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EAN : 9782266102827
Pocket (28/01/2000)
3.83/5   72 notes
Résumé :
Pour marquer son retour, Misquamacus a décidé de ne pas lésiner sur les moyens et de frapper fort. De Las Vegas à New York, des villes entières sont aspirées sous terre par une magie plus vieille que l'humanité. Grâce à un pacte avec Aktunowihio, dieu des ténèbres, le redoutable sorcier indien est déterminé à faire disparaître de la surface de la planète toute trace de l'envahisseur blanc. Afin d'éviter l'apocalypse, Harry Erskine, le voyant préféré des vieilles dam... >Voir plus
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L'ombre de Manitou est le troisième volet de la saga Manitou, qui contient 5 livres. le livre pa-rait en 1992, de Pocket, de la Collection Terreur. Ils possèdent des dates d'éditions différentes et la quatrième de couverture peut varier d'un livre à l'autre. Je trouve que la collection Terreur met toujours bien en valeur son sujet et c'est attrayant pour le lecteur.



Cauchemardesque, Épouvante, Rocambolesque



C'est une lecture que j'ai dévorée du début jusqu'à la fin. Graham Masterton fait partie de mes écrivains que j'affectionne énormément. J'avoue qu'Harry fait partie aussi de mes personnages préférés, dans l'univers de Masterton. le livre est un très bon pavé, il contient 536 pages, il est bien construit, les sous-titres sont bien établis et c'est facile de suivre l'histoire.

Note de l'auteur :


Graham Masterton est reconnu pour sa plume puissante, efficace et terrible. Dans ce livre, on retrouve tout ce qu'on aime : de l'action, de l'amitié, de l'amour et du sexe. Il comprend aussi des légendes, du folklore et de la magie. Il englobe aussi une énergie noire, une odeur néfaste qu'on ne soupçonne même pas. Comme dans presque tous ses livres, il nous amène tout de suite sur la mise en scène et c'est là qu'il se passe déjà quelque chose d'anormal et c'est là qu'Harry demande de l'aide à l'extérieure.



En effet, Harry ne possède pas vraiment de don pour le surnaturel mais c'est plus une intuition, une empathie ainsi que du flaire. Il est très simple et c'est pour cela que je l'adore comme personnage. Comme toujours, on suit Harry et il nous amène avec lui au coeur des événements. Il doit aussi trouver comment vaincre Misquamacus et il cherche toute l'aide qui peut obtenir. de plus, il essaie également de trouver sa copine, que Misquamacus enlève devant lui. Est-ce que c'est une mission impossible de le tuer et est-ce que sa copine va s'en sortir indemne ?



C'est tout un univers quand on rentre dans un Masterton, il possède vraiment une plume captivante où il malmène fortement ses personnages. Je peux confirmer que Misquamacus est également un de mes personnages favoris. Il est vraiment une créature diabolique, une entité noire, qu'on ne souhaite pas croiser. Graham Masterton détient une imagination débordante, avec un humour remarquable, et c'est ce que j'aime chez lui. Il met bien en valeur le côté surnaturel, le fantastique et la terreur. Il sait bien nous transporter dans deux mondes parallèles et il met en place des scènes inimaginables où il frôle le danger, l'horreur et la monstruosité.

Au cours de ma lecture, je trouve que le roman se lit très bien, je prends plaisir à retrouver mes personnages préférés. Je vais aussi à la rencontre de d'autres personnages qui vont jouer un rôle tout aussi important. Je constate que l'histoire se maintient bien, le scénario est bien écrit et les événements se mettent très bien en place.
Au fur et à mesure, qu'on avance dans l'histoire, je m'aperçois qu'il renferme beaucoup de longueurs, qu'on peut facilement enlever où on relève des répétitions à des endroits. Il évoque beaucoup trop d'explications sur les thèmes qui lui tiennent à coeur. C'est très intéressant certes mais je ne retiens pas tout. Je peux même dire que c'est essentiel pour le déroulement de l'histoire, mais c'est un peu long à mon goût.
Et voilà, je glisse juste un mot sur l'aperçu de la finale. Je constate que c'est digne du scénario et Harry est toujours sur l'influence de Misquamacus. Évidemment, l'auteur prévoit la suite, et je suis encore plus que curieuse… on ne sait pas trop comment cela se peut, il nous laisse sur notre faim… il va avoir un bébé Misquamacus… Imaginez alors dans quel état Harry se trouve…

Attention révélation :


J'essaie d'être objective quand il s'agit de mon auteur et c'est toujours un plaisir de retrouver sa plume que j'adore. Je ne m'en laisse pas et une chance, j'ai encore d'autres livres à découvrir de lui. J'en ai juste lu une vingtaine, ce n'est pas assez hein ? Et quand je vois une ombre sur un mur, est-ce que je dois avoir peur moi aussi ?

Siabelle
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T3 : L'ombre du Manitou (Pocket 1995)
Burial (1992)

20 ans plus tard (après le tome 1 Manitou). Naomi et Michael Greenberg, à NY, sont confrontés à des phénomènes paranormaux qui littéralement s'imposent chez eux comme un cambrioleur à l'heure du souper, inattendu et indésirable. Naomi est seule dans l'appartement, accaparée par les préparatifs festifs pour le jour du Shabbah. Son mari, quant à lui, est au cinéma avec des amis de longue date. Aucun d'eux ne se doute un seul instant que leur vie va tourner au drame d'une manière violente et irrévocable. Tout commence lorsque les meubles bougent et s'amoncèlent sur un pan de mur de leur modeste salon. Naomi aura beau essayer, mais il lui sera impossible de les remettre en place. Elle est seule et ne pourra rien faire. Une ombre l'observe et bouge.
Karen (la miraculée du T1), amie de ce couple désespéré, prend contact avec Harry Erskine afin de clarifier et peut-être régler la situation. Très vite il fera le lien et constatera qu'une fois de plus il sera dépassé par ces forces occultes qui le dépassent. L'expérience n'est pas le savoir absolu et encore moins une science inébranlable. C'est pourquoi il fera appel à une voyante confirmée, dont les capacités seront plus adaptées pour les phénomènes étranges, Amélia (apparue déjà dans le T1, avec Mc Arthur son mari, et toujours bien vivants tous les deux !).

Cette quête deviendra vite une mission de sauvetage du pays ! Des héros malgré eux.
Un démon indien abominable à l'esprit revanchard dont la rancune est nourrie depuis la colonisation sauvage de l'Amérique par les Hollandais – tout cela pour 24 $, le prix des terres indiennes que les colons ont payé au XVIIe siècle en débarquant à Manhattan — n'a qu'une envie, supprimer les blancs qui ont pris leur terre. Misquamacus a eu le temps de préparer sa revanche déjouée à deux reprises par Harry (tomes précédents). Ce mauvais esprit est plus en colère, d'une puissance inexplicable, mieux préparé, avec des possibilités qui rendraient jaloux les plus grands magiciens de ce monde.
« Si nous apprenions la véritable histoire de l'Amérique dans nos écoles, chaque salle de classe serait noyée sous les larmes, tous les jours. Ce qui est arrivé aux Indiens fait pâlir l'Holocauste. Vous prêchez les Droits de l'Homme aux Russes, et vous parlez de la place T'ien an Men ? Vous devriez songer à ce que vous avez fait aux Indiens. Cela a été le plus grand travail de blanchiment de toute l'histoire moderne… » (P363)

Des buildings s'écroulent partout, happés par le sol, tout disparait, tout est attiré vers un seul endroit. Un air d'apocalypse. Colorado, Arizona, NY, Chicago, des milliers et des milliers de morts.

Ce livre est pour moi, le meilleur de la trilogie. Complètement aboutis et réussi.
Un départ mieux engagé, plus intrigant, plus flippant, des répercussions à grandes échelles, réutilisation des effets « poltergeist (esprit joueur et pas sympa) », d'exorcisme (possession et tentative de conjurer les sorts), de violences brutales, d'émotions fortes, de regrets, etc. Nous ne pouvons nous empêcher d'avoir une pensée pour ces Indiens d'Amérique qui en ont bavé pour leur culture et leur terre, une civilisation quasiment effacée... L'effondrement des grattes-ciel, quelque part, rappelle, septembre 2001, ce tome serait une histoire prémonitoire en tirant un peu par les cheveux sans enlever de scalp (l'auteur l'a dit quelque part, peut-être dans l'intro…). La puissance de ces magies indiennes et vaudou – car elles interviennent dans l'histoire – est plus effrayante et dangereuse qu'on n'aurait pu imaginer. Il y a une fois de plus, le rappel de l'influence de Lovercraft et le Cthulu, la créature à laquelle Misquamacus s'associe pour tout détruire, et rappel aussi que je devrais un jour lire HP Lovercraft…
Dans ce tome, on découvre sa ligne directrice, un style bien campé dans des histoires où il prendra le temps d'embarquer les lecteurs pour les déstabiliser. J'ai retrouvé cette vitesse de croisière dans les autres livres comme « Apparition », « Démences » et « le Démon des Morts » (je n'ai pas lu le reste !).
La perte d'un être proche, les familles unies ou décomposées, la solitude, le surnaturel, la sexualité racontée sans modestie (pour l'époque c'était audacieux) sont des thèmes récurrents chez G. Masterton.

C'est une trilogie qu'il faut lire pour découvrir l'évolution de la patte de l'auteur où il trouve son juste milieu en troisième tome, ou on découvre son talent pour subtilement attirer l'attention et réveiller les craintes des lecteurs. Un auteur dont l'imagination est noire, pleine d'humour, chaude et qui donne des mélanges percutants et horribles.
Actuellement d'autres livres de Graham Masterton sont édités chez Milady (Famille Bragelonne J).
Une belle intégrale (éditée par Bragelonne en 2007) est normalement encore disponible aussi bien en version papier qu'en version numérique. À vérifier !
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Harry Erskine, le voyant préféré des vieilles dames, reçoit la visite de Karen Tandy, qu'il a connue vingt ans plus tôt dans des circonstances dramatiques. Un fait étrange s'est produit chez des amis à elle, les Greenberg : tous les meubles de leur salle à manger ont glissé sur le parquet et se sont entassés contre un mur, comme attirés par un aimant invisible. Vissée depuis trois semaines sur une chaise, en état de choc, Naomi Greenberg affirme avoir vu des ombres sur les murs. Se rendant sur les lieux, Harry découvre que ces phénomènes inexplicables sont l'oeuvre de Misquamacus, le plus puissant des sorciers indiens, qui n'a pas craint dans le passé d'invoquer les Grands Anciens. Celui-ci s'est réincarné une nouvelle fois et a passé un pacte avec Aktunowihio, le dieu des ténèbres. L'ombre du Manitou s'étend sur toute l'Amérique. de Las Vegas à New York, les villes s'écroulent, se volatilisent, aspirées sous terre par une magie plus vieille que l'humanité. Misquamacus est déterminé à faire disparaître de la surface de la planète toute trace de l'envahisseur blanc. Pour l'en empêcher, Harry Erskine devra traquer et affronter le redoutable sorcier sur son territoire, dans le Grand Dehors, la contrée des morts...

AK !, AK !, AK !, AK !, AKKKRRAAAAAAA !

Graham Masterton, le Saigneur de l'Horreur Littéraire, nous livre ici, son 3ème tome de la saga "Manitou", considérer comme un monument, une véritable apothéose horrifique, le sommet du genre.
On retrouve dans ce bouquin des scènes érotiques assez crues, ainsi qu'une bonne dose d'humour toujours signer Tonton Masterton. Cela permet de détendre un peu l'atmosphère tant la tension se fait palpable en avançant au fur et à mesure dans la trame.
Autant l'auteur ne cherchait pas à nous égarer lors de son premier roman "Manitou", autant là il nous décrit des phénomènes surnaturels et horribles différents dans chacun de ses chapitres, pour les unir en une somme de démesure démoniaque... du grand art !

Si tous les ingrédients avaient été réunis dès les premières pages, on n'y aurait certainement pas cru ; mais là, en instillant petit à petit des moments de terreur parfois bien convenue, il nous permet de nous préparer au pire. Mais lorsqu'il arrive, l'horreur et le dégoût s'installent.
Ce génie prolifique prend un plaisir quasi sadique à nous décrire les destructions de corps ou d'âme. Si vous désirez savoir ce que ça peut faire de retourner un être de chair et de sang comme un gant. Et bien, mes chers Lecter(s), chairs lectrices, vous êtes servis ! Car Graham Masterton vous en fait une description quasi chirurgicale et très détaillée : vous ne lisez pas la scène, non, vous la visualisez !

De plus, ces violences ou scènes de terreur et d'horreur ne sont jamais gratuites ; il prend toujours des références historiques pour élaborer son histoire et la rendre encore plus convaincante. Rien n'est laissé au hasard, tout y est méticuleusement calculé, comme un cynique piège auquel vous ne pouvez échapper. Et c'est comme ça pour chacune de ses descriptions : des détails qu'il avait "omis" lors de ses précédents romans ? Non, je pense que lui même à franchi un cap, et qu'il l'a fait avec nous.
"L'ombre du Manitou" est un pur chef-d'oeuvre d'angoisse sanguinaire très prenant, au même titre que son tout premier opus de la saga.
Tout compte fait, Sir Graham Masterton est un redoutable conteur hors pair, un peu comme le bon vin : il se bonifie avec le temps. Un gros classique des années 90 que je vous recommande vivement.
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L'horreur à l'état pur, voilà ce que nous offre ce roman.

Les passages horrifiques sont saisissants et nous atteignent jusqu'au plus profond de nos tripes.

Oui, « L'Ombre du Manitou » nous retournent les sens aussi facilement que l'on retournerait un gant.

Oui, ce roman est un véritable roman d'horreur comme on les aime !

Au niveau de l'intrigue, Masterton prend beaucoup de liberté puisqu'il ressuscite des personnages qui avaient péri dans le premier volet.

Mais c'est ça la magie de l'écriture ! Et c'est là qu'on touche aussi un point important que beaucoup de lecteurs ont tendance à oublier : les romans en général ne sont que des oeuvres de fiction !

Pour ma part, je n'ai pas été perturbé par ce fait. Pour moi dans les romans comme dans la vie, tout est possible !

Pour continuer avec l'intrigue, cette dernière nous happe dès les premières pages. Certes, peut-être que l'excès de violence nous aide aussi à en prendre plein les mirettes !

Sinon comme pour « Manitou » et « La Vengeance de Manitou », on retrouve évidemment le personnage d'Erskine, toujours aussi loufoque, décalé, dans son monde, sympa mais un peu gauche au premier abord. Un véritable anti-héros donc à qui je ne confierai personnellement même pas mon chien à garder.

Même si en fin de compte, je me suis bien identifié au personnage puisque je m'y suis retrouvé sous certains aspects (n'ayez crainte, si vous me confiez votre chien, il sera bien gardé... ou peut-être l'inverse).

L'histoire tient très bien la route, on retrouve bien sûr le sujet brûlant des Indiens d'Amérique qui au fil des siècles ont vu leurs peuples peu à peu décimés par les conquérants venus d'Europe.

D'où encore une fois, Misquamacus qui s'obstine à vouloir se venger de l'homme blanc.

Ce troisième volet met encore plus l'accent sur les problèmes raciaux qu'ont connu au cours du 19ème siècle les États-Unis. Les afro-américains rejoignent les natifs américains pour une vengeance terrible nourrie par les souffrances endurées (nous sommes ici en présence d'un karma commun à un peuple) et le méchant Manitou en profite pour tenter de mettre fin une bonne fois pour toute à la civilisation de l'homme blanc.

Et faut-il aussi rappeler la référence à Lovecraft et au mythe du Grand Cthulhu ? On nage en plein dedans ici !

Si le livre nous contente par son nombre de pages, le dénouement final m'a parut assez rapide. Faut-il dire qu'on n'a pas trop le temps de dire « ouf » et qu'on ne s'ennuie pas une seule seconde.

Et je n'ai pas été déçu par cette fin. Donc tout va bien.

Au niveau de l'écriture, la patte de Masterton est bien présente et totalement maîtrisé (on est loin des maladresses du premier volet). L'auteur oscille entre le point de vue d'Erskine (1ère personne du singulier) et utilise aussi la 3ème personne du singulier pour raconter les passages auxquels son personnage principal ne prend pas part.

Une liberté de narration totale donc, peu de contrainte et c'est pas plus mal pour le lecteur !

Cela donne aussi beaucoup de rythme.

Pour finir, « L'Ombre du Manitou » est pour moi le volet le plus abouti de la trilogie de base.

Une véritable référence pour le roman d'horreur !
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Misquamacus est de nouveau "vénère" et bien décidé à se venger de l'homme Blanc en engloutissant la civilisation. On retrouve avec plaisir ce cher Harry, Amelia et Karen et de nouveaux venus, notamment P. Joe ou Mr Extra Cool ! Ce troisième opus part dans tous les sens, l'action y est omniprésente. Graham Masterton nous régale par la description de nombreuses situations horrifiques et par son humour cynique et incisif. Que du bonheur :)
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Peut-être était-ce à nouveau les rats, ils avaient été infestés de rats à plusieurs reprises depuis qu'ils habitaient là. Chaque fois, les gérants de l'immeuble avaient fait venir une entreprise de dératisation et affirmé qu'ils en seraient débarrassés. Mais Naomi avait grandit dans le Bronx, et elle savait très bien que les rats pouvaient se frayer un passage à travers le béton armé, c'était une simple question de temps.
Et puis cela recommença. Le grincement. Mais bien plus fort... Raclement de chaises qu'on tire sur le parquet. Tintement de verres et de couverts. C'est sûr, il y a quelqu'un ici. Un rat ne peut pas faire tant de bruit. Les rats sont peut-être capables de ronger le béton, mais ils ne déplacent pas les meubles. Quel genre d'in-trus pénétrait chez vous pour s'amuser à déplacer les meubles ? Et comment s'y était-il pris avec le buffet ?
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Je commençai à me pencher en avant. Au-dessus de moi, j'apercevais le mur en parpaing qui séparait la cour des Greenberg de celle de l'hôtel Belford. Le faîte mur était incrusté de tessons de bouteilles luisants. Je déglutis et relevai les yeux. Mais je n'avais pas besoin de regarder vers le bas pour savoir ce qui m'arriverait si je tombais.
- Harry, ça va ? lança Amélia dans un fort chuchotement.
- Je ne sais pas, reconnus-je.
Ma prise sur le montant rouillé me semblait plus précaire que jamais, et je sentais la force dans mes genoux se diluer petit à petit, comme de la boue chassée d'un trottoir avec un tuyau d'arrosage.
Je pensai : Nom de Dieu. Je n'y arriverai jamais. Je vais heurter les tessons de bouteille sur ce putain de mur et je vais être coupé en deux. Mes jambes finiront dans la cour des Greenberg et mon torse dans la cour d'à côté.
- Tu y es presque ! m'encouragea Amélia. Encore cinq ou six centimètres, tends bien le bras !
Je fis une petite prière demandant à Dieu de m'accorder la force d'Anorld Schwarzenegger, la souplesse de Bruce Lee, et la confiance à toute épreuve de Teddy Roosevelt, ne serait-ce que pour quelques instants. Puis j'ouvris les yeux, accomodai sur la rambarde de l'escalier de secours en face de moi et je m'élançai.
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- Je dois me procurer certaines choses, déclara Papago Joe.
Des queues de daim, des serres d'aigle, des doigts séchés, des sonnettes de crotale et des herbes-médecine.
Je n'éclatai pas de rire. Voilà bien des années, Singing Rock avait combattu Misquamacus aux Soeurs de Jérusalem avec du sable coloré et des ossements desséchés, et je savais que la magie indienne avait des pouvoirs protecteurs indéniables. Peut-être pas aussi forts que les pouvoirs que Misquamacus était à même d'utiliser. Peut-être pas aussi forts qu'Aktunowhio, Ténèbres vivantes. Mais je raisonnai avec moi-même et je me dis que nous avions un esprit moderne et technologique. Papago Joe et moi, et que nous pouvions suppléer à notre carence en chamanisme par l'expérience, un sang-froid à toute épreuve, et le bon sens.
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Vous êtes un homme étrange, Harry - Pas du tout. Les hommes étranges ont des aspirations étranges. Je rêve seulement d'être normal. L'apparition de Misquamacus avait mis à rude épreuve ma foi et mes croyances et je suis très au-dessous de la vérité. Je m'étais trouvé là-bas, oui aux Soeurs de Jérusalem. J'avais vu de mes propres yeux ce qui s'était passé. Mais à présent, je préférais penser que Karen avait été - comment dire ? L'épicentre d'un extraordinaire phénomène de suggestion collective. Je préférais ce point de vue à l'idée qu'une créature comme Misquamacus pouvait réellement exister. Mais il y avait quelque chose ici, une présence, je l'a perçus très vite. C'était si fort que j'éprouvai ce que Mme John F. Lavender m'avait décrit... doigts-glacés-descendant-le-long-du dos. Humm, dis-je, tel un connaisseur en vins goûtant un grand cru.
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Amélia dit d'une voix très douce, ses mots tombant à travers la lumière du soleil comme des mouchoirs en papier :
- Tu penses que c'est Misquamacus, hein ?
- Oui, répondis-je. Qui d'autre ?
- Tu m'as dis que Misquamacus avait juré de te tuer.
- En effet, il a été très clair.
- Alors pourquoi ne pas en rester là ? Oublie Martin, oublie les Greenberg, oublie toute cette histoire ! Quoi que tu fasses, tu ne feras qu'aggraver les choses.
- Mais Martin a dit qu'il se passait quelque chose de très grave . Que les esprits couraient dans tous les sens comme s'ils avaient le feu aux fesses.
- Et tu crois vraiment que ça te concerne ? Bon sang, Harry, cesse de te sentir responsable du monde entier ! Rentre chez toi, continue à prédire l'avenir, à faire du gringue à tes veilles dames, et ne pense plus à tout ça.
- Et Martin ?
- Martin savait qu'il prenait des risques. Il te l'a dit, tout médium connait les risques.
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Catherine Dufour, l'autrice du Goût de l'immortalité (Prix Rosny aîné 2006, Grand Prix de l'Imaginaire 2007), d'Entends la nuit (Prix Masterton 2019) et, plus récemment, de Danse avec les lutins (Prix Imaginales 2020) nous explique en quoi l'ordre des Bene Gesserit est… une… plantade. En gros. Si, si.
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