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3,62

sur 387 notes
La première rencontre dans un club de sport londonien entre Nat le narrateur, espion policé, et Ed, jeune homme mal dégrossi qui demande tout de go de l'affronter au badminton, est une entrée en matière brillante et très prometteuse. La suite n'est pas tout à fait à la hauteur, et le dénouement est à mon avis assez simpliste. Cependant, l'ensemble est enlevé et plutôt drôle, et constitue en prime un petit manuel de géopolitique d'après Brexit.
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Pour mon premier John le carré, je ne sais que quel pied danser. L'écriture n'est pas la plus simple à suivre, parfois truffée de jargon ou de raccourcis (et n'étant pas une habituée du genre littéraire "espionnage" alors que très friande au cinéma, je manquais peut-etre d'experience en terme de vocabulaire), quelques passages furent longs et laborieux. L'intrigue tient sur une feuille ou quasiment: Nat, un ancien parmi les espions, rentre au pays après des années en service à l'étranger et doit de rehabituer à vivre dans son pays, dans un contexte de Brexit, qu'il désapprouve malgré sa retenue de fonctionnaire. Il se fait alpaguer/charmer par un petit jeune qui le défie
au badminton. Ce dernier est lui très virulent concernant le brexit, trump et poutine... s'en suit une amitié un peu bizarre qui mèneront Nat vers de (petites) péripéties.
J'ai trouvé l'histoire plutôt banale voir "légère " pour une histoire d'espionnage (Mais peut-être suis je trop habituée à du spectaculaire au cinéma?) Mais la plume de John le carré n'est pas dépourvue de passages et de piques très acerbes et tranchées sur le Brexit et le contexte socio-politique dans lequel nous évoluons. Il n'y va pas avec des pincettes! Et je trouve que ca fait du bien venant d'un britannique.

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Que dire....arrivé à la dernière page on reste un peu sur sa faim, certes l'atmosphère de méfiance, de défiance et de suspicion qu'il doit régner dans le monde de l'espionnage y est bien reproduite, le dénouement de l'histoire est assez inattendu mais l'ensemble manque à mon goût de densité et de profondeur
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Ennuyeux comme une partie de badminton ce roman est passionnant par son analyse sociologique de la Nomenklatura anglaise.

L'intrigue « espionnage » se résume en une ligne : un agent britannique croyant trahir sa patrie au profit de l'Allemagne est tellement intelligent qu'il renseigne la Russie !

Les acteurs de cette tragi-comédie évoluent dans un univers dépourvu de tout souci financier grâce à des bourses de recherche qui financent leurs vacances au Panama ou à des spéculations servant à blanchir les fonds provenant d'opérations opaques.

La plume de l'auteur et de sa traductrice est entachée de tics datés du style « vestiaires genrés » qui plombent le texte mais colorent la caricature sociale.

Long, lent et soporifique ce texte est une déconcertante déception pour tout amateur de John le Carré ou tout admirateur de l'Intelligence Service.

Mais le romancier conserve un regard vif, malgré son âge, et le portrait de la fonction publique anglo-saxonne qu'il dessine est aussi accablant que pessimiste.

Aveuglée par une idéologie mortifère et vautrée dans un matérialisme confortable, cette technocratie passe plus de temps à aboyer contre les « populistes » qu'à se préoccuper du service public.

De tout temps les querelles byzantines annoncent la chute de l'empire ... le retour de service précède la fin de partie !

Prémonitoire et sombre, ce roman sera mobilisateur s'il contribue à un réel « retour de service » de la fonction publique à sa mission organique.
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Superbe histoire contee par un maitre de l'espionnage qui ne prend pas une ride année après année ! Un régal un livre sec nerveux et un vrai plaisir de rrplonger dans ces histoires !
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Vous aimez les films d'espionnage ? Démêler un engrenage fou des tensions intestines entre nations supra puissantes ? Vous perdre dans l'imbroglio entre espionnage et contre-espionnage? Ce livre est fait pour vous ! Qui mieux que John le Carré, lui-même agent par le passé, pour porter cette intrigue à la fois authentique et sans langue de bois
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Je n'avais pas relu John le Carré depuis des décennies. Dans les années soixante, cet ancien agent des services secrets britanniques avait révolutionné la littérature d'espionnage et connu rapidement une consécration mondiale avec l'un de ses premiers romans, L'Espion qui venait du froid (1964).

John le Carré a puisé son inspiration dans ce que l'on appelait la guerre froide et ses entrelacs de réseaux plus ou moins opaques de renseignement, de noyautage et de manipulation, orchestrés d'un côté du rideau de fer par les démocraties à l'Occidentale, et de l'autre par le bloc soviétique. A l'opposé des agents secrets playboys et cascadeurs ou des espionnes au galbe de séductrices fatales, les personnages de John le Carré principaux sont d'apparence banale. Les fictions mettent en valeur la réflexion et les discussions feutrées, où l'analyse géopolitique, la stratégie d'influence et la manoeuvre psychologique ont la primauté sur l'opération spéciale. Une littérature plus intellectuelle que spectaculaire, ce qui n'a pas empêché certains de ses livres d'être des best-sellers.

À quatre-vingt-huit ans, John le Carré sort un vingt-cinquième roman, dont le titre français Retour de service est particulièrement bien trouvé, puisque le personnage principal et narrateur, prénommé Nat, est à la fois un pratiquant assidu de sport de raquette – en l'occurrence le badminton, où il excelle – et un vétéran des services actions à l'étranger, en attente de reconversion dans un poste de management à la direction centrale, à Londres.

Dans son club londonien, Nat se voit défier au badminton par un jeune homme timide prénommé Ed. En l'espace de quelques mois, Nat jouera avec lui plusieurs parties, suivies d'un verre au bar du club, occasion pour les deux hommes d'échanger des propos qu'ils pensent sans importance. Mais voilà qu'au cours d'une opération complexe de retournement d'un transfuge, avec l'objectif de transformer un agent double en agent triple, l'activité de badiste (*) de Nat va se télescoper avec sa vie d'officier du contre-espionnage. de vraies-fausses révélations en rebondissements inattendus, la situation pourrait devenir compliquée pour lui…

J'ai aimé retrouver le style de narration de John le Carré, un peu désuet, très british, au demeurant très fluide et agréable à lire. L'auteur multiplie les digressions dont on ne sait jamais s'il s'agit de badinages accessoires ou de faits à garder en mémoire en prévision de développements futurs. On se sent quelque peu perdu dans le fil de la narration, et même carrément baladé, les intentions de Nat étant parfois confuses. Mais peu importe, ce n'est jamais ennuyeux.

Les personnages restent conformes à la vision de l'auteur. Les agents et les dirigeants des services de contre-espionnage sont des cadres et des cadres supérieurs, tel qu'on en rencontre dans l'Administration et dans les grandes sociétés privées : en parallèle de leurs missions, ils ont des vies de famille compliquées, un patrimoine personnel à faire fructifier, une santé qui les préoccupe, des états d'âme qui les rongent. Ce ne sont pas des héros.

Sur le fond géopolitique, tout a changé, mais rien n'a changé. La guerre froide appartient à l'Histoire, mais la Russie de Poutine, toute postsoviétique qu'elle soit, n'a pas perdu ses propensions à l'entrisme, ce qui oblige, pour le contrecarrer, à mobiliser la meilleure part des services secrets anglais. Et bien qu'en ces temps de Brexit, le Gouvernement de Sa Majesté cherche à s'adosser aux Américains, entre services opérationnels, ça reste un éternel « je t'aime moi non plus ». L'auteur en profite pour dire, sans mâcher ses mots, ce qu'il pense du Brexit, de Boris Johnson, et de Donald Trump.

Sur le terrain, chacun fait donc un peu ce qu'il veut, car les cadres ont une conscience propre, des convictions personnelles… et des intérêts particuliers. La plupart sont capables de trouver un compromis quand il faut tenir compte d'opinions contradictoires. Mais leur autonomie se heurte à la raideur de la bureaucratie, où les réactions sont marquées par un mélange de philosophie du soupçon et de principe de précaution, quand ce n'est pas par de simples réflexes comptables de limitation des dépenses. Décidément, le monde des espions est terriblement semblable au nôtre.

(*) Badiste : joueur de badminton.

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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John le Carré a 88 ans. Et il écrit encore comme un homme mûr venant simplement de dépasser la trentaine. A vrai dire, John le Carré et de toutes les époques. Celles qui ont suivi le second conflit mondial du siècle dernier, la guerre froide... A l'éclatement du Mur de Berlin et des républiques socialistes, il a su se régénérer pour trouver d'autres sujets chauds mais néanmoins intéressants tels, par exemple, les grands groupes pharmaceutiques et leurs cobayes dans "la constance du jardinier" et bien d'autres tout aussi capitivants.
Merveilleux conteur et non moins remarquable scénariste, il nous épate encore dans ce "Retour de service" où il laisse libre court à son imagination débordante, ses connaissances géopolitiques et sa détestation affichée pour le Brexit ainsi que son exécration pour Donald Trump. Ce que l'on apprend par la voix d'Ed, un idéaliste, adversaire au badmington du narrateur Nat, ex-espion de sa Majesté, lors de discussions d'après-match. de retour à Londres après de nombreuses missions comme agent à l'étranger, Nat est plus ou moins mis au rancard dans un service annexe mais néanmoins secret. Ed, de lui-même, connaissant son talent dans la discipline précitée l'a défié se faisant battre avant de prendre sa revanche à diverses reprises. Cette distraction donne ensuite lieu à des joutes oratoires qui se retourneront plus tard sur Nat car Ed est devenu "nocif." Habilement construit ce nouvel opus de J.L.C. est totalement d'actualité, démontrant les collusions que pourrait (pourra) avoir la Grande-Bretagne pour, en dehors de l'Europe, assurer la pérennité économique du pays, sans oublier le regard plus qu'intéressé que posent sur le monde occidental la tentaculaire Russie et l'autocrate Vladimir Poutine. Totalement addictif, il surprendra aussi par une fin moins réaliste que le sujet mais suffisamment morale pour apaiser les âmes sensibles.
Puisse John le Carré nous éblouir encore pendant de nombreuses années.
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Une superbe leçon de renseignement, de ruse et d'éthique dans l'univers froid de la géopolitique européenne au temps du Brexit. Par un vrai maître de 88 ans.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2020/07/14/note-de-lecture-retour-de-service-john-le-carre/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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La finesse du dernier roman de John le Carré m'a beaucoup plus. Il est vrai qu'un de ses héros est comme moi, anti-Trump, anti-brexit - et ça, ça fait du bien! - et l'exprime plutôt bruyamment.

🌻Mais faut-il vraiment résumer un roman d'espionnage? Je ne le pense pas. Tout ce que je peux vous dire c'est qu'il y est question de Nat, un vétéran de l'espionnage de 47 ans, grand amateur de badminton, parlant russe et surtout d'une immense générosité. Qu'on y croise aussi, le jeune Ed, son partenaire de badminton et grand idéaliste devant l'éternel. Que les vies sportive et professionnelle de Nat vont finir par se mêler.

🌻J'ajouterai encore que j'ai éprouvé beaucoup de plaisir à lire ce Retour de service, dont l'intrigue se déroule impeccablement. Et qu'à 88 ans John le Carré n'a rien perdu de son talent!
Lien : https://www.instagram.com/bc..
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