Pizarnik fascine, obsède. Toujours. Terriblement.
Pizarnik est le feu, la nuit, la vie, le corps. Aujourd'hui dans l'image, déjà demain dans ta chair.
Il y a dans sa sensibilité excessive qui toujours consume, une passion au-delà des comparaisons et qui exige en retour, de nous qui la lisons, la même passion engageant la poésie dans son vertige, dans le bouleversement et l'extase, tout le corps et l'esprit renversés.
C'est pourquoi on ne lit pas
Pizarnik sans risque, sans folie, ni sans en rester hanté, ayant partagé avec cette flamme-soeur, couleur noir et lilas, un moment de vertige, une exigence de vivre à son intensité.
Ainsi, depuis quelques années que les éditions Ypsilon ont republié son oeuvre voit-on toute une nouvelle génération s'intoxiquer à son encre inflammable (comme des poisons des chants de Maldoror, ou les poésies ensorcelées et ensorcelantes d'Artaud en leur temps).
Dominique Maurizi y revient elle aussi après un long parcours poétique depuis les années 1990.
Pizarnik était déjà là dans «
La lumière imaginée » (dans le texte et en exergue : « La lumière m'enivre. Je ne nomme que la lumière. / Je veux la voir. Je veux voir au lieu de nommer. » ) Elle revient ici à
Pizarnik autrement. Façon de parler de
Pizarnik depuis l'ailleurs, depuis l'impossible communication entre deux poétesses. D'une langue à l'autre. Portraits aux miroirs brisés où les images se fragmentent. Autre chose qu'une ventriloquie, autre chose qu'un commentaire, la poésie existentiellement.