En 1879,
Stéphane Mallarmé connaît l'invraisemblable douleur de perdre son fils Anatole, âgé de 8 ans. Fidèle à lui-même, le poète ne fait rien d'ostentatoire. Mais il travaille, en secret, à un tombeau, oeuvre littéraire chargée d'offrir à l'enfant l'immortalité, parallèlement à la survie qu'il a déjà acquise à travers la peine (et donc le souvenir) sans cesse renouvelée dans le coeur de ses parents. Parents qui, Mallarmé l'écrit, le rejoindront finalement dans la concession du cimetière de Samoreau, où il a été enseveli.
Je ne dirai que quelques mots de ce texte, car sa découverte doit demeurer individuelle, selon moi. Parce que, aussi, la pudeur de Mallarmé, qui ne souhaitait pas que ces notes fussent connues, encore moins publiées, m'incite à une certaine retenue.
Ce « tombeau » inachevé, ce sont des mots, des idées jetés sur 202 petits feuillets réunis dans une enveloppe rouge et publiés pour la première fois en 1961 par
Jean-Pierre Richard. Tentatives mallarméennes s'il en est de conjurer la mort et le néant, de les vaincre en redonnant une forme d'être à celui qu'ils ont ravi. On ignore pourquoi l'oeuvre projetée (un long poème en trois temps ? Une pièce ?) n'a jamais été terminée.
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