Est-ce cela la littérature poubelle? Est-ce une narration de fiction ? non. Une biographie de Mansfield à rebours? Non. Un compte-rendu de légiste ? Non. Un scoop de journaliste? Non
Alors ?
C'est un récit jubilatoire morbide d'un auteur en manque d'imagination. On reconnaît néanmoins à Liberati d'avoir flairé la portée à haut potentiel de mauvais goût agressif, trash dirions-nous, de cet accident à la manière du paparazzi en mal de cacheton. le sujet, l'époque, les states, un personnage hors norme : tout y est.
Il a, en outre, la vulgarité de l' exhumer 30 ans plus tard avec un immoralisme certain mais très croustillant.
C'est vrai quand l'inspiration fait défaut il n'est pas inutile d'aller chercher dans d'anciennes rubriques des « chiens écrasés » sa matière première
« Sa mort ne resterait pas longtemps une prestation gracieuse. »nous dit Liberati et donc d'en profiter.
Si cela avait été de la fiction pure le « sordide/gore » ne poserait pas de problème mais là on parle d'êtres humains sans parler des chihuahuas.
Un raout cinématographiques mondain à San Francisco avec énumérations de « peoples », ragots et frasques triviales de chacun pour rester dans le ton/poubelle et évidemment quelques « références filmiques »
tout cela frise l'overdose. Une description des fins cinématographiques, politique et financières du raout de quoi occuper quelques paragraphes
Un bordel quoi !
Des conversations en américains traduites en bas de pages pour rester dans le ton yankee, du slang, des américanismes, des termes techniques cinématographiques, quelques références littéraires obscures pour dérouter le vulgum pecus
Des personnages sulfureux le mage sataniste
Anton LaVey, Susan Atkins.
Charles Manson le milieu satanisme , la chienne Princess Jewel et ainsi de suite
Un style très dense non-stop celui des écrivains qui n'ont rien à dire rempli de détails inutiles mais sordides et surtout un compte à rebours pour bien rappeler ce qui s'est passé au début de la narration On peut dire un écrivain procédurier: ça fonctionne plutôt bien mais c'en est déprimant.
il assure Liberati!
le ton employé par Liberati est trop axé sur l'excès pour être honnête, il dessert le sujet lui-même c'est à dire Mansfield. Nécrophage il abuse post mortem de Mansfield. On a trouvé cela plutôt indécent pour Mansfield car il est impossible qu'elle ne soit que ça une playmate et encore moins une freak! le problème surtout
on se demande bien où se situe Liberati.
Mis à part le cacheton qu'a-t-il voulu faire?
Ceci dit ce genre de littérature à sensation est perturbant Biographie il dénature excessivement le sujet par une sélection trop évidente, fiction il est trop proche de la réalité, feuille de choux à scandales il n'exhume qu'un « cold case » au sensationnalisme un peu passé: rien d'un scoop d'autres sont passés par là surtout sur le cadavre et il semblerait même que Liberati en tire substance
Reste que l'écrivain lui, est bien un échotier d'autrefois et il mériterait qu'on lui cloue «les oreilles aux bornes-fontaines» comme on le faisait autrefois avec ces commères qui colportaient les potins.
Pas grand-chose d'intéressant là-dedans mais bon c'est vite lu. Voyons voir si les girls de Californie sont aussi crades!