La porte au ciel, tome 1

♫De l'endroit où je suis
On voit les bras de mer,
Qui s'allongent puis renoncent
A mordre dans la terre... ♫
Sic p 9 +46
Les bras de mer - Yann Tiersen -1998

C'était toujours la même
Mais on l'aimait quand même
la fugue d'autrefois
qu'elles menaient toutes les trois
Un jour elles quittent la maison
se mettent au diapason
accordent leurs violons
Ne plus se disperser
l'homme n'aura jamais d'endroit
selon l'évangile de Thomas
où se reposer la tête
ruminer c'est un panse-bête
Attendre une relative majorité
ou toujours se faire emmerder
Si mon père n'avait pas été un gros con
Si son frêre n'avait pas été un jeune con
Si ton père n'avait pas été un vieux con
y a plus qu'a , il faut qu'on
Fugue en six majeurs
Porte dans le ciel ou ailleurs
Pour parler aux morts , faut que quelqu'un meurt...
Exauce-nous, pour donner suite
à lecture de Makyo, une poursuite...en trois mineures.

Une BD avec des graphismes proches du réel. Les maisons et décors sont vraiment d'un réalisme incroyable, avec une magnifique colorisation.

Trois jeunes ados décident de fuguer. Chacune a un mal etre différent, mais elles ne se sentent plus de rester chez elles. Les voilà donc parties vers la Bretagnes ou elles vont se cacher, rencontrer des gens différents, et faire connaissance avec les légendes celtes.
Une porte entre trois menhirs pourraient leur permettre de rentrer en contact avec les morts.

Un premier tome qui nous laisse sur nortre faim, et nous donne envie d'en savoir plus sur l'étrange mystère qui se déroule dans la région.

C'est l'histoire de trois adolescentes, en mal de vivre, lycéennes, un peu perdues dans la vie et qui ont en plus ce point commun d'avoir tenté de se suicider.
Elles, ce sont Anna, Julie et Manu. Entre des parents oppressants pour Julie qui veulent à tout prix sa réussite, un père avec des mains baladeuses pour Anna dès que sa maman a le dos tourné ou encore la mort de ses parents pour Manu, ces trois jeunes filles sont à bout...Elles décident alors de fuguer et d'aller se réfugier dans la maison forestière abandonnée du grand-père de Manu. Se cachant d'abord dans la cave pour ne pas attirer l'attention du voisinage et des gendarmes, elles vont découvrir une porte censée donner accès à l'au-delà...

Un premier tome prometteur qui nous laisse forcément sur notre faim...
Sur fond de légendes celtiques, de croyances en l'au-delà, cet album mystérieux est très original. Avec un début innocent et nonchalant, on est très vite intrigué, surpris et étonné par le déroulement de l'histoire et l'apparition progressive des voisins, tous plus ou moins inquiétants et inquisiteurs.
Le graphisme est au plus proche du réel, les couleurs séduisantes, au ton pastel, ajoutent une certaine douceur et les dessins sont précis.

La porte au ciel, une fenêtre grande ouverte sur l'imaginaire...

Ce qui frappe d'abord, c'est cette couverture qui dégage un malaise, une étrangeté, un abandon, avec cette balançoire et ce brouillard.

Ensuite, on ouvre et les dessins d'un réalisme stupéfiant vous sautent au visage. C'est travaillé et retravaillé, maîtrisé. On dirait du Hermann mais en plus propre encore, en plus rond, en plus réalite encore. C'est assez bluffant. Personnellement, ce n'est pas ma tasse de thé car, à force de chercher le réalisme, je trouve que l'imagination y perd souvent sa part.

L'imagination, dans cette BD, elle vient par le scénario. Trois jeunes filles fuguent. Brisées par la vie, par la mort qui n'est jamais loin, par un suicide raté et une scolarité en déliquescence, elles partent. Elles vont dans une vieille demeure qui appartenait au grand-père d'une d'elles.

Un original bretonnant, vivant non loin de menhir sur lesquels est gravée une étrange inscription. Cette inscription, c'est la porte au ciel. Elle permet de communiquer avec les morts, dit-on. La maison est au centre du triangle formé par les trois menhirs, et dans sa cave se trouve une colonne gravée elle aussi.

Non loin, les trois filles découvrent un couple formé de Vincent, un attardé mental, et d'une femme revêche qui font des fromages de chèvres. Ellescroisent aussi David, un peintre qui a perdu sa fille huit ans auparavant. Cette fille ressemble étrangement à Julie, une des trois fugueuses.

Tout est en place pour que cela dérape lentement. Et que cela s'enfonce dans une sorte de thriller surnaturel...

On n'est pas loin de Comès, en plus propre. Ou de Servais, en plus glauque, plus thriller. C'est très bien fait. Envoûtant comme la forêt de Brocéliande non loin...

Trois jeunes filles au quotidien sombre, trois amies, qui décident de fuguer. Elles se réfugient dans la maison vide du grand père de l'une d'entre-elles. Dans la cave, il y a un étrange menhir qui permettrait de communiquer avec les morts.
Ce premier tome me laisse un peu dubitative. L'histoire est alléchante mais se résume tout de même à une mise en place du contexte et des personnages. de petits éléments sont dévoilés, les portes sont entrouvertes mais tout se délie, s'explique, certainement dans la deuxième partie du diptyque.
Le dessin est très réaliste et plutôt réussi mais je pense que la mise en couleurs, excellente, y joue pour beaucoup.
Je suis un peu en questionnement quand à la qualité des personnages. Je ne peux pas dire qu'ils manquent de profondeur mais il y a un petit je-ne-sais-quoi qui me chiffonne...c'est peut-être lié au fait que le scénario est écrit par un homme qui n'a donc jamais été une adolescente...
Je vais attendre la lecture du deuxième tome pour me forger une opinion définitive.