Je suis assez déçu par ce tome 2 écrit 10 ans après le tome 1, et qui se déroule 23 ans après la 1ère expédition vers l'Anneau-Monde... Louis Wu et Chmeee se font enlever par l'Ultime, compagnon de Nessus et dirigeant de son peuple éjecté du pouvoir qui sur les merveilles technologiques de l'Anneau-Monde pour revenir en grâce...
Ah oui on apprend que chez les Marionnetistes de Piersion les sexes sont strictement séparés, qu'il y 2 sortes de mâles et 2 sortes de femelles qui peuvent se reproduire entre elles, mais que les dominants préfèrent se reproduite à la manière des guêpes fouisseuses terriennes : mais quelle horreur !!! Mais on apprend aussi que toutes les merdes galactiques viennent des successions chaotiques entre Conservateurs paranoïaques partisan de l'isolationnisme et les Expérimentaux manipulateurs partisans de l'universalisme : allusion aux merdiers mondiaux issus des successions chaotiques entre Républicains et Démocrates aux USA ? ^^
Sauf qu'arrivés sur place il se met en quête d'un transmutateur de masse, et l'humain et le kzinti se font une joie d'envoyer leur geôlier à la chasse au dahu tandis qu'ils explorent l'Anneau Monde pour trouver un moyen d'échapper à l'Anneau-Monde puisque l'Ultime possède les clés du seul vaisseau spatial capable de voyager entre les étoiles...
Il y a une partie géniale, dans la grande tradition du récit picaresque à la Jack Vance avec du sexe et de la drogue (le mouvement hippie a bel et bien marqué les années 1970 ^^), voire presque dans la grande tradition de la quête fantasy car je m'attendais à un basculement du récit dans la science-fantasy avec le peuple de la nuit qui semble tout savoir ou presque de ce qu'il se passe sur l'Anneau Monde (ah le japanime "El Hazard" mélange de Sword & Planet vintage et de Planet Opera new wave : que de bons de souvenirs ^^). Louis Wu c'est la tête (mais il a un peu de jambes quand même), et Chmeee c'est les jambes (mais il a un peu de tête quand même), et ils comprennent rapidement qui sont les véritables créateurs de l'Anneau-Monde, leurs motivations, leurs moyens, et ce qui cloche : l'orbite du Big Dump Object dérive et dans moins d'un an il sa se disloquer... Sauf que Louis Wu est devenu un junkie et que pour se désintoxiquer et donc échapper aux pressions et au contrôle de l'Ultime, il troque un addiction contre une autre située en dessous de la ceinture (géniale la comparaison entre Louis accro au courant et la civilisation humaine accro à l'énergie ! ^^). Ça tombe bien, toutes les relations entre les différentes espèces de l'Anneau Monde sont régies par les règles de la rishathra : le sexe interespèces comme moyen de contrôle des naissances, mais aussi comme principal outil de diplomatie puisqu'il permet d'asservir ou de guerroyer (je vous laisse le plaisir de la découverte ^^)... On suit donc les tribulations sexuelles de Louis Wu qui forniquent avec les carnivores rouges, les géantes herbivores, les femmes à barbe du Peuple de la Machine, les femmes chauves du Peuple des Bâtisseurs, et les sylphides aux cheveux d'argent du peuple vampire (ne manquent plus que les goules et les amphibiennes : Larry Niven et Philip José Farmer sont les pionniers du paranormal porno ! ^^). Mais peu à peu Louis Wu se prend de sympathie pour tous les peuples qu'il rencontre et se met en quête d'un moyen de tous les sauver... C'est donc plein de péripéties distillées avec humour :
querelle entre petits pasteurs carnivores et grands agriculteurs herbivores, ébullition d'un lac pour obtenir l'ombre nuageuse nécessaire au fauchage anti-OGM d'un campe de tournesols esclavagistes qui déclenche une querelle de voisinage avec un peuple amphibien, découverte des goules nécrophages qui s'occupent des rites funéraires de l'Anneau Monde, bataille entre le Peuple de la Machine et les vampires qui finit en grosse partouze puis en gros massacre, discussions de sourds avec les savants indigènes, passage par une cité volante complètement dingo... Laquelle s'avère être un cauchemar capitaliste digne de la planète-mère shingouz où chaque bâtiment est un État indépendant et où tout a prix à payer : respirer, boire, manger, dormir, ne pas dormir, se déplacer, ne pas se déplacer, voir, entendre, parler... Au secours ! ^^
Mais ce qui faisait la grande force du tome 1 n'est plus là, à savoir la dynamique de groupe : Louis Wu ne communique à l'Ultime que par rapport radio, et Chmeee se fait la malle après la partouze vampire pour aller faire n'importe quoi (rejoindre la Carte Kzin, se fighter avec des mâles de son espèce et copuler avec femelles de son espèce : la manière dont il revient dans le groupe est tellement mal fichu qu'elle tient autant du What The Fuck que du Deus Machina). Comme dans le tome 1, le problème vient aussi que les personnages ont toutes les clés de l'intrigue, mais qu'ils ne nous livrent que quand l'auteur repasse a envie de repasser en mode Hard Science (on on nous souvent le coup du « Élémentaire mon cher Watson ! », alors qu'il a bien des passages carrément incompréhensibles pour qui n'a jamais mis un pied dans l'industrie aérospatiale, et bordel c'est quoi une chaîne moléculaire de Saint Clair ???).
Donc les créateurs de l'Anneau Monde sont les protecteurs Pak qui sortent de nulle part, comme les Étrangers / Vagabonds et les Esclavagistes / Négriers dans le tome 1 (et je ne dis pas bravo la continuité dans les choix de traduction). Issus du noyau galactique où les radiations sont plus fortes, les Paks sont une espèce qui vit en symbiose avec des arbres à virus qui leur offrent intelligence, longévité, force, résistance et endurance en contrepartie de mutations multiples qui les rendent stériles (clin d'oeil au "Dune" de Frank Herbert dont le tome 4 sort à la même époque ?). Et dans la foulée on balance sans prévenir l'origine alien de l'homme quasiment sans explication (d'où la présence d'hominiens dans la plupart des niches écologiques de l'Anneau Monde). Alors oui l'auteur détourne le mythe de l'Arbre de Vie et du Jardin d'Éden pour parodier la Bible et se foutre de la Genèse ^^, mais tout cela est quand même too much (et on retrouve également des Martiens et ça n'étonne personne, il faut accepter le truc comme cela, sans aucune explication)… Déjà qu'Halrloprillalar était sortie n'importe comment du récit, voilà que Teela Brown revient dedans n'importe comment : après avoir traversé le Grand Océan pour trouvé le Centre de Réparation avec Chercheur, elle a continué seule sa quête transformée en protectrice en montant une équipe de secours pour redresser l'Anneau Monde. On cumule le méchant caricatural qui dans un long monologue explique absolument tous ses plans au héros qui a encore la possibilité de les faire échouer et le pathos qui tombe à plat parce que ni amené ni exploité... Car Louis Wu devine immédiatement comme par magie qu'elle est partagée entre son instinct de protectrice qui lui dicte de préserver l'intégralité de l'Anneau Monde et son intelligence humaine qui lui dit qu'il faut en sacrifier un minorité pour en sauver la majorité, entre l'instinct de survie et son envie de mourir (allez zou, à la poubelle le facteur chance du tome 1)... La grosse baston finale qui aurait pu être du niveau d'un bon blockbuster Marvel ne dépasse celui d'un mauvais Final Fantasy : quel dommage !
Quelqu'un m'expliquera aussi comment Louis Wu trouve l'emplacement du Centre de Réparation Pak, parce que se servir aussi facilement de la mythologie comparée comme GPS c'est fort de café !
La partie réussie vaut 4 étoiles, la partie ratée vaut 2 étoiles et cette dernière gâche tout donc impossible d'aller jusqu'à 3 étoiles : damned, ce tome 2 avait si bien commencé !
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Le soir du cinquième jour , la Brûlante Aiguille d'Interrogatoire avait perdu presque toute sa vitesse et le parapet limitrophe formait une muraille noire s'élançant à l'assaut des astres .
Je dois surmonter cela tôt ou tard. Alors, pourquoi pas maintenant ?