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EAN : 9782221247839
216 pages
Robert Laffont (07/01/2021)
2.96/5   14 notes
Résumé :
Traduit de l’Italien par Lise Caillat

« Un roman dense et beau, au registre onirique et poétique, jamais macabre. »
La Repubblica

Valentina, douze ans, a une grand-mère pieuse et sévère et une mère sublime et insaisissable. Le père est absent la plupart du temps et se contente de faire des apparitions dans la vieille maison de campagne où les trois femmes cohabitent. Ses murs sont é... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Lecture agréable…prêtée par mes amis-libraires [Librairie Caractères / Issy-Les-Moulineaux] en avant-première !... [*** parution prévue le 7 janvier 2021 ]

Agréable, certes… qui toutefois, me laisse totalement perplexe et parfaitement incapable de dire si j'ai aimé ou pas, cette lecture. Trop d'étrangeté et de questions sans réponses, ou réponses tardives, superficielles…Sans doute, un peu trop de « surnaturel » à mon goût…pour que je parvienne vraiment à adhérer à l'histoire…

Un drôle d'endroit, une maison ”aveugle” comme Maudite, une adolescente, Valentina, perdue entre une mère, une grand-mère… qui vivent sous le même toit, n'ayant guère de complicité ni de dialogue, entre elles… un père affectueux, qui ne fait que passer…dont on ne sait pas grand-chose, non plus…

Une invasion de grenouilles, une couverture envahie par des écureuils…Je ne sais pas trop quoi penser de ce 1er roman à paraître le 7 janvier 2021… cette adolescente grandit dans un no man's land, se fait une amie, à l'école…passionnée de dessin, qu'elle se décide à approcher… Les découvertes, apprentissages de toute adolescence, en recherche d'explication de ses origines, de son histoire familiale, de cette maison détestée par sa mère, qui est toutefois le miroir de plusieurs générations…

L'histoire de cette pré-adolescente de 12 ans, Valentina, vivant avec sa mère et sa grand-mère…tente de comprendre ce qui l'entoure, la personnalité des deux femmes s'occupant d'elle. On a d'ailleurs nettement l'impression que la mère, assez fantasque se comporte plus comme une grande soeur complice que comme une « maman »…Elle fait « bloc » avec sa fille, contre la grand-mère !!

La grand-mère, régente le lieu, se bat en silence contre l'hostilité dirigée à leur encontre et à l'encontre de cette maison « maudite », désertée de tout élément masculin… !
Notre ado, Valentina, la petite-fille, essaye de grandir dans ce contexte curieux…Elle tente de comprendre pourquoi les villageois disent du mal de sa maison et de sa famille… Les hommes ne sont que de passage : grand-père décédé, le père de l'ado, toujours de passage, et de plus en plus brièvement…Mystère de cette maison, où surviennent des drôles de choses, dont des invasions de sauterelles, de grenouilles…

Ambiance mystérieuse, inquiétante…surréaliste, onirique, évoquant le plus souvent plus un cauchemar qu'un lieu harmonieux pour « grandir » !!...

« La maison aveugle: ainsi l'appelait ma mère, d'une voix méprisante (...)
Ma grand-mère faisait semblant de ne pas entendre; elle souriait, parfois, mais je savais qu'au fond elle était plus touchée qu'elle ne voulait le montrer. La maison avait été construite par ses grands-parents, et par ses parents, avant sa venue au monde. (p. 16)”


Des réflexions fines sur la maternité, la lourde responsabilité de donner la Vie, le poids antérieur des générations passées…Le pivot inamovible que représente l'endroit où on est né et où on a grandi, les premières années de notre vie, nous influençant et nous marquant à vie…
« Je n'ai jamais cessé de croire à tout ça : la manière dont on grandit définit qui on est. Peu importe le temps perdu à se convaincre du contraire, l'argent dépensé en thérapies, en voyages, en vêtements, les hommes soudoyés pour nous rassurer, pour nous admirer, les amies condescendantes. On porte en soi l'endroit où on est né, à fleur de peau, peu importe le temps passé à s'échiner pour le faire sortir. » (p. 203)

La maison se délabrera, les forces de la grand-mère faibliront… la mère, la fille partiront ailleurs, continuer leur vie, RECOMMENCER, on l'espère, sous d'autres cieux plus cléments, moins mortifères, loin des mensonges et des secrets, qui paralysent les destins… !

« "On dit tous des mensonges, Valentina. Puis on les enfouit. On passe notre vie à les cacher, il arrive même qu'on les oublie un temps; mais là où ils sont, sous terre; ils grandissent, jusqu'à devenir immenses. Et un jour ils viennent nous chercher. (...) Les secrets, comme les mensonges, ne nous oublient jamais. » (p. 195)

Contente de cette lecture, agréable ,décrivant fort bien les tourments et les questionnements multiples de l'Adolescence… toutefois je reste dans une sorte de brume et de perplexité !...Pour me faire une idée plus juste, il me faudra sûrement lire d'autres textes de Francesca Manfredi, lorsque les projets de traduction en français se seront concrétisés… dont un recueil de nouvelles, « Un bon endroit pour vivre » , à paraître en 2022 dans la collection, « Pavillons »…
En attendant, je remercie les amis-libraires…m'ayant permis de découvrir cette auteure italienne !...



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« D'abord arriva le sang » Ainsi commence l'histoire de Valentina, qui, à l'aube de ses douze ans, refuse de quitter l'enfance. Elle est la fille de « la maison aveugle » nommée ainsi « à cause de ses petites fenêtres, présentes sur trois côtés et absentes sur le quatrième qu'on voyait en arrivant de la route » Elle vit là, entre sa mère, belle et versatile, et sa grand-mère, autoritaire et pieuse à l'excès. L'aïeule est la matriarche de cette maison où les hommes ne restent jamais longtemps. Ne dit-on pas au village qu'elles sont sorcières ?
Valentina nous raconte avec l'imagination d'une enfant élevée au milieu des animaux de la ferme et dans la religion de l'aïeule, cette découverte de la puberté et ces émois qui la bouleversent. Elle n'a qu'une amie, Ilaria, mais son amitié sera mise à rude épreuve.
Ce roman pourrait n'être qu'une histoire d'apprentissage, celle d'une enfant qui découvre dans le secret les pulsions du sexe mais veut retarder le moment d'entrer dans le monde des adultes. Mais il y a une autre dimension où nous entraîne l'auteur, un registre merveilleux. Des phénomènes inexpliqués frappe la « maison aveugle », Après le sang qui s'infiltre jusque dans la maison, il y a l'invasion des grenouilles, la maladie des moutons, les sauterelles qui envahissent tout, les mouches, la grêle…tout cela nous ramène à la Bible et aux dix plaies d'Egypte. Et puis, ce mystère de la transmission entre ces femmes où la mort n'est jamais loin, cette faute originelle qu'il faut expier par des prières incessantes, pèsent sur leur existence.

Avec ce parti pris de donner la parole à Valentina, Francesca Manfredi nous plonge avec une candeur, une simplicité qui s'avèrent d'une redoutable efficacité dans une histoire forte. Les personnages féminins sont denses à côté d'une figure paternelle évanescente.
Je me suis particulièrement attachée au personnage de Valentina qui fait ses premiers pas dans l'adolescence et j'ai aimé suivre sa métamorphose durant cet été 1996.

Le style, très fluide, teinté de poésie, participe à la beauté de ce récit initiatique teinté de merveilleux.
Je remercie les éditions Robert Laffont et Babelio pour cette belle découverte.

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Valentina a douze ans, une grand-mère pieuse et sévère, une mère sauvage, sublime et insaisissable.

C'est l'été 1996 et un événement décisif s'invite à la fête : le corps de Valentina change et tout autour d'elle semble vouloir crier le secret qu'elle a choisi de garder pour elle.

La mère et la grand-mère deviennent de plus en plus distantes et énigmatiques, tandis que la maison elle-même semble vibrer et s'animer d'étranges présages, au rythme du sang qui s'écoule de ses murs et des mystères qu'elle abrite.?

Une nouvelle et très intrigante voix de la littérature italienne arrive en France en cette rentrée de l'hiver littéraire de 2021 : il s'agit de Francesca Manfredi .

Cette jeune romancière italienne nous propose un récit d'apprentissage a priori classique mais dont les inspirations, entre Goliarda Sapienza et William Faulkner, donnent une vraie plus-value et une poésie , gothique, voire mystique, assez étonnante .

Dans ce récit à la fausse simplicité, l'auteur laisse par petites touches deviner les secrets et mystères qui hantent le lieu .

Une dimension biblique teinte ce parcours initiatique de passage à l'age adulte d'une jeune femme entourée quasi exclusivement de figures maternelles fortes et un peu étouffantes.

Entre découverte de la sensualité et des premiers bouleversements hormonaux, et avec une nature qui ne cesse de surprendre, entre grenouilles et sauterelles envahissantes, L'empire de la poussière fait s'entrecroiser surnaturel et réalisme social avec une maîtrise qui force l'admiration.

Une plume assurément à suivre !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Dans une maison aux fenêtres étroites comme des meurtrières, 3 générations de femmes cohabitent. On est dans un milieu rural, quasi en autarcie.

La grand-mère imposent ses règles, sa piété. Sa fille a eu une fille Valentina, très jeune. Elle s'est émancipée mais est revenue élever Valentina dans cette maison isolée. Valentina a désormais 12 ans, devient pubère et garde le secret. Elle découvre son corps et les relations amoureuses. Son père s'est éloigné de ce matriarcat.

Peu à peu, cet été là, les moustiques, puis les grenouilles et les sauterelles envahissent les alentours et la maison. La maison se fissure, tombe en ruine. le village traite ces femmes de sorcières et les tient à l'écart.

Ce roman, c'est le poids de l'héritage familial, la difficulté d'être une femme, les choix de donner la vie ou pas. La fin est une délivrance, les masques tombent.

L'empire de la poussière manque d'un soupçon de puissance à mon goût.
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L𠆞mpire de la poussière c𠆞st aussi l𠆞mpire des sens.
Francesca Manfredi nous livre là un premier roman bien étrange.
Été 1996 en Émilie Romagne. La jeune Vale est bouleversée par ce qui se passe dans son corps et les fléaux bibliques qui s�ttent sur sa maison. Maison aveugle, maison de femmes , maison des secrets.
L𠆚uteure nous brûle au regard de l�olescente qui transgresse, l’ ambiance est un peu « sapienzienne » , c𠆞st profondément léger.
On se dit que le meilleur reste à lire.
Merci Babelio sans lequel je n𠆚urais peut-être jamais connu Francesca Manfredi.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Ma mère était entrée dans sa phrase de rébellion contre grand-mère. Elle semblait vouloir revenir à tout prix à l'adolescence qu'elle n'avait jamais vécue, ou mal, trop vite, et qui, à son insu, lui avait filé sous le nez, au moment où elle commençait à comprendre qu'elle aurait pu en faire quelque chose. Sa façon de l'exprimer, maintenant, était de m'autoriser ce que ma grand-mère m'interdisait. (p. 108)
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Il m'aurait laissée venir avec lui s'il avait su que grand-mère était devenue plus sévère, qu'elle priait plus souvent et m'obligeait à la suivre. Chaque soir elle contrôlait mes genoux pour voir s'ils étaient rouges: alors ça voulait dire que j'avais prié.
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"Je crois que les mères sont faites pour ça: nous mettre au monde et nous nourrir de culpabilité. Créatrices, faiseuses de culpabilité, je les appelle. C'est leur manière de nous garder liés à elles.
- Pour la vie, dit-il. On n'en sort pas.
-Non, on n'en sort jamais." (p. 154)
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Ce soir-là ma mère voulut aller au restaurant. Cela arrivait de temps en temps, quand mon père était encore là. Grand-mère ne venait jamais, sauf s'il y avait une raison valable- mon anniversaire ou l'anniversaire d'autres petits-enfants, un baptême ou une communion. Alors nous y allions souvent entre nous, et l'absence d'occasion particulière rendait la chose plus belle.
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"On dit tous des mensonges, Valentina. Puis on les enfouit. On passe notre vie à les cacher, il arrive même qu'on les oublie un temps; mais là où ils sont, sous terre; ils grandissent, jusqu'à devenir immenses. Et un jour ils viennent nous chercher. (...) Les secrets, comme les mensonges, ne nous oublient jamais. (p. 195)
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