J'ai rarement lu un livre qui se déroule à l'envers et qui, de plus, a été si bien rédigé.
Le lecteur est un peu perturbé au début mais très vite, il se prend au jeu de découvrir petit à petit l'envers du décor et il aura des surprises jusqu'à la fin du livre.
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Une jolie rousse, enfin, blond vénitien, une femme lucide : elle voit que sa beauté ne pèse rien sur la grande balance du destin.
« D’un autre côté, son physique reste un atout majeur. Et lui assure une sécurité financière. Ainsi qu’à sa famille. Elle entretient une sœur toxico et une autre sœur au chômage. Une mère retraitée et un beau-père qui suce de l’oxygène toute la journée
Forcer la psyché d’une femme revient à insérer un couteau aiguisé dans le verrou d’une huître. Si l’on veut arriver à la perle, il convient d’user du bon instrument. Une lame à bout rond sera sans effet. Trop fine, ou trop longue, elle cassera sous la pression. Il faut employer l’outil adéquat, et il venait de le trouver.
L’aventure sexuelle, par-delà les marges effritées des convenances, le lien naissant et très spécial, ce parfum d’interdit, tout contribua au réveil brutal de sa vie émotionnelle, depuis longtemps assoupie. Mais cette collusion peu ordinaire, d’abord troublante, devenait depuis peu très inquiétante.
Une photographie ne constitue finalement qu’une victoire très provisoire sur l’énigme d’un individu. Bien qu’elle contribue, parfois, à enflammer l’imagination ou à entretenir la mémoire, cela n’est jamais suffisant, en fin de compte. Un portrait cache toujours plus de choses qu’il n’en révèle.
L’anonymat, la vie privée restaient le dernier refuge pour qui voulait conserver sa santé mentale en un monde de plus en plus connecté, exposé aux moyens de surveillance, tout plein de médisance. Ils étaient aussi précieux que la modestie, et irrécupérables une fois perdus, comme l’innocence.
Amours Mortelles (Mercy) (2000), réalisation : Damian Harris, avec Ellen Barkin, Julian Sands, Peta Wilson. Trailer