Pendant l’été et l’automne de 1942, lorsque la police et l’administration françaises se prêtèrent à la tâche, près de 42 000 juifs furent déportés, dont à peu près le quart depuis la zone non occupée à l’initiative de Vichy. Lorsque Vichy commença à freiner le mouvement, en 1943, le chiffre des déportés diminua, passant à près de 17 000 pour l’année 1943. Après que les Allemands eurent utilisé, pour la dernière fois, la police française en janvier 1944, et en dépit des efforts fiévreux de dernière minute, le nombre des déportés fut jusqu’en août 1944 de presque 15 000 pour une période de huit mois. Combien de morts y aurait-il eu en moins si les Allemands avaient été contraints dès le début d’identifier, d’arrêter et de transporter eux-mêmes, sans aucune assistance française, chacun des juifs de France qu’ils voulaient assassiner ? On ne peut que le conjecturer.
Michael Marrus (2006) on Nuremberg Trial