Martine et Vincent Roman sont pauvres mais heureux dans leur ferme avec leurs quatre enfants. Pourtant lorsque Vincent meurt, le propriétaire de leurs terres vient prévenir sans plus attendre que Martine et ses enfants doivent partir sur le champ, peu lui importe ce qu'ils vont devenir, s'ils vont retrouver du travail ou bien mendier, dans cette rude Lozère de la fin du 19 ème siècle. Martine et ses enfants vont trouver refuge chez une tante mais malheureusement de nouveaux drames vont s'abattre sur la famille Roman et bientôt trois enfants devront prendre seul leur destin en main. C'est leur histoire que nous raconte ce roman, la courageuse Marion qui veille sur son petit frère François, jour après jour, et leur frère aîné Pierre, désireux de réussir quitte à léser les deux plus jeunes. Marion courageuse et tellement attachante, que l'on prend plaisir à suivre tout au long de cette beau roman de terroir.
Un très bon moment de lecture, comme toujours pour moi lorsque je découvre un roman de Marie de Palet qui sait si bien, grâce à une écriture sobre, parler au mieux des gens de la terre.
Commenter  J’apprécie         10
- Vous avez un mois et demi pour trouver une maison, c'est plus que suffisant. De toute façon, vous devez être partis avant le 25 mars, car la ferme est louée.
- Vous ne pouvez pas nous mettre dehors comme ça ! ...Que voulez-vous que nous fassions ?
- Faites ce que vous voudrez. La ferme est à moi, j'en fais ce que je veux. tant qu'il y a eu votre mari, ça allait ; il n'y est plus, vous devez partir.
Eugénie n'avait pas grandi comme elle l'aurait dû. Elle avait mal au dos, au ventre, à la gorge, même aux jambes... Elle ne se plaignait jamais mais son petit visage pâle et souffreteux parlait pour elle. Elle se retirait en elle-même et passait des heures sans bouger à attendre que le mal s'en aille.
Marion qui avait assisté à la scène sans réagir ressentait une douleur sourde au creux de sa poitrine. C'était bien fini, elle n'avait plus de famille...Si Vincent et Martine voyaient ça ! Pierre abandonner François et celui-là vouloir partir... Ils devaient se retourner dans leur tombe.
Elle devait bien reconnaître qu'elle avait toujours protégé François. Il était le plus petit et ne savait pas se défendre, pensait-elle, elle se considérait un peu comme sa mère.