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sur 3207 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il y a dans les familles des secrets qu'on enfouit et qu'on refoule derrière le masque faussement chatoyant des apparences. Jusqu'au moment de la crise et des tourments qui viennent bouleverser les êtres lorsque le passé resurgit.
Maupassant, spécialiste de l'âme humaine, opère une véritable analyse psychanalytique dans Pierre et Jean. On y observe un « médecin » qui accouche sa patiente du mal profond qui l'habite… Ce « médecin », c'est Pierre, le fils cadet, et sa « patiente », c'est sa mère, la respectable Mme Roland. Au fil des années, elle a « oublié » la blessure de jeunesse qui lui revient brutalement et qui la torture…

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Pierre et Jean/Guy de Maupassant.
Une histoire de famille
Au retour d'une partie de pêche familiale en mer, le père Roland se voit invité à rencontrer son notaire. Il apprend alors que le meilleur ami de la famille, M. Maréchal, vient de mourir et de léguer sa fortune au fils cadet Jean, jeune avocat qui se prépare à s'installer.
La famille s'étonne de ce choix, le père Roland, bijoutier en retraite, en premier, mais aussi Pierre le frère aîné de Jean, tout juste diplômé médecin et même la jeune veuve Rosémilly, amie de la famille que les parties de pêche avec les garçons ne rebutent pas.
Pierre, naturellement, est jaloux : c'est humain.
« Une vague de jalousie, une de ces jalousies dormantes qui grandissent presque invisibles entre frères ou entre soeurs jusqu'à la maturité et qui éclatent à l'occasion d'un mariage ou d'un bonheur tombant sur l'un, les tenait en éveil dans une fraternelle et inoffensive inimitié. »
Madame Roland, une personne au caractère assez composite, elle voit le bon côté de ce legs :
« Elle savait le prix de l'argent, ce qui ne l'empêchait point de goûter le charme du rêve. »
Mais peu à peu un mal étrange et inconnu va la frapper. Elle ne trouve plus le repos et une douleur profonde la fait souffrir qui n'est pas une maladie.
Jean quant à lui, voit un bel avenir s'ouvrir devant lui :
« Dans la façon dont il riait, dont il parlait avec une voix plus sonore, dont il regardait les gens, à ses manières plus nettes, à son assurance plus grande, on sentait l'aplomb que donne l'argent. »
Et puis le drame va s'insinuer lentement dans ce contexte par l'entremise de Pierre, un personnage un peu sinistre. Un drame familial sournois, qui ne s'avoue pas et qui ronge les personnages excepté le père Roland, ce rustre qui ne voit rien venir.
Dans ce roman, Maupassant fait montre de son immense talent de conteur et sa façon de recréer un microcosme normand havrais est tout simplement extraordinaire. Une peinture vraie de ce milieu très particulier nous est proposée tout au long de cette histoire.
L'analyse psychologique va au plus profond des âmes de ces personnages torturés que sont Pierre, madame Roland, et Jean à un degré moindre. Et ce en toute sobriété en choisissant les traits les plus caractéristiques des êtres, le tout en un style très classique teinté d'une grande simplicité. Il n'est pas utile de tout dire : « pour une vérité choisie et expressive » disait Maupassant.
Toujours pessimiste, il ne croyait guère à l'amitié, « cette odieuse tromperie » disait-il !
Un récit à lire absolument.
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"Pierre et Jean" de Guy de Maupassant est un roman réaliste publié en 1888, explorant les thèmes de l'héritage, de la jalousie et de la vérité. L'histoire suit deux frères, Pierre et Jean, qui reçoivent une somme d'argent de leur mère décédée, suscitant des doutes chez Pierre sur ses origines. Maupassant excelle dans la description réaliste des personnages, avec des interactions naturelles et des dialogues captivants. L'intrigue progresse de manière cohérente, mais certains lecteurs peuvent trouver le rythme lent et les thèmes peu approfondis. La conclusion peut sembler abrupte, laissant des questions en suspens. Malgré cela, "Pierre et Jean" offre une analyse fine des relations familiales et des secrets enfouis, avec une écriture réaliste recommandée aux amateurs de littérature réaliste et d'études psychologiques.
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La thématique du mois des Dessous(fantastiques) des classiques était le titre-prénom. J'avais deux lectures en prévision, seule celle de « Pierre et Jean » s'est concrétisée.

Pour moi, il s'agit, encore une fois, d'une relecture à près de trente-cinq ans d'intervalle.

J'ai lu l'excellente préface de l'auteur après avoir relu le roman qui s'avère ne pas être une illustration des postulats énoncés dans ladite préface. Cela n'a gâché en rien le plaisir de ma lecture, heureusement.



« Pierre et Jean » est un roman dit « naturaliste », ou réaliste et psychologique, dont la montée en puissance est bien menée par un récit qui ne laisse rien au hasard.

L'action se déroule au Havre, ville dans laquelle est venu vivre le couple Roland, bijoutiers à Paris. Sans être riches, les Roland ne sont pas pauvres non plus. Ils sont aisés, sans plus. Monsieur Roland est un inconditionnel de la mer ce qui l'a décidé à prendre résidence et retraite dans cette importante ville portuaire.

Après leurs études parisiennes, les deux fils de la famille, Pierre, l'aîné, titulaire de plusieurs diplômes, dont le dernier est celui de médecine, brun et sec, et Jean, le cadet, jeune avocat, aussi blond que son aîné est brun, rejoignent l'appartement familial en attendant de s'installer en ville pour y exercer leur profession.

Jean a une douceur et une tranquillité que ne possède pas Pierre ce qui n'échappe à la jeune veuve qu'est Madame Rosémilly. Dans la quiétude, relative, de la promenade en mer qui ouvre le roman, l'opposition évidente entre les deux frères est en place, prête à mûrir et à enfler.

Sous le soleil normand, les différences se précisent, la compétition commence au moment de rentrer au port : qui souquera le plus ferme ? L'aigreur de Pierre est vive, si vive qu'elle transpire dans les descriptions, du paysage et des personnages, De Maupassant. le père ne voit et n'entend rien, la mère semble loin de ce qui se trame, seule la jeune invitée ne s'y laisse pas prendre.

Quelque chose surviendra, c'est évident.



En attendant le déclencheur de la future crise familiale, Maupassant fait patienter le lecteur en l'imprégnant de cette partie de la côté normande : la senteur particulière du port du Havre, l'atmosphère des cafés, celle de la jetée, véritable invitation au voyage maritime. Il mène son petit monde dans une partie de campagne, sur la plage à Trouville, lui fait croiser une serveuse de bar, la vendeuse de bock, accorte et gouailleuse. Il ouvre la porte d'une pharmacie dans laquelle se rend souvent Pierre.

Pour un peu, l'iode s'échapperait des pages.



Un jour, le notaire, ami de la famille, se fait porteur d'une triste et d'une bonne nouvelle. La première est celle du décès d'un ami parisien, un peu perdu de vue depuis l'exil normand, Léon Maréchal, client de la bijouterie Roland devenu ami intime du couple. La seconde est celle de l'héritage reçu par Jean de la part du disparu.

Pourquoi Jean a-t-il tout reçu ? Pourquoi Pierre a-t-il été oublié ou exclu ?

Rapidement la tension monte d'un cran au sein de la famille.

Très vite, en écoutant les réflexions logiques du vieux pharmacien et de la serveuse, Pierre soupçonne une aventure amoureuse entre sa mère et Léon Maréchal. Il en aura confirmation lorsque le portrait du disparu ne se trouve plus exposé aux regards.

Le point d'orgue est atteint quand Mme Roland annonce à son époux et à Pierre qu'elle a trouvé l'appartement idéal pour l'installation de Jean en tant qu'avocat... le même que celui repéré par Pierre, freiné par le manque d'argent.

S'enchaînent les événements qui ne feront qu'exacerber l'acrimonie, frisant la haine, de Pierre envers sa mère et son frère. Il en veut au monde entier, il souffre et fait souffrir tout le monde autour de lui avec la rage du désespoir. La jetée du Havre est le miroir des sentiments violents du jeune médecin maudit : ombres, lumières tamisées par la brume marine, cornes de brume déchirantes, feux croisés des phares guidant le trafic maritime telle une balise pour l'avenir de notre malheureux héros. Caïn-Pierre passera-t-il à l'acte funeste ? Abel-Jean se laissera-t-il homicider ? Eve-Louise Roland parviendra-t-elle à mettre un terme au drame et surtout à se faire comprendre de son aîné ?

Je n'en dirai pas plus hormis le fait que la dernière image créée par les mots De Maupassant est absolument sublime.



J'ai savouré ce court roman De Maupassant pour son réalisme qui s'empare de sujets, nouveaux pour l'époque, tels que l'hérédité (que le personnage soit légitime ou bâtard – quel vilain mot!-), la petite bourgeoisie, souvent étriquée, et les problèmes liés à l'argent. Thèmes loin d'être passés de mode tant la nature humaine ne change point au fil du temps.



Pour ne pas paraphraser Italo Calvino dans « Pourquoi lire les classiques » quand il écrit sur « Pierre et Jean », je cite ce qui suit, tellement vrai et contemporain !

« le testament inattendu d'un ami de la famille, défunt, fait exploser la rivalité latente de deux frères, Pierre, le brun, et Jean, le blond, à peine diplômés l'un en médecine et l'autre en droit ; pour quelle raison l'héritage va-t-il tout entier au placide Jean et non à Pierre, le tourmenté ? En famille, à part Pierre, personne ne semble se poser ce problème. Et Pierre, de question en question, de colère en colère, renouvelle la prise de conscience d'un Hamlet, d'un Oedipe : la normalité et la respectabilité de la famille de l'ex-bijoutier Roland n'est qu'une façade ; la mère au-dessus de tout soupçon était une femme adultère ; Jean est le fils adultère et c'est à cela qu'il doit sa fortune ; la jalousie de Pierre n'est plus maintenant ressentie à cause de l'héritage de la mère et de son secret ; c'est la jalousie que son père n'a jamais songé à savoir qui dévore à présent le fils ; Pierre a, de son côté, la légitimité et la connaissance, mais autour de lui le monde vole en éclats. » (p 114-115).

Pourquoi lire les classiques ? Pour revivre, au gré d'une gamme étendue d'émotions, ce qui construit l'être humain au-delà des époques et des lieux.

L'être humain est une tragédie grecque ambulante, un théâtre No, une épopée sanglante, un éternel palimpseste et ce depuis la nuit des temps.
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l'écriture De Maupassant est toujours un plaisir à retrouver, cette fois ci, j'ai décidé de relire ce roman (je cherchais une fratrie pour un challenge). Deux frères que tout oppose, l'apparence et le caractère vont finir par s'éloigner, suite à un héritage que l'un des deux va faire ; l'autre frère, tiraillé par la jalousie, va dévoiler un secret honteux qui va semer la discorde dans cette famille, jusqu'à tranquille.
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Puissant livre basé sur une idée simple. Les personnages sont parfaitement taillés, ils sont justes. Il n'y a pas d'excès ou de folle hystérie comme on en trouve chez Dostoïevski, pourtant c'est du lourd. Ici, on est dans du retenu, mais on sent l'effroi insinué dans les têtes et les esprits. Et au final, que c'est triste, que l'amour est triste, que les conventions sont
emprisonnantes.
Bref, un roman court mais proche d'être une perle.

(Dans mon édition, j'ai une introduction-réflexion "sur le roman" par Maupassant qui est éclairante et bien intéressante, ma foi.
(Je dois aussi reconnaître bien aimer l'ancienne construction grammaticale où l'adverbe restait collé au verbe, comme dans "on ferait tout sans lui rien dire", ou autre "il faut y bien penser". C'est beau et sensé.)

Soit.
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Un court récit habilement écrit où un évènement providentiel va semer le trouble dans les relations fraternelles. le soupçon s'installe peu à peu jusqu'à faire vaciller l'équilibre familial. Une chronique familiale centrée sur deux frères, simple et efficace, avec pour toile de fond la côte normande de la fin du 19e siècle.
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Pierre et Jean est juste sublime. Il se lit vite, très vite, même s'il ressemble aussi à une nouvelle que j'ai lu de lui, mais pour le coup moins travaillée et vue sous l'angle du père et non du fils. le texte est court, simple, il n'y a jamais un mot ou une phrase inutile et surtout, il explore comme dans ses autres chefs-d'oeuvres, l'âme, les doutes et toutes les alternances de sentiments. Pourtant une oeuvre à la troisième personne. C'est vraiment le génie De Maupassant. Bref, un auteur que j'adore et maintenant pas que pour ses nouvelles
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Vous cherchez un chef d'oeuvre pour autant accessible et avec un léger goût de vacances au bord de la mer ? Vous cherchez un roman court, savant mélange entre une tragédie grecque et une nouvelle acérée. Vous l'avez entre les mains. Pour moi, ce roman n'a aucun défaut, il est concis, précis, poétique, rythmé, empli d'émotions, extrêmement factuel, tout à la fois. L'équilibre entre tout est parfait, à relire tous les ans quand les beaux jours reviennent pour partir à bord de la Perle redécouvrir comment la dynamique d'une famille peut être dynamitée par un élément déclencheur inattendu. Merci Guy !
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Près de mille contes et nouvelles pour seulement six romans, mais quels romans!
Si le génial créateur du "Horla" et de "La Parure" maîtrisait comme personne l'art de brièveté, et celui, plus exigent encore, de la chute, force est d'admettre qu'il fut également un romancier de talent, capable d'injecter dans ses romans la force et l'intensité, la fulgurance qu'il mettait dans ses nouvelles. Ce trait si caractéristique est peut-être encore plus manifeste dans "Pierre et Jean" que dans les autres romans de Guy de Maupassant, peut-être parce que l'histoire de ces deux frères -plus Caïn et Abel que Castor et Pollux- est plus courte que celle de Jeanne ou de Georges Duroy ou parce qu'elle fut écrite d'une seule traite et fiévreusement (je n'imagine pas que Guy de Maupassant ait pu l'écrire sans fièvre!) pendant l'été 1887...

"Pierre et Jean" est un roman complexe et cruel. Un roman qui se lit comme il a dû être écrit, dans l'ardeur, l'exaltation. Sous tension. Un roman dont on est soulagé de tourner la dernière page. Il y a trop de non-dits dans ce coin de Normandie. Trop de rancoeurs et une violence sourde aussi.

M. Roland était bijoutier autrefois. La vieillesse et l'aisance financière venues, lui et son épouse quittent Paris pour s'installer au Havre où l'ancien boutiquier prend plaisir à jouer les navigateurs et à taquiner le poisson. Capitaine du dimanche nantis aux beaux jours de pêche de sa femme, point trop laide encore pour son âge, et de ses deux fils: Pierre et Jean.
Jean est brun, Pierre est blond.
Le premier est sec, nerveux, emporté; le second est un tendre, un doux, un peu trop sage peut-être, indolent sans doute.
Jean est un médecin insatisfait. Pierre un avocat serein.
Les deux frères s'opposent et ne s'entendent pas: le feu et l'eau, le trèfle et le carreau. Moins Castor et Pollux qu'Abel et Caïn; Tybalt et Mercutio.
Malgré ces irréconciliables différends, la famille parvient à conserver un semblant d'unité: en mère attentive, Mme Roland y veille et elle ne s'en sort pas si mal, même lorsque qu'une charmante veuve s'invite dans le tableau et la partie de pêche familiale, accentuant au passage la rivalité fraternelle. Elle ne s'en sort pas trop mal jusqu'à la visite du notaire qui va faire éclater l'orage. Ce dernier vient en effet annoncer à la famille que Léon Maréchal, un ami parisien et depuis longtemps perdu de vue, vient de mourir en léguant toute sa fortune à Jean.
Dès lors, l'inimitié larvée, tapie entre les deux frères éclate, croît et tourmente, empoisonne de son venin le cours de la vie des Roland. C'est l'avènement d'une jalousie dévorante et destructrice qui ne laisse plus de répit à Pierre qui erre sur le port brisé, mauvais.
Pourquoi Jean? Pourquoi Jean et pas lui? C'est inexplicable, incompréhensible... A moins que... Oui, peut-être... Mais non, c'est trop brutale, c'est trop atroce! Et pourtant... A moins que Jean ne fut le fils de Maréchal... Il n'y a pas d'autres raisons, si?
Dès lors Pierre ne connaîtra plus aucun répit et il fera de la vie de sa mère, cette femme qu'il aimait tant, un enfer jusqu'au moment où il pourra tourmenter son frère à son tour.
Et puis, partir peut-être, prendre la mer et disparaître.

"Pierre et Jean" est un roman réaliste, naturaliste même, d'une stupéfiante efficacité et qui s'y prend à merveille pour sonder les affres de l'âme humaine. Les pages consacrées aux tourments de Pierre, qui n'ont pas été sans me rappeler "Le Horla", sont douloureuses et magnifiques à la fois. En à peine deux-cent pages, Maupassant parvient à sculpter des personnages complexes et poignants qui nous bousculent, qui interrogent aussi la notion de famille et fraternité, le rapport au père et à la mère... Hamlet n'est pas si loin quand Pierre - qu'on croit d'abord détester avant de le regarder avec une infinie compassion- torture sa mère, non pas pour la question de l'héritage finalement, mais parce qu'elle a trahi son père, le lui rendant lui aussi insupportable. Et pour Pierre, comment ,dès lors, se sentir chez lui parmi les siens, comment?
Et par ailleurs, comment ne pas s'apitoyer sur cette mère au supplice et à la vie gâchée? Comment ne pas s'attendrir sur l'amour que ne cesse de lui porter Jean?
Même M. Roland, naïf à en pleurer (ou à en rire!) attise un rien de compassion au coeur de cette intrigue déchirante...mais pas autant, cependant que M. Marowsko. Lui, allez savoir pourquoi, il m'a brisé le coeur.










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