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EAN : 9782913399099
151 pages
L'Escarbille (01/04/2004)
4.1/5   5 notes
Résumé :
L'ivresse est un monde clos, qui ouvre par en haut sur les étoiles. On y circule émerveillé, car tout y brille, tout y fulgure, tout est plus beau qu'en vrai. Les absences y sont des gouffres, les retrouvailles des renaissances. L'ivresse, c'était l'écrin qui recelait la perle de notre amitié, le pur joyau qu'on avait façonné et poli, Massue et moi, avant que tout ne s'effondre.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce pourrait n'être que les déambulations d'un bistrot à un autre des deux principaux protagonistes de cette histoire, Basile et son ami Massue, blessés de la vie qui noient leurs fêlures dans l'alcool, et de leurs copains de beuverie.
Mais il y a bien d'autres raisons de poursuivre la lecture de ce premier roman d'Arnaud le Gouëfflec :
une belle écriture qui sait toucher, créer une atmosphère, la rendre palpable ; une pudeur, une sensibilité dans l'approche de tous les êtres qui habitent ce récit, qui n'aiment pas ou ne savent pas comment dire ce qui lentement les tuent et quêtent un peu de chaleur en errant au gré des bars qu'ils connaissent pour permettre de reculer l'heure du retour dans la solitude d'une chambre vide ; une intrigue bien menée qui va se nouer sans en avoir l'air autour de Jussieu un homme très inquiétant, haineux qui remplit de terreur Massue quand il le croise au détour d'une rue ou attablé dans le coin d'une salle de bistrot. Pourquoi ? Que s'est-il passé entre ces deux-là ? Où se sont-ils connus ? Autant de questions que se posent Basile.
Et il faut ajouter la belle figure de femme qu'est Fernande la femme de Bison qui tient le «Le National», le vieux bistrot point de rencontre privilégié de tous les compères de ce roman... et d'autres êtres croisés au fil des errances dans la ville portuaire qui est très présente même si elle n'est pas nommée.
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Nuits d'ivresses, de tristesses !
Auteur que je croise souvent dans les différents salons littéraires de la région, mais que je n'ai pas encore lu ! Il faut un début à tout.
Troisième roman de cette jeune maison d'éditions de Bretagne que je lis, et comme les autres, excellent lui aussi !
Ils étaient quelques drilles (je ne pense pas que l'adjectif joyeux soit le plus approprié !), copains d'ivresse et de solitude. Ils aidaient Bison, le tenancier du « National », à boire son fonds de commerce.
La vie n'était pas forcément des plus exaltantes, mais ils la vivaient… bon gré mal gré, l'amitié de bistrot remplaçait beaucoup de choses. L'alcool aidant à effacer ce qu'il fallait oublier, la solitude, le mal de vivre, le monde extérieur à leur bistrot habituel, où ils semblent inadaptés.
Vaille que vaille les jours passaient, Massue, ancien marin, colosse débonnaire, est un des derniers à rejoindre les piliers ! Sans le savoir et sans le vouloir, il va être le fossoyeur de ce monde !
Il a pour collègue de travail un dénommé Firmin, séducteur alcoolique prompt à foutre le bordel. Il sera assassiné et les soupçons se porteront sur Massue…
Apparaît aussi Jussieu, ancienne connaissance de Massue, ennemi intime de celui-ci pour une histoire de femme et de mort aux temps anciens !
La dégringolade générale se poursuit, inexorablement, certains meurent, d'autres s'enfoncent de plus en plus … et toujours Jussieu, témoin muet, qui poursuit sa vengeance…
Un décor omniprésent, une ville portuaire avec tout ce que cela représente de mystère et de fantasmes.
Basile est le narrateur de cette histoire baignant dans l'ambiance très particulière d'un bistrot à l'ancienne noyé dans la brume et les vapeurs d'alcool !
Massue, c'est son grand pote, son alter-ego et pourtant par certains côtés son opposé. Ils font la fête et plus, car ils ont certaines affinités ensemble jusqu'au bout de la nuit et parfois plus.
Il apprécie aussi Luciole qui fait figure d'intellectuel dans la bande. Il y a aussi M. Mireille, le boucher qui travaille chez son frère… par charité, pense sa belle-soeur. C'est en effet un très gros buveur… parmi les gosiers en pentes ! La seule femme, c'est Fernande, épouse pour le pire de Bison, elle assiste impuissante à la longue déchéance du groupe et du bistrot !
En ombres maléfiques, Firmin, vieux beau alcoolique qui sera assassiné. Il y a surtout un témoin malveillant Jussieu, silhouette vêtue de sombre, sèche et maigre ! Et qui pourtant effraie le colosse Massue !
Son apparition sonne le glas d'une époque.
Atmosphère atmosphère, celle merveilleusement rendue d'une tragédie moderne ! L'ivresse et la mort ! La vengeance et l'amitié.
Un style d'écriture que j'ai beaucoup aimé, avec des descriptions des êtres et des soirées de ripailles qui s'intègrent dans l'histoire sans l'alourdir.
Encore une découverte !
Une des plus belles phrases du livre à mon goût :
- L'ivresse est un monde clos, qui s'ouvre par en haut sur les étoiles.
Lien : http://eireann561.canalblog...
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Ce sont de bien curieux moments de fraternité que ces beuveries émotives. On accomplit là quelque rite secret, que les anciens ont déjà pratiqué bien avant nous, dont l'humanité a défini les contours. On partage un poison divin, un extrait de communauté. Que cherche-t-on ? Rien. Rien que le sentiment d'exister, d'être simplement dans nos pompes, déliés, heureux d'être nous-mêmes. On ne cherche rien de plus.
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La plupart des fantômes qui venaient s'abreuver au National étaient des nomades de la nuit. Ils filaient avec le vent, s'arrêtant où ça leur chantait, et s'engluaient momentanément dans notre bourbier intime.
(....) Le National, qui avait tout du coupe-gorge, n'attirait que des perdus, ou des pervers dans notre genre, accros à cette amitié confite dans l'alcool.
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Fernande était une fleur, une joie sur la Terre, et cette joie s'était offerte à Bison, qui n'avait su qu'en faire.
(...) Il y a plein de gars comme Bison. La vie les effraie. Pour peu qu'ils décrochent une timbale, ils la noient dans la fange. Surtout ne rien voir, ne pas respirer. Passer à côté du bonheur. C'est un poison trop fort. Il contredit ce qu'ils savent de la vie, et qu'on leur a appris. Ça ne colle pas.
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Mais les gens ont toujours mieux à faire que de vivre, mieux à faire que de se réaliser : ils ont des choses à laver, d'autres à salir, d'ineptes émissions de télévision à regarder, des discussions politiques où s'enliser, des amis à trahir, des certitudes à ressasser. Le doucereux ressac des idées toutes faites, que caresse le flot tranquille de la démission.
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Il y a des formules de respect pour tout : le bourreau lui-même n'hésite pas à saluer le pauvre type qu'il va découper en morceaux. C'est d'ailleurs en le saluant qu'il crée la distance nécessaire pour accomplir son oeuvre. La politesse est un désert.
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Vidéo de Arnaud Le Gouëfflec
Dans le 172e épisode du podcast Le bulleur, on vous présente Barcelona, âme noire, que l’on doit au scénario conjoint de Denis Lapière et Gani Jakupi ainsi qu’au dessin de Ruben Pellejero, Martín Pardo et Emmanuel Torrents et qui est édité chez Dupuis sous le label Aire libre. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec : - La sortie du premier tome sur deux de Sans Francisco 1906 un album baptisé Les trois Judith que l’on doit au scénario de Damien Marie, au dessin de Fabrice Meddour et c’est à retrouver aux éditions Grand angle - La sortie de l’album Sang neuf que l’on doit à Jean-Christophe Chauzy et aux éditions Casterman - La sortie de l’album Carcajou que l’on doit au scénario d’ElDiablo, au dessin de Djilian Deroche et c’est édité chez Sarbacane - La sortie de l’album Vivre libre ou mourir que l’on doit au scénario d’Arnaud Le Gouëfflec, au dessin de Nicolas Moog et c’est publié chez Glénat dans la collection 1000 feuilles - La sortie de l’album Oh, Lenny que l’on doit à Aurélien Maury et aux éditions Tanibis - La réédition en intégrale du diptyque Le convoi que l’on doit à Denis Lapière au scénario, Emmanuel Torrents au dessin et c’est publié chez Dupuis dans la collection Aire libre.
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