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3,73

sur 2858 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'aime énormément les récits des grandes héroïnes dramatiques. Celui-ci n'y échappe pas. Mais, malgré des passages absolument magistraux, je reste sur ma fin. J'ai mis un peu de temps à rentrer dans la narration, et j'aurais aimé que la psychologie de Thérèse soit plus approfondie. Cela n'enlève rien au fait que c'est un roman fort, aux thèmes sensibles et trop peu traités qui va me marquer quelques temps.
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Thérèse a tenté d'empoisonner son mari, mais est acquittée par le faux témoignage de celui-ci. Les raisons de son geste ? Ce qui semble être le quotidien de beaucoup de femmes. Vivre dans l'ombre de son mari, se plier à ses exigences, faire bonne figure pour la famille. Hypocrisie de ces milieux bourgeois où seule l'apparence compte. Livre troublant par les sentiments qu'il fait émerger. Faut-il détester Thérèse ? Difficile, elle semble tellement souffrir. Faut-il aimer son mari qui lui évite la prison ? Difficile également tellement il est méprisable. Ce livre fait émerger un joli chassé-croisé de sentiments.
Lien : https://redheadwithabrain.ch..
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Après avoir été accusée de tentative d'assassinat sur la personne de son mari, Thérèse Desqueyroux, née Larroque, sort du palais de justice après avoir bénéficié d'un non-lieu. Sur la route qui la ramène chez elle et avant la confrontation avec son mari, elle se souvient de ce qui l'a amené à ce geste.
Je n'ai pu qu'être très touchée en lisant la profonde douleur que ressent cette femme enfermée dans un carcan familial qui lui sert de prison. Et quel style ! Quel plaisir de lire de belles phrases ! "Les êtres les plus purs ignorent à quoi ils sont mêlés chaque jour, chaque nuit, et ce qui germe d'empoisonné sous leurs pas d'enfants".
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Une femme de la bourgeoisie landaise dont le destin était tout tracé. Un mariage pour la terre... La gent féminine de son milieu avait un rôle bien défini : toutes devaient oeuvrer à la recherche du bonheur de leurs maris, s'effacer au profit de cette quête, vivre dans leurs ombres, ... Peut-être trop maligne pour se contenter de son sort, Thérèse va s'enfermer dans un mal-être qu'elle ne peut définir. Se caser à tout prix et ne pas réussir à rester dans sa case. L'empoisonnement de son mari lui apparaît alors comme une échappatoire à cette condition accablante. Ce mari qu'elle a voulu et qui a eu le tort lui d'être dans sa case. La force de l'auteur est de réussir à humaniser le désespoir d'un horrible personnage.
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Une très belle lecture pour une héroïne ambivalente.
On sait dès le début que Thérèse Desqueyroux s'est rendue coupable. Coupable de quoi, pourquoi ? C'est rétrospectivement qu'on accède à l'histoire : ennui, frustration, drame...Et si l'héroïne est d'une froideur terrifiante, c'est aussi une jeune femme intelligente et vive qui étouffe dès le jour de ses noces arrangées avec un beau parti. Qui étouffe ensuite dans son rôle de "ventre" puis dépérit dans son rôle de mère. Comment vivre sans respirer ?
Les Landes sont également pour moi un personnage à part entière, et l'attachement viscéral des personnages à leurs terres et aux exploitations de pins est central.
En complément de la lecture, je vous conseille vivement le film de Claude Miller de 2012. Audrey Tautou y est très juste dans le rôle titre et la photographie est magnifique. C'est une vrai plus-value concernant le traitement du paysage.
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On m'avait souvent parlé de ce roman de François Mauriac. Et jusqu'à récemment je n'avais pas pris le temps de le lire. Et voilà...c'est fait ! Et j'ai beaucoup aimé. François Mauriac écrit sur une femme avec une écriture profonde, délicate et recherchée ce qui rend Thérèse, personnage complexe et pas très aimable initialement, vulnérable, incomprise, tourmentée. Humaine ! Par ailleurs, François Mauriac décrit avec une grande justesse la condition des Femmes qui étaient vouées à des mariages arrangés : le mari, soit elles tombaient bien, soit elles tombaient mal, la belle-famille notamment la belle-mère (ici je dirai vulgairement la belle-doche tant elle est insupportable et détestable), les intérêts financiers et fonciers etc...etc...François Mauriac crée un personnage féminin fort, mal née dans son époque, avide de liberté, émancipée par l'esprit mais prisonnière dans la vie. Toutes ces qualités font que malgré l'acte grave de Thérèse, malgré sa désinvolture, son arrogance mal placée et sa suffisance intérieure, son mépris intellectuel pour les autres, on ne peut pas la blâmer et on peut que mépriser comme elle Bernard son mari et la belle-famille. Ah oui...mépris jusqu'au père ! Aujourd'hui Thérèse aurait fait sa vie comme elle l'entend.

Le seul bémol : les monologues de Thérèse m'ont par moments échappés.
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L'histoire est célèbre : Thérèse Desqueyroux, qui a tenté d'empoisonner son mari Bernard, bénéficie d'un non-lieu après que ce dernier a déposé en faveur de son épouse. Pas par amour – non, il n'y a pas d'amour entre eux – mais par peur du qu'en-dira-t-on. Et Thérèse se retrouve prise au piège de son crime, du regard des autres, de son mariage, de ses souvenirs et de sa vie. Elle est considérée comme un monstre car son crime n'a même rien de « passionnel ». Il a été commis par une femme froide et indifférente, de façon tout aussi froide et indifférente.

Tout au long de la route qui la ramènera auprès de son mari à Argelouse dans le sud-ouest de la France, nous assistons à l'introspection de la jeune femme qui prend le temps de faire défiler sa vie – toujours aussi froidement – pour comprendre ce qui l'a menée à commettre ce crime. Et elle reste invariablement bloquée devant une phrase : « Je l'ai épousé parce que… ». Mais non, elle ne le sait pas. Tout ce qu'elle sait, tout ce qu'on comprend, c'est qu'elle n'est pas heureuse, qu'elle n'aime pas sa vie d'épouse et de mère et qu'elle s'ennuie, un peu comme la Bovary. Ce qui rend le personnage de Thérèse Desqueyroux aussi complexe, c'est qu'il y a bien d'autres personnes malheureuses, ennuyées, qui ne se sentent pas à leur place. Mais très peu se tournent vers le crime, et froidement qui plus est. D'ailleurs, la mort est omniprésente dans ce court roman, tout comme l'odeur des chrysanthèmes…

Du fait de son anticonformisme et de son côté « monstrueux », Thérèse Desqueyroux est un personnage fascinant et ce roman éponyme l'est tout autant. Les nombreux passages introspectifs sont très intéressants et permettent d'appréhender cette personnalité atypique. Après avoir tourné la dernière page, je me suis quand même dit que j'aurais bien aimé savoir ce qu'est devenue cette jeune femme après avoir été « abandonnée » par Mauriac sur ce trottoir parisien…
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Un petit bijou ce roman lu aussi pour un challenge alors que je suis plutot nouveauté et que j attends la rentree litteraire avec impatience
Quoi dire de ce qui a été écrit jusqu'à présent
Les années passent et le combat des femmes continue
Faut être réaliste en 2020 l homme est quand même moins dominant que la femme
Thérèse est une femme consciente d etre dominée mais qui reste soumise.
J ai aussi retrouvé les paysages
landais
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De Thérèse Desqueyroux, les gens disent : "On se demande pas si elle est jolie ou laide on subit son charme". Qui est donc, au fond, cette femme étrange jugée pour avoir tenté d'empoisonner son mari?
Thérèse est un mélange d'Emma Bovary et d'Anna Karénine, mariée à un homme qui lui fait horreur dès la première nuit. le drame est qu'elle a conscience qu'une autre vie serait possible que cette existence de renoncement, de soumission, que l'on attend de toute femme respectable dans la campagne landaise. Comment arrive-t-elle à l'idée de l'empoisonnement? Elle reconstruit elle-même le raisonnement après le non-lieu, espérant avoir l'occasion de l'expliquer à Bernard. Implacable dans sa faiblesse, ledit mari ne lui laissera pas cette chance, ayant déjà élaboré avec la famille tout un plan pour sauver les apparences. Y a-t-il autre chose qui compte vraiment que les apparences, au fond?
Thérèse Desqueyroux est un roman très court, qui met profondément mal à l'aise de la première à la dernière page. Et pourquoi? Parce qu'on devrait, raisonnablement, détester cette femme mais que je n'y suis pas parvenue une seule seconde. Bien au contraire. Thérèse s'inscrit dans la lignée de toutes ces héroïnes de la littérature qui ont voulu changer leur destinée mais n'ont fait que se condamner davantage. Ou peut-être pas. Car ce qu'il adviendra d'elle dans le Paris ou son mari la dépose pour l'éloigner, c'est à nous de l'imaginer.
Ce roman était le premier que je lisais de François Mauriac et j'en reste abasourdie.

Challenge XXème siècle 2020
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Bon une chose est sûre, il ne fait pas bon s'appeler Thérèse dans la littérature. Entre Thérèse Raquin et Thérèse Desqueyroux il existe un instinct meurtrier indéniable même si Mauriac semble quand même plus complaisant avec son héroïne. Ici pas de crime passionnel, pas de culpabilité mais un profond désespoir, un sentiment de gâchis de la vie.

Thérèse n'a pas connu sa mère morte en couches, son père est plus intéressé par sa carrière politique que par le bonheur de sa fille. Les conventions en vigueur à l'époque l'a fait épouser un riche propriétaire terrien Bernard Desqueyroux. Au début elle est plutôt satisfaite de cette perspective, cela lui permettra de se rapprocher de son amie Anne avec laquelle elle éprouve des sentiments ambigus mais très vite Thérèse déchante, son mariage ampute sa liberté et l'acte charnel devient un supplice. Sa jalousie envers Anne qui ressent un amour véritable lui est insupportable et elle est prête à tout pour ruiner les espérances de son amie. Même la naissance de sa fille ne lui apporte aucun réconfort.
Thérèse Desqueyroux est un personnage étrange, insondable. On comprend qu'elle puisse être blessée par une sexualité décevante, que son quotidien dans la société provinciale l'étouffe et qu'elle soit désireuse de liberté et qu'elle souffre d'une solitude indicible, mais en même temps elle ne sait pas pourquoi elle a agit ainsi, elle n'a pas de motivations rationnelles. C'est un bien curieux portrait de femme que nous décrit @Mauriac.

Les descriptions des paysages et des odeurs des forêts de pin sont magistrales. L'écriture est concise et précise mais je suis sorti du roman un peu déboussolé ne sachant que penser de Thérèse Desqueyroux.


Challenge Xxème siècle
Challenge Nobel
Challenge multi-défis
Challenge riquiqui
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