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sur 773 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Panique chez les Appleby.
Jeune couple à la tête de déjà 3 enfants, débordé par leur progéniture, voilà-t-y pas qu'un quatrième va peut-être pointer le bout de son nez.
Alors enceinte ou pas? Suspense.

Adam, le jeune père de cette grande famille, n'en dort plus. Brillant étudiant en fin de cursus, il prépare sa thèse sur "la structure des phrases longues dans trois romans anglais modernes". Faut avouer que ça en jette bien. Et ça justifie donc toutes ces heures passées au British Museum, deuxième maison d'Adam, le nez dans les livres du matin au soir.
Mais le coeur n'y est plus. L'angoisse de la marmaille à élever le ronge.
Seigneur Jésus Marie Curie, faites que madame ne soit pas enceinte.

Faut dire qu'on est dans le Royaume-Uni des années 60, et que les Appleby sont de fervents catholiques. Et donc, de contraception point question tant que l'Eglise n'aura pas donné son aval et légiféré sur le contrôle des naissances.
Sexe pour procréer oui, pour le reste walou. Et oui mon fils, le Seigneur ne reconnaît pas le plaisir charnel.
Pour l'heure, les rapports se planifient donc sous l'oeil fiévreux du thermomètre et l'étude assidue des températures, on gère comme on peut en priant tous les saints que la graine ne prendra pas.
Pauvre Adam, égaré à des années-lumière de la sexualité trépidante et orgasmique dont il rêve.
 
Dans la préface de l'édition de 1991, David Lodge nous éclaire sur le contexte de cet ouvrage et ses motivations. Il admet s'appuyer sur sa propre expérience de catholique pratiquant paumé dans les saintes directives en matière de sexualité et d'épanouissement du couple.
De plus, Lodge se fait plaisir (et nous fait plaisir tant qu'à faire) en agrémentant les rêveries de son personnage de clins d'oeil aux grands auteurs (Virginia Woolf, Hemingway, Conrad ou encore James Joyce pour ne citer qu'eux). Encore faut-il saisir les références... (re-merci à cette précieuse préface qui m'a particulièrement guidé, tout en faisant émerger l'étendue de mon inculture littéraire en matière de classiques...).

Accompagné d'un savoureux british humour, les aventures de Adam Appleby se suivent donc dans la bonne humeur, et tout en divertissant, amènent à réfléchir sur la place et le poids de la religion dans les choix de l'individu.

So british, so christian, so cute.
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Quand l'Eglise catholique se mêle de la vie sexuelle des gens, cela donne un roman humoristique écrit par David Lodge...

Oui, la vie sexuelle dans les années 60 ne devait pas être une partie de plaisir avec l'ombre menaçante de l'Eglise stipulant que rien ne devait être une entrave à la procréation voulue par Dieu. Donc, aucune contraception n'était admise, à part la fameuse méthode de la température, prise tous matins, qui fait ressembler la femme à un porc-épic, dixit Adam, le héros de l'histoire.
En effet, Barbara sa femme, de peur de tomber sur un thermomètre défectueux, s'en met un en bouche et l'autre...bon. Bonjour le romantisme ! Surtout dans un appartement de 2 pièces, avec 3 enfants en bonne santé, parlant, mangeant, déféquant...Et tout ça à 25 ans, avec une thèse à préparer au British Museum, où il se rend sur une mobylette menaçant à tout moment de rendre l'âme.

Pour tout dire, ce pauvre Adam n'a qu'une obsession : ne plus avoir d'enfants. Il a déjà assez donné. Mais c'est très difficile pour lui de rompre avec les préceptes de l'Eglise catholique... Donc son imagination décolle de la salle de lecture du British où il est confiné avec son ami lui aussi étudiant. Pas seulement son imagination, car il rencontre des personnes tout à fait insolites et même très très bizarres.

David Lodge signe ici un roman « doucement déjanté », mêlant humour british, pastiche et allusion à plusieurs romanciers britanniques modernes (c'est cela qui est difficile à discerner pour moi). C'est loufoque tout en restant dans les limites, comme tout bon Anglais.

Et bon Dieu, l'Eglise catholique en prend pour son grade !
Ce pauvre Adam Appleby s'en veut d'avoir croqué la pomme...
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Londres, années 60. Adam Appleby a 27 ans, est marié, étudiant en thèse qui s'éternise et déjà père de trois enfants. Lui et sa femme Barbara vivent dans le respect du dogme catholique en matière de "contrôle des naissances", et du coup dans la crainte quotidienne de concevoir un quatrième rejeton. Ils vivent à cinq dans un deux pièces, et Adam n'a toujours pas d'emploi. Nous le suivons sur une journée, pendant qu'il croit avec sa femme, tous deux désespérés, que le 4ème est en route. Il se rend comme tous les jours à la bibliothèque du British Museum pour travailler, mais beaucoup de choses peu ordinaires vont se produire...

Le hasard a fait que j'ai commencé ma lecture pile au moment où l'Irlande, en ce 25 mai 2018, a voté par référendum un oui historique pour l'autorisation de l'avortement dans le pays, très fortement contrôlé par l'Eglise. Les premiers chapitres, qui se concentrent sur les déboires d'un couple qui peine à trouver son salut sexuel entre le compte des jours et les prises de températures ultra-sexy et pense avec horreur qu'ils ont encore conçu sans le vouloir, ont eu une résonance incroyable avec l'actualité ! (Adam et Barbara représentent toutes ces familles qui n'ont pas pas pu choisir, tous ces traumatismes à vie de femmes qui ont subi ou qui ont dû fuir pour avorter, qui se sont fait du mal ou qui ont dû passer par des traitements atroces de la part de l'Eglise avant que leur bébé soit adopté ; le nombre d'histoires et de peines est infini...)
Ce récit de 1965 est toujours très moderne, extrêmement bien construit, réaliste et vraiment drôle par moments. Comment ne pas compatir envers Adam et Barbara ? Comment, pour ma part en tant qu'ancienne thésarde littéraire comme notre personnage principal, ne pas se reconnaître dans cette vie dans les livres, dans cette opération très lente qu'est la recherche, cette attraction multi-émotionnelle pour les bibliothèques et les livres ?? Tout est tellement bien rendu : les personnels universitaires, les camarades autant en rade que toi, la rareté des postes, l'argent manquant, les sujets d'étude quasi uniquement pour la gloire personnelle, le temps qui passe, le sentiment d'inefficacité ou d'un travail bien accompli qui ne satisfait que toi, la course aux publications ou la quête d'éditeurs bien disposés... Je m'y suis retrouvé et y a de quoi s'éclater (mais pour qui est en plein dedans, mieux vaut peut-être éviter cette lecture pour l'instant !).
Le style est limpide et sans chichis avec une ironie et un cynisme toujours bien placés, ainsi que des réflexions concrètes entièrement valables de nos jours. On suit Adam qui "perd" plus ou moins complètement sa journée à cause d'une suite d'évènements généralement fortuits qui l'empêchent d'ouvrir un seul bouquin. le pauvre oscille entre détermination et déprime dans une mise en scène parfois dramatique et c'est juste prenant, marrant, fendant.
C'est une lecture légère, qui soulève toutefois des considérations graves comme le poids de la religion sur la santé d'un couple ou tout simplement sur sa vie. Une lecture qui critique ouvertement le catholicisme et sa propension à ne pas évoluer et s'adapter malgré les changements constants de la société qui se modernise à toute vitesse.
On passe vraiment un bon moment avec Adam et compagnie. le récit néanmoins s'essouffle, et c'est bien dommage, sur le dernier chapitre, quand c'est Barbara qui prend les rennes de la narration et nous balance du pur stream of consciousness imbuvable dans le style de James Joyce (car ce roman fait des pastiches, y en a qui passent mieux que d'autres ou qui sont plus reconnaissables que d'autres). Dommage que ça finisse là-dessus.
Une bonne pioche pour notre challenge du printemps 1 saison - 1 livre 2017/2018 !
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Adam Appleby est terrifié: Barbara, son épouse, a "du retard". Or, le jeune couple a déjà trois enfants en bas âge et Adam, qui prépare sa thèse, n'a pas d'emploi. Que faire si un quatrième enfant se présente?


Les premiers mots qui viennent à l'esprit quand on lit ce roman de David Lodge sont loufoque et délirant!Il faut dire qu'on partage intimement les pensées d'Adam et que celles-ci sont plutôt embrouillées, vu son état de tension.

Mais, très vite, on trouve un certain ordre dans le fouillis que constitue la vie du couple Appleby. Une certaine logique s'installe également dans le déroulement bizarre des journées d'Adam qui, même s'il court dans tous les sens, donne l'impression de ne rien faire. Et les pointes d'humour qui accompagnent son étrange emploi du temps et sa vie de famille épuisante ajoute au plaisir que l'on ressent en suivant les aventures de ce héros pas comme les autres.

Si le côté très "catholique" de l'histoire peut d'abord sembler rébarbatif, il s'efface bien vite au profit des multiples autres aventures des personnages. de fait, au bout de quelques pages, c'est la recherche, la littérature anglaise et les doctorants qui prennent le pas sur la religion. Et, justement, en parlant des doctorants, la façon dont Lodge les décrit n'est pas tendre et donne l'impression qu'il a envie de les rendre ridicules. Car ces hommes (pour la plupart), s'ils font semblant de passer leur temps avec le nez dans les ouvrages du British Museum, sont en fait plutôt fainéants. Adam et son ami Camel, par exemple, donnent l'impression de beaucoup parler, de beaucoup fumer, de boire beaucoup de boissons chaudes et de beaucoup téléphoner. Et pendant ce temps, leur travail de recherche attend... Et le pire, c'est qu'ils se plaignent que leur rédaction n'avance pas. Bien entendu, cette caractéristique des chercheurs décrits pas Lodge, loin d'être désagréable, fait justement sourire: au lieu d'être agacé par les jérémiades des personnages se plaignant du manque de progrès de leur thèse, on est plutôt amusé par les situations dans lesquelles ils se retrouvent du fait de leur paresse.

Pour ne rien gâcher, des références littéraires multiples viennent s'ajouter à l'humour de Lodge. Tous les grands auteurs sont là: Woolf (Adam rencontre Mrs Dalloway durant la folle journée qui nous est racontée!), Lawrence, Joyce, Kafka et bien d'autres sont mentionnés.

En bref, de l'humour et de la littérature anglaise. Que demander de plus?
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David Lodge s'est servi de sa propre expérience de jeune marié catholique pour écrire ce roman assez amusant sur la vie (et les angoisses) d'un jeune couple soucieux de respecter les prescriptions de l'Église en matière de contrôle des naissances. L'autre pilier du récit étant un jeu littéraire qui consiste à pasticher régulièrement un certain nombre de romans anglais.
Nous suivons donc Adam Appleby tout au long d'une journée, depuis ses premiers soucis de sous-vêtements pas encore secs pour lui et de prise de température pour son épouse Barbara jusqu'à son retour tardif chez lui. Jeune chercheur en littérature il prépare sa thèse à la bibliothèque du British Muséum. Mais cette journée ne sera pas une journée studieuse, diverses aventures plutôt rocambolesques le détournent de ses livres, d'autant que la peur de l'arrivée d'une nouvelle bouche à nourrir ne facilite pas sa concentration. Ils ont déjà grâce aux méthodes naturelles trois enfants, et avec trois jours de retard Madame craint qu'une nouvelle grossesse soit en route.
Nous sommes encore dans le monde universitaire cher à David, avec quelques portraits un peu au vitriol.
Si je n'ai pas ri aux éclats, j'ai quand même souri souvent, ce qui n'est pas si fréquent pour moi en littérature. Je n'hésite donc pas à recommander ce livre qui se lit rapidement, et distrait très agréablement un après-midi pluvieux. Si, si à cette saison on n'en a encore.
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A la manière de James Joyce avec Leopold Bloom, David Lodge suit 24 heures dans la vie d'Adam Appleby, un petit gars sur son scooter parmi d'autres Londoniens a priori. Mais bien plus que ça ! Universitaire passionné par la rédaction d'une thèse qui n'intéresse que lui et les initiés de son cercle, Adam a peur de voir ses projets de carrière universitaire menacés par une probable quatrième grossesse de sa compagne...

Quel plaisir de retrouver la plume perspicace et humoritique de David Lodge ! Avec ce roman, on plonge dans l'ambiance de l'Angleterre des années 1960, qui derrière le succès des Beatles et des nouvelles modes délurées où la contraception est une utopie ! Of course, délurés oui, mais dans la mesure du raisonnable, dear God !
Un roman qui reste finalement très actuel lorsqu'on regarde les actualités récentes (l'Irlande, l'Argentine, le Chili et les coming out de quelques Catholiques conservateurs au JT de temps à autre) et qui nous parle du droit au désir dans le couple.
J'ai aussi beaucoup aimé ces décalages très British entre la pédanterie universitaire et l'hypocrisie des discours religieux (le parallèle de ces deux types de discours est intéressant et a de quoi faire sourire), entre les prêches de bonnes paroles et les prêches de pensées profondes.
Au lieu d'aller à l'église, allons au British Museum ... la messe est dite !
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En Angleterre, au mitan des années 60, pour peu que vous soyez catholique, la maîtrise de la fécondité familiale était toute une affaire : les moyens traditionnels et les nouveaux proposés par la science étaient réprouvés par l'Église. C'est le cas pour ce pauvre Adam : Barbara et lui ont déjà trois enfants, et voilà que la perspective d'un quatrième pointe son nez. Or ils n'arrivent pas à joindre les deux bouts. Que faire ? Comment se comporter alors que l'Église est toujours intransigeante sur ce point ? le brouillard baigne Londres et obscurcit son esprit, quand une occasion se présente d'augmenter ses revenus, à condition de succomber à la tentation et de faire un accroc à son serment de fidélité.
Sur cette trame Lodge déroule un narratif des plus drôles. On sourit, on rit même parfois si on est sensible à cet humour à froid, distancié, que l'on dit « anglais ».
Le roman est parsemé de clins d'oeils ou d'intermédiaires pastiches, dans le style de William Golding, de Virginia Woolf, de D. H. Lawrence. N'étant pas très familier avec la littérature anglaise et la traduction étant passée par là, je ne m'en étais pas aperçu jusqu'à ce que je lise la préface. Et comme j'ai la mauvaise habitude (ou la bonne) de la lire à la fin, je suis passé à côté. Pas grave.
Pour conclure : voilà un livre drôle sur une certaine misère sexuelle, aujourd'hui dépassée.
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Réveil stressant chez les Appleby. Comment ne pas paniquer quand on est catholiques pratiquants dans une Angleterre puritaine où toute contraception "non naturelle" est bannie, que la fameuse méthode de la température marche si bien qu'on est déjà parents de 3 bambins et que pour couronner le tout (si on excepte le fait que sexuellement on est "légèrement frustrés" ), on se demande si le 4ème ne va pas pointer le bout de son nez dans 8 mois et quelques...
Adam, étudiant de 3ème cycle en littérature anglaise, prépare depuis 2 ans, une étude sur la "structure de la phrase longue chez les romanciers anglais". Il passe toutes ses journées dans la salle de lecture du British Museum, le moins que l'on puisse dire étant qu'il n'avance pas, vu qu'il n'a encore porté son choix sur aucun auteur et toujours pas déterminé quelle était la longueur d'une phrase pour être qualifiée de longue !
Si vous n'appréciez pas l'humour british, passez votre chemin. Si, par contre, c'est le cas, vous passerez un bon moment de lecture, les scènes cocasses s'enchaînant jusqu'à la fin du livre.
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À Londres, au début des années 60, Adam Appleby passe ses journées au British Museum pour y préparer une thèse de troisième cycle de littérature anglaise. Avec son épouse Barbara, ils ont bien essayé de réduire leur fécondité en pratiquant la méthode des températures, mais ce fut un échec total. Leurs trois enfants, Clare, Dominic et Edward furent tous le résultat d'accidents de parcours ou de calculs donc de grossesses non désirées. Adam et Barbara, catholiques pratiquants, tenaient à respecter les préceptes de l'Eglise d'avant Vatican II. Mais ceux-ci leur pèsent d'autant plus que Barbara semble devoir être enceinte une quatrième fois alors que leur appartement est déjà trop petit pour quatre sans parler de difficultés financières insurmontables…
« La chute du Britih Museum » est un roman d'auto-fiction amusant construit sur le mode des pastiches et des parodies. Un lecteur averti pourra s'amuser à y retrouver les mânes d'auteurs prestigieux comme Franz Kafka, Graham Greene, Virginia Wolfe et de quelques autres. Tel fut le cahier de charges que s'imposa ou se permit David Lodge. C'est particulièrement bien réussi en ce qui concerne Kafka avec le renouvellement de la carte de bibliothèque de l'auteur qui bascule dans l'étrange et le fantastique. Quelques scènes cocasses, une certaine dose d'humour anglais et d'auto-dérision. Mais quand même pas le meilleur titre de ce charmant auteur.
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Catholicisme et contraception, mode d'emploi!

Drôle, iconoclaste et vraiment réussi! A donner à Christine Boutin et consorts.On rit sans retenue!

Un livre anti- morosité et anti-cagoterie...à lire et à relire par les temps anti-laïques qui sévissent...
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