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Christine Luce (Autre)
EAN : 9782361836450
96 pages
Les Moutons Electriques (09/10/2020)
3.83/5   3 notes
Résumé :
Dans les airs, dans les mers ou sous terre, chaque recoin de notre planète abrite des créatures déconcertantes que seuls les artistes réussirent à rendre réelles. Grâce à leurs illustrations, nous suivons leur reconnaissance émerveillée du territoire des dragons et des chimères.

Au-delà de la mince frontière qui sépare le monde réel du pays imaginaire existent les créatures les plus étranges, les enfants monstrueux de nos esprits. Dragons et chimères ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
J'avais déjà présenté ici deux ouvrages publiés par la maison d'édition les Moutons électriques dans la collection des Artbooks féériques. Les deux étaient consacrés à des illustrateurs, Arthur Rackham et Edmund Dulac. Comme Les Moutons électriques ont voulu voir plus loin - et alors qu'il y avait largement de quoi faire rien qu'avec les illustrateurs fin XIXème /début XXème -, ils ont commencé à proposer en 2020 des titres sur des thématiques comme les monstres, les chats, ou encore la science. Celui qui nous intéresse aujourd'hui, et consacré aux monstres, est d'emblée très alléchant avec la peinture Rêve d'Orient (1881) de Gustave Moreau en couverture. Et il suffit d'un survol rapide pour se rendre compte qu'on ne va pas manquer d'images enchanteresses, parfois très connues, parfois moins, et parfois carrément beaucoup moins.


Christine Luce, qui dirige la collection des Artbooks féériques et a commis le texte de ce livre, a choisi de présenter cinq thématiques distinctes : les dragons, les licornes, la mythologie orientale (on est surtout sur Les Mille et Une Nuits), la mythologie grecque et la mythologie nordique. Les dragons et les licornes sont de tous lieux et de tous temps, ce qui explique qu'ils ne soient pas rattachés à des territoires géographiques et mythologiques. Pour autant, dire qu'on apprend beaucoup sur ces deux créatures serait très exagéré. Quant aux trois thématiques restantes, elles sont traitées de façon vague et rapide, c'est-à-dire complètement survolées. Voilà donc le défaut majeur de cet ouvrage : son texte, malheureusement très superficiel. En premier lieu, on s'attendrait au moins à ce que Christine Luce s'interroge sur ce qu'est un monstre. Mais non. Elle parle de bestiaire fabuleux en introduction, mais ne va pas plus loin. On croit donc vaguement comprendre qu'un monstre, c'est une créature hybride (mais est-ce bien le cas ?) Avec les chapitres sur les dragons et les licornes, on comprendra que les monstres présentés ne sont pas forcément malveillants, qu'ils peuvent même être considérés comme protecteurs, voire changer de statut au fil du temps, ou encore selon les lieux et les époques. Mais là, c'est moi qui fait le lien entre ces informations pour essayer de trouver une cohésion au livre. Cohésion qui va d'ailleurs voler en éclats avec les chapitres sur les différentes mythologies, où on ne nous parlera pas forcément de monstres. Exemple : il est (très rapidement) question de djinns. Sont-ils des monstres ? Même chose pour Baba Yaga, etc., etc.


On pourra objecter à mes arguments sur le manque d'intérêt du texte que ce genre de livre est essentiellement conçu pour être regardé, et non lu. Alors dans ce cas, autant faire tout simplement l'économie d'un texte ! D'autant que les défauts ne se limitent pas à cette écriture superficielle. Je l'ai déjà dit pour les livres sur Rackham et Dulac, les Artbooks féériques souffrent d'un problème de mise en page, et c'est le cas du Territoire des monstres, en sus d'un gros manque d'informations sur les reproductions. Un titre, un nom d'artiste et une date, ce sera tout. Que peut-il manquer d'autre ? Eh bien, tout ce qui apparaît d'habitude dans un livre sur l'art : les dimensions de l'oeuvre (c'est pas pareil de savoir que vous avez la reproduction d'une miniature sous les yeux ou bien celle d'une peinture de plusieurs mètres de long), la technique utilisée, et la localisation. Parce qu'on aimerait bien savoir, au hasard, où se trouve la tapisserie (mais en est-ce une ? Voilà qui n'est pas indiqué) Licornes et tulipes. En tout cas, moi, j'aimerais bien le savoir, histoire de faciliter mes éventuelles recherches ultérieures. Et là où ça devient véritablement problématique, c'est quand on nous présente Les Mille et Une Nuits de Vittorio Zecchin. C'était déjà pas trop compliqué de préciser qu'il s'agit d'une huile sur toile se trouvant au musée d'Orsay ; ça n'aurait pas été de trop de préciser aussi que la peinture fait 3,84 mètres de long (hein, tout de suite, ça donne envie de la voir sur place)... mais surtout, ça n'aurait pas été du luxe d'indiquer que la reproduction du livre ne représente qu'un détail de l'oeuvre !


Pour contrebalancer ces défauts sur lesquels je me suis suffisamment appesantie, je me dois d'insister sur ses qualités. On trouve dans ce livre, je le disais plus haut, des oeuvres connues (comme celles de Gustave Moreau, d'Odilon Redon, de Raphaël, et d'autres), mais aussi nombre d'oeuvres et d'artistes qu'on n'a guère l'habitude de fréquenter dans les livres d'art. le nombre d'illustrateurs présents ici est trop élevé pour que j'aie le temps de m'y arrêter ; cependant, je donnerai un exemple qui me paraît caractéristique de la volonté de sortir des sentiers battus de ce livre : Christine Luce, peut-être par goût personnel (et c'est un motif qui en vaut un autre, à mon sens) a préféré mettre en avant l'illustrateur russe Boris Zvorkine plutôt qu'Ivan Bilibine - même si elle n'oublie pas ce dernier -, Zvorkine étant resté assez méconnu. de même, quand elle choisit une reproduction de John Bauer, bien connu pour ses trolls, son choix ne se porte pas sur une de ses illustrations les plus célèbres. Et aurais-je jamais entendu parler de Richard Teschner sans le Territoire des monstres ?


Difficile par conséquent de tirer un bilan clair de cette lecture. Autant j'ai été déçue par le texte et le manque de rigueur de l'ouvrage (pas de bibliographie, pas de bibliographie !!!), autant j'ai aimé découvrir artistes et oeuvres, et je me doute bien que j'y reviendrai à l'avenir. Cela dit, pour ceux qui seraient très intéressés par le sujet, je conseillerai la lecture d'un catalogue d'expo de l'Abbaye de Daoulas, et pas seulement parce que mon arrière-grand-mère était bretonne (avouez que vous ne le saviez pas et que cette révélation est d'un terrible croustillant !) ; cet ouvrage s'intitule Fées, elfes, dragons & autres créatures des royaumes de féerie. La lecture de l'un n'empêchant pas la lecture de l'autre.
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