"Il m'arrive aujourd'hui de me dire que là était, d'une certaine manière, la vraie vie, que je n'ai pas su reconnaître au moment où elle m'était donnée, mais où je reviens périodiquement par la mémoire".
Dans cette simple confession,
Jean-Pierre Lemaire résume assez bien son oeuvre poétique, celle d'une nostalgie apaisée dans laquelle les souvenirs se relaient, comme des jeux de lumière sur un paysage.
L'écriture chez l'auteur créé un récit, un rythme, un temps qui semble ne pas être tout à fait celui du lecteur mais dans lequel secrètement celui-ci se retrouve, se reconnaît peu à peu.
Composée de poèmes courts, la poésie de
Jean-Pierre Lemaire ne se situe pas dans un ailleurs géographique, pas dans un imaginaire "hors de portée" mais dans une intimité, une dimension toute intérieure (il y a beaucoup de références bibliques). L'écriture ici se fait mémoire, fait naître des impressions belles et familières qui ont toutes une résonance particulière. Dans chaque poème, le sens du texte nous apparaît, évident. Mais fait étrange, quelques pages plus tard, quelque chose semble s'être insinué en nous, quelque chose qui insiste et qui inconsciemment nous rappelle. Serait-ce ce poème qu'on avait lu quelques pages auparavant ?
Partir à la recherche, reconnaître ce que la vie nous a donné de beau, nous a offert de particulier à vivre avec des êtres chers, prendre le temps, céder, accorder à la mémoire sa part la plus belle en nous, c'est là tout ce à quoi l'écriture singulière de
Jean-Pierre Lemaire nous invite.