Un bookleg de poèmes qui humblement capte la lumière de l'instant et l'âpreté minérale du réel. Une poésie d'une gravité non sentencieuse qui laisse affleurer le chaos du contexte politique et social Grec.
KOÍMÊSIS , ΑΘΗΝΑ, le Pirée… luvan nous embarque par petites touches dans une errance de voyage tissée de mythes. Il nous faut la suivre les yeux fermés d'éblouissement.
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Dans le métro, un seul être vous regarde.
Il est debout et tient une corbeille
contenant six paquets de mouchoirs, qu’il vend.
Dans le métro, un seul être vous regarde
et les autres l’ont plus d’yeux. Deviennent peau.
Leurs faces suçottent tristesse comme
des paupières d’alcoolo le dernier glaçon
du dernier whisky.
Dans le métro, un seul être fait la manche
et tout est dépiauté.
L’or du veau coule dans ma bouche.
Entre mon corps, ma gorge et ΑΘΗΝΑ,
il n’y a rien.
Un baume de craie, une roche que je suis,
des cigales qui m’endorment par le sabre de leur cri,
trois cent vingt-sept fourmis
aux noms de feu.
Il est simple d’être une ville par le feu.
Il est simple et parfois gigantesque
d’être une ville par le feu.
Les poubelles suent sans réclamer.
Leur nom est Calme.
Dessous, les ancêtres se souviennent.
Dessous, grimés sous la figue
confite de brun
– enfoncés, rassasiés –
les ancêtres chantent quelque chose de mou.
Les élus chantent au calme plat.
Les cigales crissent comme un tapis de mouches.
Que plus jamais ne dansent les enfants du Pirée.
L’ordre a un nom triste
dont on ne retient souvent que les consonnes