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sur 778 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En Angleterre, au mitan des années 60, pour peu que vous soyez catholique, la maîtrise de la fécondité familiale était toute une affaire : les moyens traditionnels et les nouveaux proposés par la science étaient réprouvés par l'Église. C'est le cas pour ce pauvre Adam : Barbara et lui ont déjà trois enfants, et voilà que la perspective d'un quatrième pointe son nez. Or ils n'arrivent pas à joindre les deux bouts. Que faire ? Comment se comporter alors que l'Église est toujours intransigeante sur ce point ? le brouillard baigne Londres et obscurcit son esprit, quand une occasion se présente d'augmenter ses revenus, à condition de succomber à la tentation et de faire un accroc à son serment de fidélité.
Sur cette trame Lodge déroule un narratif des plus drôles. On sourit, on rit même parfois si on est sensible à cet humour à froid, distancié, que l'on dit « anglais ».
Le roman est parsemé de clins d'oeils ou d'intermédiaires pastiches, dans le style de William Golding, de Virginia Woolf, de D. H. Lawrence. N'étant pas très familier avec la littérature anglaise et la traduction étant passée par là, je ne m'en étais pas aperçu jusqu'à ce que je lise la préface. Et comme j'ai la mauvaise habitude (ou la bonne) de la lire à la fin, je suis passé à côté. Pas grave.
Pour conclure : voilà un livre drôle sur une certaine misère sexuelle, aujourd'hui dépassée.
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Lecture de jeunesse ce qui commence à faire. J'ai eu une période "David Lodge" et celui-ci était une de mes préférés sans conteste.
Très bien construit, et souvent très drôle avec une étude au cordeau du monde universitaire, des postes à pourvoir au compte-goutte ...
Un style simple et efficace qui rend la lecture délectable au possible avec de nombreuses références littéraires qui donnent encore plus de plaisir.
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À Londres, au début des années 60, Adam Appleby passe ses journées au British Museum pour y préparer une thèse de troisième cycle de littérature anglaise. Avec son épouse Barbara, ils ont bien essayé de réduire leur fécondité en pratiquant la méthode des températures, mais ce fut un échec total. Leurs trois enfants, Clare, Dominic et Edward furent tous le résultat d'accidents de parcours ou de calculs donc de grossesses non désirées. Adam et Barbara, catholiques pratiquants, tenaient à respecter les préceptes de l'Eglise d'avant Vatican II. Mais ceux-ci leur pèsent d'autant plus que Barbara semble devoir être enceinte une quatrième fois alors que leur appartement est déjà trop petit pour quatre sans parler de difficultés financières insurmontables…
« La chute du Britih Museum » est un roman d'auto-fiction amusant construit sur le mode des pastiches et des parodies. Un lecteur averti pourra s'amuser à y retrouver les mânes d'auteurs prestigieux comme Franz Kafka, Graham Greene, Virginia Wolfe et de quelques autres. Tel fut le cahier de charges que s'imposa ou se permit David Lodge. C'est particulièrement bien réussi en ce qui concerne Kafka avec le renouvellement de la carte de bibliothèque de l'auteur qui bascule dans l'étrange et le fantastique. Quelques scènes cocasses, une certaine dose d'humour anglais et d'auto-dérision. Mais quand même pas le meilleur titre de ce charmant auteur.
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Une journée particulière

J'ai eu beaucoup de difficultés à entrer dans ce roman, me demandant à chaque page où l'auteur voulait m' emmener, avant de comprendre que j'étais plongé dans un récit burlesque, retraçant la journée particulière d'Adam Appleby, journée riche en rencontres et évènements insolites. Il suffit ensuite de se laisser entrainer , de se laisser surprendre, et de sourire (voire de rire ! ).

Dans la préface, l'auteur explique que chaque chapitre est écrit "à la façon de", cet aspect m'a bien sûr totalement échappé, n'ayant pas les références d'un universitaire britannique de 80 ans. Cela n'est absolument pas gênant pour apprécier ce roman.
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A la manière de James Joyce avec Leopold Bloom, David Lodge suit 24 heures dans la vie d'Adam Appleby, un petit gars sur son scooter parmi d'autres Londoniens a priori. Mais bien plus que ça ! Universitaire passionné par la rédaction d'une thèse qui n'intéresse que lui et les initiés de son cercle, Adam a peur de voir ses projets de carrière universitaire menacés par une probable quatrième grossesse de sa compagne...

Quel plaisir de retrouver la plume perspicace et humoritique de David Lodge ! Avec ce roman, on plonge dans l'ambiance de l'Angleterre des années 1960, qui derrière le succès des Beatles et des nouvelles modes délurées où la contraception est une utopie ! Of course, délurés oui, mais dans la mesure du raisonnable, dear God !
Un roman qui reste finalement très actuel lorsqu'on regarde les actualités récentes (l'Irlande, l'Argentine, le Chili et les coming out de quelques Catholiques conservateurs au JT de temps à autre) et qui nous parle du droit au désir dans le couple.
J'ai aussi beaucoup aimé ces décalages très British entre la pédanterie universitaire et l'hypocrisie des discours religieux (le parallèle de ces deux types de discours est intéressant et a de quoi faire sourire), entre les prêches de bonnes paroles et les prêches de pensées profondes.
Au lieu d'aller à l'église, allons au British Museum ... la messe est dite !
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Londres, années 60. Adam Appleby a 27 ans, est marié, étudiant en thèse qui s'éternise et déjà père de trois enfants. Lui et sa femme Barbara vivent dans le respect du dogme catholique en matière de "contrôle des naissances", et du coup dans la crainte quotidienne de concevoir un quatrième rejeton. Ils vivent à cinq dans un deux pièces, et Adam n'a toujours pas d'emploi. Nous le suivons sur une journée, pendant qu'il croit avec sa femme, tous deux désespérés, que le 4ème est en route. Il se rend comme tous les jours à la bibliothèque du British Museum pour travailler, mais beaucoup de choses peu ordinaires vont se produire...

Le hasard a fait que j'ai commencé ma lecture pile au moment où l'Irlande, en ce 25 mai 2018, a voté par référendum un oui historique pour l'autorisation de l'avortement dans le pays, très fortement contrôlé par l'Eglise. Les premiers chapitres, qui se concentrent sur les déboires d'un couple qui peine à trouver son salut sexuel entre le compte des jours et les prises de températures ultra-sexy et pense avec horreur qu'ils ont encore conçu sans le vouloir, ont eu une résonance incroyable avec l'actualité ! (Adam et Barbara représentent toutes ces familles qui n'ont pas pas pu choisir, tous ces traumatismes à vie de femmes qui ont subi ou qui ont dû fuir pour avorter, qui se sont fait du mal ou qui ont dû passer par des traitements atroces de la part de l'Eglise avant que leur bébé soit adopté ; le nombre d'histoires et de peines est infini...)
Ce récit de 1965 est toujours très moderne, extrêmement bien construit, réaliste et vraiment drôle par moments. Comment ne pas compatir envers Adam et Barbara ? Comment, pour ma part en tant qu'ancienne thésarde littéraire comme notre personnage principal, ne pas se reconnaître dans cette vie dans les livres, dans cette opération très lente qu'est la recherche, cette attraction multi-émotionnelle pour les bibliothèques et les livres ?? Tout est tellement bien rendu : les personnels universitaires, les camarades autant en rade que toi, la rareté des postes, l'argent manquant, les sujets d'étude quasi uniquement pour la gloire personnelle, le temps qui passe, le sentiment d'inefficacité ou d'un travail bien accompli qui ne satisfait que toi, la course aux publications ou la quête d'éditeurs bien disposés... Je m'y suis retrouvé et y a de quoi s'éclater (mais pour qui est en plein dedans, mieux vaut peut-être éviter cette lecture pour l'instant !).
Le style est limpide et sans chichis avec une ironie et un cynisme toujours bien placés, ainsi que des réflexions concrètes entièrement valables de nos jours. On suit Adam qui "perd" plus ou moins complètement sa journée à cause d'une suite d'évènements généralement fortuits qui l'empêchent d'ouvrir un seul bouquin. le pauvre oscille entre détermination et déprime dans une mise en scène parfois dramatique et c'est juste prenant, marrant, fendant.
C'est une lecture légère, qui soulève toutefois des considérations graves comme le poids de la religion sur la santé d'un couple ou tout simplement sur sa vie. Une lecture qui critique ouvertement le catholicisme et sa propension à ne pas évoluer et s'adapter malgré les changements constants de la société qui se modernise à toute vitesse.
On passe vraiment un bon moment avec Adam et compagnie. le récit néanmoins s'essouffle, et c'est bien dommage, sur le dernier chapitre, quand c'est Barbara qui prend les rennes de la narration et nous balance du pur stream of consciousness imbuvable dans le style de James Joyce (car ce roman fait des pastiches, y en a qui passent mieux que d'autres ou qui sont plus reconnaissables que d'autres). Dommage que ça finisse là-dessus.
Une bonne pioche pour notre challenge du printemps 1 saison - 1 livre 2017/2018 !
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Nous voici donc au sein des démêlés domestiques d'Adam, thésard un peu perdu, chercheur universitaire qui cherche son sujet d'étude sans vraiment trouver quelque chose de convaincant, jeune homme un peu looser qui dispose de peu de moyens pour faire vivre son foyer et qui est très préoccupé par les relations sexuelles avec se femme avec qui il a déjà quatre enfants. le couple est en effet catholique pratiquant et se montre tenté d'utiliser des moyens de contraceptions, mais la philosophie morale de leur religion leur interdit. Tous les mois, la crainte d'un nouvel enfantement qui plongerait la famille dans des difficultés économiques les assaillent. Adam se rend chaque jour à la bibliothèque du british muséum et nous le suivons avec délectation dans cette odyssée sur son scooter, avec le prêtre de sa paroisse sur son porte-bagage ou dans ses déambulations dans les salles de lecture de la bibliothèque où il travaille finalement peu au sens premier du terme.

Le roman est plongé dans un bain d'humour très british, émaillé de scènes loufoques et cocasses qui transforment la lecture en un très agréable moment. Toute l'érudition de Lodge s'y fait jour, même si pour le lecteur français, les références peuvent paraître plus difficiles à cerner. Chacun des chapitres est en effet écrit à la manière d'un autre auteur. Pour autant, le récit n'est pas décousu, on n'a pas l'impression de ruptures de style brutales et c'est là le tour de force de Lodge.

On apprécie cette plongée dans les milieux universitaires britanniques qui ont alimenté une grande part de l'oeuvre de l'auteur. Pour autant, je ne l'aime jamais plus que quand il écrit des romans biographiques comme son "l'auteur, l'auteur"... Alors 4 étoiles et pas 5.
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La journée très bousculée d'un thésard catholique, père de 3 enfants et obsédé par les règles édictée par l'église sur la procréation et la contraception, qui vit dans l'horreur d'avoir un 4ème enfant. Voilà une journée qui l'emmène de catastrophe en catastrophe, petites catastrophes mais importantes pour lui. Roman humoristique, revendiqué comme tel, ça n'est pas forcément le roman le plus "humoristique" de David Lodge et en tout cas pas le plus prenant lais ça reste un bon livre.
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David Lodge s'est servi de sa propre expérience de jeune marié catholique pour écrire ce roman assez amusant sur la vie (et les angoisses) d'un jeune couple soucieux de respecter les prescriptions de l'Église en matière de contrôle des naissances. L'autre pilier du récit étant un jeu littéraire qui consiste à pasticher régulièrement un certain nombre de romans anglais.
Nous suivons donc Adam Appleby tout au long d'une journée, depuis ses premiers soucis de sous-vêtements pas encore secs pour lui et de prise de température pour son épouse Barbara jusqu'à son retour tardif chez lui. Jeune chercheur en littérature il prépare sa thèse à la bibliothèque du British Muséum. Mais cette journée ne sera pas une journée studieuse, diverses aventures plutôt rocambolesques le détournent de ses livres, d'autant que la peur de l'arrivée d'une nouvelle bouche à nourrir ne facilite pas sa concentration. Ils ont déjà grâce aux méthodes naturelles trois enfants, et avec trois jours de retard Madame craint qu'une nouvelle grossesse soit en route.
Nous sommes encore dans le monde universitaire cher à David, avec quelques portraits un peu au vitriol.
Si je n'ai pas ri aux éclats, j'ai quand même souri souvent, ce qui n'est pas si fréquent pour moi en littérature. Je n'hésite donc pas à recommander ce livre qui se lit rapidement, et distrait très agréablement un après-midi pluvieux. Si, si à cette saison on n'en a encore.
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Quand l'Eglise catholique se mêle de la vie sexuelle des gens, cela donne un roman humoristique écrit par David Lodge...

Oui, la vie sexuelle dans les années 60 ne devait pas être une partie de plaisir avec l'ombre menaçante de l'Eglise stipulant que rien ne devait être une entrave à la procréation voulue par Dieu. Donc, aucune contraception n'était admise, à part la fameuse méthode de la température, prise tous matins, qui fait ressembler la femme à un porc-épic, dixit Adam, le héros de l'histoire.
En effet, Barbara sa femme, de peur de tomber sur un thermomètre défectueux, s'en met un en bouche et l'autre...bon. Bonjour le romantisme ! Surtout dans un appartement de 2 pièces, avec 3 enfants en bonne santé, parlant, mangeant, déféquant...Et tout ça à 25 ans, avec une thèse à préparer au British Museum, où il se rend sur une mobylette menaçant à tout moment de rendre l'âme.

Pour tout dire, ce pauvre Adam n'a qu'une obsession : ne plus avoir d'enfants. Il a déjà assez donné. Mais c'est très difficile pour lui de rompre avec les préceptes de l'Eglise catholique... Donc son imagination décolle de la salle de lecture du British où il est confiné avec son ami lui aussi étudiant. Pas seulement son imagination, car il rencontre des personnes tout à fait insolites et même très très bizarres.

David Lodge signe ici un roman « doucement déjanté », mêlant humour british, pastiche et allusion à plusieurs romanciers britanniques modernes (c'est cela qui est difficile à discerner pour moi). C'est loufoque tout en restant dans les limites, comme tout bon Anglais.

Et bon Dieu, l'Eglise catholique en prend pour son grade !
Ce pauvre Adam Appleby s'en veut d'avoir croqué la pomme...
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