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Attention, ceci n'est pas une BD.
C'est un poème d'amour et d'océan avec des crêpes bretonnes dedans, des sardines aussi, un p'tit pêcheur à croquer, une bigoudène* attachante.
(* On peut comprendre l'histoire même sans être breton.)
Un tas d'autres choses aussi, dans cette p'tite histoire, mais pas un seul mot** ! (** On peut donc la lire même sans savoir lire.)
J'en reste muette de douce émotion.
(Ah bon? avec un nom pareil, il est Nantais, Wilfrid Lupano?? Aah , ces Nantais ..! ;)



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Qui a dit que les dialogues ou la narration étaient nécessaires dans une bande dessinée ou un roman graphique ? Certainement pas Wilfrid Lupano et Grégory Panaccione qui nous offrent avec « Un océan d'amour » un très bel ouvrage constitué uniquement d'images et pas une seule fois de lignes de textes. On y découvre les péripéties vécues par un couple breton, un vieux marin tout petit et une imposante matrone, qui vont voir leur quotidien bouleversé lorsqu'un soir monsieur ne revient pas de la pêche. Commence alors une folle aventure, à la fois pour le pêcheur, bloqué en mer suite à une série d'incidents impliquant tour à tour un chalutier et des pirates, mais aussi pour son épouse, bien décidée à retrouver son homme et qui, suite aux maigres informations recueillies après sa disparition, embarque pour … Cuba. le scénario est rocambolesque et c'est avec enthousiasme que l'on suit ce couple pour le moins atypique mais extrêmement attachant.

Inutile de s'embarrasser de mots lorsque les graphismes sont à la hauteur, aussi bien pour faire comprendre l'évolution de l'histoire que pour transmettre les émotions des personnages, et c'est le cas ici. Qu'il s'agisse de ce petit bout d'homme avec ses cheveux blancs et ses grandes lunettes qui lui mangent le visage, ou bien de cette impressionnante Bretonne vêtue de son costume traditionnel, tous deux ne tardent pas à gagner la sympathie du lecteur qui comprend sans mal les tourments par lesquels ils passent et les émotions qui les traversent. Et pourtant, malgré cette émotion bel et bien présente, le lecteur se surprend souvent à aborder un joyeux sourire tant certaines situations se révèlent cocasses et certaines expressions amusantes dans leur exagération. Mais l'ouvrage ne se contente pas de relater les incroyables aventures du couple et aborde des sujets beaucoup plus profonds tels que la pollution en mer, la pêche de masse ou encore l'importance accordée aujourd'hui encore à certaines traditions en Bretagne (à commencer par les crêpes !)

Les mots sont parfois superflus, et c'est tout à fait le cas dans cet ouvrage très touchant consacré à une belle histoire d'amour unissant un vieux couple de Bretons. Une lecture pleine d'humour et d'émotion que vous ne regretterez pas !
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"Aux sombres héros de l'amer
Qui ont su traverser les océans du vide"

Vide de mots oui, mais plein de tellement d'autres choses. Une très belle histoire, des aventures, un style graphique qui m'a touché, mais aussi beaucoup d'humour et de clins d'oeil!
C'est un roman graphique qui n'a rien d'un roman puisqu'il n'a aucun texte mais en même temps il en a tout car chaque image, chaque visage et chaque expression disent tant qu'on pourrait en recouvrir des pages. Par moment l'alternance de certaines vignettes m'a rappelé les films muets où l'on passe d'un personnage à l'autre comme s'il y avait un dialogue mais qui ne passe que par les visages exagérément expressifs.
Quelques scènes nous renvoient au monde ultra-consumériste dans lequel on vit, la surpêche, la pollution, les médias, le paraître...au travers desquels notre petit couple de bretons passe sans rien changer dans leur petite vie à laquelle ils tiennent plus que tout. Il n'y a pas d'effusion d'affection dans cette histoire d'amour, juste l'attachement à une vie simple.
Et puis ce roman graphique c'est aussi la Bretagne, ses crêpes (même pendant une séance de divination), ses dentelles...En bref j'ai adoré!

"Always lost in the sea"
Finalement peut-être pas toujours...
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Attention Pépite d'OR !

"L 'objet livre" vous ne pourrez plus jamais l'oublier quand vous l'aurez vu : une boîte de sardine ! attention tenez vos chats en laisse !
Les personnages sont très expressifs, l'humour est bien là , les situations sont cocasses et pertinentes, les illustrations très belles avec un petit air d'ambiance à la "Triplettes de Belle-ville" pour les couleurs de l'album.

Une histoire sans parole avec deux personnages très typés : un bigoudène assez forte comme l'était les bonnes- femmes de Jacques Faizant et son petit mari pêcheur qui bien entendu à son bateau et part en mer .....il va lui arriver de nombreuses péripéties :une malheureuse rencontre avec un tanker va l'entraîner dans des aventures non prévues.....une mouette "ange gardienne" le suivra à travers ce périple et ses drôles péripéties !

Magnifique : un très beau livre à offrir!

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« Degemer mat e Breizh ! ». Pour ceux qui ne parlent pas couramment breton, cela signifie « Bienvenue en Bretagne ! ». Car voici une bande-dessinée peu conventionnelle qui nous emmène tout droit au pays des bigoudènes et bien au-delà. Ni bulle ni dialogue, mais des vignettes éloquentes qui s'enchaînent tambour battant pour narrer l'histoire d'un vieux pêcheur, perdu en mer après son accrochage avec un chalutier géant, et de sa corpulente épouse en costume bigouden, bien décidée à traverser l'Atlantique pour retrouver l'homme de sa vie quoi qu'il en coûte.

En alternant tendresse et humour, cette histoire nous fait suivre les péripéties de deux personnages atypiques que rien n'arrête. le vieux pêcheur se liera d'amitié avec une mouette au strabisme divergent, bravera les éléments déchaînés tout comme la bêtise humaine, et croisera la route de pirates des mers au grand coeur. Quant à la bigoudène, c'est d'une manière étonnante qu'elle remonte la piste de son époux disparu, avec un aplomb sans pareille, capable d'impressionner de jeunes influenceuses des réseaux sociaux, de récolter les louanges de Karl Lagerfeld et même de danser la gavotte avec Fidel Castro.

Derrière la légèreté de cette histoire transparaît une conscience écologique et sociétale évidente. Différents thèmes sont abordés par touches habilement distillées, comme la pêche industrielle, la pollution des océans par le plastique et le dégazage sauvage, la corruption des autorités, ou la stupidité d'une société à la recherche perpétuelle du buzz. En bref, ce livre en conserve est « garanti sans dauphins, sans textes ni onomatopées » et « à consommer de préférence avant que l'océan ne fasse plus rêver. »
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« Un océan d'amour » est une BD sans texte, avec une couverture comme une boîte de sardines, lesquelles ont une grande importance dans cette histoire d'amour bretonne, nettement plus marrante que « pêcheurs d'Islande ».
En 223 pages, et pas le moindre mot à part le nom des bateaux, on découvre l'histoire d'un pêcheur chétif et binoclard, porté disparu. Son épouse, une robuste Bigoudène, au lieu de pleurnicher, préfère s'embarquer pour Cuba, sur un bateau de croisière pour retrouver son homme, là où se dirige le navire qui l'aurait repêché, aux dires du matelot récupéré dans sa chaloupe.
L'itinéraire qui va les faire se retrouver est semé d'embûches, de rencontres improbables et d'aventures très drôles. L'absence de texte ne gêne aucunement la compréhension de cette histoire racontée avec les magnifiques dessins aquarellés de Grégory Panaccione, qui utilise des bruns chauds et des bleus nuit de toute beauté.
Pour les amoureux des mouettes, des sardines, de la Bretagne, de l'océan en général..... même si on a le mal de mer dès qu'on pose les pieds sur un bateau, et aussi pour ceux qui aiment les histoires d'amour tendres et sincères.
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Difficile de vous parler d'une histoire sans parole, d'une bande dessinée sans bulle, tout en images, mais quel graphisme ! Une explosion d'émotions au parfum iodé qui se passe de commentaire. Tout est dit en regardant les dessins, les regards expressifs, les couleurs sépia. Ce livre est un petit chef d'oeuvre, un écrin refermant une superbe histoire d'amour, mais c'est bien plus que cela. C'est l'histoire de la mer qui prend l'homme, de cette femme qui traverse les océans pour retrouver l'amour de sa vie, d'une mouette malicieuse qui met son grain de sel et des rencontres imprévues. C'est également une multitude S.O.S que nous renvoie la mer, comme les abus de l'homme sur la flore, la faune et les océans. Mais aussi il nous mène à une prise de conscience sur l'écologie, la malbouffe, la société de consommation qui nous éloigne des uns et des autres et surtout de l'essentiel.

Wilfrid Lupano et Grégory Panaccione réussissent un coup de Maître sans une seule syllabe ! C'est beau, c'est émouvant, c'est tendre… Une belle remise en question sur notre environnement et notre mode de vie. On en prend plein la vue, on sourit, on voyage, on a le mal de mer mais on en redemande encore de telles histoires sans parole …

Donc plus de mots mais contemplez plutôt :

(Quelques merveilles en cliquant sur le lien)

Un Beaume de Venise, une boite de sardine millésimée et un Océan d'Amour

Quand un regard suffit, les mots sont inutiles …



Lien : http://marque-pages-buvard-p..
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Lu dans le cadre de la sélection du Prix littéraire de mon lycée.

Ouh la la... Que je me suis sentie mal partie avec une BD comme ça ! On l'aura dit, et cela se remarque, la BD est "muette", on n'y trouve aucun dialogue. Je n'aimais pas trop le style de dessin, non que je ne le trouve pas abouti ou réussi, mais il est assez caricatural, et ce n'est pas de mon goût - encore que la colorisation m'a plu, elle.

Comment se plonge-t-on dans un tel ouvrage ? J'ai bien cru que je ne le lirais même pas. Et puis, au bout de quelques pages, le temps que je réalise que le petit homme n'était pas le bébé moche de la dame bretonne qui lui fait son petit déjeuner aux aurores, mais son mari pêcheur, ça allait mieux. Nous embarquons sur le rafiot et ça y est, j'y suis, je fais partie du voyage. Pauvre petit bouchon de bateau, que d'aventures ! Certaines sont effrayantes, presque des passages obligés toutefois : se retrouver bien petit à côté d'une immense coque (généralement c'est un paquebot, mais pas là), essuyer un grain d'enfer, et même... croiser la route de douaniers patibulaires puis de pirates. le petit marin, qui se retrouve seul à bord avec ses boîtes exécrées de sardines à l'huile, cache bien son jeu. En plus, les sardines, ça peut être bien utile.

On ne compte plus les trouvailles drôles ou touchantes, formidablement humaines. Pendant que son chétif mais résilient époux pactise avec un goéland reconnaissant, la brave femme qui l'attend consulte une voyante (qui lit dans les crêpes, excellent !) et se lance dans le grand monde, sur un paquebot grâce auquel elle pense retrouver son cher et tendre, en partance pour... Cuba ! Quelques brasses plus loin, elle organise une crêpes-party et initie les dames de la bonne société à crocheter le napperon, jusqu'à devenir une star du net. On ne l'arrête plus ! Que ne ferait-elle pas pour retrouver sa douce moitié ? Tous les deux, ce sont comme Robert et Raymonde Bidochon, mais mignons.

Est-ce qu'on pense que c'est muet tout du long ? Eh bien non, vous l'aurez deviné : les pages sont truffées de trouvailles incroyables, de chaleur humaine, mais aussi d'un regard atterré sur ce que les hommes font à l'océan, car on n'échappe ni au "continent de poubelles" ni à la marée noire. C'est aussi désopilant que poignant, superbement maîtrisé dans le dessin et le scénario, les enchaînements. Je l'ai dévoré et ne me suis pas ennuyée une seconde. A découvrir, pour un étonnant et facétieux voyage.
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De Wilfrid Lupano, j'avais lu Les vieux fourneaux, le loup en slip, Blanc autour, le singe de Hartlepool, La bibliomule de Cordoue, mais jamais Un océan d'amour, alors qu'il fait également partie de ses oeuvres les plus connues. Peut-on parler de lire pour un livre sans parole ? Est-ce ce qui m'inquiétait ? Wilfrid Lupano est le scénariste de cette bande dessinée, illustrée par Grégory Panaccione.

Le procédé peut paraître d'abord déconcertant, car c'est une réelle modification de notre appréhension d'un album. Cependant, rapidement, comme dans un film muet, on comprend parfaitement l'aventure de ce marin breton, dont le bateau est pris dans les filets d'un gros chalutier, qui veut désespérément revenir dans son village, auprès de son épouse, elle-même partie à sa recherche, à travers le monde.

Elle, grande et charpentée, vêtue de sa coiffe bigoudène et lui, petit, maigre, avec d'énormes lunettes, forment un couple très mal assorti, mais parfaitement amoureux. Ils sont extrêmement drôles, en étant confrontés à des situations plus cocasses les unes que les autres.

C'est étonnant également comme des lectures se suivent entre elles : on retrouve ici une mouette attachante et la dénonciation des marées noires, comme dans le récit de Luis Sepùlveda.

Je remercie fabienne2909, qui a mis 5 étoiles à cette bande dessinée, sans qui je n'aurais sans doute pas franchi le cap.

Décidément, Wilfrid Lupano sait se diversifier pour le plus grand plaisir de ses lecteurs !

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Un livre dans lequel les personnages dégustent des crêpes dès la deuxième page ne peut être qu'un bon livre. Non?
Plus sérieusement, il y a a longtemps que je voulais lire "Un Océan d'Amour" tant sa couverture est belle, tant il me semblait receler d'humour et de poésie. C'est maintenant chose faite et je sais déjà que je relirai souvent ce petit trésor qui vient alourdir à son tour les rayonnages de ma bibliothèque. Je sais qu'à chaque relecture, je retrouverai les sensations de ce dimanche soir d'automne, où pelotonnée dans mon plaid et tandis que la pluie battait à mes fenêtre, j'ai pris la mer. Et une espèce de vague où se mêlaient le rire et la poésie, l'amour et les sardines.
"Un Océan d'amour", c'est l'histoire d'un petit pêcheur breton et de son épouse, beaucoup plus volumineuse et rendue plus grande encore par sa coiffe traditionnelle. Ils ne sont plus tous jeunes, leur vie ressemble sans doute à des milliers d'autres, mais c'est la leur. Et puis, ils sont l'air de drôlement s'aimer!
Un beau matin, notre marin gringalet prend la mer, comme chaque jour. La pêche est maigrelette, mais la journée commence bien jusqu'à ce qu'un gigantesque paquebot fende les flots, provoquant une déferlante et fonce littéralement sur le frêle bateau de pêche. C'est David contre Goliath cette histoire et notre David lutte tant bien que mal. Il tangue, il manque de se renverser... et finit sa lutte dans les filets du mastodonte qui le traîne dans son sillage. Il ne reste au vieil homme qu'un canot de sauvetage qu'il jette à la mer, pressant son compagnon d'infortune de s'y réfugier tandis que lui reste sur son petit bateau, son Titanic à lui. Commence alors pour notre héros une épopée maritime digne d'Ulysse à base de pirates et de rencontres plus ou moins loufoques et comme Ulysse, il fera tout pour rentrer à la maison, d'autant que sa femme l'attend.
Elle est là, sur le quai, qui guette le retour de son homme, jour après jour et malgré les oiseaux de mauvais augure, elle refuse de croire que son marin ne reviendra pas, que la mer l'a pris pour ne jamais le lui rendre. Il va rentrer c'est sûr. Il est toujours en vie, c'est évident.
C'est ainsi que notre bigoudène se lance à la recherche de son mari et elle ira jusqu'au bout... Quitte à devenir l'égérie d'influenceuse mode où fumer un cigare à Cuba en compagnie d'un homme qui ressemble furieusement à Fidel Castro.

Ce roman graphique est un tel trésor, si vous saviez... Une histoire d'une tendresse palpable, pleine de drôlerie et de poésie. Engagée aussi. Si, si!
Une histoire sans paroles et pourtant, pourtant je pourrais vous jurer que je les ai entendu parler les personnages! Les dessins de Panaccione sont tellement vivants, expressifs, bavards et généreux.. et ils servent d'écrin à une histoire savoureuse, de ces histoires dont Wilfrid Lupano semble avoir le secret.
Une histoire toute simple et très belle. Une histoire qui fait du bien.

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