Monsieur Personne : The Nobody

Un homme recouvert de bandages débarque dans une petite ville des Etats-unis et s'installe au motel.
Il est secret et silencieux. Il semble se cacher. Mais de quoi, ou de qui ?
Tous les habitants du village se posent des questions sur cet étranger... Est-il un meurtrier en cavale ? Un vrai malade ? Un homme défiguré ?
Une jeune fille, solitaire elle aussi, va se lier d'amitié avec l'homme, qui semble réfractaire à tout lien social. Il boit beaucoup, prend aussi beaucoup de pilules de toutes sortes. Il est sans doute malade, et il sait ce qu'il fait, son métier c'est chimiste...
Un homme, un jour, vient rendre visite à l'étranger… pour lui faire du chantage…
Mais à quel propos ? Et qui est ce mystérieux chimiste bandé ?
Un suspens bien mince, une histoire banale et sans surprise, un dessin approximatif et peu expressif et une mise en couleur bleue, blanche et noire, pour un récit froid, limite impersonnel.
D'habitude, j'aime bien l'univers de Jeff Lemire – Animal Armies – un peu naïf et brut, et ses personnages, toujours en quête de quelque chose, mais là, je n'ai pas été touchée ni même intriguée par cette histoire d'homme invisible trop visible…

une variation sur le thème de l'homme invisible, signée Jeff Lemire, l'un des excellents auteurs canadiens actuels. Aussi à l'aise dans le comics mainstream (voir l'excellent Descender, Trillium) que dans le recit intimiste (Essex County), il signait alors un album un peu hybride. Il emprunte autant au récit intimiste qu'au récit de genre.
Il reprend une partie de la trame du roman de HG Wells et la transpose dans une petite ville comme celles qui traversent son oeuvre. Il y imagine que John Griffen, un personnage mystérieux complètement couvert de bandages, débarque à Large Mouth, bourgade tranquille et ennuyeuse. Il intrigue, génère une certaine curiosité, un inquiqétude sourde... mais qui est-il vraiment ?
Si le récit ne colle pas au roman de HG Wells, il emprunte plusieurs éléments-clés. Malheureusement, Lemire échoue à rendre cette intrigue très claire. Il laisse beaucoup de non-dits autour de personnage de John Griffen, ne nous laissant que quelques conjectures sur ce qui l'a amené à chercher à "disparaitre" à Large Mouth. Il devient donc difficile de comprendre le lien qui se noue entre Vickie et lui. On sent qu'il s'agit d'une oeuvre de jeunesse. Intéressante mais pas encore aboutie.

Après avoir lu l'excellent "Essex County" de Jeff Lemire, j'ai finalement craqué pour cette revisite de l'homme invisible.

Jeff Lemire s'approprie donc le personnage créé par H. G. Wells et livre à nouveau un récit axé sur les personnages et rempli d'humanité. L'histoire se déroule à nouveau dans une petite bourgade rurale pourtant nommée Large Mouth et dont les habitants vont être confrontés à l'arrivée d'un homme entièrement recouvert de bandages. Cet étranger va d'abord alimenter les conversions et les rumeurs pour finalement donner lieu à une paranoïa malsaine qui ne peut que mal terminer. Si les relations humaines sont à nouveau le principal attrait de ce récit de Jeff Lemire, j'ai trouvé l'intrigue un peu trop simpliste à mon goût.

Le dessin noir, blanc et bleu colle parfaitement à l'ambiance rétro de ce récit au rythme lent.