Le bowling du point du jour

Dans une petite ville des Etats-Unis, à l'aube du XXe siècle, Bertha Truitt est découverte inconsciente dans le cimetière par un jeune garçon et un médecin noir. Cette femme au fort caractère n'a pas de passé et elle decide de s'installer dans cette petite ville, d'épouser le médecin noir et de construire un bowling où les femmes auraient le droit de jouer.
D'emblée le ton est donné et le lecteur est prêt à accueillir des personnages indépendants et excentriques qui se débattent dans des situations peu communes.
Une petite communauté va se former grâce au bowling de Bertha, des hommes et des femmes malmenés par la vie. le roman développe alors une succession d'histoires personnelles, chacun des personnages se déterminant vis-à-vis du "candlepin", cette forme de bowling que Bertha Truitt assure avoir inventé. Ainsi ils entrent et sortent de scène en fonction des développements du récit, comme s'il s'agissait d'une pièce de théâtre.

Bertha est une énigme et si l'on formule l'hypothèse que sa passion pour le bowling correspond à un transfert métaphorique de sa vision du monde, on peut toujours s'interroger sur son passé mystérieux et sur la boule en bois qu'elle transportait dans son cabas.
En tous cas, elle défie les conventions racistes et misogynes puisque ce bowling rassemble rapidement les habitantes de la petite ville.

Ainsi LuEtta Mood, qui joue pour échapper à un mari détestable et surtout à son chagrin face à la mort de sa petite fille, devient très vite une championne incontournable du bowling et incarne ces destins bousculés comme dans un jeu de quilles.

"Il est ici question d'amour. D'amour à sens unique, serait-on tenté de croire, la boule irréfléchie et obstinée qui fonce aveuglément sur la piste. Elle s'approche au plus près pour choisir parmi les quilles celle qui a sa préférence, celle à qui il lui tarde de faire tourner la tête. Je t'aime ! Et patatras. Ne reste plus qu'une pile de quilles en un seul morceau. Intactes mais malmenées. Encore et encore, elles se tiennent prêtes à être fauchées. le retour de la boule sépare les bien-aimés, éconduit les quilles. Reste. La boule s'y refuse, le joueur la lance, la voilà qui file, patatras. Vous saisissez l'idée. Cela semble à sens unique."

D'autres portraits seront brossés au fil du récit. Celui de Joe Wear, l'adolescent qui l'a découverte dans le cimetière et qui sera son manager, et qui aurait dû hériter du bowling. Et celui de Jeptha Arrison, un jeune handicapé ramasseur de quilles qui voue une totale dévotion à Bertha et à ce lieu dont il se sent responsable.

La mort de Bertha intervient alors dans des circonstances les plus fantasques: elle va se noyer dans l'explosion d'un réservoir de stockage de mélasse à Boston. Ce qui apparaît ici extravagant est en fait exact puisque cet accident a réellement eu lieu. de quoi rebattre les cartes entre fantasque et vérité et accorder davantage de crédit à des événements surprenants. de quoi estomper la frontière déjà fragilisée entre fiction et réalité !

La suite de la saga familiale va parfois se perdre dans une généalogie bouleversée par l'héritage de Bertha. Si les personnages et les situations restent toujours aussi décalés, il faut parfois s'accrocher au récit pour découvrir les secrets de chacun et les liens qui les unissent dans cette dynastie tentaculaire.
Avec toujours en toile de fond des destins qu'on envoie balader comme dans un jeu de quilles.

Un livre qui commence fort : un corps est retrouvé dans le cimetière de Salford. C'est une femme, bien en vie, qui va bouleverser la vie du village et embarquer avec elle des personnages hauts en couleurs. Une femme forte en tempérament et en originalité !
En ouvrant un bowling où les femmes et les hommes se mêlent, en épousant un médecin noir, en habitant une maison extra-ordinaire, cette femme intrigue.
Puis très vite on passe à la vie d'autres personnages qui gravitent autour d'elle : le mari, la nourrice, l'employé, la génération d'après.
Mais le personnage qui est présent tout au long du roman : le Bowling, qui traversera L Histoire et les modes.
Un roman léger mais pas que, des thématiques fortes sont traités : la filiation, la jalousie, une destinée tracée...
#NetGalleyFrance

Le bowling du point du jour d'Elizabeth McCracken
editions Nil

Une histoire du début des années 1900 dans le Massachusetts, assez surprenante qui débute avec un couple mixte improbable, à l'époque, un docteur noir et une femme considérée comme morte lors de son introduction dans le roman, Bertha Truitt, mais qui a juste perdu la mémoire.
Non seulement Bertha est vivante mais elle étonnera tout le monde en bâtissant en un rien de temps un bowling qui sera un centre d'activité important dans la ville de Salford.
Tout se met en place un peu comme dans un conte. Ce qui m'a plu dès le début mais au cours de ma lecture c'est un avis mitigé qui s'est confirmé.
J'ai beaucoup aimé la riche galerie de personnages, leur présentation, leur passé, l'analyse de leur caractère mais surtout ce couple très attachant. J'ai aimé le style parfois loufoque, toujours détaillé et précis. Enfin l'intrigue, qui met en avant une femme en avance sur son époque qui batit son entreprise avait tout pour me plaire.
Mais voilà je crois que je me suis perdue à travers tous les personnages.
C'est juste l'étincelle qui n'a pas eu lieu je ne me suis pas accrochée à l'intrigue je l'ai lu sans déplaisir mais sans m'y cramponner.

Bowling m'a vraiment intrigué et à la fois m'a laissé sceptique.

Les personnages sont tellement tirés par les cheveux... Trop pour moi, sans doute.

J'ai un sentiment curieux à la fin de la lecture de ce roman.

Comme si j'avais assisté à un spectacle de cirque raté, trop long, tristounet et avec des personnages un peu glauques.


Ce n'est pas inintéressant, mais je suis restée avec cette sensation de gêne.
Comme si le livre était écrit en kaki, gris et sous une brume avec des cris désagréables....

Une saga familiale déjantée et absurde.
1900. Bertha Truitt (a-t-on déjà lu nom plus laid ?) semble arriver de nulle part lorsqu'elle est découverte inconsciente dans le cimetière d'une petite ville du Massachusetts. Pourtant, à peine sur ses pieds (il n'est pas précisé si elle les a grands, les pieds, Bertha… [je sais que c'est Berthe… mais je tenais à cette blague. La réf. à la Grosse Bertha me paraissait moins légère quoique plus d'époque… je m'enfonce ? Bon… si tu reviens, j'annule tout.]). Bertha donc, foutue comme elle l'était, décide d'ouvrir une salle de bowling qui deviendra bien vite le point de rencontre de tous les habitants du coin.
Il faut dire que Bertha n'y va pas avec le dos de la cuillère… cela dit pour construire un bowling c'est mieux une pelleteuse certes : elle autorise la mixité, s'associe avec un homosexuel et épouse un médecin…… noir ! Quoi de mieux pour alimenter les ragots, les potins, les commérages ?
Plus hauts en couleurs les uns que les autres, les habitués du bowling boiront du petit lait. Et pas seulement.
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Reste que la lecture de ce roman, faite dans le cadre du Prix du roman Fnac pour lequel j'étais jurée cette année, ne m'a pas franchement enthousiasmée.
Il conviendra certainement à qui aime l'« absurde sage » mais, préférant les mugs de cappuccino, ça n'est pas ma tasse de thé.
Sans parvenir réellement à m'attacher à ces personnages loufoques à la psychologie pourtant très travaillée, j'ai trouvé le roman long et je manquais cruellement de curiosité pour leurs aventures. J'en ai terminé la lecture en diagonale et n'ai évité ni le torticolis, ni l'ennui.
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