Masiko. Jamais aucune femme n'a aussi bien porté un tel nom. Aussi coupante que l'objet, elle est dangereuse par ses actions et sa beauté. Ne touchez pas à son enfant, c'est un conseil. Voici trois histoires qui lui sont consacrées.
Révélé par la série Freaks Squeele,
Florent Maudoux sème sur son passage et ses pages, son amour de l'art. Chez lui, la bande dessinée est (cinémato)graphique, le scénario est pensé en clichés, le trait est narratif, les références, constantes et le résultat génial. Pour le lecteur, il n'y a pas besoin de connaître les innombrables clins d'oeil de l'auteur. S'adressant au plus grand nombre, il prône l'amour de la série B (et des dérivées) intelligemment.
Avec Masiko, il raconte trois histoires sur la mère de Xiong-Mao (une des héroïnes de Freaks Squeele). Publiée dans Doggy Bags, cette compilation est un hommage aux films de sex et fury, de vampires mexicains, mais aussi au générique d'ouverture de Crying Freeman. Qu'il soit question d'un duel, d'un bordel ou d'une évocation, l'auteur n'oublie jamais le plaisir du lecteur de bande dessinée. Un double défi puisqu'il est question de lire et de regarder l'image. On ne sait jamais la finalité des histoires et c'est par petites touches successives que le lecteur s'aperçoit des références, des « clichés » du cinéma intelligemment disséminés. Quant au graphisme, c'est une explosion narrative. Chaque case semble être passée au filtre couleur des vieux films. Chaque image est pensée selon un angle différent, faisant voler en éclat le classique cadre franco-belge.
Masiko est un compilation violente, douce, trash, mignonne. On y côtoie du combat, de l'émotion, du rire, dans un maelström d'images et de couleurs. Quand
Florent Maudoux, auteur de talent assume le « genre » et prouve son bon goût, il nous fait découvrir la bande dessinée en technicolor.
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