Triangle d'or
Aux bords de la Vézère, les fruits mûrs pendent toujours aux arbres de l'été. La prune se fend. La pulpe jute sous le d'ardoise de l'abeille enivrée. La chair verte brille comme du miel dans la fente de tes lèvres ouvertes. Le pouls du temps bat, invisible, au flanc de la vipère lovée dans les hautes herbes.
Un cactus sur le seuil, deux pots de géraniums
roses, un aloès aux tentacules bleu eucalyptus,
des volets océan qu'on a tuilés.
La place du hameau désert tient et caresse
le bon bout de l'âme du monde : c'est comme
dans le poème d'Umberto Saba.
Il n'y a que la lumière minérale avec
de la dentelle blanche aux rideaux.
Cher hasard
Un chaton gris guette là-haut par la fenêtre à l'étage de la maison en plein soleil. Un peu plus loin, c'est un restaurant marocain. Les céramiques bleu turquoise émerveillent.