Que ceux qui n'aiment pas le steampunk lèvent la main ! Ah oui, quand même…
Bon, pas de panique, ce roman a beau être publié dans la collection Steampunk de chez Bragelonne, il n'y a rien pour en faire un roman steampunk (pas de machines à vapeur, d'automates et autres trucs) mais il y a tout pour en faire un roman fantastique et surnaturel.
Le premier volet ne m'avait pas convaincu, je n'avais pas aimé le Grand Méchant qui expliquait tout à Holmes, ça ne faisait pas vrai.
Il était donc clair que j'allais laisser tomber la saga mais ma copinaute et pigiste occasionnelle, Dame Ida, m'a convaincu du contraire. Et non, elle ne touche pas d'argent de la maison d'édition. Mdr
Je l'ai déjà dit, Holmes et le fantastique, c'est souvent casse-gueule. Pourtant, les auteurs s'y engouffrent comme des assoiffés devant la fontaine à eau. Ça passe parfois, ça casse souvent.
Les Éditions Soleil, dans leur collection 1800, ont mis Holmes à la sauce vampire, voyages dans le temps et Nécronomicon. Avec pour résultat qu'on ait un peu de tout niveau qualité scénaristique.
Là, j'ai eu une fois de plus un coup au coeur en lisant que tout ce que raconte Watson dans le Canon holmésien est faux ! Sherlock Holmes est un détective de l'étrange, traquant sans cesse des créatures qui auraient tout à fait leur place dans l'univers d'Harry Potter, en lieu et place de maîtres-chanteurs, voleurs, assassins ou criminels du dimanche.
L'univers de
Lovecraft m'est parfaitement hermétique, je ne le connais pas. Ce
lui de Holmes, je le maîtrise un peu et son personnage m'a semblé peu conventionnel, peu Holmésien, très différent des récits canoniques, comme si l'auteur avait voulu le mettre à sa sauce, en plus de le plonger dans le bouillon des créatures surnaturelles.
Pourtant, à certains moments, on se demande si on a affaire à un pastiche holmésien ou un pastiche lovecraftien… L'auteur a beau dire le contraire, pour moi, il pastiche deux auteurs.
C'est du grand-écart, ça pourrait faire mal quelque part mais apparemment, l'auteur a de la souplesse et ce que je reprochais au premier volet ne s'est pas renouvelé dans le deuxième. L'écriture est plus subtile, plus posée et de ce fait, le scénario est mieux mis en valeur, ça passe beaucoup mieux.
Construit à la manière des romans "Une étude en rouge" ou du "Signe des quatre", nous avons un récit dans le récit et après les péripéties de Holmes et Watson, un autre personnage racontera ce qu'il s'est réellement passé sur le fleuve Miskatonic lors d'une expédition qui a tourné au fiasco avec seulement deux survivants dont un dans un état pas possible.
Autant où la première partie était une enquête conventionnelle, même si nous sommes dans du fantastique, la seconde, tout en restant dans le genre, fait plus dans le registre aventurier avec l'expédition sur le Miskatonic où des bestioles pas catholiques frayent. le port de l'armure est conseillé pour se baigner dans ses eaux troubles.
Anybref, si j'avais des réticences pour le premier, je n'en ai plus pour le deuxième, même si je ne m'habituerai jamais à voir Holmes dialoguer avec une espèce de Dieu d'un Monde ancien ou du moins, d'un Monde qui n'est pas le nôtre.
Si le ramage et le plumage du troisième volet ressemble à ce
lui du deuxième, alors je serai comblée. Gaffe de ne pas tomber dans les travers de la fin de saga et de la bâcler, comme d'autres ont fait avant
lui (et feront après
lui).
Un tome d'entre-deux prometteur, un scénario réussi, des dialogues agréables, amusants, même, parfois, des personnages holmésiens différents de ceux du Canon, du suspense, du mystère, une enquête et de l'aventure avec un grand A.
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