Voilà pourquoi il t'est libre peut-être d'affirmer que 3 + 2 = 5,
et que par conséquent 5 = 3 + 2.
Mais si tu t'aventurais jusqu'à définir cinq comme égal à cinq ... ton affirmation serait pure démence.
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ainsi tu tracerais dans un lieu absolu une figure qui ne tire son être que dans sa relation à la figure prochaine : or celle-ci emprunte également sa réalité à celle du lieu, que celui-ci soit terre, ciel ou cerveau
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bref, le nombre n'est même pas une expression stable de la relativité.
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Le vrai nom du nombre mathématique pourrait être MEA CULPA.
Car il se frappe la poitrine à la manière des pénitents : c'est moi qui suis le nombre, la splendide expression du RIEN
O.V. DE L. MILOSZ "ARS MAGNA"
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Très certainement vous sortirez de ce monde de pierres altérées, l'épouse et toi, comme vous y êtes entrés ; dans la séparation.
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Tu te sens comme l'aveugle qui, traversant le pont, ne perçoit de la rivière que l'odeur et la respiration.
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le sens intérieur de mainte vision ancienne s'offrit sans voile à l'omniscience de mon amour.
Ôtez cet amour du mouvement et cette folie du rythme de mon cerveau et vous en ôterez du même coup l'idée de la matière.
O. V. de MILOSZ – Le chant du feu nocturne (France Culture, 2002)
Émission "Surpris par la nuit" diffusée, le 6 mars 2002, sur France Culture. Jean Pietri, accompagné des lectures réalisées par Emmanuel Lemire, s'entretenait avec Alexandra Charbonnier, Jean Bellemin-Noël, Jean-Baptiste Para, Laurent Terzieff, André Silvaire, Krzysztof Yezewski et Czeslaw Milosz.