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sur 1211 notes
Depuis 2011 et son excellent (petit) livre Tout ce que j'appelle oubli, j'ai beaucoup de plaisir à découvrir les nouvelles publications de Laurent Mauvignier, un auteur de chez Minuit qui construit son oeuvre dans le temps, et ce depuis la fin des années 90. Ce nouveau roman s'inscrit dans la lignée du précédent, Autour du monde. L'auteur s'applique à une écriture un peu moins exigeante qu'à ses débuts (Apprendre à finir, par exemple), plus légère donc mais toujours avec son style ; il propose aussi une littérature qui se voudrait peut-être plus cinématographique. Et là où Autour du monde proposait une série de personnages qui composaient une suite de vignettes dont la thématique centrale était celle du déplacement au vingt et unième siècle, Continuer se concentre sur quelques personnages seulement - une mère et son fils principalement -, mais garde le déplacement comme thème central, puisque ce roman qui débute en France se déroule ensuite au Kirghizistan, pour mon grand plaisir d'ailleurs, puisque j'adore que la littérature m'emmène dans des lieux dont j'ignore (presque) tout. le point fort chez Mauvignier c'est d'arriver à renouer, comme dans le premier chapitre d'Autour du monde et sa description des ravages du tsunami, avec des scènes fortes, très imagées, des situations tendues, tragiques parfois, comme un passage vraiment fort avec les chevaux (mais je n'en dirais pas plus), tensions qui rendent la lecture de ce roman bien souvent passionnante (ce livre ferait un admirable film d'auteur d'ailleurs). Par contre, le point faible, c'est quand il s'agit de toucher à des thématiques sociales - et là, je regrette alors une légère superficialité, même si ces facilités permettent en quelque sorte au roman d'avancer à un rythme constant - ce point faible est donc tout relatif. Laurent Mauvignier propose avec Continuer un bon roman d'aventure dans sa forme, incorporant pour le fond des thèmes de société, actuels, et une bande sonore qui va en replonger plus d'un dans une agréable nostalgie, puisque l'auteur cite beaucoup Heroes, du regretté David Bowie (même si moi j'y aurais ajouté Love my way des Psychedelic Furs, tiens!). Continuer est l'un des grands romans de cette rentrée littéraire 2016.
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Dès le début, une histoire qui ne fait pas crédible. Une femme divorcée emmène son fils de 16 ans dans les montagnes du Kirghizistan où ils se déplaceront à cheval et ce, pendant 3 ou 4 mois (il me semble que la durée n'est pas indiquée pareil au début et à la fin) dans le but de le recadrer. Comment une mère, alcoolique, dépressive peut camper et protéger son fils, alors qu'il faut, avant tout, une bonne maîtrise de soi pour faire ce genre d'aventure, non ? Certains soirs ils picoleront tous les deux comme des russes. Ils donnent rarement des nouvelles au père. Elle ne se rend pas compte quand elle prend son sac vidé (différence de poids ?) Comme par hasard, quand son fils s'enfuit à cheval la nuit, elle prend, au pif, la bonne direction ? A une période, elle a travaillé 100 heures par semaine à l'hôpital, et en plus elle a écrit un roman (et de quoi il parle ? aucune idée). Un jour, ils se baignent et la nuit qui suit grand froid avec risque d'hypothermie. Aucune explication d'accident quand coma et jambes cassées. le fils n'est pas si ignorant que ça, puisque brusquement il parle le russe, et bien (page 226). Histoire de racisme très confuse. Des adultes aux caractères et comportements enfantins qui ne pensent qu'à assassiner l'autre et s'insultent. Pourtant, il faut ajouter qu'elle a fait des études pour être chirurgien. Un peu septique pourquoi elle a arrêtée. Pour finir, comme Sylvain Tesson la Russie et chute de 8 mètres. Mais dans celui-là peu de renseignements sur le paysage et leurs déplacements. Et ce roman était dans la première liste du prix Goncourt ? Donc, avec Mauvignier, je ne vais pas continuer
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Je découvre l'auteur Laurent Mauvignier avec ce livre Continuer, prêté par un ami.

Le thème du livre m'a beaucoup intéressée, il s'agit d'une mère qui emmène son fils adolescent dans un périple de plusieurs mois, à cheval, dans les montagnes du Kirghizistan.
Outre les nombreuses péripéties du voyage, on y trouve aussi les relations difficiles entre les deux personnages où chacun cherche sa place, la difficulté d'être mère,mais aussi d'être une femme, la difficulté d'être un enfant accédant à l'âge adulte.
Il est aussi question du père que l'adolescent préfère à sa mère, un père qui semble pourtant se donner le plus beau rôle, ce qui fait souvent grincer les dents.
Le propos est donc assez juste même s'il a un fort parti pris qui tend à culpabiliser tour à tour la mère et le père, et que j'ai trouvé un peu gênant.
Les personnages sont fouillés ainsi que les relations entre eux, ce qui fait penser à du vécu.
Le style d'écriture est très redondant et je n'aime pas vraiment. Je trouve ennuyant de répéter sur plusieurs pages la même idée, en l'exprimant de toutes les façons possibles.
Je préfère l'économie des mots, les phrases qui suggèrent et laissent au lecteur la possibilité de comprendre sans que tout soit dit.
Pour cette raison, je ne crois pas que je lirai un autre livre de cet auteur, bien que, je le répète, j'ai bien aimé le sujet.
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Continuer est un livre brillant sur l'adolescence, tout y est, les haussements d'épaules, le nez dans le frigo, les écouteurs aux oreilles et les quelques grognements désordonnés dans un silence qui en dit long.

Samuel avec son corps dont il n'a pas encore pris la mesure, mal réglé, maladroit, avec " cette raideur un peu idiote, ce corps d'adulte qui veut naître, et veut s'extraire d'un corps trop étroit", comme l'exprime sa mère, page 53, Samuel est un adolescent standard prêt à basculer vers le meilleur ou vers le pire, selon les rencontres qu'il fera, les copains, avec lesquels il osera, ou pas s'affronter, affirmer sa liberté, sans la peur d'être rejeté par « le groupe ».  

Sibylle la mère de Samuel, était loin de s'imaginer, le chemin à parcourir, et les embûches sur cette destination si insolite le Kirghizistan . Une mère qui n'a pas vu venir, l'âpreté du combat qu'elle devra livrer, une mère comme toutes les mères, que les ados rejettent, sans savoir.

Et pourtant quel destin étrange et singulier que celui tracé par Laurent Mauvignier, de cette mère de son vrai nom Sibylle Ossokine, russe par ses parents, destin qu'il a eu la sagesse de nous en livrer les détails, au fil des propres découvertes de son fils. le sait-il, Samuel que son prénom il le doit à Samuel Beckett, sait-il Samuel que sa mère a vu son espoir de faire chirurgienne se briser à la suite d'un douloureux accident, sait-il que son père a dans le divorce une responsabilité difficile à avouer.


Le temps de l'adolescence est bien souvent le temps de la découverte de la vraie personnalité de ses parents, dans le cas de Samuel l'épisode de la Corse où sa mère s'est perdue dans le massif reste comme une tâche qui cache bien des qualités, que celle d'avoir été téméraire sur le GR 20.

Et quelle destination que ce voyage dans les montagnes du Kirghizistan, c'est de ce point de départ que va se nouer entre la mère et le fils une vraie relation, émouvante, insolite et souvent bouleversante.

La qualité de l'expression littéraire rend ces pages vivantes, d'une grande humanité, peuplé de découvertes qui vont changer peu à peu la façon de voir de Samuel.
Dans cet environnement difficile à ces altitudes glaciaires parmi une population souvent démunie Samuel redécouvre le vrai langage du coeur : « avec une voix qui vient de très loin, un souffle qui remonte d'on ne sait où et puis quelques mots qui viennent, où elle lui parle de confiance » page 54. Ou bien cette autre phrase, "elle est émue, il le sent, le comprend et il entend qui lui murmure, Samuel, Samuel."p54

le texte est émaillé de portraits, ceux de Samuel et de Benoît puis viendront ceux d'Arnaud et de Stéphane la prose de Laurent Mauvignier nous capte nous saisit avec une justesse et une vibrante imagination pour trouver les mots qui dressent des portraits vibrants de vérité.
L'écriture de Laurent Mauvigner avec ses mots de velour ces images au scalpel nous offre un vrai plaisir de lecture, «  la cinquantaine d'un vieil enfant qui pourrait avoir l'air doux parce qu'il a toujours au coin des lèvres, outre la stupeur et l'étonnement enfantins, qui sont sa marque, quelque chose d'autre, une sorte de contentement, de vivacité et d'intelligence.

Oui ça vaut la peine de continuer, comme le diront la mère et Samuel en dépit de Benoît, l'écriture de Sibylle sera aussi à leur rendez-vous.


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Une très belle histoire émouvante, où la psychologie des relations mère/fils est finement analysée et décrite.
Sibylle ,promise à un bel avenir: chirurgien ,voit sa vie basculer après la mort en moto de son premier et dernier amour. Elle refera sa vie en épousant Benoît, mais rien ne sera plus pareil: elle abandonnera son métier de chirurgien, la vue du sang lui étant insupportable .Elle ne sera plus que spectatrice de sa vie et se laissera " porter" par Benoît jusqu'à la naissance de son fils Samuel. Elle qui pensait avoir tout raté se raccroche à son fils jusqu'à son divorce où à nouveau elle sombre ,ne voit rien venir; un matin son fils ,n'est pas rentré, elle reçoit un appel du commissariat.Effondrée, elle tentera l'impossible pour renouer ce lien si fragile entre son fils et elle ,par un défi fou: partir plusieurs mois à cheval avec lui dans les montagnes du Kirghizistan. Réussira-t-elle? À vous de le découvrir.
Une très belle histoire servie par un style d'écriture de qualité, si vous voulez oublier vos petits tracas quotidiens,je ne peux que vous recommander chaleureusement la lecture de ce roman de Laurent Mauvignier.⭐⭐⭐⭐
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Comment continuer quand on fait le constat lucide que tout se délite en soi et autour de soi? Continuer à sombrer ou continuer à se battre?
C'est la deuxième option que choisit avec courage l'héroïne, pour tenter de sortir de l'ornière à la fois sa propre vie qui s'éloigne dangereusement de ses rêves de jeunesse et celle de son adolescent en risque de mal tourner. Elle décide de l'emmener dans une chevauchée à deux dans les montagnes kirguizes, chevauchée qui tournera à l'aventure dans le sens le plus plein du terme, symbolique, épique et dramatique.

Bien qu'un peu rebutée par le style hyper-réaliste de la partie bordelaise du roman, j'ai été très touchée par cette histoire qui tient debout tout en étant improbable (il parait qu'elle est basée sur un fait divers), par la puissance de l'amour maternel qui s'en dégage. Et surtout par ce message essentiel qui traverse et propulse le récit, ce mantra qui nous répète qu'il faut continuer, rebondir, rejaillir, car une voie reste ouverte quelle que soit l'adversité.
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Sybille et Samuel sont au Kirghisistan. Ils sont en voyage , pour se retrouver, se protéger, chasser les démons.
La mère est triste, hermétique à toute forme de bonheur, le fils est rebelle, un refuznik global.
Une soirée trop arrosée de Samuel va précipiter le départ vers le Kirghisistan.
Très beau voyage conté par Laurent Mauvignier.
Au départ, le sentiment d'être dans un roman d'ado , avec certes une langue évoluée. Et puis, les personnages s'installent, les secrets , les non dits se dévoilent et le voyage prend son envol, sous fond d'humanité, de tolérance et de partage. L'un se cherche , l'autre essaie de se réparer.
C'est beau,bien écrit, la carte postale est magnifique. un beau moment de lecture.
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Roman inspiré de l'histoire vraie d'une mère qui emmène son fils tombé dans la délinquance voyager plusieurs mois à cheval au Kirghistan, je crois que j'aurais préféré lire directement le témoignage des intéressés.

Car si le mal-être de l'adolescent ainsi que celui de sa mère sont assez justement retranscrits, j'ai trouvé que leur "rédemption" l'était moins : certains clichés maladroits parsèment leur aventure et il m'a manqué quelque chose pour être embarquée dans ce récit. Dommage, car j'aime beaucoup la plume de cet auteur, mais je ne manquerai pas de retenter ma chance avec d'autres de ses ouvrages.
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CONTINUER est l'occasion pour moi de retrouver l'écriture si puissante de LAURENT MAUVIGNIER après avoir lu notamment l'extraordinaire huit clos d'HISTOIRE DE LA NUIT du même auteur.
Effectivement je ne suis pas déçu sur ce plan-là avec quelques pépites dont les pages 89 à 91 qu'il n'est pas possible de mettre en citation tellement la phrase est longue…
C'est la même attirance que provoque en moi les oeuvres de certains peintres. Un tableau me touche et par contagion, tous les autres me font le même effet ( je pense à EDOUARD HOPPER ou dans un autre registre FABIENNE VERDIER dont le périple en chine est à lire absolument : PASSAGERE DU SILENCE)
Je CONTINUERai donc à lire du LAURENT MAUVIGNIER même si dans CONTINUER une question m'a taraudé au fur et à mesure de la lecture : comment les personnages que sont SIBYLLE la maman et SAMUEL son fils, qui portent tant de souffrances intériorisées, conscientisées, et exprimées si intensément par l'auteur, ont-ils tant de mal à s'en alléger ? tant de mal à se parler ? C'est pour moi la limite de ce roman dont l'aventure en Kirghizistan me parait être un trop grand décor, certes magnifique, mais sans rapport avec ce qui joue de l'intimité entre les personnages.
Ça reste malgré tout du MAUVIGNIER ! Incontournable !
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Difficile pour moi de noter ce livre et encore plus de rédiger mon commentaire tant il m'a laissée perplexe et partagée. Ce roman m'aura fait passer par tous les sentiments, du coup de coeur à l'ennui profond, de l'agacement à l'admiration... bref au final difficile de dire ce que j'en retiens et ce que j'en ai pensé.
Continuer c'est l'histoire de Sibylle et Samuel, une mère et son fils, une mère qui décide de tout quitter et de sacrifier ses économies pour emmener son fils au Kirghistan, entreprendre un long voyage à cheval en espérant le sauver de ses mauvaises fréquentations et l'aider à reprendre pied avant que sa vie ne bascule définitivement.
Le point fort de ce roman c'est ce personnage de Sibylle, une femme épuisée, que la vie a malmenée (on comprendra au fil du récit comment) et qui pourtant continue à se battre, à continuer, une femme manipulée par son ex-mari qui a tout fait pour la rabaisser, une femme dont le fils se moque sans voir tout ce qu'elle fait pour l'aider. Et pourtant Sibylle continue, elle se relève, elle est courageuse, plus tenace qu'il n'y paraît, prête à partir au bout du monde pour aider Samuel. J'ai beaucoup aimé ce portrait que j'ai trouvé très juste et très réussi, parfois poignant tant on sent Sibylle prête à craquer alors que personne ne lui fait de cadeau.
Dommage que le reste du roman ne soit pas à la hauteur. Je pense que ce qui a péché pour moi est le rythme et la vraisemblance de l'intrigue. On oscille entre des passages contemplatifs, très écrits, où l'auteur nous détaille les pensées des personnages ou insiste sur certins détails et d'autres où soudain tout s'accélère comme dans un roman d'aventures. Pourquoi faut-il forcément que ce voyage soit ainsi semé d'embûches et d'accidents en tous genres ? Est-ce pour que l'aventure soit plus impressionnante ? Il me semble pourtant qu'on peut sans problème randonner quelques mois en Asie Centrale sans risquer sa vie à tout moment... et que cela n'en rendrait pas le roman moins pasionnant.
Alors que les chapitres sont courts et souvent assez incisifs, l'auteur casse régulièrement le rythme pour évoquer en flashblack des intrigues secondaires, faisant ainsi retomber l'intérêt et brisant la dynamique du roman. Si les problèmes de Samuel au début du roman sonnent juste et sont glaçants, ce n'est pas toujours le cas des autres disgressions et j'ai eu du mal à osciller ainsi entre la randonnée à cheval, Paris et la jeunesse de Sibylle, Bordeaux et sa vie présente.
Peut être que ce roman veut finalement brasser trop de thèmes et d'histoires au détriment de la cohérence de l'ensemble... en tous cas j'en sors relativement déçue alors que plusieurs passages étaient vraiment forts. Je retenterai sans doute l'expérience avec cet auteur en espérant tomber sur une oeuvre qui me conviendra mieux.
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