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EAN : 9782203396319
191 pages
Casterman (12/12/2005)
3.21/5   26 notes
Résumé :

Vision sans concession du quotidien d'un médecin, Bonne Santé évoque sans fioriture les gardes, les opérations au bloc, l'humour des internes... A l'aide de courts textes et de récits en BD, Charles Masson lève le voile sur des pratiques inavouées du milieu médical, telles que " l'aide " aux patients en fin de vie ou le mensonge protecteur... Passant en un clin d'œil du tragique au poétique, du rire aux la... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Charles Masson est oto-rhino-laryngologue, spécialisé en cancérologie. Il est aussi auteur de BD et il choisit de parler de son quotidien, de celui de ses patients grâce à ce support.

L'artiste explore les facettes de la profession médicale avec Bonne santé , bande dessinée partiellement autobiographique, se composant de six récits sur les réalités du milieu hospitalier. L'auteur y évoque, non sans colère, et avec une tonalité d'humour cynique, la confrontation à la maladie, au stress et aux situations de détresse physique et psychique.

Début d'année dans un service de cancérologie. Visite du médecin, un petit mot pour chaque patiente ou patient. Comment faire et quoi dire quand on sait qu'il n'y aura pas d'autre année pour la personne allongée ? Comment faire pour résister et être fort, ne pas montrer sa détresse ?

Charles Masson nous donne à lire 6 épisodes, parfois très cyniques. Sous ses traits noirs, il décrit des situation tendues mais aussi les sentiments des soignants qui doivent se blinder pour ne pas craquer. Charles Masson est sans complaisance pour le milieu dans lequel il exerce. Sans complaisance pour les médecins, leurs vannes de carabins, leurs attitudes très machistes, peu respectueuses des femmes travaillant avec eux. Il évoque aussi les vies complexes de certains médecins et leurs relations avec leurs maîtresses. Comme je l'ai dit, c'est sans complaisance.

Charles Masson évoque aussi la situation de certains malades avec tendresse, voire affection. On ressent son empathie et sa détresse quand il sait qu'il ne peut plus rien faire. Il est capable de se mettre à la place du malade.

Le dessin est à la hauteur du texte, c'est à dire noir mais pas sans espoir. C'est vraiment très réaliste. Charles Masson nous promène dans son dessin et dans son texte. Il nous prend par la main pour découvrir le quotidien des médecins mais aussi des malades face à un fléau qui s'appelle le cancer.

Le fait d'avoir choisi de présenter 6 épisodes allège le récit. L'idée principale reste présente, comme fil conducteur : côtoyer la mort en permanence, accompagner, soutenir les malades et leurs familles.

C'est déstabilisant, dérangeant mais le côté cynique permet de regarder, de lire jusqu'au bout. C'est ce cynisme qui permet au message de mieux passer. Les dessins et les mots pour apaiser les maux, c'est une très bonne solution.

Un conseil : attendre pour lire ce roman graphique si on est un peu déprimé...

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C'est l'expérience de chirurgien ORL qui a motivé Charles Masson de raconter son vécu à l'hôpital de Lyon. Comme il a aussi un talent de dessinateur il a choisi de publier une bande dessinée.
Les chapitres de cet album graphique sont ponctués des dialogues de sa visite chambre par chambre aux personnes hospitalisées pour leur souhaiter une bonne année et surtout une "Bonne santé".
C'est drôle parce qu'en ce moment il y a une campagne antialcoolisme qui met en garde quand on trinque à une bonne santé de ne pas y associer l'alcool. Ici il souhaite une bonne santé sans conviction car il sait qu'un certain nombre de ses patients atteint d'un cancer, vont mourir.
Alors, comme il ne peut pas pleurer à chaque fois sachant ce qu'il sait, il plaisante.
Au début de l'album, l'auteur montre des chirurgiens bien lourds qui se moquent des internes et des infirmières, histoire de décompresser. C'est assez agaçant d'autant plus qu'ils manquent également de finesse avec les patients en exerçant ce qu'ils appellent "Le pieux mensonge". Moi qui fais partie des personnes qui veulent la vérité même si elle est dure à entendre, je bouillonne.
Charles Masson a pourtant le grand mérite de ne pas tourner autour du pot et de dévoiler les états d'âme de ceux qui exercent un métier difficile, puisque notre vie peut se retrouver entre leurs mains. Alors, quand il se lâche et devient lui-même, je partage son humanité et son point de vue sur la mort.


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Wouh, c'est cynique ! L'exemple type d'une BD qui te plombe une belle matinée. Heureusement qu'il fait beau et qu'on retrouve le sourire vite actuellement.

C'est une BD a ambiance, qui te plonge vraiment dans ce qu'est la vie des médecins, du personnel d'hôpital. Et évidemment, ce n'est pas une joie tout le temps.
Le récit est composé de plusieurs petites histoires, qui sont entrecoupées de "dialogues" du médecin visitant les malades lors du nouvel an. Chaque récit à son narrateur et son histoire propre, chacun montrant une autre facette du métier et parfois de la douleur humaine. Car tout n'est pas que morbide, parfois c'est juste très dur et très triste. En lisant, on voit un côté très noir de l'humanité, mais pas dans le caractère humain. Juste dans sa faiblesse et sa fragilité. Sur bien des plans, pas que le physique.

L'auteur a superbement mis en scène, avec à chaque fois une autre représentation, soit une mise en spectacle, un monologue intérieur, un discours oral, chaque histoire est faite autrement et met en relation le texte avec l'image, chacun s'articulant à renforcer l'autre et à faire comprendre plus qu'il n'est simplement dit. C'est parfois très noir du coup. le tout en noir et blanc, sans place à la couleur dans un monde qui n'est pas gai.

C'est pas le genre de BD qui va nous amuser ou nous distraire, c'est plutôt le genre qui va nous recadrer, nous remettre en tête certaines choses qu'on a tendance à oublier un peu trop vite. La vie n'est pas que rose, et il y a des douleurs et des réalités bien dures. Cette BD est une piqure de rappel en ce sens, en même temps qu'elle nous donne un aperçu de ce que peut être un monde de médecine, qui est tout sauf attirant. Je me dis après lecture qu'il faut vraiment avoir la vocation.

Au final, je laisse ma note à 3/5, parce que c'est quand même déprimant, et que la lecture est lourde. C'est intéressant, et la lecture à du sens, mais je ne peux pas trop lui donner plus. En tout cas je ne vous déconseille pas de la lire. Mais soyez paré.
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Pas très gaie, cette BD... Un médecin (l'auteur) raconte des petites tranches de sa vie professionnelle, en distillant ses états d'âme, ses émotions, ses colères et ses peines. Un dessin très sombre, en noir et blanc, et de très beaux portraits de malades, comme ce vieux paysan ardéchois qui arrive à Lyon pour se faire soigner et qui confie sa vie au docteur.

Un livre touchant, grave.
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Charles Masson fait tout pour sauver des vies et quand il n'y parvient pas, il nous en parle via la bande dessinée. Charles Masson est également un menteur professionnel, mais malheureusement ces récits et anecdotes correspondent bien à la réalité.

Dans « Soupe Froide » il faisait parler ceux à qui on ne donne jamais la parole, ici il parle de ceux qui ne parleront plus jamais, ceux qui arrivent à l'hôpital avec leur cancer, leur pyjama et leur pantoufles.

Tout comme dans « Soupe Froide » il nous parle d'une injustice et il le fait souvent avec un certain sarcasme et humour noir qui peut choquer mais qui se prête à merveille dans ce genre de situations où il est nécessaire de se former un carapace vis-à-vis du malheur. Eh oui, c'est dur la mort, mais quand c'est la fin d'un cauchemar on relativise.

Tout comme à la fin de « Soupe Froide » on aimerait bien crier «Saloperie de monde!», mais à l'inverse d'un reproche à la société on trouve dans ce nouveau récit une légère mise en question de Dieu, car tant d'horreur inutile peut finir par faire douter.

Le récit est un peu moins fluide que dans « Soupe Froide » car divisé en 6 anecdotes/chapitres. le dessin est toujours assez brut mais efficace et souvent merveilleusement décalé par rapport à la narration.

Et si certains ont déjà du se rendre dans un hôpital début janvier en détournant le regard de ces gens qui se promènent en peignoir et pantouflent et qui sentent la mort, Charles Masson, lui, regarde la mort en face et lui souhaite une « Bonne santé » !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Et oui ! Je suis un sacré menteur.
Et je ne peux qu'être fier. Ça fait partie du métier. On appele ça le "pieux mensonge".
Ouais, et même si on me parle d'informer les patients, cette pauvre femme, elle avait bien le droit de rêver quelques instants... Pour l'oublier cette journée.
Pendant les jours qui lui restaient à vivre, on n'allait pas lui interdire de regarder des films à la télé, de lire des livres.
On n'allait pas lui interdire de rêver dans son sommeil.
Alors pourquoi je me serais interdit de la faire rêver.
J'étais sincère. Mais je lui mentais un peu.
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C'est dur la mort, mais en fait, quand c'est la fin d'un cauchemar, tu relativises. Alors, autant que ça se passe dans un lit, tout doucement, pendant le sommeil.
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Elle croyait qu'elle était arrivée chez Saint-Pierre. Alors évidemment, elle était contente. On passe sa vie à se demander ce qui se passe après la mort.
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