Je viens de terminer la lecture de cet ouvrage, que j'ai dévoré en deux jours :). Pour qui aime l'histoire, en particulier la Guerre froide, en voici un point de vue différent, sous l'angle monétaire.
Le livre est partagé en trois parties : la première, qui est aussi la plus longue (un peu plus de 100 pages), se penche sur les aspects politiques des tractations monétaires durant la Guerre froide. J'ai appris beaucoup de choses, certaines anecdotes rocambolesques m'ayant particulièrement frappé, comme (entre autres) le rapatriement des réserves d'or par
De Gaulle à son retour au pouvoir en 1958, depuis le Congo : le bois des caisses abîmé par huit années de climat équatorial, elles durent toutes être remplacées ! Où l'on découvre aussi que la politique monétaire internationale a engendré de nombreuses tensions, notamment entre la France et les Etats-Unis. Notamment parce-que l'administration
De Gaulle fut la figure de proue d'une fronde contre le statut de référence de l'US dollar, privilège que s'arrogeaient les USA en raison de leur hégémonie.
Dans une deuxième partie de l'ouvrage, l'auteur se concentre sur les aspects purement économiques. Cette section est un peu plus ardue pour le béotien, et posséder quelques notions de base en économie peuvent aider à suivre je pense, comme la définition de la dévaluation d'une monnaie, quels en sont les tenants et aboutissants, et peut-être aussi ce qu'est une obligation (entre autres). Ceci dit, pour un inculte comme moi il a été possible de suivre à peu près (je veux dire, au pire il y a un célèbre moteur de recherche qui commence par G et qui livre en quelques millisecondes les définitions idoines ^^). Globalement, je pense qu'un effort a été fait pour rester intelligible, étant donnée la nature volontiers absconse de cette discipline.
Enfin, une troisième et dernière courte partie s'attarde sur la symbolique de l'or, notamment dans la culture populaire, au cinéma... de tout ce que l'on projette aussi dans le désir de conserver à tout prix une monnaie forte (parallèle avec la puissance), de l'effet castrateur d'une dévaluation, etc...
Tout au long de cette lecture, j'ai été impressionné par l'érudition de l'auteur sur son sujet, et par la richesse des références bibliographiques qu'il nous propose.
Un grand merci aux éditions du Cerf et à Babelio (opération masse critique, février 2023) !