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3,45

sur 1112 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Parce que c'était lui parce que c'était elle. Quel autre couple que Zelda et Francis Scott Fitzgerald, enfants terribles des années vingt, mondain, ambitieux, qui s'est brûlé les ailes à trop s'approcher de la lumière artificielle des néons de la célébrité, aurait pu inspirer à Gilles Leroy une fiction biographique ? Il n'y en a pas beaucoup, tant ce couple rongé par les morsures de la jalousie et de la rivalité s'est consumé dans l'alcool et les excès en tout genre.
Ils se sont aimés, vraisemblablement. Mais ce roman met surtout en lumière la volonté de briller de celle qui est restée dans l'ombre : Zelda Fitzgerald, née Sayre, fille de juge dans un Alabama moribond, inculte et miséreux pour une jeune fille cultivée qui, durant une large partie de sa vie n'aura jamais abdiqué son tempérament indépendant, effronté, cynique, excentrique.
C'est peut être pour cela que l'auteur imagine une femme broyée par l'envie d'exister aux côtés du plus grand auteur des années vingt. Une soif insatiable qui forcément condamne à être déçu et à dériver. Comment s'affirmer quand on est un écrivain contrarié par un mari monstre sacré qui plus est égocentrique, autrement qu'en s'abandonnant à la provocation et aux frasques incessantes au point de lâcher prise avec la réalité ?…

Avec une plume spontanée et rebelle, Gilles Leroy ressuscite la voix intime de Zelda Fitzgerald. Il n'hésite pas à prêter à son héroïne un regard désinvolte, un regard qui refuse l'hypocrisie, les faux-semblants et l'apitoiement sur une vie guère enthousiasmante pour magnifier le destin de cette femme.
Trame décousue, paroles parfois désordonnées, comme si Zelda tentait de convoquer des souvenirs avant qu'ils ne s'évanouissent ou comme si on scrutait l'âme d'une patiente allongée sur le divan. le récit est une plongée en apnée dans une vie dissolue.
Certes le procédé de la biographie romancée est souvent controversé et parfois contestable, on a tendance au cours de la lecture à s'interroger continuellement sur la part de vérité et la part fictive. Mais le talent de Leroy est de rendre cette question anecdotique, dérisoire. L'auteur a choisi d'inscrire le roman dans la densité humaine, il explore les replis d'une âme désenchantée, il imprègne le récit du sentiment vertigineux de fuite en avant, de quête d'ivresse des sens jusqu'à basculer dans la folie et la paranoïa.
Zelda, la Belle du sud, aurait-elle connu une trajectoire différente dans les bras d'un autre homme ? Pour Zelda, il est indubitable que « notre folie nous unissait », et le mariage avec un homme ordinaire n'intéresse pas la littérature.
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Alabama song est l'histoire d'un couple mythique, formé de Scott et Zelda Fitzgerald, qui a connu son heure de gloire dans les années 1920 aux Etats-Unis, puis en France.
Lorsqu'ils se rencontrent un soir de bal en juin 1918, Francis Scott Fitzgerald et Zelda Sayre sont pris dans un « tourbillon » auquel ils ne pourront échapper. Scott vient d'un milieu modeste du Minnesota, Zelda de l'aristocratie sudiste. Pour Zelda, Scott est une bouffée d'air frais qui va la sortir de son milieu bourgeois et étriqué. Scott va rapidement devenir célèbre, auteur de plusieurs livres majeurs, dont Gatsby le magnifique (1925). Zelda peint, danse et écrit des nouvelles, sans toutefois réussir à se faire connaître. Leur belle histoire va rapidement mal tourner et mal se terminer après de multiples disputes et séparations. Scott Fitzgerald, alcoolique et débauché va mourir dans la misère et l'anonymat. Zelda va finir sa vie dans un hôpital psychiatrique où elle meurt dans un incendie.

Avec talent, Gilles Leroy fait parler Zelda Fitzgerald à la première personne pour nous conter l'histoire de ce couple mythique. Mélangeant faits réels et fiction, il dresse le portrait d'une femme humiliée qui souhaite simplement exister mais qui descend lentement en enfer. Il imagine un Scott Fitzgerald plagiaire qui signe de son nom les nouvelles écrites par sa femme, sous prétexte que son public le réclame.

Ce roman, bien documenté n'est toutefois pas une biographie, car trop éloigné de ce qu'on sait de la véritable histoire. On entend uniquement la voix de Zelda, et son mari apparait presque comme un monstre que pourtant elle ne cesse d'aimer. Gilles Leroy souligne un problème profond : pourquoi accepte-t-on l'emprise d'une personne jalouse et névrosée ?
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1918, Alabama. Zelda Sayre est une toute jeune fille lorsqu'elle rencontre le lieutenant Francis Scott Fitzgerald au bal des soldats. Avant de prendre la route pour une traversée de l'océan vers l'Europe en guerre, nordistes et sudistes se réunissent pour faire la fête et prendre du bon temps. Les filles du Sud ne manquent pas cette occasion. La vie de Zelda prend un tournant lors de cette soirée de juin 1918.

Zelda et Scott ne se quitteront plus. Lui, deviendra un écrivain à succès. Elle sera son épouse. le couple connaîtra la réussite et le succès dans les années 1920.

Lauréat du Prix Goncourt 2008, “Alabama Song” raconte l'histoire passionnante d'un couple mythique américain.

Zelda, fille d'un avocat de la cour suprême, petite fille de sénateur et gouverneur, a grandi dans une famille aisée d'Alabama. Elle est descendante de pionniers avant la guerre de Sécession. C'est une jeune fille gâtée, active, qui adore s'amuser et surtout danser.

Scott a grandi dans le Minnesota au sein d'une famille bourgeoise. Il a eu une bonne éducation, est cultivé, parle couramment le français et est diplômé de la prestigieuse université de Princeton. En raison de ses connaissances en français, il est déjà officier de l'armée. Et, il danse merveilleusement bien.

Leur rencontre durant l'été 1918 scelle leur destin à tout jamais.

Dans son livre, Gilles Leroy donne la parole à Zelda alors que celle-ci est hospitalisée en clinique psychiatrique. Nous sommes alors en 1940 et elle raconte sa vie, celle qu'elle a mené avec Scott dans le New York mondain dans la décadence, l'ivresse, la dépense jusqu'à dépasser les limites et sombrer.

L'histoire de Zelda est celle d'une femme amoureuse et de ses moments de bonheur à la profonde tristesse qui l'envahit depuis plusieurs années. Mais ce roman est aussi l'histoire romancée d'un couple, d'une génération, et de toute une époque.

Lien : https://labibliothequedemarj..
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Si j'ai été un peu perplexe au début, surtout devant la construction du récit, j'ai terminé ce livre plutôt séduite.
La vie de Zelda Fitzgerald, l'épouse de l'écrivain américain est fascinante et tragique.
Femme peu commune, couple peu commun.
On est étourdi par le tourbillon d'une vie extravagante.
On est peiné par la non-reconnaissance et les abus dont elle a été victime.
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Les Fitzgerald, un des couples les plus glamours des années folles, en tout cas l'un des plus exposé médiatiquement. Mais derrière les unes de magazines people et sous le sourire étincelant de l'excentrique Zelda, se cache une histoire tragique, celle d'un amour abîmé par l'alcoolisme, la jalousie, les désillusions et la folie.
Si j'ai aimé l'écriture, très sensible, j'ai en revanche eu du mal avec la structure narrative. le récit est conté du point de vue de Zelda, c'est donc ses émotions, ses pensées mais aussi sa démesure et son esprit torturé qui parlent, rendant l'ensemble vivant mais très décousu.
L'histoire quant à elle est tragique : c'est celle d'une femme belle et douée, vampirisé peu à peu par un mari adulé de tous, qui attire sur lui toute la lumière.
Zelda n'est pas faite pour l'ombre, il n'y a pas assez d'admiration dans les yeux de Francis Scott, pas assez de place sous les projecteurs pour ce papillon de nuit, belle du sud survoltée aux rêves de grandeur aussi beaux qu'éphémères.

C'est une histoire bien triste finalement, celle d'un amour intense mais désespérément voué à l'échec, d'un couple brûlé par le succès et la folie, qui se détruit plus qu'il ne s'aime.
Trop déprimant pour moi, ou pas le bon moment peut-être, je n'ai pas réussi à m'immerger totalement dans cette histoire, et n'ai ressenti aucune empathie pour ces personnages trop amères et cruels.
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Ce livre annoncé comme un roman se présente en fait comme une biographie (fausse) de Zelda Fitzgerald, écrite à la première personne, affabulée par l'auteur en partant d'éléments réels et j'ai trouvé cette pratique assez gênante !
L'auteur offre sa vision à lui du couple Fitzgerald, mêlant réalité et fiction, et du coup, il est malaisé de distinguer le vrai du faux, ce qui n'est pas forcément gênant, dans la mesure où le récit rend compte de la fièvre des années 20, des excès de cette "génération perdue" selon la terminologie inventée par Gertrude Stein, point de ralliement en France de ces américains venus noyer à Paris leur désenchantement suite au traumatisme de la 1ère guerre mondiale. Et l'on ressent parfaitement à la lecture le bouillonnement intellectuel mêlé à l'abus d'alcool, de drogues diverses et de plaisirs immédiats dont Scott et Zelda ont abondamment abusés.

Mais pourquoi donc affubler de faux noms des personnages réels ayant joué un rôle important dans la vie du couple, tel Ernest Hemingway, rebaptisé, on se demande pourquoi, Lewis O'Connor ?
Et pire, s'exprimant du seul point de vue de Zelda, il donne une image tellement partisane de Scott Fitzgerald qu'on se demande quel crédit on peut apporter à cette accumulation de griefs contre un partenaire, au demeurant adoré ?
Scott est-il vraiment ce mari odieux ayant pillé les idées et les écrits de son épouse ?
Est-il vraiment cet être monstrueux ayant délibérément fait enfermer sa femme pour des raisons, au départ, principalement dictées par la jalousie ?
On comprend les affres de cette femme, ayant passé une partie de sa vie en hôpital psychiatrique, à remâcher d'amers souvenirs.

Mais il eût mieux valu, à mon sens, ne pas se référer à des personnes ayant réellement existé, et simplement délivrer cette confession fiévreuse, incantatoire et touchante d'un être humain, perdant peu à peu le sens du réel, cherchant sans cesse un but à sa vie par l'écriture, la danse ou la peinture, se raccrochant à sa jeunesse perdue, à son amour enfui, à ses illusions envolées, à sa beauté trop vite fanée..... ce portrait d'un être à la dérive.

Gilles Leroy a obtenu le prix Goncourt en 2007 grâce à ce roman. Il était en lice, entre autres, avec le rapport de Brodeck de Philippe Claudel, dont les qualités m'apparaissent infiniment plus remarquables !
Les choix du Jury peuvent parfois paraître bien discutables !
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Entre roman et biographie, on oscille.
Entre Scott et l'aspiration à la reconnaissance, Zelda aussi.

Gilles Leroy traduit brillamment ici le vampirisme d'un homme célèbre sur sa femme, les ombres qui pèsent sur la vie de celle-ci.
Trop fragile pour la réalité ? Trop brimée par son entourage ?
"Brimée, bridée, brisée"
C'est alors qu'il faut se rappeler que nous sommes dans une oeuvre fictionnelle et que ce personnage touchant de Zelda par Leroy est une héroïne de papier.

"De toute façon, il y a de fortes chances pour que vous ayez à vous excuser. Il y a un jour, inévitable, où il faut s'excuser d'écrire. Écrire n'est pas correct. "
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Au départ, je voulais découvrir l'univers des Fitzgerald. Mais j'ai découvert que c'était en grande partie de la fiction, alors j'ai fait comme si tout était réel pour pouvoir me plonger pleinement dans ce roman.


C'est un roman totalement décousu, brouillon, déglingué, mais qui correspond complètement à l'état d'esprit de l'héroïne. de même, c'est parfois cru ou vulgaire mais rien ne serait plus approprié.





Je ne pourrais pas m'exprimer sur l'histoire, c'est celle d'une vie et ça ne se juge pas. C'est certes en partie fictif mais c'est aussi bien trop réel pour qu'on discute des choix de l'auteur. L'ensemble est bien trop cohérent, bien top réel pour ne pas y croire. Je pense lire d'autres livres sur elle ou sur son mari pour pouvoir démêler le vrai du faux. Je vais aussi m'intéresser aux peintures de Zelda, j'aime assez ce qu'elle fait et je vous en propose un qui m'a bien plu.



Je suis ressortie de cette lecture rendue confuse par une telle vie mais touchée par l'héroïne.
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Un joli hommage pour une jolie dame. Oui je reste admirative de cette personnalité insondable. J'ai passé un bon moment entre fiction et réalité, ravie de retrouver cette Femme avec un grand F, cette battante qui a refusé de faire ce que l'on attendait d'elle et qui, malgré cette fin tragique, s'est battue pour ce qu'elle croyait être juste et bon pour elle, pour ce qu'elle croyait être la vie qu'elle voulait mener. Merci Monsieur Leroy d'avoir souhaité partager votre passion pour cette passionnée de la vie.
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J'ai plongé avec délice dans cette Amérique, les Années folles vues par Zelda Sayre, la fille du juge, la future épouse de Scott Fitzgerald. J'ai aimé le profond Sud, au lendemain de la Première Guerre mondiale, la vie mondaine du Tout-New York, dans l'entre Deux Guerre, et la France, Paris, la Côte d'Azur, la vie insouciante, à toute allure, où l'on peut se brûler les ailes.
Leroy pose ici une écriture juste et sincère tout à l'image de son héroïne.
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