Merci à l'opération Masse Critique et aux éditions Lansman pour la découverte de ce livre.
Bon, disons-le tout de go, je ne sais pas comment «
Ravages » est tombé dans ma boîte aux lettres, étant donné que je ne lis jamais de pièce de théâtre, n'étant absolument pas fan de ce genre. Bref, autant dire que le premier contact a été, disons… assez boudeur…
Mais bon, une promesse est une promesse, et je me suis mis à la lecture de ce court ouvrage.
Finalement, je ne l'ai pas regretté.
C'est une belle oeuvre qui oscille entre poésie et théâtre. J'ai été charmé par la manière détournée d'exprimer les choses, pareille à une lampe que l'on pose à côté d'un objet pour mieux en faire ressortir les reliefs, au lieu de l'éclairer frontalement. Certaines lignes m'ont fait un peu penser à du
Laurent Gaudé - et chez moi c'est un compliment.
Le style est stroboscopique, haché. Des phrases très courtes, voire même pas de phrase complète, seulement un groupe nominal quand ce n'est pas un simple adjectif, et retour à la ligne. Cela donne un rythme très vif à la lecture, qui ne laisse pas le loisir de s'endormir.
Quant à l'histoire, sans être très originale, elle se laisse découvrir. La levée progressive des mystères du passé et les questionnements sur le devenir des évènements actuels incitent à poursuivre la lecture.
Un reproche, néanmoins : on doit jongler en permanence pour deviner quel personnage parle. Ou alors comprendre si cela ne serait pas juste une pensée, voire une précision descriptive donnée par le narrateur. Cette confusion, par moments, était un peu gênante. Peut-être l'indication plus claire des différentes voix aurait-elle apporté un peu de « tranquillité » à la lecture.
En conclusion, même si je ne vais pas me mettre à lire du théâtre à la suite de la découverte de
Ravages, sa lecture ne m'a pas laissé indifférent. Et je comprends que, dans sa catégorie « théâtre », il ait obtenu un prix, bien mérité.
PS : je viens de lire sur la critique précédente qu'effectivement le résumé annoncé sur Masse Critique n'était pas le bon…. Tout s'explique!.