envoi de ce livre.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Je n'avais jamais lu John le Carré et je dois bien avouer que ce roman ne m'a pas donné envie de le découvrir davantage. Bien que ce soit un auteur reconnu dans le domaine de l'espionnage et que l'on ne peut nier qu'il s'agisse d'un expert du genre, ma lecture fut longue, vraiment très longue.
Dans un style très suranné et classieux, John le Carré nous présente le tiercé perdant : Brexit, Trump, Poutine, mais jamais il ne m'a accroché dans son analyse. Les phrases longues, trop longues (c'est une constante de cette chronique), riches en juxtapositions, ont considérablement cassé le peu de rythme existant. de même, les digressions, nombreuses m'ont achevées.
Je n'ai rien ressenti à l'endroit des personnages. Poussiéreux et tristes, ils ont manqué de lumière. Si Londres est réputée pour être une ville grise, le flegme et la classe britanique l'illumine généralement, mais pas ici.
J'ai sorti les rames et attaqué la falaise, espérant que l'intrigue me transporte, ou que l'un des personnages me fasse entrer dans cet univers. J'ai attendu, attendu et… rien n'est venu.
Certes les romans d'espionnages ne constituent pas la majorité des livres de ma bibliothèque, pour autant j'ai été séduite par d'autres auteurs du genre. Question de génération ou simplement de goût ? Dans tous les cas, je n'ai pas aimé ce roman.
Si John le Carré est un auteur mondialement connu dans le domaine, notre rencontre m'a fait l'effet d'un pétard mouillé.
Lien : https://quandophelit.com/202..
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Ce cher vieux John a toujours une sacrée frite avec ses bientôt quatre-vingts dix ans. Il nous emmène dans le monde plutôt sordide des arrières cours de la géopolitique mondiale. Très actuelle avec le Brexit et les menées des Poutine, Trump et consorts… Nous sommes loin de J. Bond et de ses super nénettes !
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A la fin du film « La Taupe » Bill Haydon dit à Smiley que l'Occident est devenu laid, il semble que ce soit maintenant le fond de la pensée de J. le Carré. Fini la guerre froide où les camps du Bien et du Mal étaient faciles à identifier, les interrogations des personnages de ses romans concernaient la moralité des moyens employés.
Aujourd'hui le héros lecarrien ne sert plus son pays avec la même ferveur, ne se retrouvant pas dans la politique de celui-ci, il s'accroche plutôt à sa morale personnelle et se met à la limite du hors jeu voire plus.
Voilà le fond de ce nouveau roman qui n'est pas au sommet de l'oeuvre de l'auteur mais est plein de rage, d'humour et d'entrain avec des personnages qui déclenchent la sympathie.
On retrouve beaucoup des ressorts de le Carré : le rôle central tenu par un homme sur le retour et désabusé, des femmes volontaires et plutôt gauchistes et comme toujours des idéalistes qui vont provoquer la catastrophe. Si dans ses romans anciens le Carré avait peu de tendresse pour ces personnages naïfs, il a évolué et leur donne maintenant un rôle de lanceur d'alerte et en fait ses porte-paroles.
Dans le rôle des méchants Trump, Poutine, la City et tous surtout ceux qui ont poussé au Brexit et qui méritent d'être trahis. le vieil homme est en pleine forme et en colère .
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Le Maître John le Carré nous gratifie d'un nouveau et excellent thriller d'espionnage. Comme toujours, son roman est ancré en plein dans le concret, dans la réalité du monde et est donc terriblement crédible. Avec l'élégance naturelle de son style, et son humour léger et subtil, il nous fait découvrir les êtres humains qui sont pris dans la mécanique des arcanes secrètes du renseignement.
Très agréable à lire, un retour de service gagnant.

#RetourDeService #JohnLeCarré #Seuil #Bepolar #polar #thriller #lecture #livres #chroniques #Espionnage

Le quatrième de couverture :

À quarante-sept ans, Nat, vétéran des services de renseignement britanniques, est de retour à Londres auprès de Prue, son épouse et alliée inconditionnelle. Il pressent que ses jours comme agent de terrain sont comptés. Mais avec la menace grandissante venue de Moscou, le Service lui offre une dernière mission : diriger le Refuge, une sous-station du département Russie où végète une clique d'espions décatis. À l'exception de Florence, jeune et brillante recrue, qui surveille de près les agissements suspects d'un oligarque ukrainien...
Lien : http://lesbouquinsdesylvie.fr
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Un retour de service.
Un volant renvoyé à pleine vitesse sur son adversaire.
Un adversaire motivé, acharné, inspiré.
Un adversaire impressionnant, auréolé d'un halo céleste. Pour une rencontre qui semble sous le signe du destin.
Comme point de départ d'un récit écrit d'avance conté au passé.
Un adversaire dont la rencontre pourtant inopinée aura des répercussions inattendues . Incontrôlées. Incontrôlables.
Des opinions politiques bien tranchées , une colère peu maîtrisée et c'est tout le service de renseignements britanniques qui vacille.
Comme heurté de plein fouet par un volant de badminton.

Un retour de service.
Vif et rapide.
Une langue percutante et dynamique portée par la voix du narrateur.
Comme une salve de volants.
Un récit à focalisation interne, sarcastique et ironique, au parti pris résolument subjectif , qui accentue le décalage entre les mots du souvenir et les faits vécus.
A la légèreté du ton s'oppose la gravité des faits; qui se renvoient continuellement la balle, accentuant leur précision et leur complexité.

Un retour de service.
En suspension.
Dans un roman de l'attente.
Le narrateur attend.
Une affectation. Des instructions. Des informations.
Le lecteur attend.
La suite du récit. Des précisions sur une anecdote. Un évènement annoncé en amont par le narrateur.
Le lecteur plonge dans le temps de la narration. Les événements s'enchainent comme ils sont remémorés, dans une temporalité subjective, qui ne correspond pas totalement au temps de l'action.
D'une distance prise avec les personnages et le sujet de créé une connivence avec le lecteur.
Un échange s'installe entre les deux, complices.

Comme deux partenaires de double .
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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C'est avec impatience que j'attendais la sortie du dernier livre de John le Carré.

On y retrouve des figures classiques de l'auteur: L'agent de retour du terrain, une administration des services toujours aussi imperméable, un début d'une opération simple qui se révèle bien plus complexe que prévue, des références au monde merveilleux dans lequel nous vivons,...
Bref tout ce qui fait le charme d'un roman d'espionnage de John le Carré.

Et pourtant, je n'ai mis que 3 « étoile ». Pourquoi ?

Parce que la fin m'a tout particulièrement déçu.
Je vais essayer de ne pas trop la dévoiler, mais elle est du type :Ils se marierent et eurent beaucoup d'enfants. Inimaginable de la part de cet auteur qui nous avait habitué à des chose beaucoup plus subtiles.
Le personnage et sa délicieuse épouse qui promettaient d'amener un peu de complexité au roman sont sortis du l'histoire en une phrase .
La partie plus typée espionnage n'est même pas évoquée.
Il n'a été conservé qu'une opération d'exfiltration d'une simplicité enfantine.
Désolant.

Alors oublions cette fin, et il reste à rêver un autre dénouement qu'aurait pu écrire l'auteur de « l'espion qui venait du froid », « les gens de Smiley » ou plus récemment « l'héritage des espions ».
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