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sur 630 notes
Un roman à éviter pour les femmes enceintes…

Dans son nouvel appartement new-yorkais, Rosemary vit dans un conte de fées, elle s'est mariée et est prête à avoir de nombreux enfants et à vivre heureuse jusqu'à la fin des temps.

Mais le malaise s'installe, l'odeur, l'atmosphère impalpable, des suicides dans son entourage.

Puis c'est l'enfer de paranoïa : « Pourquoi ces voisins deviennent-ils si gentils? Pourquoi cet homme que j'ai épousé n'est-il plus le même? Pourquoi cette distance, ce froid entre nous? Qu'est-ce qu'on me cache? Est-ce que je suis trop nerveuse ? »

Et cette grossesse, elle se sent si étrange. Est-ce bien normal de pareilles rages de nourriture? Elle devrait être heureuse à câliner son gros ventre, mais l'angoisse la submerge. Est-ce que la grossesse la rend folle?

Et la peur, la hantise d'engendrer un monstre, la terreur irrationnelle de croire que le seul fait d'imaginer ou de rêver de voir son futur bébé comme anormal pourrait modifier sa croissance et en faire un… démon?

Un livre qui date de la fin des années soixante, où la débâcle de la religion fait place à tous les mysticismes, l'horreur a pris une teinte satanique. La mode se poursuivra avec l'Exorciste quelques années peu plus tard et c'est le cinéma qui les rendra populaires.

Un classique de l'horreur psychologique, d'une subtilité démoniaque…
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On connait l'histoire de L' Exorciste dont le tournage a été décrit comme maudit du fait du nombre de blessures... mais également de décès chez les proches de l'équipe voire dans le casting même (l'acteur Jack McGorwan décédé peu de temps après avoir tourné ses scènes). On ne peut s'empêcher d'imaginer que les films d'horreur ne peuvent manquer de porter malheur, se pencher de trop près sur le mal absolu ne semble pas sain. le film Rosemary's Baby, adaptation de ce roman par Polanski ne fait pas exception. le décès de la femme du cinéaste assassiné par des adeptes de la secte de Charles Manson, réincarnation autoproclamée du Seigneur, l'année suivant la sortie du film, ne semblait pas pour certains une coïncidence. Et pourtant il semble que Manson ait voulu punir... l'ancien propriétaire de la maison de Polanski... Une macabre erreur...

Heureusement pour lui, il ne semble pas qu'Ira Levin ait eu à se plaindre de son roman, je n'ai pas trouvé trace de malheur survenu pour lui suite à l'écriture de son livre, un an à peine avant son adaptation ciné. Je n'ai pas vu le film, mais les résumés que j'ai pu en lire après ma lecture semblent coller parfaitement au livre. le succès du film doit donc beaucoup au livre puisqu'on a souligné dans le film le talent dans la suggestion de l'horreur, le fantastique surgissant dans la banalité du quotidien... toutes qualités bien présentes dans le roman.

En effet le plaisir de la narration, dans la majeure partie du livre est dans cette description banale du quotidien d'un jeune couple s'installant dans un nouvel immeuble... avec un lecteur qui sait qu'il est en train de lire une histoire d'horreur et qui ne peut s'empêcher de prononcer régulièrement dans sa tête des "oh, oh", dès que surgit un détail inquiétant, troublant... Tout le talent de l'auteur est que ces premiers détails sont balayés ou ignorés par les protagonistes, comme dans un théâtre de Guignol où nous serions les enfants qui crieraient "Attention" de toute la force de leurs poumons sans jamais être entendus par les marionnettes. Et Levin tire admirablement les ficelles puisqu'il instille petit à petit le doute... puis rassure ensuite ses personnages, ce qui nous inquiète d'autant plus. La tension est à son comble et je me suis plusieurs fois laissé prendre au jeu du "j'arrête à la fin du prochain chapitre" et à passer au suivant sans même me rendre compte de ce que je faisais.

De là à penser que j'ai moi aussi subi une malédiction, je ne saurais franchir le pas... En tout cas, après cette lecture, je ne regarderais plus du tout de la même façon quelqu'un qui m'offrira un porte-bonheur... Je vous laisse découvrir pourquoi si vous ne le savez pas déjà...
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Vous avez vu et revu le film de Polanski? C'est pas grave!
Lire le roman d'Ira Levin restera quand même un plaisir délicieusement malsain.

Rosemary's baby, c'est comme une Madeleine de Proust au goût sulfureux, avec son atmosphère sixties légèrement surannée, son appartement new-yorkais au passé tragique, l'innocente Rosemary qui va en voir de toutes les couleurs et surtout du noir, son mari au double visage, ses intrusifs et inquiétants voisins, sa grossesse maléfique.
Avec une lente et diabolique montée en puissance dans l'angoisse, le lecteur est baladé entre rationalité et folie, oscillant sans arrêt au fil des indices relevés par Rosemary (la perte d'un gant, les bougies noires, les griffures sur le corps) entre cauchemar halluciné et liturgie sataniste, jusqu'à la troublante scène finale.

Un roman toujours culte cinquante ans après sa parution auquel viennent encore puiser tous les débats sur l'Antéchrist, le satanisme occulte, le triomphe du Mal sur le Bien... et le dérèglement hormonal chez la femme enceinte!
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« Un bébé pour Rosemary », un bien étrange roman
Qu'on en juge : Rosemary et Guy, fraîchement mariés, s'installent dans une immense bâtisse victorienne en plein coeur de New York, un cinq pièces : l'aubaine. Néanmoins ils ont été prévenus – des jaloux sans doute – que l'immeuble a un passé, et un passé plutôt noir occupé qu'il a été par des suicidaires, des meurtriers…
A peine arrivés, une jeune fille se jette par une fenêtre.
Rosemary sera bientôt enceinte et fera l'objet de la sollicitude appuyée de ses vieux voisins adeptes de tisanes aux herbes…Et cette odeur étrange qui règne dans tous les appartements…

Une maison maléfique, des voisins peut-être satanistes, des rituels venus d'on ne sait où … ajoutons à cela le talent d'Ira Levin pour faire monter la tension et le suspense, voilà un « petit » roman qui ne manque pas de piquant…En tout cas pour les amateurs d'épouvante, dont je ne suis pas...
Allons-nous assister à la naissance de l'Antéchrist ?… A voir…

Un roman magistralement mis en scène et réalisé en 1968 par Roman Polanski. C'est par ce film que j'ai découvert « Un bébé pour Rosemary » et que j'ai eu envie de le lire. Une lecture bien ancienne, en fait, mais des années après, il me reste cette sensation de malaise, cette ambiance oppressante, malsaine…

Il me semble que je n'aime pas trop ce genre de roman…D'ailleurs, ma bibliothèque n'en contient trois ou quatre, au plus…
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Un bébé pour Rosemary, plus connu sous son titre original « Rosemary's baby », est un classique littéraire mais également cinématographique grâce à l'adaptation de Polanski dont j'étais curieuse de découvrir enfin l'histoire.

Rosemary et Guy sont LE couple parfait. Après des mois et des mois d'attente, ils arrivent enfin à louer un cinq pièces au Bradford à New York. le rêve ultime pour Rosemary qui adore les vieux bâtiments bourgeois et qui, sans attendre, va passer énormément de temps à le décorer au mieux. Les rumeurs de malédiction et le passé assez sombre du bâtiment n'entachent rien à son bonheur et même le suicide d'une de ses jeunes voisines ne va pas l'empêcher d'adorer son nouveau logement. D'autant plus que les voisins sont très attentionnés et répondent au moindre besoin de Rosemary qui va découvrir qu'elle est enceinte. le sont-ils peut-être un peu trop d'ailleurs ?

Rosemary's baby fut une lecture très particulière. le récit, quand on le lit au premier degré, parait insipide et assez banal. Cependant, il y a une tension omniprésente qui prend aux tripes pendant la lecture, une tension sous-jacente aux lignes. Je n'ai pas vu le film, c'est donc une découverte totale pour moi et je ne m'attendais pas du tout à ce final. Ira Levin arrive à nous faire ressentir une inquiétude malsaine alors que Rosemary fait tout simplement ses courses ou parle avec ses voisins. On est obnubilé par cette histoire comme l'héroïne est obnubilée par son propre bonheur. Il est impossible de reprendre le cours de sa vie tant que l'on n'a pas terminé cette histoire car cette pression nous suit et on a qu'une envie : comprendre.

Bref, Rosemary's Baby fut une lecture prenante et particulière. Ira Levin nous prouve que la littérature d'horreur n'est pas faite que de romans sanguinolents et peut faire ressentir le malaise à ces lecteurs avec peu de choses. Ira Levin nous prouve donc ici un talent d'écrivain et je suis donc curieuse de lire d'autres ouvrages de l'auteur à l'occasion.
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Oalala, attention, femmes enceintes, évitez ce bouquin ! Je n'ai qu'un souvenir assez flou du film, vu il y a quelques lustres et demi... Du coup, lire le livre m'a remis tout ça en mémoire. En mieux, ce me semble.

Si le livre peine à démarrer, avec une relation "mari/femme" très datée à la fois dans son fonctionnement et sa psychologie, dès l'apparition du couple Castevet, les choses changent.

Ira Levin se révèle un fabuleux auteur sur la psychologie fine de ses personnages.
Les Castevet sont à la fois très directs, mais également très retords, entre demi-vérités et vérités vraies et mensonges, on a une description des manipulateurs vraiment topissime.
La transformation de Guy, également, est très bien décrite, ainsi que les doutes grandissants de Rosemary.

Elle plonge dans la paranoïa, sauf que tout est vrai. Or, j'ai vécu plusieurs relations avec des manipulateurs, et je peux vous dire qu'Ira Levin est au top en matière de description de ce qu'il se passe exactement. On a ici une manipulation rondement menée et qui arrive à son terme logique, qui est celui qui, n'en doutons pas, arrive le plus souvent. Car hormis la fuite (et tout faire par écrit de façon à garder des preuves), il n'y a aucune autre solution pour échapper à la folie, au suicide. Tant qu'on reste sous emprise, on reste victime et un bon manipulateur peut très exactement vous amener au point où en est Rosemary à 50 pages de la fin, quand elle va voir le Dr Hill... Et tout le monde VOUS croit dingue. Vous-même y compris, au bout d'un moment. Un manipulateur vous détruit, vous descend, tout en prétendant vous aimer (quand c'est en amour), ou vouloir votre bien (en amitié ou au boulot). Et l'argument "il/elle est complètement parano" est un argument phare de ces gens-là. Il/Elle arrive même à vous amener à péter les plombs en public de façon à appuyer ses propos.

Un seul manipulateur suffit, en fait. Alors quand on est entouré que par des gens comme ça, j'ose même pas imaginer la situation.
Cette pauvre Rosemary n'est pas parano, hélas pour elle, ça aurait été plus "sain", quelque part, lol ! Elle se révèle par contre bien plus solide qu'elle ne le montre au début, et ça m'a bien réconciliée avec elle, je dois dire.

Ce livre m'a beaucoup parlé. Vraiment énormément. Je suis absolument sidérée par la justesse et la finesse de l'auteur sur tout ça. Je n'avais mis que 4 étoiles parce que le début m'a paru fort long, mais finalement je vais en mettre 5, c'est mérité.
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Week-end d'Halloween oblige, je m'étais gardé sous le coude ce grand classique de la littérature d'épouvante qui a fait l'objet d'une adaptation par Roman Polanski en 1968 dans la foulée de son énorme succès en librairie.

Rosemary et Guy sont de jeunes mariés qui mènent une vie culturelle et sociale dynamique dans le New York des années 60. L'un de leurs rêves de couple se réalise lorsqu'ils ont l'occasion d'emménager dans un building du XIXème siècle, le Bramford. Au charme rétro de l'ancien et des gargouilles qui ornent la façade s'associe la proximité de voisins fort obligeants. Un peu trop obligeants ?

Je ne vais rien révéler d'autre, le roman est court et ce serait dommage de gâter le suspense. "Rosemary's baby" est un peu le premier item d'une trilogie cinématographique qui aura marqué le grand public. "L'exorciste" de William Friedkin suivra en effet six ans plus tard, lui-même suivi par "Shining" de Stanley Kubrick en 1980.

A la lecture, oui, on sent une ambiance se mettre efficacement en place, oui, on sent une tension croître et on s'attache au personnage assez iconographique de Rosemary. Toutefois, un petit quelque chose de prévisible empêche ce roman d'être un complet page-turner.

Ce roman donne quand même le frisson, on sent que l'héroïne - une gentille fille - s'empêtre dans un piège qui semble inexorable et qu'elle pousse les mauvaises portes - et le Bramford en comprend un certain nombre. Ma lecture a surtout fait resurgir en moi ma peur quasi pathologique d'avoir des voisins intrusifs. J'ai toujours pratiqué le "chacun chez soi et les vaches seront bien gardées" et ce n'est pas "Rosemary's baby" qui me fera changer d'avis sur la question !

Sinon, assez sympa de se balader dans le New-York de 1967.


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Rosemary et Guy, jeune couple fraîchement marié, trouve par miracle un appartement très en vue au Bramford, un immeuble très cossu. Un vieil ami de Rosemary les met toutefois en garde : cet immeuble a abrité plusieurs drames : des soeurs mangeuses d'enfant, des meurtriers, des suicidaires, … Pour lui, l'endroit n'est pas sain.

Mais qu'importe ces superstitions ridicules, le couple s'installe, et tout semble leur réussir : Guy obtient un rôle important, son concurrent direct venant de perdre brutalement la vue. Lui qui ne parlait jamais d'enfant la presse soudain pour en avoir un. Après un rêve où elle participe à des rituels étrangers, Rosemary devient enceinte. Comble du bonheur, ses voisins la soutiennent à la perfection, lui faisant changer de médecin pour un de leurs amis, bien plus compétent, et lui procurant des boissons vitaminées qui, malgré leur goût étrange, ont l'avantage d'être faites à base de plantes fraîchement cueillies.

Une maison maléfique, des rituels de sorciers, de vieux voisins manipulateurs : l'intrigue est cousue de fils blancs, on devine immédiatement ce qu'il va se passer. Malgré ça (ou justement à cause de ça ?), la tension monte crescendo jusqu'à la dernière page du roman et provoque un certain malaise. Les amateurs de frisson ne devraient pas être déçus !
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Ce livre est un chef d' oeuvre du roman d'angoisse.
Je l'ai lu, voici plus de quarante ans, bien avant de voir le film .
Son auteur, Ira Levin, a finalement écrit fort peu de livres: sept en un peu plus de quarante ans!
Celui-ci, Rosemary's baby, a rendu son auteur célèbre à jamais.
Ira Levin a su développer comme peu d'autres un climat aussi malsain que sourdement terrifiant, dans cette histoire démoniaque et urbaine.
Il fallait Roman Polanski et son génie cinématographique, pour porter Rosemary's Baby à l'écran avec le succès que l'on connaît.
Sinistre présage? L'atroce tragédie qui frappa Roman Polanski (le meurtre de sa compagne Sharon Tate), intervint en 1969...Un an environ après la sortie de Rosemary's baby au cinéma.
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N'ayant jamais vu directement le film culte tiré de ce roman, je n'avais qu'une assez vague idée de l'histoire. Je ressors de cette lecture totalement fan. De l'histoire générale, du build-up méticuleux et suggestif (avec mille petits indices titilleurs du cauchemar qui se prépare), des dialogues et interactions des personnages, des revirements et de la fin, de tout quoi, et aussi de cette sobriété d'horreur et de sensationnalisme. C'est un chef-d'oeuvre d'exécution, rodé à la perfection. Le moindre détail s'avère pertinent dans la suite et l'ensemble est d'une cohérence globale absolue.

Avec ce thème et le talent de l'auteur, je ne suis pas étonné du prestigieux statut acquis par le livre et le film.
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