Mais quel bonheur, quelle joie de retrouver à nouveau ce bon vieux Harry Erskine après tant d'années ! Comme à l'accoutumée, ce sacré personnage n'a toujours rien perdu de son humour dévastateur, ni de sa propension à ne pas vouloir être considérer comme un héros. On le retrouve à nouveau dans son activité préférée : escroquer les vieilles dames riches et crédules en tant que voyant-herboriste.
Dès les premières lignes et les premières pages, notre cher Serial Writer sème avec brio, les indices sur la nature du drame qu'on est totalement happé par l'intrigue horrifique. Une écriture toujours aussi bien maitrisée, un récit passionnant et terrifiant avec un style percutant.
Et on s'aperçoit très rapidement que l'épidémie n'a strictement rien de naturel...
Et de surcroît, il y a aussi quelques surprises dans ce nouvel ouvrage !
L'auteur sait parfaitement bien entretenir une action effrénée et de ne
jamais laisser le lecteur en repos. Avec Tonton Graham, il n'y a pas une minute de répit !
Il manie-tout à la perfection avec sa plume acérée, tout en trouvant une belle alternative pour faire réapparaître ce prodigieux Grand Ancien. Un conteur de génie, toujours aussi remarquable !
En revanche, le schéma général reste plus ou moins identique aux précédents tomes de la saga Manitou.
Par ailleurs, on retrouve également des personnages récurrents (Amélia et l'esprit du regretté Singing Rock), mais aussi des personnages secondaires qui sont extrêmement bien décrits et vivants.
On aperçoit très distinctement que Harry Erskine a bougrement mûri (même s'il s'en défend farouchement !), puisqu'il se sent un peu plus concerné par la qualité de la relation avec les autres, mais aussi par son devoir. Et particulièrement, le 11 septembre 2001 est sans aucun doute passé par là, comme la fin d'une sécurité et de l'innocence.
New York est l'un des principaux emplacements du livre, une ville revisitée par les pires cauchemars de série B à la sauce Mastertonienne.
"Du sang pour Manitou" est le plus gore de la saga, certainement le moins ludique, mais aussi le plus sombre avec une sacrée quantité d'hémoglobine.
Le sens du rythme de la trame nous tient en haleine jusqu'au bout avec une construction irréprochable. Le romancier de talent frappe très fort là où ça fait mal : en plein coeur ! Pour mieux nous faire mourir... de peur ! Tout en utilisant des mots encore plus saignants et des maux plus criants, il n'existe aucun remède, pas même un médicament nommé Efferalgan.
Certains passages ne se lisent pas, bien au contraire, on les vit pleinement avec délice et effroi, on les visualise de nos propres yeux, comme si on était directement projeter dans un bon vieux film à la Freddy Krueger !
Mon seul et unique regret (malgré une présence diminuée de Misquamacus qui n'apparaît que tardivement), c'est le fait que l'ultime combat entre Harry et le terrible sorcier était court et trop vite expédié.
En conclusion, laissez-moi vous donner un petit conseil : avant de prendre cet ouvrage et de l'ouvrir à la toute première page, veuillez réciter une prière pour votre âme avec courage.
- "Tatal nostru... Carele esti in ceruri... Sfinteasca-se Numele Tau...
Vie Imparatia Ta, Faca-se voia Ta... Painea noastra cea de toate zilele...
Da-ne-o noua astazi... Si nu ne duce pe noi in ispita... Ci ne scapa de cel rau... Amin !"
Très bien, je vous remercie infiniment ! (Même si au final, la prière ne vous sera d'aucune aide ! Ahah !)
A présent, êtes-vous prêt pour un gros carnage ? Affronter les strigoï, une horde de vampires Puissance "SANG" a tous les étages ? Et Miscquamacus, le vieux sorcier indien cauchemardesque et démoniaque qui à travers les âges, a toujours autant de haine et de rage ?
Ok ! dans ce cas... à l'abordage !
** Piqûre de rappel : le Papa de l'Horreur, avec un grand "H", fait son grand retour cette année avec son tout nouveau bijou de Terreur : "Ghost Virus" qui est d'ailleurs, déjà DISPONIBLE !
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Du sang pour Manitou est le quatrième roman de la série 'Manitou'. Bien que ce roman fasse partie d'une série, c'est un livre facile à suivre seul, tout en maintenant des liens qui satisferont les fans des autres livres.
Une des clés du succès pour une série de livres est d'y inclure un héros bien-aimé. Harry Erskine est parfait pour ce rôle, il est bizarre, idiot, débordant et drôle, sans jamais être ringard. Il admet qu'il ne sait pas ce qu'il fait, mais le fait quand même quitte à avoir des problèmes, ce qui lui arrive de façon récurrente.
Aux antipodes de l'homme viril qui refuse d'admettre ses peurs, notre pseudo héros puise au plus profond de lui-même sa force intérieure quand il le faut vraiment. Malgré les propos déjantés et les manières peu orthodoxes du héros, ce livre est tout sauf une comédie.
Plongée dans la multiplicité des traditions et des légendes, la lecture est riche, l'histoire et le contexte y jouant un rôle important.
Cette intelligente écriture crée une épine dorsale complexe au roman d'horreur traditionnel.
Le rythme est rapide, voire saccadé mais ne nuit en rien au suspense distillé dans ces pages.
Ce n'est certainement pas une «histoire de vampire» traditionnelle, et les vampires ne sont pas réellement les personnages principaux, vous le découvrirez à mesure que vous entrerez plus profondément dans l'histoire.
Ils sont par contre les armes idéales pour la violence, la peur, le sexe et même la comédie.
Tous les personnages, pas uniquement Harry, sont convaincants et amusants à suivre.
Pour ceux qui détestent la fiction romantique, n'ayez crainte : vous ne trouverez pas de vampires de type Anne Rice très sexy ici. Juste un ancien et puissant méchant personnage principal, esprit énervé, avec lequel il faut compter. Il veille à ce que ceux qui s'opposent à lui paient de façon horrible, et il n'est pas un ennemi facile à surmonter.
Le suspense est tendu, avec une portion généreuse de gore. le «mystère» est complexe et séduisant mais il n'est jamais aisé de savoir ce qui va se passer ensuite.
Le style d'écriture de Masterton ne cesse de s'améliorer, son imagination semble sans fin, ce qui est très agréable pour le lecteur.
Sans doute le livre que j'ai préféré de cet auteur.
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- "Nous pourrions vivre éternellement, non ? Nous serions à même de tout éprouver, chaque saveur, chaque sensation, et de visiter toutes les merveilles que le monde a à offrir. Si nous vivions tous éternellement, le savoir humain s'épanouirait au-delà de notre imagination la plus folle, parce que les plus grands érudits ne mourraient jamais, comme ils le font maintenant. Pense à Einstein... à tout ce qui a été perdu quand il est mort, et à tout ce qu'il aurait pu faire encore, s'il avait vécu trois siècles de plus ! Pense à certains de nos plus grands écrivains et de nos plus grands musiciens ! Mais que peut-on espérer apprendre le temps d'une vie humaine ? Presque rien du tout, et lorsque nous rendons le dernier soupir, même la minuscule once de savoir que nous avons acquise si péniblement est enterrée avec nous, inaccessible à nos fils et à nos filles, ou à quiconque pourrait en bénéficier."
Un besoin obscur et incontrôlable montait en lui tel un requin montant à la surface de l'océan, attiré par l'odeur du sang, Frank n'avait encore jamais réalisé que le sang avait une odeur si prenante, même du sang frais, mais il la sentait à présent. Une odeur chaude, métallique, qui foisonnait de vie.
- "Vous croyez peut-être que les morts sont dociles ? Vous croyez qu'ils sont transportés de joie et passent leur temps à danser dans les près et à jouer de l'ukulélé, comme une bande de hippies ? Ha ! Les morts sont amers, retors et vindicatifs, et ils haïssent les vivants comme c'est pas possible. Disons les choses clairement, si vous étiez mort, que ressentiriez-vous à propos de tous ces salopards prétentieux qui sont toujours vivants, particulièrement s'ils n'arrêtent pas de communiquer avec vous et de dire : Ohé ? Ohé ? Il y a quelqu'un ? Cela fait quel effet d'être mort ? Où as-tu planqué les certificats des actions US Steel ?"
- "Quand il s'agit de soutirer de l'argent à de vieilles dames riches, flancher est fatal. Les vieilles dames riches sont devenues riches en se montrant totalement dépourvues de scrupules - en épousant de vieux salopards chauves et riches par cupidité, et non par amour, en divorçant au moment stratégique et en se remariant à un moment tout aussi stratégique... et elles vous entuberont sur le prix d'un journal de la veille si vous montrez la moindre hésitation. Ce sont des vampires, et la seule façon de l'emporter sur elles, c'est d'enfoncer un pieu dans leur chéquier."
- "Le 11 septembre 2001, les deux plus hautes tours de New York avaient été détruites par une poignée de fondus seulement armés de cutters, et plus de trois mille de ses habitants avaient été tués. Le soir du 10 septembre, qui aurait imaginé quelque chose de plus insensé que cela ? C'est toujours difficile de croire qu'on puisse vous haïr à ce point, sans le moindre motif."
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Catherine Dufour, l'autrice du Goût de l'immortalité (Prix Rosny aîné 2006, Grand Prix de l'Imaginaire 2007), d'Entends la nuit (Prix Masterton 2019) et, plus récemment, de Danse avec les lutins (Prix Imaginales 2020) nous explique en quoi l'ordre des Bene Gesserit est… une… plantade. En gros. Si, si.