Germain est bègue. Si les autres considèrent cela comme un handicap, Germain s'est construit une petite bulle qui lui permet de vivre tranquillement sans devoir trop parler. Il voit pourtant une orthophoniste depuis deux ans mais les résultats sont nuls. Il a juste réussi à l'inclure dans sa petite bulle de vie puisqu'il en est amoureux. Mais comment inviter une femme à boire un verre et entamer une conversation avec elle quand on ne sait aligner deux mots ? Alors en attendant de le lui proposer, Germain s'enferme petit à petit dans sa colère. Mais ce n'est pas tout, lorsque vous êtes bègue, vous devez supporter les sourires et regards de pitié des personnes qui finissent vos phrases pour abréger vos souffrances, ou la leur. Il existe cependant une échappatoire : le métro. Qui n'a jamais été bousculé dans le métro ? Assisté à un accrochage entre deux passagers ? Germain choisit sa victime avec soin, elle doit être impolie, ne pas donner sa place à une personne âgée ou une femme enceinte, être mal habillée. Dans le métro, Germain est habile, il se veut redresseur de torts, justicier des temps modernes. Il bouscule pour se défouler mais aussi pour punir. Au détour d'une station, il assiste impuissant à une bousculade dont il n'est pas l'auteur. C'est une fille qui est le bourreau cette fois-ci, il décide alors de la retrouver.
Ce roman est narré à la première personne. Nous entrons dans les pensées de Germain, voyant et vivant tout par lui. Il s'adresse directement au lecteur et en devient très vite attachant. On a même envie de lui parler directement et de lui insuffler du courage pour oser parler à son orthophoniste. Écrit avec beaucoup d'humour dérisoire et sarcastique, le récit est addictif. L'auteur a réussi à transmettre sa passion à son personnage : la musique. La vie de Germain est rythmée par les concerts et les festivals.
Vincent Maston nous donne alors l'envie d'écouter les groupes de musique qu'il présente, souvent très récents, ce qui ajoute beaucoup de richesse au texte et une certaine ambiance. Fiona, Yakalire.
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