J'ai bien aimé ce court roman pour sa façon d'aborder la question du genre et de l'identité d'une façon très originale et finalement asexuée.
Alexis, lycée brillant et champion de plongeon acrobatique qui aime écouter le chant des baleines pour oublier le monde qui l'entoure se sent à l'étroit dans le costume que ses parents et son entraîneur lui ont fait endosser.
Sur un coup de tête, il répond à une annonce pour correspondre avec un homme en prison... qui souhaite échanger avec une jeune femme. Alexis va donc lui écrire en tant qu'Alexia et trouver une certaine liberté dans cette nouvelle identité virtuelle qui lui permet de révéler des aspects de sa personnalité qui n'ont pas leur place dans sa vie réelle. L'expression "dans la peau d'un autre" est ici vécue comme une expérience libératrice.
C'est subtil et très beau. Une très belle réflexion sur l'identité et la liberté.
Commenter  J’apprécie         50
- Vous avez raison. je venais voir un ami. Je venais voir la mer. Je venais perdre une amie. (p.90)
Il est à la fois Alexis et Alexia. Il s’est dédoublé. Pourtant, il n’est pas cinglé. Il sait qu’il n’est pas une fille. Il n’a qu’à se regarder dans un miroir pour s’en rendre compte. Mais aurait-il été si différent s’il était né fille ? Aurait-il pensé autrement ? Aurait-il aimé autrement ses parents ? Se serait-il comporté différemment à l’école ou dans l’eau ? (p.33)
C'est donc bien vrai. En une nuit, il est devenu cette "Alexia inconnue" dont lui parle un prisonnier qui a besoin de lui. Ou plutôt d'elle. Désormais, pour Yvan tout au moins, il n'est plus Alexis, ni Alex comme on l'appelle le plus souvent, mais Alexia. ça lui fait tout drôle. (p.11)
Il faut parfois mentir un peu, pour arriver à dire un jour la vérité.
Peut-être qu'être une fille, dans l'absolu, ce n'est pas si différent qu'être un garçon... (p.22)