Everdark, tome 1

Pas facile de présenter ce nouveau manfra / manga français, car ce tome 1 d'exposition n'est pas spécialement prolixe en informations et en explications sur le background. Toujours est-il qu'on suit les heurs et malheurs du guerrier renégat Neer, et de l'apprenti magicien Milo et de son familier Chaco (mdr on dirait la version otaku du crâne du jdr vidéoludique "Planescape" ^^) qui dans la ville détruite et maudite de Providence (héritage Lovecraft ? ^^) doivent faire alliance pour faire face à un ennemi mystérieux et puissant et un allié plus mystérieux et plus puissant encore...
Nous sommes dans un monde à étages ressemblant à Yggdrasil l'arbre universel, et il y a une séparation nette entre les mondes inférieurs habités par les humains et les mondes supérieurs occupés par les Séraphims, les reliques des veilleurs diffusant une énergie fantastique que l'Institut Solaris veut domestiquer mais qui est capable de transformer le moindre animal en démon destructeur (d'ailleurs les attaques de monstres se multiplient depuis que l'Institut Solaris a commencé leur exploitation). Pour le reste difficile de s'y repérer avec tous ses personnages sans passé voire sans identité mais avec plus ou moins de mystère et de foreshadowing, quand ils ne déboulent pas de nulle part complètement masqués...

S'il me lit j'espère que Romain Lemaire ne prendra pas trop mal je qui va suivre... le manga français est encore très jeune et a beaucoup de mal à s'émanciper de son frère aîné japonais, et je trouve que pas mal d'auteurs hexagonaux ne parviennent pas à se défaire de leurs côtés fanboys / fangirls qui fait qu'on se retrouve à mi-chemin entre l'héritage Club Dorothée et de l'héritage Playstation. Et ici c'est d'autant plus vrai qu'on est ici dans le shonen nekkestsu à tendance magique, une niche déjà bien occupée par le manga français à commencer par le "Dreamland" de Reno Lemaire (dont l'auteur est le cousin et l'assistant ^^) ou le "Radiant" de Tony Valente (adapté en anime à la rentrée prochaine ^^),
On a un méchant millénaire entre Sauron, Freezer et Louis BMX 11, un héros entre Natsu de "Fairy Tail", Végéta de "Dragon Ball" et Guts de "Berserk" qui déambulent dans un univers arcanepunk à la "Final Fantasy" et tutti quanti. Tout peut sembler repiqué d'ailleurs, notamment dans les situations et les dialogues qui peuvent avoir un air de déjà vu (héritage CDZ, DBZ et HNK), mais il y a toujours une pose classe, un réplique qui tue, une planche qui envoie du bois pour se dire qu'il y a un beau potentiel quand même bien que cela reste trop mainstream / maladroit / inabouti... To Be Continued ?

Disons-le d'emblée : ma chronique sera celle d'une néophyte puisqu'il s'agit du deuxième manga que je lis. Pour avoir discuté avec des connaisseurs, je me doute qu'elle pourra paraître assez naïve aux yeux de certains. Mais le premier tome d'Everdark, manga français signé Romain Lemaire, m'a conquise et j'ai envie de vous emmener avec moi dans son univers.
Au premier abord, l'intrigue de ce manga peut paraître complexe. L'univers dépeint est divisé en deux espaces : le monde d'Everdark (lui-même composé de plusieurs royaumes organisés en différentes strates et reliés entre eux par des « portes-nuages ») et le Ciel supérieur, inaccessible. Sur Everdark, les « Veilleurs », divinités pétrifiées héritées d'une ère révolue, continuent de générer une puissante énergie. Mais celle-ci, capable des pires abominations, est convoitée par le royaume de Solaris qui souhaite l'utiliser pour déclarer la guerre au Ciel supérieur. Guerrier solitaire et principal héros de ce manga, Neer est bien décidé à contrecarrer leurs plans, même si pour cela le chemin est semé d'embûches, d'ennemis et d'alliés.
Ce premier tome est donc le tome dit « d'exposition » de la série, ce qui peut expliquer la confusion qui s'empare de nous à la lecture du résumé et des premières pages. D'autant plus qu'il se révèle bien avare en informations, ne nous donnant à voir et à lire que l'essentiel. Mais sans doute est-ce voulu par l'auteur qui nous propose alors une immersion progressive mais toujours plus captivante dans son univers. de plus, avec une fin très abrupte qui laisse toutes les choses en suspens (on assiste à un vrai moment de cliffhanger), il s'avère être une invitation efficace à lire la suite de la série.

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Extrait :
Premier tome pour cette série que j'avais envie de découvrir depuis un petit moment. Edité aux éditions Pika, cette série est réalisée par Romain Lemaire, un nom que vous connaissez sûrement déjà, puisque Reno Lemaire (Dreamland) est son cousin ! Il a d'ailleurs été l'assistant de celui-ci sur Dreamland, jusqu'au tome 13, après quoi, il a commencé à travailler sur cette série. Aujourd'hui, les deux cousins sont tous deux édités chez Pika.

L'intrigue d'Everdark nous place dans un univers imaginaire, qui semble fonctionner sous forme de plateforme. Et de ce que j'ai compris, Neer, le protagoniste doit se trouver dans la zone du milieu qui est la plus vaste, car au-dessus se trouvent les Seraphim des êtres légendaires qui vivent dans le ciel supérieur. le reste est toujours un peu flou, comme par exemple la zone qui se situe en dessous. Heureusement, il y a des sortes d'interludes entre les chapitres qui permettent d'expliquer un peu mieux certains points ou certaines catégories de personnages.

Il y a pas mal d'action dans ce premier tome, mais aussi de la comédie. Certains personnages auront clairement du mal à être pris au sérieux. J'aime bien le style graphique de l'auteur, qui semble tout de même assez différent de celui de son cousin. le design des personnages est également bien travaillé, et je trouve certains d'entre eux vraiment très plaisant à regarder. le tome se termine sur l'apparition d'un être qui semble très grand, mais aussi très fort. Reste plus qu'à savoir s'il s'agira d'un allié ou bien d'un nouvel ennemi. On peut dire que le tome se termine donc sur du suspense, comme les auteurs aiment bien le faire.

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Spoilers.

Pas folichon, aucune originalité dans le scénario et le personnage du héros que je trouve assez antipathique et dont le comportement arrogant est parfois très limite (plusieurs insultes "enfoiré" "salaud" dont on se serait passé à mon avis, et un "vous allez pas vous mettre à chialer ?" (sic) face aux deux jumelles tristes de le voir partir)

L'intrigue est peu claire, j'ai eu du mal à saisir tous les tenants et aboutissants de cet univers, les Séraphims, les têtes de squelettes, le "gang" secret qui sert de refuge à Neer, etc.

Le point fort de l'auteur est de réussir à présenter ses personnages dans des poses charismatiques, à chaque première apparition d'un méchant tout de muscles et de griffes, ça fait son petit effet.

L'univers semble très intéressant, beaucoup de choses restent à découvrir mais pour l'instant ça me plaît bien !