Philosophe catholique. Interview sur sa carrière, mais sans référence à sa pensée. le livre donne une impression de suffisance particulièrement désagréable. Comment peut-on affirmer sans rire : " La France ? Mais c'est le pays le plus intelligent du monde !"
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Je comprends que l'Être peut se décliner en plusieurs sens, jusqu'à s'abîmer dans le non-sens et que tout retour aux sources doit engager une révision des sources elles-mêmes. Au même moment, je découvre également, dans l'allemand de Heidegger, que l'Être consiste d'abord en un questionnement, Seinfrage : quelle signification lui accorder dès lors que le fait d'être, Sein, est fini, que l'être-là, Dasein, est un être-pour-la-mort, Sein zum Tode ? Je comprends que l'angoisse n'est pas un sentiment, qu'elle est expérience du néant, que le néant est celui de l'étant et donc qu'il ouvre la voie d'accès à l'être.
La vraie question est de savoir comment nous allons transmettre la culture française aux jeunes Français d'aujourd'hui et de demain. Je ne pense pas que ceux qui refusent toute norme anthropologique issue de la tradition et de l'histoire au nom de leur propre volonté de normalité anomique en seront capables. Je pense que le modèle éducatif catholique aura son mot à dire. Au cours du haut Moyen Âge, après les invasions barbares, les studiums des monastères ont su insuffler un style de vie, matériel et spirituel, qui a été suivi non pas parce qu'il engageait une loi, mais parce qu'il transmettait la foi.
Le premier philosophe que je crois comprendre est Spinoza. Le lire me donne l'impression d'être intelligent et sa facilité d'emploi en fait une référence obligée dans mes copies. Un peu plus tard, lorsque je serai l'assistant de Ferdinand Alquié à la Sorbonne, à chaque rentrée, j 'aurai un texte différent de l'œuvre de Spinoza à expliquer et enseigner. Au bout des sept années que durera ce commentaire assidu, le spinoziste que j'ai pensé être en retirera que, tout compte fait, Spinoza ce n'est pas si bon qu'il avait pu me paraître.
Le lecteur quotidien de L'Équipe que je suis sait que toutes les formes d'abus et de chantage sexuel sont répandues dans le monde du sport presque entier, parfois avec la complicité des parents qui, pour favoriser la carrière de leur progéniture, ferment les yeux. Le monde des arts, qu'il s'agisse du cinéma ou de la danse, connaît également ce fléau. De même, on le découvre, dans le milieu des syndicats lycéens ou estudiantins, des partis politiques, de l'entreprise, etc., pourtant parés des attributs de la vertu et du progrès.
À faire de la théologie sans la foi, on ne fait tout bonnement pas de théologie du tout, car elle suppose l'expérience de la sainteté, autrement dit l'expérience de Dieu. On peut être un historien de la peinture, un musicologue, un critique littéraire compétent tout en étant incapable de produire soi-même une œuvre, de ressentir ou de communiquer la beauté d'une création singulière, de discerner entre un remarquable et un médiocre artiste. La théologie est en revanche affaire de vérification directe, empirique, personnelle.
Le 6 mars 2024, le philosophe et académicien Jean-Luc Marion était l'invité de la "Fabrique des idées", la série de masterclass que vous propose Philosophie magazine. Spécialiste de Husserl, le phénoménologue a tracé une petite généalogie de ce courant de pensée philosophique, n'hésitant pas à tacler Jean-Paul Sartre, qui n'est "pas un grand phénoménologue", selon lui.
Pour assister à toutes nos "Fabriques des idées" revoir ces masterclass librement, abonnez-vous à partir de 2€/mois, sans engagement
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