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Laurence Kiefé (Traducteur)
EAN : 9782847209709
304 pages
Gaïa (06/01/2021)
4.3/5   30 notes
Résumé :
Dara McAnulty est un naturaliste nord-irlandais, un amoureux de la faune et de la flore, un adolescent autiste ayant trouvé dans la nature un remède à ses maux, un refuge.
En 2018, alors que sa famille s'apprête à déménager à l'autre bout du pays, Dara est dévasté par la perspective de devoir quitter les forêts et les paysages qu'il affectionne. L'écriture s'impose à lui comme une nécessité - un moyen d'exprimer ses sentiments et son engagement, ses passions... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
A l'origine, c'est le côté "nature irlandaise" qui m'avait orientée vers ce livre, mais j'y ai trouvé bien plus que ça: le regard qu'un jeune ado atteint d'Asperger pose sur le monde et sur lui-même.
Ce livre autobiographique se présente sous forme d'un journal qui court sur une année, celle de ses quatorze et du déménagement de sa famille d'une ville à une autre.
Comme tous les membres de sa famille (un petit frère, une petite soeur et ses parents, tous atteints d'asperger sauf le père), Dara est passionné par la nature et passe des heures à observer insectes et oiseaux. Les connaissances de ce garçon, et sans doute de toute la famille, sont époustouflantes, et c'est un vrai bonheur de le lire expliquer, ou remarquer des détails naturalistes sur tout ce qui le captive. Dara est de la génération de Greta Thunberg et partage avec elle ce désespoir, cette incompréhension de ses contemporains mais aussi cette envie de lutter pour l'environnement. Comme elle, il est sollicité dans son propre pays pour intervenir auprès des jeunes, une tâche difficile pour un jeune autiste asperger.

Cet aspect du livre est très intéressant aussi, comme je le disais plus haut, car Dara nous explique ses angoisses irrépressibles de l'intérieur, la nécessité qu'il a de devoir se contrôler quand il est en présence d'autres personnes pour ne pas trop dénoter. Il raconte sa manière d'être avec une belle sensibilité, partageant avec nous son intériorité.
Une belle découverte que je dois à LadydoubleH!
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Traduit par Laurence Kiefé
Mon deuxième coup de coeur dans le cadre du Mois Irlandais ! Voilà, c'est dit. What else?

Dara McAnulty n'est pas un auteur comme les autres : il a 16 ans (c'est ce que dit la jaquette), mais il en avait 14 quand il a écrit ce journal. Il est autiste. Il vit en Irlande du Nord. Nous allons le suivre pendant un an, jour pour jour. Au fil des saisons. du printemps au printemps suivant, du 21 mars au 21 mars suivant. L'univers de Dara s'effondre le jour où ses parents décident de déménager du comté de Fermanagh au comté de Down. Il commence ce journal pour surmonter son trouble, trouver réconfort en racontant sa passion pour la nature dont il est un observateur aguerri. Les héros du quotidien de Dara ne sont pas vraiment ses camarades de classe (il est harcelé à cause de sa différence) mais la faune et la flore qui l'entourent. Ses compagnons de route, son refuge, ses potes.

Un livre de littérature nord-irlandaise qui ne parlent pas des « troubles », c'est assez rare pour être souligné. C'est un ouvrage assez difficile à résumer en soi, mais en ces périodes de confinement/couvre-feu où nous avons perdu une partie de notre liberté depuis un an maintenant, je ne peux que souligner l'effet extrêmement apaisant de cette lecture qui vous donne, qui plus est, une furieuse envie de découvrir la campagne de nord-irlandaise, en particulier le comté de Fermanagh et celui de Down, de partir randonner dans les montagnes Mourne, au sommet de Crocknafeola, ou du côté du lough Nabrickboy. Je ne connais pas trop l'Irlande du Nord (à par Derry, Belfast et l'incontournable Chaussée des géants où je suis allée deux fois en 2004 et 2007). Ce fut donc avec un grand intérêt que j'ai emboité le pas à Dara, qui m'a expliqué tout, tout, tout sur la faune et la flore croisées en chemin.

J'ai été stupéfaite par le savoir très pointu de ce très jeune auteur sur les animaux, les insectes, les arbres, les fleurs, bref, tout le monde animal et végétal qui nous entoure et auquel nous ne faisons pas forcément toujours très attention. du moins pas autant que le sens de l'observation qu'il a. Dara vous parle de la nature mais aussi de la mythologie irlandaise, de l'origine des mots gaélique, des toponymes, de la signification de son prénom et de son nom de famille, etc. Un petit glossaire bien sympathique se trouve à la fin de l'ouvrage. Il est également un peu question d'Histoire.

Hypersensible envers la nature, Dara se révolte face à sa destruction par des humains matérialistes et avides d'argent, prêts à tout saccager, quoi qu'il en coûte, pourvu que ça rapporte. S'il a du mal à communiquer avec autrui dans la vie « réelle », il se défend très bien sur les réseaux sociaux où il arrive à mobiliser. Remarqué, il est invité par des défenseurs de l'environnement dans des meetings ou des réunions de fan de certaines espèces, comme celle des autours.

On voit grandir Dara, on le voit prendre de l'assurance, partager son engagement en faveur la nature avec d'autres, se rendre compte qu'il n'est pas seul, s'épanouir, apprivoiser son nouvel environnement et se libérer des tracasseries causées par le harcèlement dont il était victime. Dans son nouveau collège, les ados ont l'air beaucoup plus cools et intelligents ! de quoi casser quelques préjugés sur les jeunes de sa génération :

« Au niveau mondial, soixante pour cent des espèces sauvages ont disparu depuis 1970. Et c'est ma génération qu'on qualifie « d'apathique », d »égoïste », de « dispersée » ! Alors que les adultes, qui contrôlent actuellement tout accès à la nature, qui décident des répartitions entre les routes à grande circulation, les lotissements et les espaces verts, continuent à dépenser l'argent public pour prendre des décisions contraires à l'intérêt de la nature. »

« L'Eco Group du collège est plein a craquer de gens de tous âges et ceux qui nous ont rejoints me disent que ça leur fait du bien de participer, de mettre leurs idées en pratique, de partager ce qu'ils ressentent, de se battre. (…)
Dans un monde aussi rapide, aussi compétitif, il est indispensable de nous sentir enracinés. Il est indispensable de sentir la terre et d'entendre les oiseaux chanter. Il est indispensable d'utiliser nos sens pour participer au monde. Peut-être, à force de nous taper la tête contre un mur de briques, celui-ci finira-t-il par s'écrouler. Et peut-être pourrons-nous utiliser les décombres pour reconstruire quelque chose de mieux, de plus beau, en lâchant la bride à notre propre nature. Vous imaginez ça ? »

Enfin, Dara McAnulty possède une plume majestueuse qui contribue à votre évasion.

Ce livre est un ravissement, un bonheur intense. Et un engagement écologique qui faire plaisir. A lire et à faire lire !
Lien : http://milleetunelecturesdem..
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Journal d'un jeune naturaliste est un livre précieux dans ce qu'il offre de vision et de compréhension. Dara a seize ans lorsque ce livre est publié en 2020. Dans ce journal, il partage sa quatorzième année au jour le jour ou presque ; une année charnière pour ce jeune nord-irlandais, autiste et passionné de nature. D'une équinoxe de printemps à la suivante, nous l'accompagnons au travers d'un déménagement – du comté de Fermanagh à celui de Down – et de son engagement écologique. Dans sa famille, tous sont autistes, sauf son père. « Au fil des années, un mur de pierre et de magnifique lierre s'est édifié autour de moi, que seules la famille et la nature ont le droit de franchir. »

L'écriture de Dara McAnulty est habitée et sa plume éclatante. Ces pages offrent le privilège de nous glisser à ses côtés lorsqu'il arpente la nature, et c'est juste dingue. Plénitude, vastitude, unité. Son érudition est sans failles et sa passion contagieuse. Les oiseaux, les insectes, l'environnement naturel d'Irlande du nord, tout prend vie, nous ouvre les yeux et donne une envie furieuse de partir en balade.

« Tout coucher par écrit, tout déverser, ça m'aide à donner un sens au monde. Ce qui a démarré comme gribouillage et ratures sur la page, s'est transformé en mise en forme fondamentale de mes journées. J'ai besoin d'aller puiser l'énergie de quelque chose, quelque part. »

Son regard est déjà aiguisé sur le monde et la société. Sagesse et éco-anxiété. Il a souffert de harcèlement dans une précédente école – à cause de son autisme – et raconte son rapport à l'école et aux autres, son cerveau qui a besoin de se déployer et de se défaire de ses fardeaux.

« J'aime le collège, j'ai vraiment envie d'apprendre. Mais l'enseignement est tellement terne, tellement fastidieux. L'indifférence du cadre est intolérable. Ce qu'on apprend est aussi captivant qu'un robinet qui fuit, alors que, dehors, le monde est tellement plus facile à condenser, à appréhender. On peut se concentrer sur une chose : une fleur, un oiseau, un bruit, un insecte. le collège, c'est tout le contraire. Je ne parviens jamais à y raisonner convenablement. Ma cervelle se laisse engloutir par les couleurs, les bruits et la nécessité d'être organisé. de cocher les obligations du cerveau. de toujours essayer de maîtriser l'angoisse nerveuse. de me contrôler en permanence. »

Je ne peux que vous conseiller de découvrir ce livre, le regard et la plume de ce jeune homme brillant et sympathique. En attendant, vous pouvez déjà l'écouter par ici (vidéo Youtube partagée par les éditions Gaïa).

« Même dans les teintes de gris et de noir, le ciel ici n'est que lumière, espace et couleur. Il n'a pas la lourdeur d'un ciel de banlieue, peut-être simplement parce qu'il s'étend à perte de vue. »
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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Ce journal est passionnant : nous découvrons la vie quotidien de ce jeune homme, en plein adolescence, de sa vie de famille et des problèmes qu'il rencontre au collège par le prisme de la nature, de ses convictions écologiques et de son autisme. La lecture est très agréable et reconnecte le lecteur à la nature. Toutefois, je reconnais pour celles et ceux qui n'ont pas de grandes connaissances botaniques ou zoologiques, la lecture peut-être parfois un peu longue.

J'ai été conquise par ce livre. J'avoue avoir été fortement attirée par la couverture de l'édition française, représentant une mésange à tête noire (#jaimelesoiseaux). Ce livre m'a accompagnée pendant quelques jours début février et m'a sorti de la torpeur hivernale. Une vraie bouffée d'oxygène!

J'ai été très impressionnée par le niveau d'écriture, qui est élevée pour un jeune de quatorze ans. Je me suis demandée s'il y avait eu un travail post-écriture, de la part de l'éditeur ou des traducteurs, mais non. Une vidéo de promotion du livre nous montre Dara parlant de sa passion et de ses convictions, et son niveau de langage est identique à celui du livre.

Un livre à découvrir et un jeune auteur à suivre, tant dans son écriture que dans son parcours écologique!!
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Du haut de ses 14 ans, Dara McAnulty nous livre à travers ces lignes un véritable hymne à la Nature et à l'émerveillement.

Le temps d'une année, d'une danse des saisons, ce jeune naturaliste nous partage quelques bribes de son quotidien : ses difficultés sociales du fait de son spectre autistique, son amour de la faune et de la flore, ses questionnements d'adolescent emplis de sagesse et les pérégrinations de sa chère famille.

Les mots sont forts, doux et poétiques : une véritable immersion au coeur des forêts, montagnes, plages et autres étangs qu'abritent la nature irlandaise.

Je ne parlerai pas d'oeuvre majeure, seulement d'un livre à glisser entre toutes les mains. du moins de ceux et celles qui aiment parfois lever les yeux au ciel pour admirer le vol d'un oiseau ou se baisser afin de voir s'activer un insecte esseulé.

Une oeuvre à coeur ouvert qui nous (r)appelle à l'essentiel : se souvenir, sans cesse, que la Magie nous entoure et qu'il n'appartient qu'à nous de s'arrêter pour la contempler.
Et qui sait, pour la préserver de l'oubli ou d'une disparition anticipée.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Quand nous (par "nous", j'entends les autistes), nous nous intéressons à quelque chose, pour la plupart des gens, ça s'appellerait de "l'obsession". Pourtant, ça n'a rien d'obsessionnel. Il n'y a là aucune appréhension, aucun danger, bien au contraire; C'est libérateur et essentiel au fonctionnement de mon cerveau. Ca calme, ça apaise: rassembler l'information, trouver des schémas, séquencer et trier, tout ça, c'est un muscle à assouplir. Je préfère le mot passion. Oui! Et il est absolument fondamental que nous puissions suivre nos passions.
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J’aime le collège, j’ai vraiment envie d’apprendre. Mais l’enseignement est tellement terne, tellement fastidieux. L’indifférence du cadre est intolérable. Ce qu’on apprend est aussi captivant qu’un robinet qui fuit, alors que, dehors, le monde est tellement plus facile à condenser, à appréhender. On peut se concentrer sur une chose : une fleur, un oiseau, un bruit, un insecte. Le collège, c’est tout le contraire. Je ne parviens jamais à y raisonner convenablement. Ma cervelle se laisse engloutir par les couleurs, les bruits et la nécessité d’être organisé. De cocher les obligations du cerveau. De toujours essayer de maîtriser l’angoisse nerveuse. De me contrôler en permanence.
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Nous sommes tous autistes, tous sauf papa - il est l'exception et il est aussi celui sur lequel nous comptons pour décortiquer non seulement les mystères de la nature mais également ceux du genre humain. Ensemble, nous formons une bande aussi excentrique que chaotique (...).
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Aujourd'hui, je ne ressens aucune tension dans mon corps. Je me sens libre, fluide. Je tends la main et presque aussitôt un papillon myrtil s'y pose. Je m'accroche à ce moment, je sens la chaleur du soleil sur mon dos et l'odeur des reines-des-prés emplit mes narines. Je veux que cette sensation reste gravée en moi pour l'éternité.
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La grive vient un peu n’importe quand au cours des saisons, et autrefois, ce côté imprévisible m’aurait causé autant de souffrances que de frustration. Mais aujourd’hui, j’ai appris à rationaliser ce manque de fiabilité et j’apprécie nos rencontres, sans espoir ni impatience. Bon, je m’y efforce.
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Video de Dara McAnulty (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Dara McAnulty
Dara McAnulty est un naturaliste, un amoureux de la faune et de la flore, un être hypersensible. Cette chronique des quatre saisons, écrite entre 2018 et 2019, relate une année charnière dans la vie de ce collégien nord-irlandais devenu, à tout juste quinze ans, une figure du militantisme écologique et un auteur célébré par ses pairs.
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