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sur 2858 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
À mi-chemin entre "Madame Bovary" et "Thérèse Raquin", l'histoire de cette empoisonneuse de mari est haletante !
Le film de Claude Miller avec Audrey Tautou et Gilles Lellouche repasse sur Chérie 25 le 30/03 !
La version de 1962 avec Emmanuelle Riva, Philippe Noiret et Sami Frey repasse sur Ciné+ Classic le 19/04 et Arte le 28/10/20 !
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Extrait de ma note de lecture sur mon blog :

Je suis étonnée de voir que, contrairement à la plupart de mes relectures, aucun passage ne me donne d'impression de nouveauté, de redécouverte. J'apprécie peut-être mieux la dextérité dans la construction de Mauriac qui multiplie les analepses qui seront un futur récit et en anticipant les réactions d'un autre personnage, en les réécrivant également...

J'aime beaucoup ce roman, cri de désespoir des scléroses féminines et intellectuelles dans les familles centrées sur l'accumulation des biens et pour qui la religion, comme toutes les institutions, n'est qu'un moyen de se trouver de bonnes raisons de ne pas changer, de reproduire à l'infini ses privilèges sous prétexte qu'ils nous ont été transmis et qu'il faut les transmettre.
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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D'habitude j'ai du mal à lire les classiques, les trouvant souvent difficiles à lire et à comprendre. Mais il s'avère que le roman de Mauriac m'a bcp plu.
J'ai trouvé que ce roman était facile à lire, ayant une syntaxe légère et un vocabulaire accessible.

J'ai particulièrement aimé le fait que l'auteur aborde la condition de la femme dans les années 1900, et son rôle en tant qu'épouse, de bourgeoise provinciale.
Je trouve que l'auteur est audacieux d'avoir eu le courage d'exposer une femme singulière, qui remet en cause l'existence individuelle à cette époque et la place des femmes.

En somme cefût une lecture agréable et enrichissante car j'ai découvert que la femme n'avait pas beaucoup de droits à cette époque et une liberté d'expression quasi nulle.
Le statut de la femme fut et reste toujours difficile dans nos sociétés, car on se bat encore aujourd'hui pour se faire respecter auprès des hommes.
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Je n'avais plus, depuis des années, lu ou relu un texte de François Mauriac; aussi ce Thérèse Desqueyroux est-il arrivé à point nommé. Ce qui m'a passionnée, c'est le silence du personnage principal qui, installé dans un rôle bien précis, déroge à la loi mais ne donne jamais ses mobiles. Les Landes avec ses sols sableux et ses vastes forêts de pin, ses grands ciels et ses silences enserrent Thérèse et l'étouffent. Personnage profondément solitaire, cette femme, sous la plume de Mauriac, fait preuve d'une incompréhensible abnégation à laquelle s'oppose son incroyable faculté à la résistance. Un grand texte magnifiquement écrit.
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Vu le nombre de babeliots qui ont lu ce livre, je ne vais pas encore décrire l'histoire mais je donne quelques informations complémentaires.

François Mauriac s'inspira pour l'histoire de Thérèse Desqueyroux de l'affaire Canaby, appelée aussi affaire des Chartrons.
Henriette-Blanche Canaby fut accusée en 1905 d'avoir voulu empoisonner son mari, Émile Canaby, courtier en vins bordelais alors endetté.
François Mauriac assista au procès en cour d'assises de la Gironde le 25 mai 1906, au cours duquel elle fut condamnée pour faux et usage de faux (fausses ordonnances pour se procurer auprès de pharmaciens de l'aconitine et de la digitaline, sans compter l'arsenic qui entrait dans la composition de la liqueur de Fowler qu'elle donnait à son mari en grande quantité).
Son époux témoigna en sa faveur pour sauver les apparences de ce couple de la bourgeoisie bordelaise qui faisait ménage à trois avec Pierre Rabot, un riche rentier. Ainsi, malgré le mobile possible d'Henriette-Blanche Canaby (toucher une forte indemnité au titre de l'assurance-vie souscrite par son mari et refaire sa vie avec son amant) et sa culpabilité criminelle assez évidente, l'accusation de tentative d'empoisonnement fût rejetée et l'épouse fut condamnée à 100 francs d'amende et 15 mois de prison, peine qu'elle n'effectuera pas en totalité.

Voilà, nous sommes dans la bourgeoisie, dans les mariages arrangés pour augmenter les terrains, les maisons, les bourses. Il faut respecter coûte que coûte les conventions, le protocole, faire bonne mine et laver son linge sale en famille. Thérèse rêvant d'une autre vie est bel et bien coincée dans la sienne. Lors de ma lecture, j'ai pensé à Madame Bovary car il y a ce côté femme qui aime la vie, qui a soif de l'embrasser avec passion avec son amant et qui est prête à tout faire voler en éclat pour déchirer ce corsetage de l'époque.

Lecture terminée en juin 2019 / le Livre de Poche - Prix : 5,10 €.
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Thérèse est une femme tout à fait particulière, à la psychologie torturée, aux idées sombres et dangereuses. J'ai adoré suivre les méandres de son esprit tortueux, ses envies d'émancipation. Mauriac construit autour de ce personnage un halo de mystères et de névrose, qui m'a rappelé la célèbre Mme Bovary de Flaubert.
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L'ecriture est puissante, imagée, poétique et amène à la réflexion. On se questionne sur la condition de la femme, sur la société, sur le paraître et le qu'en dira-t-on. Je ne regrette absolument pas de travailler sur cette oeuvre ! Je vais regarder très prochainement le film de Claude Miller pour comparer les deux.
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C'est étonnant comme de me replonger dans les critiques de ce livre, lu au lycée, pour le bac Français (Mauriac venait de mourir), mais qui à l'époque m'avait beaucoup plu (grande performance pour un livre imposé à l'école, j'ai même acheté la suite), m'a fait revenir un tas d'images de cette oeuvre. La caste bourgeoise Bordelaise, capable de se rétracter pour éviter un scandale, le décor de la lande souvent sombre et humide, le côté très négatif de l'histoire, dans la tête de l'héroïne, enfermée dans ses obligations sociales. Il ne se passe pas grand chose dans ce livre, mais l'écriture de François Mauriac y est pour beaucoup, on se passionne pour la vie de Thérèse et ses réflexions personnelles.
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Petit, mais costaud, j'ai envie de dire ! Un livre qui happe, qui prend, et qu'on a du mal à laisser de côté... L'écriture atypique, rythmée, entre descriptions justifiées et dialogues vifs et intelligents, la lecture est vraiment intéressante. Des personnages forts, marquants, qu'on aime et déteste à la fois... Une psychologie très présente, développée, malgré le peu de pages... Une très belle découverte, que je ne regrette absolument pas d'avoir lu !!! Il faut cependant se remettre dans le contexte de l'époque, parce que sinon, on peut sentir que le texte a quelque peu mal vieillit... Mais si on se laisse aller, se transposant dans le temps et l'espace de ce bouquin, c'est une lecture très addictive...
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Une histoire tristement banale de mariage arrangé, de vies gâchées, d'une révolte sourde et muette et d'une femme étouffée, comme on étouffe un bruit qui nous gêne. J'ai vraiment ressenti une grande torpeur à la lecture de ce roman. J'ai trouvé que le changement de point de vue était très bien amené ; d'abord Thérèse se remémore tout ce qui l'a conduite à l'acte, puis elle arrive chez elle, et ensuite on peut sortir de sa tête et avoir accès à d'autres pensées. J'ai été un peu prise de court par la fin (mon édition se poursuit avec La Fin de la Nuit, mais je n'avais pas vu qu'il s'agissait d'un autre roman), mais je l'ai appréciée. Un roman court, subtile et froid.
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Très beau texte. Une écriture et un style magnifique pour décrire et comprendre la spirale psychologique dans laquelle est enfermée Thérèse Desqueyroux sous le poids des codes et principes d'une société de notable et propriétaires terrien ayant comme seule préoccupation les apparences, le qu'en dira-t-on, la puissance de la possession des terres. Elle doit se conformer aux règles, coupée du monde elle se sent enfermée, cloisonnée dans un univers clos symbolisé par les pins des Landes encerclant le village comme d'immenses barreaux de prison. Par ce roman, François Mauriac peint également une société provinciale du début du XX° siècle qui n'a finalement été bousculée et remise en cause qu'à partir de l'après guerre et du vent de liberté et de transformation de la société qui émerge à la fin des années 60.
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