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3,97

sur 545 notes
La semaine dernière, j'étais là-bas.
Tout là-bas, au pied du Ventoux.
Le temps d'un week-end prolongé en terres vauclusiennes (pont d'Avignon, Dentelles de Montmirail, excursions dans les vignes et tutti quanti), il me fallait un livre de circonstance : c'est donc tout naturellement que me suis tourné vers le Dit du Mistral, premier roman largement plébiscité autour de moi et dont les mérites m'étaient déjà parvenus aux oreilles en bourrasques flatteuses.

Et très vite, j'ai compris ce qui a plu à tant de lecteurs !
Un puissant parfum de Provence, des paysages saisissants baignés de soleil et de vent, des rocailles imprégnées de mythes et de légendes, et dans cet écrin de nature superbe une gentille histoire de gens simples, authentiques, viscéralement attachés à leur terre et à ses traditions.
Et la terre justement, les secrets qu'elle recèle et les rites anciens qui l'ont façonnée, c'est bien ce qui va pousser le narrateur de ce récit et son épouse à se rapprocher de leurs voisins plus âgés, M. et Mme. Sécaillat (un vieux paysan bourru et sa femme proche de sombrer dans les brumes d'Alzheimer), avec qui ils n'entretenaient jusqu'alors que des rapports polis mais distants.
Un soir d'orage pourtant, tout bascule : un muret s'effondre dans les champs de cerisiers de M. Sécaillat et en garçon serviable qu'il est, notre narrateur se propose de lui prêter main forte pour réparer les dégâts. C'est le début d'un travail de longue haleine, qui va coïncider non seulement avec la mise à jour complètement inattendue de poteries gauloises et d'une mystérieuse source antique, mais aussi avec la naissance d'une belle amitié entre les deux voisins.

Je n'en dirai pas plus sur les événements qui suivront, si ce n'est qu'ils feront progressivement glisser le récit - d'abord très factuel et bien ancré dans la réalité - vers quelque chose de moins conventionnel où affleurent le mystique et le merveilleux. Quelque chose d'assez curieux, à mi-chemin entre le "roman du terroir" et le conte fantastique, quelque chose d'assez original en somme ... mais qui malgré la plume plaisante et colorée d'Olivier Mak-Bouchard aura malgré tout peiné à m'emporter totalement.
Il me faut bien le confesser à présent : en dépit de ses qualités, j'ai trouvé le texte un peu long, les personnages trop peu nombreux et un peu falots, si bien qu'au fil des chapitres j'ai fini par me lasser d'attendre une mise en tension et un "point d'orgue" qui n'arrivent jamais.
Heureusement, ces quelques réserves ne m'ont empêché d'apprécier à leur juste valeur ni les belles descriptions des paysages du Luberon, ni les précieuses références à ces coutumes et ce folklore que l'auteur perpétue avec application, ni bien sûr les nombreuses maximes et expressions en patois local, souvent savoureuses.
Mention spéciale enfin aux premier et dernier chapitres, véritables fables empreintes de poésie ... et bien sûr au Hussard, le chat du narrateur, qui figure en bonne place sur la belle couverture et dont je guettais avec impatience les trop brèves apparitions !

En conclusion, bien que je ne partage pas tout à fait l'enthousiasme quasi-général pour ce premier roman, je garderai du Dit du Mistral un souvenir léger, évanescent mais globalement agréable.
Une bise rafraîchissante et fugace plutôt qu'un tourbillon ébouriffant et mémorable.
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Histoire captivante, mêlant la chaleur du sud, le vent qui murmure à vos oreilles, les incendies de l'été, la maladie, les relations de voisinages et les relations avec les ancêtres qui ont vécu avant nous et ont laissé des traces pour les prochains. J'ai envie d'offrir ce livre à tout le monde autour de moi.
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Olivier Mak-Bouchard a le talent d'un conteur. Celui qui vous ramène en enfance tout en vous laissant mûrir de sages réflexions, qui bâtit des ponts entre réel et imaginaire.

Sous sa plume douce et chaleureuse, je me suis laissée complètement embarquer dans le Lubéron. J'ai rencontré un chat, un vieux couple très attachant, un narrateur rêveur, une femme-calcaire, mais aussi un peuple gaulois et même Hannibal ! J'ai voyagé au pays des songes et fables provençales. de croyances en paraboles, de mythes en personnifications. J'ai soulevé certains voiles de la nature végétale et humaine au milieu de phrases poétiques, de notes d'humour.

Autour du récit principal, où il est question de fouilles archéologiques clandestines et d'amitié, de l'amour des terres du sud, gravitent des histoires qui s'entremêlent, jouant aux frontières de la réalité, avec en clé de voûte et fil conducteur, le souffle unique du Mistral.

Lire ce livre c'est comme porter une cuillère de miel à ses lèvres : c'est plein de saveurs réconfortantes. Un vrai coup de coeur !
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Tout commence avec le bon Dieu, au septième jour de la création. Il réunit les quatre éléments avec une idée en tête : se créer un petit bout de paradis. Et voilà qu'apparaît le Luberon !
Cette simple introduction donne le ton de l'ensemble du livre : pittoresque, truculent, mystique, vernaculaire… et par dessus tout, provençal ! Oh que oui ! Que ça sent bon la Provence dans ces 350 pages ! Mais une Provence sauvage, mystérieuse, un brin païenne sur les bords.
Nous l'explorons à travers les yeux du narrateur, qui, à la suite d'un orage, se lance dans d'audacieuses fouilles avec son charismatique voisin : Monsieur Sécaillat…
Tranche de vie contemporaine, légendes locales, conte fantastique et thriller archéologique : un savoureux mélange de genres, qui est aussi une véritable déclaration d'amour au pays de Daudet, de Giono et de Bosco.
Incontournable pour tout sudiste qui se respecte. Exotique et dépaysant pour les autres.
Lien : https://mediatheque-lattes.f..
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Le tripode est très attentif à l'objet en lui-même, on retrouve donc une illustration originale et soignée en guise de couverture et en fin de volume des détails sur le grammage du papier ou la police utilisée. Toujours lire un livre jusqu'à la dernière page... le genre de détails que j'adore.
Avec le Dit du MistralOlivier Mak-Bouchard fait une entrée remarquable en littérature dans un genre qui m'attire particulièrement actuellement : le nature writting . A la faveur d'une découverte archéologique fortuite dans le terrain de son voisin, le narrateur nous fait voyager à travers les légendes du Lubéron. On notera l'humour et le talent de conteur de l'auteur dans le chapitre consacré à la naissance du Mistral avec un passage formidable façon brainstorming animé par Dieu lui-même ou encore l'ascension du Mont Ventoux par Hannibal...
Je ne pensais pas pouvoir être autant absorbée par une description de fouilles et pourtant c'est bien ce qui s'est produit pendant les 160 premières pages. le début de la deuxième partie connaît un coup de mou à cause des paragraphes où le narrateur raconte ses rêves. Ça n'apporte rien, la part de fantastique peut tout à fait être amenée de façon plus subtile ou plus directe puisqu'il s'agit d'une fiction ! Ce qu'il fait d'ailleurs très bien dans son récit qui m'a rappelé à certains moments La Vénus d'Ille de Prosper Mérimée dont l'intrigue se situe dans la même région. le texte aurait donc pu être un peu élagué, ce qui m'amène à penser que cet auteur prometteur à encore beaucoup de choses à nous raconter (un second roman serait en cours d'écriture).
Je recommande sans hésitation à mon tour le Dit du Mistral : il nous permet de voyager tout en restant sur son canapé et d'envisager une ascension du Mont Ventoux (c'est sûr une fois là-haut je briserai désormais un tesson).
Lien : https://yaourtlivres.canalbl..
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Le dit du mistral a tout pour plaire : une superbe couverture, un titre à consonance poétique, une Provence dans toute sa splendeur, riche de légendes et de mystères, des personnages du terroir sympathiques et authentiques, il y a du Pagnol ou du Giono en filigrane, et pourtant je n'ai pas été saisie. Oserais-je le dire, je me suis même ennuyée. Ce n'était peut-être pas le bon moment pour ce rendez-vous. J'en espérais peut-être trop. Heureusement ce livre connaît des jours meilleurs auprès de lecteurs plus réceptifs. de nombreuses critiques sont élogieuses. N'hésitez pas à les découvrir et excusez la mienne, elle n'est sans doute que le reflet de ma déception. Pour paraphraser l'auteur qui constate que ”le monde est une échelle, les uns s'élèvent, les autres s'arrêtent”, je dirais : le livre est une échelle, les lecteurs s'élèvent, d'autres s'arrêtent. Vous l'aurez compris le dit du mistral n'est pas parvenu à m'élever.
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J'ai été attirée par la jolie couverture de ce livre, le bleu du ciel, les ocres, le blanc du calcaire, les ombres noires des arbres, et le beau chat blanc aux bottes noires ; et en plus, avec ce titre, je me suis dit qu'il me parlerait. Et en effet !
Il fleure bon la Provence ce roman, le thym, le romarin, les pins, et l'on entend l'accent chantant.
Et j'ai adoré ce chat…Fin observateur, qui vit sa vie, tranquille.
*
« Avec ce calcaire, cette ocre, ce Calavon et maintenant ce Mistral, oui, ça commence à prendre forme. […] Que le Luberon soit, ordonna le Créateur. Et le Luberon fut. »

Le mistral est un vent qui fait ce qui lui chante. Enfant capricieux, Maître-Vent dominant. On le connaît bien par chez moi, quand il souffle il fait plutôt frisquet, surtout la nuit ; en journée il chasse les nuages et offre un beau ciel bleu, mais c'est un vent redoutable et redouté aussi…

Ses bourrasques soufflent puissamment, fantaisie tourbillonnante au gré de ses plaisirs.
Comment parvenir à le calmer ? A le dompter ? Une histoire le raconte…

Tout commence par une nuit d'orage et l'éboulement d'un mur de pierres …
Et l'on se laisse emporter dans ce voyage littéraire.
Un roman enchanteur, ensoleillé, subtil et drôle, parfois triste, animé par des souffles de contes et légendes, et porteur de messages aussi.

Le narrateur nous emmène avec lui dans des aventures et trouvailles qui vont chambouler le quotidien. C'est empreint d'amitiés, de générosité, d'ode à la nature, et d'imaginaire écologique.

On se balade du côté des contes et légendes de Provence, avec un brin de magie et de récit fantastique.
Traditions, expressions typiques de la région, mots en patois (traduits au bas des pages), mythes, dictons, et parts d'histoires du Luberon et de la Provence.
Le mistral souffle et révèle aussi à qui sait entendre ses confidences, comme les éléments qui caractérisent le Luberon dans cette histoire.
« le mistral se mit à souffler plus fort et c'est alors qu'une voix se mit à susurrer à mes oreilles ».

L'atmosphère de ce roman m'a plongée dans les souvenirs d'enfance avec douceur et nostalgie, sourire aux lèvres, et diffusant de belles émotions.
*
Je découvre l'auteur avec ce titre, puis m'attend dans ma PAL « le temps des grêlons » (de saison dernièrement dans le Pays d'Aix !).
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""Avec ce calcaire, cette ocre, ce Cavalon et maintenant ce Mistral, oui, ça commence à prendre forme" réfléchit-il à voix haute.
Que le Lubéron soit" , ordonna le créateur.
Et le Lubéron fut."

Quel livre ! J'ai passé quelques jours merveilleux dans cette magnifique région du Luberon. J'y étais vraiment, complètement immergée dans ces beaux paysages, au milieu des cerisiers et des lavandes, entourée des bergeronnettes et des mésanges et surtout, surtout accompagnée par le Hussard, ce chat qui s'est invité un jour chez les humains de compagnie qu'il s'est choisis. La vie, les petites habitudes et les frasques de ce chat sont tellement bien décrites que j'y ai reconnu les chats qui ont fait partie de ma vie. L'auteur est sans doute un amoureux de ces boules de poils pour les faire vivre de façon aussi réaliste dans son histoire.

L'histoire donc. Un soir de violent orage, un mur en pierres sèches s'écroule entre la propriété du narrateur et celle de son voisin, Monsieur Sécaillat, laissant apparaître des morceaux de poterie. Après avoir vu ce qui semble être des vestiges très anciens, Monsieur Sécaillat, un paysan taiseux et un peu rustre se précipite chez son voisin, ce qui n'est pas une habitude, les 2 familles se connaissant assez peu, pour lui montrer sa découverte.

Pour le narrateur, il n'est pas question d'enterrer un possible trésor du temps passé en reconstruisant le mur, Monsieur Sécaillat ne veut pas des archéologues chez lui, les 2 hommes décident donc de faire des fouilles clandestines.
Naîtront une belle complicité et une sincère amitié lors de ce voyage dans le temps où les 2 voisins vont découvrir les vestiges d'un passé aussi riche que mystérieux.

L'auteur mêle à ce récit des contes et légendes de Provence. Si l'intrigue se situe dans le réel, le rêve apporté par la narration des contes populaires nous fait basculer dans le fantastique mais tout en nous proposant des explications archéologiques, historiques et géographiques. Et tout cela s'entremêle très bien et a l'air de couler de source si je puis dire (puisqu'il sera question d'une source, mais je n'en dis pas plus...).

Chaque chapitre de ce livre captivant commence par une citation d'auteur provençal, Henri Bosco, Frédéric Mistral, Jean Giono, Alphonse Daudet, René Char, Marcel Pagnol... C'est toute la Provence qui s'invite dans ce livre magique pour nous faire rêver.
Et bien sûr, nous y serons bercés ou bousculés par le Mistral, ce vent fougueux qui peut durer, 3, 6 ou 9 jours. Un vent crée par les Dieux si on en croit les légendes, et qui peut rendre fou...

Ce livre à l'écriture poétique est présenté par une superbe couverture, un bel écrin pour nous inviter à entrer dans l'univers à la fois réaliste et mythique d'un auteur amoureux de sa région.

Une très très belle découverte !
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J'ai beaucoup aimé ce roman. Je ne suis pas du Luberon, mais d'un peu plus bas, côté Var, et j'ai adoré retrouver le parler provençal, les légendes locales, les traditions culinaires et les paysages de la région. de plus, la structure originale du roman et les adresses au lectorat m'ont plu, ainsi que ce lent glissement d'une histoire réaliste au surréaliste où les légendes se mêlent au réel. Seul bémol pour moi, certaines redondances stylistiques m'ont un peu lassée à force. Mais c'est globalement un roman qui m'a beaucoup touchée et que je n'hésiterai pas à offrir et conseiller !
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Un premier roman qu'on ne lâche pas sur les chemins envoutants du Luberon; mélange d'un récit captivant fantastique et de légendes autour du Mont Ventoux et des personnages attachants , beaucoup d'archéologie et plan inclus, bravo Olivier Mak-Bouchard !
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