C'est un roman pour ados que j'avais souvent croisé sur les rayonnages sans prendre le temps de le lire.
Dans un village de la campagne poitevine, le jeune apprenti du ferronnier, enfant de l'assistance qui a connu la maison de redressement - et par-dessus tout métis ! - fait jaser parce qu'il est différent et qu'on lui imagine les pires vices.
C'est vrai qu'il sait se battre , est passé de famille d'accueil en famille d'accueil, enchaînant les bêtises, mais là il semble avoir trouvé sa place. Son patron (et famille d'accueil) est bienveillant, il aime apprendre ce métier et travaille dur... et il est amoureux de la belle Sylvie qui fait le service et la plonge à l'auberge.
Mais c'est sans compter sur Joël, qui a des vues sur Sylvie. Et sur la mort mystérieuse de Dédé, le père alcoolique de celle-ci, qui coïncide avec l'accident de mobylette qui a laissé notre héros amnésique.
Un récit bien mené dans lequel on voit Loïc lutter contre une fatalité qui voudrait qu'il retombe toujours dans les mêmes travers violents et délinquants sans aucune chance de s'en sortir.
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Quand Loïc, à dix heures moins cinq, traversa la place pour poster un paquet de factures, les regards qui se tournèrent vers lui étaient lourds comme des crachats. (p.83)
Pour la première fois depuis ses huit ans, il pleura, autant de chagrin que de rage.
- ça vous arrive, des fois, d'avoir des espèces de rêves qui reviennent tout le temps ?...
Enfin, pas des vrais rêves, plutôt des souvenirs de quelque chose qu'on n'a pas fait. (p.63)
Des guignols pareils qui se prenaient pour des flèches parce qu'il existait quelqu'un de plus minable qu'eux, avec quelle joie Loïc leur aurait mis le nez dans leur nullité, à coup de poings ! (p.81)
Il régnait ce silence de canicule qui semble être l'attente d'un châtiment. (p.7)