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4,15

sur 1365 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Pour moi, une lectrice addict, recevoir ce roman en avant-première c'est comme me faire écouter une chanson inédite des Beatles avant les autres. Même si c'est peu probable, certains membres du célèbre quatuor n'étant plus de ce monde. Cela-dit, c'est aussi le cas de l'auteur du roman qui nous préoccupe aujourd'hui.
Mais nous ne sommes pas là pour porter le deuil. Quoique vu le taux de mortalité au fil des pages, ce serait plutôt de bon ton. Car l'heure est à la vengeance. L'heure est à la victoire des moins méchants contre les très méchants. Parce que non, malgré ce qu'on a tenté de vous inculquer dans La Petite maison dans la prairie ou Star Wars, il n'y a pas une frontière stricte entre ceux qui croient au bien et ceux qui font le mal. Dans ce roman il y a ceux qui font le mal mais avec bienveillance, il y a ceux qui font le bien pour de fausses bonnes raisons, ceux qui tentent de faire le bien mais s'y prennent comme des manches, et ceux qui font si bien le mal qu'on ne les y prend même pas. Tout le monde suit toujours là ?
Ajoutez à cela l'ambiance glauque et noire de New York fin XIXème siècle, qui rappelle des passages bien noirs de quelques Zola comme L'Assommoir. Il y a ces caves sordides qui n'ont jamais vu la lumière du jour et tant mieux car la misère y est tapie dans tous les recoins, comme une maladie honteuse. Il y a ceux qui boivent trop, qui se droguent toujours trop, qui se battent trop et trop tôt, qui volent, trop ou trop peu, et qui espèrent malgré tout. Ajoutez à cela cette petite touche de dérision, de moquerie que l'auteur insuffle au fil de l'histoire, qui fait penser un peu au style de Pierre Lemaitre en moins prononcé, et qui rend les personnages humains à défaut de sympathiques.
Ajoutez à cela l'objet livre que vous tenez dans vos mains : il est d'une taille et d'un poids si satisfaisants que je me demande même s'il n'y a pas une histoire de nombre d'or cachée sous ses proportions. Mais comme je suis plus littéraire que mathématicienne, je me contente d'explorer la couverture qui est magnifique.
Et j'admire encore une fois la capacité de cette maison d'édition à produire des livres aussi beaux à un prix si raisonnable. C'est un éloge à la lecture papier, opposée à la lecture numérique.

J'imagine tout ceux qui sont arrivés à ce point de mon avis sur ce roman, en train de se poser la question fatidique : mais alors c'est aussi bien que Blackwater ou pas ???
Ok, j'y viens : oui. C'est même peut-être mieux. Comme l'histoire tient en un volume, le rythme est plus soutenu. Mais si Black Water avait eu un tempo plus rapide, le charme de la série aurait été moins envoûtant. Donc en résumé, si vous avez aimé Black Water, vous aimerez certainement ce roman.
Alors faut-il le lire ? Oui !!!! En accompagnement musical, délaissez les Beatles. Ils sont trop gentils. Et c'est moi qui dit ça avec mon tatouage Let It Be !! Prévoyez plutôt Sympathy for the devil des Rolling Stones.
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Brillant ! Autant que la magnifique couverture ouvragée de ce petit pavé de 500 pages que nous offre Monsieur Toussaint Louverture.
Je connaissais déjà le travail de l'éditeur par le génial Swan Song, autre joli pavé en deux tomes. La qualité de ce travail est à noter, quel plaisir à voir, à toucher, à contempler. Et bien sûr à lire. On sent l'amour du métier, rien qu'à la façon dont les personnes qui ont contribué au projet sont mentionnées, fait rarissime. La couverture est particulièrement évocatrice, mais on s'en rend compte vraiment une fois plongé dans le récit.

Comme avec Swan Song (écrit par Robert McCammon), l'éditeur fait le pari de publier un roman des années 80 d'un auteur américain à succès, mais n'ayant pas encore été traduit en français (je parle du roman, pas de l'auteur en général). Un pari gagné, et je m'étonne qu'on ait dû attendre aussi longtemps !
Comme avec Swan Song, je suis sous le charme, je découvre l'auteur, mais je découvre aussi avec tristesse que Michael McDowell n'est plus de ce monde, et qu'à l'image d'un autre de ses compatriotes (Michael Crichton), sa vie fut certainement trop courte.

Revenons-en au roman en question.

Tout est politique et social dans Les Aiguilles d'Or, qui décrit le New York de 1982.
Le thème central, omniprésent, a pour sujet la lutte entre un bloc bourgeois, dépositaire du pouvoir, du bon goût et de la bien-pensance, et la cohorte des miséreux, ceux d'en bas, les « sans-dents » comme dirait l'autre.
Mais le roman a ses contraintes et l'auteur ses tropes de prédilection. Alors, plutôt que de nous servir un froid et insipide traité de sociologie, il nous offre sur un plateau – d'or – la plus parfaite des histoires illustrant le propos : la confrontation entre deux familles que tout oppose. Les Stallworth qui résident dans les beaux quartiers, et les Shank, immigrés d'origine allemande aux activités pour le moins douteuses.
La confrontation entre ces deux clans sera sanglante, à l'image de la lutte des classes correspondante.


J'avais lu je ne sais où un article intéressant expliquant l'opposition entre deux écoles dans l'écriture romanesque actuelle. L'une de ces écoles porte aux nues le « style littéraire » et je crois qu'elle est bien représentée par les nobélisés.
L'autre semble venir des États-Unis. Plutôt que de tenter de l'expliquer, je citerais McDowelllui-même, qui à mon avis en est un parfait représentant : « Je pense que c'est une erreur d'essayer d'écrire pour la postérité. J'écris pour que des gens puissent lire mes livres avec plaisir, qu'ils aient envie d'attraper un de mes romans, qu'ils passent un bon moment sans avoir à lutter. ». La citation – incomplète – provient de la fiche Wikipédia de l'auteur, que je vous invite à lire plus en détail.

L'école « américaine », populaire ? Peut-être, et McDowelllui-même semble abonder dans ce sens. Simplement, ce serait une grossière erreur que de réduire le souci de « plaire au plus grand nombre, d'être accessible », à la production de romans « pour  les masses ».
En réalité, l'écriture de McDowell non seulement remplit tous les objectifs qu'il a lui-même énoncés, mais sa qualité, sa précision et sa constance dépassent tout ce que j'ai pu lire jusqu'à maintenant. Autant dire que la lecture est fluide, ce qui permet de profiter pleinement de toute la richesse contenue dans le roman (descriptions de la société, des lieux, politique et intrigues…).

L'école « américaine », c'est aussi une vision cinématographique du roman, et maintenant je me rends compte de la force de frappe que possèdent les écrivains scénaristes. J'ai parlé de McDowell et de McCammon. Michael Crichton est de ceux-là aussi. Et Stephen King bien sûr. Ira Levin ne dépareillerait pas, bien que ses romans se distinguent de ceux de ces compatriotes par une concision qui confine à la pureté (il fut un auteur de pièces de théâtre par ailleurs).
Bref, ils sont forts, ces Américains ! (Je ne boude pas pour autant les auteurs à « style » quand celui-ci me touche, et je ne pense pas du tout que les deux « écoles » soient exclusives).


Dans Les Aiguilles d'Or, McDowell montre à voir tout son talent de scénariste. C'est à la fois simple et efficace (une banale histoire de revanche), et diaboliquement bien ficelé (il faut voir avec quelle précision les intrigues se nouent et se répondent au fil du roman).


Les Aiguilles d'Or, c'est aussi une esthétique très précise du New York de 1882. Une fresque pour ainsi dire, tant les portraits des lieux, des personnages, des institutions, et de la société en général sont palpables à travers le texte.
Ce roman m'a rappelé les innombrables « classiques » français du XIXe siècle étudiés à l'école. C'est drôle : le seul que j'ai relu assez récemment pour m'en souvenir un peu est Bel-Ami, De Maupassant, et je lui ai trouvé beaucoup de points communs. Non seulement dans la société décrite (détestable, je trouve), mais aussi dans les thèmes traités (importance de l'étiquette, salons des maîtresses de maison, collusion entre le milieu journalistique et la politique). Bel-Ami a été publié en 1885.

La plongée dans cette atmosphère est immédiate grâce à un excellent premier chapitre, très cinématographique, classique mais efficace. le roman fait 500 pages. Je craignais au début une dilution de l'intrigue dans un excès de descriptions, mais en fait non. Il se passe beaucoup de choses dans ce roman, et chaque évènement a son importance, qu'on comprendra parfois plus tard.


Ce qui m'a peut-être le plus impressionné dans ce roman, c'est le talent de l'auteur pour transformer des rapports de force complètement déséquilibrés au départ. Et aussi pour retourner le jugement de morale, a priori nettement et logiquement en faveur des Stallworth.
Pour ce faire, l'auteur va développer, pour chaque membre des deux familles, un portrait de plus en plus nuancé, pointant astucieusement des défauts ou des faiblesses chez ceux qui apparaissaient bons ou forts, et inversement. Et ainsi, en toile de fond et dans le viseur, la critique de la société fait mouche. Une technique proprement incroyable !


Les thèmes abordés sont innombrables. le racisme est par exemple abordé à travers le personnage de Maggie Kitzer, dont l'ascendance africaine est presque indécelable. Toujours sur ce thème, l'auteur pointe à maintes reprises le mauvais traitement dont font l'objet les immigrés irlandais (j'ignorais).


Si le sort réservé à l'avocat vous a impressionné, mais pas dégouté, il y a ce film avec Ryan Gosling : ...
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Un sacré scénariste ! 500 pages qui se lisent d'une traite. C'est différent de la saga des Blackwaters et bien plus noir !
On est plongé dans le New-York du XIXe siècle où la population est scindée en 2 catégories bien nettes : les riches et leurs pouvoirs malsains d'un côté, les pauvres et l'injustice de l'autre. Nous suivons 2 familles que tout sépare mais dont on va vite comprendre leur lien. Et vive les femmes ! Comme dans Blackwaters, les femmes tiennent les 1eres places ! Bonne lecture!
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Au printemps dernier, Michael McDowell était un illustre inconnu pour moi ... j'ai été très emballé par la parution en feuilleton de "Blackwater". J'ai donc attendu avec impatience la parution de ce nouveau livre "Les Aiguilles d'or" ... C'est déjà un vrai et bel "objet livre" : la couverture, la traduction sont très très bien (sauf l'allusion à la messe alors que dans un office protestant presbytérien on parle de culte). Nous voilà donc au tout début du récit dans la nuit du 31/12/1881 au 1er janvier 1882 à New York ; deux quartiers sont présentés : les quartiers bourgeois et le quartier mal famé et pauvre qu'est le Triangle Noir. Deux familles vont s'affronter tout au long du récit. D'une part, les Stallworth dont le patriarche est juge, le fils pasteur presbytérien et le gendre avocat : ils sont Républicains et se veulent être les tenants de l'ordre, de la rigueur, de la morale. D'autre part, les Shanks : ils sont démocrates et représentent le brigandage, le vol, le meurtre, l'absence de moralité. le récit - très américain - nous amène dans ce New York en clair obscur de la fin du XIXe siècle. Un bon moment et, même si l'auteur est mort depuis 1999, ce fut une belle découverte !
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Tic-tac, tic-tac, les aiguilles des horloges de New York sonnent minuit, mais pas un minuit comme les autres.
Le minuit qui fait basculer les aiguilles du temps d'une année à l'autre et en l'occurrence de 1881 à 1882 :
"Pour la mère irlandaise qui errait dans le quartier de Battery Park et dont le nourrisson venait de périr dans ses bras ; pour le boucher italien qui venait de vendre son dernier morceau de viande de cheval avariée aux squatteurs du terrain vague au-dessus de la 80e Rue, et pour tous ceux entre les deux ; pour les pauvres dont la pauvreté était telle qu'ils en mourraient bientôt, pour les criminels dont les actes n'offraient aucune garantie contre la misère à laquelle ils essayaient d'échapper, pour les gens relativement prospères et modérément respectables, pour les gens modérément prospères et particulièrement respectables, et pour les très riches qui n'avaient pas besoin de se soucier de leur respectabilité, l'an de grâce 1882 venait de débuter."

Mais, selon que le se trouve du bon côté du cadran des quartiers new yorkais, la vie et le temps ne s'écoulent pas de la même manière.
Comme minuit s'oppose à midi, l'obscur s'oppose à la lumière, la richesse s'oppose à la pauvreté, le vice s'oppose à la vertu, le triangle d'or s'oppose au triangle noir.
Et les Shanks s'opposent aux Stallworth...
À moins que cette vision soit celle d'un prisme inversé car de quel côté est la lumière ?, de quel côté est la richesse ? , de quel côté est le vice.?....
À moins que ce soit les Stallworth qui s'oppose aux Shanks...

Tic-tac, tic-tac les aiguilles du temps filent au travers des vies de ces 2 familles.
Mais les aiguilles peuvent révéler sous diverses formes...
Les aiguilles qui servent à tisser une trame telle celle de ce roman rudement bien ficelée.
Les aiguilles qui me font penser irrémédiablement au fil de la vie, aux fils des vies...
Et qui pense fil, vie et destin, donne à renvoyer au mythe des Parques, ou des Moires.
Celles que Hésiode, dans sa Théogonie [v 211-226], présentent ainsi :
"Nuit enfanta l'odieuse Mort, et la noire Kère, et Trépas. Elle enfanta Sommeil et, avec lui, toute la race des Songes – et elle les enfanta seule, sans dormir avec personne, Nuit la ténébreuse. Puis elle enfanta Sarcasme, et Détresse la douloureuse, et les Hespérides, qui, au delà de l'illustre Océan, ont soin des belles pommes d'or et des arbres qui portent tel fruit. Elle mit au monde aussi les Parques et les Kères, implacables vengeresses, [Clothô, Lachésis, Atropos, qui aux hommes, lorsqu'ilsnaissent, donnent soit heur ou malheur.], qui poursuivent toutes fautes contre les dieux ou les hommes, déesses dont le redoutable courroux jamais ne s'arrête avant d'avoir au coupable, quel qu'il soit, infligé un cruel affront. Et elle enfantait encore Némésis, fléau des hommes mortels, Nuit la pernicieuse ; – et, après Némésis, Tromperie et Tendresse – et Vieillesse maudite, et Lutte au coeur violent.".*
Clotho, "la fileuse", tisse le fil de la vie ;
Lachésis, " la Réparatrice" , le déroule ;
Atropos, " l'Inflexible" le coupe.

Et finalement c'est un peu de tout cela que l'on retrouve dans ce roman aux multiples écheveaux, le côté sombre et par moment des éclairs de lumières. Deux classes que tout oppose, et deux morales diamétralement opposées.
Mais la force de l'auteur est d'éviter de tomber dans un manichéisme trop facile, il donne une vrai consistance à ses personnages, et en même temps une réelle ambiguïté, mais telle Ariane confiant son fil à Thésée, on fini par s'attacher à ces personnages, alors, certes, il y a ceux que l'on adore détester et à l'opposé ceux que l'on déteste adorer...

L'autre force de ce roman, c'est que tel un artiste de précision, l'auteur semble utiliser la pointe d'une aiguille, pour ne pas dire d'un pinceau, pour créer ses ambiances, ses décors, ce New-York de la fin du XIXe et ses dérives
"Maggie devint dépendante à l'opium durant sa période d'indigence et d'errance dans les rues. Ce n'était pas seulement que les rêves causés par la drogue la détournaient avec clémence de l'infortune de sa destitution, mais aussi que l'opium coupait l'appétit et coûtait moins cher que la nourriture. Si l'on parvenait à se procurer un peu d'argent, acheter au coup par coup les boulettes gluantes vous donnait le droit de rester toute la journée allongé sur les couches de la fumerie ; et sur ces paillasses molles dans des pièces obscurcies, au fond de caves aveugles, les jours s'évanouissaient en heures et des semaines entières s'écoulaient comme s'il ne s'était passé que quelques sulfureuses journées. Une fois, elle s'était rendue à la fumerie en bravant une épaisse couche de neige et quand elle était ressortie, un printemps radieux régnait sur Washington Square et Battery Park."

Et puis il y a ces aiguilles d'or :
"— Une aiguille ?
— Une sorte d'aiguille, dit-elle en haussant les épaules. Une aiguille de Chinois, si vous voyez ce que je veux dire. Elle était en or.
— Pour l'opium ? »
Lady Weale acquiesça."
Mais là dessus je n'en dirai pas, à chacun de se laisser prendre dans les mailles du filet qu'est ce roman...

Tic-tac, le temps passe Tempus Fugit
" Seule restait la montre. C'était une pièce de valeur – de fabrication suisse – et l'intérieur du boîtier était gravé : CYRUS WESTON BUTTERFIELD, DE LA PART DE SON ÉPOUSE DÉVOUÉE. TEMPUS FUGIT, 1871."

L'expression, dont on ne retient qu'une partie, écrite par Virgile dans les Géorgiques : " Sed fugit interea, fugit irreparabile tempus, singula dum capti circumvectamur amore", ce qui signifie : "Mais en attendant, il fuit : le temps fuit sans retour, tandis que nous errons, prisonniers de notre amour du détail."
Et je dois bien avouer qu'elle sied parfaitement à ce roman alors prenez le temps de le lire, vous verrez le temps défiler à une vitesse folle, et vous errerez prisonnier de l'amour du détail de l'auteur....

" Aucune ville n'a la mémoire plus courte que New York. Deux mois avaient passé – novembre et les derniers vestiges de l'automne, décembre annonciateur de l'hiver"
Et voilà que déjà 1883 pointe à l'horizon....

(* Hésiode - Théogonie - Édition du Centenaire Les Belles Lettres)

PS : merci aux amis pour cette LC remarquable
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Gros coup de coeur pour la plume, l'histoire, et l'objet en lui-même, qui reflète parfaitement le contenu, le travail d'orfèvre de la maison Toussaint Louverture est royal 💝 avez-vous remarqué le "merci" glissé au-dessus de chaque code barres, et ce depuis le premier volume de Blackwater ? C'est un détail qui me plaît beaucoup et que j'aimerais voir sur tous les livres.

J'ai beaucoup pensé à Stephen King en lisant ce roman, l'écriture est du même genre, le style glauque, qui prend une petite centaine de pages pour se lancer, même si on est dans du baroque, j'ai tout particulièrement aimé le début, cette présentation des décors qui est pétillante. Ah oui, j'oubliais, j'ai eu un détail qui m'a mis sur la voie de Stephen King, c'est une rue, qui me semble être un clin d'oeil, la rue King, qui se trouve au centre de l'histoire, je ne me suis pas renseignée pour vérifier, mais j'ai envie de croire que c'est voulu, et j'ai adoré à chaque fois que j'ai lu le nom de cette rue 🤩

L'histoire m'a fait penser à un conte maléfique, incluant plein de sujets, et dont l'opposition des classes en est la plus importante. Je vais reprendre ce qu'a écrit Mariana Enriquez "les aiguilles d'or est un de ces romans qui se dévorent, et qui, une fois digérés, laissent le goût de ses thèmes puissants, filés dans une histoire impeccable : un matriarcat en plein exercice, la violence de l'arbitraire dans la justice, la solitude des vulnérables, la loyauté des dépossédés, la manipulation de la presse, le fait que toute fortune se construit, d'une manière ou d'une autre, avec des briques d'avidité, de spoliation et de souffrance". (Ceci est imprimé sur le bandeau en papier ajouté au livre)

Tout comme avec le King, il y a un soin du détail pour les personnages, les décors, les actions, tout est tellement bien détaillé que je m'y voyais en petite spectatrice discrète dans un coin de rue (tant qu'à faire, la rue King).

Si je dois dire un seul point négatif, c'est que ce petit bijou se lit très (trop) vite 😅

Bonnes lectures à vous !
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Avec les aiguilles d'or, Michael Mc Dowell nous emmène dans le New-York des années 1880. Là se côtoient toutes sortes de populations des plus riches aux plus pauvres.
Nous partons à la rencontre de deux clans. D'un côté les Stallworth, décidés à asseoir leur fortune et leur réputation en éradiquant la vermine des quartiers miséreux. de l'autre les Shanks, clan matrimonial qui vit de petits délits (avortement, coulage de bijoux et arrangements financiers). Les deux familles se sont déjà croisées dans le passé et Lena Shanks voue une haine farouche au juge Stallworth qui l'a déjà envoyée en prison et a condamné à mort son mari.
Leur nouvelle rencontre sera terrible avec des conséquences catastrophiques. Alors qui sortira renforcé de cette confrontation ? C'est tout le récit des aiguilles d'or.
J'ai été happée par le scénario de l'auteur. Une fois le décor planté, on ne peut plus lâcher le livre, on veut connaître la suite. Cette histoire n'est pas très morale, les personnages peu sympathiques mais c'est vraiment l'histoire qui donne tout l'intérêt à ce roman dont je vous conseille vivement la lecture.
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Quel contraste entre cette couverture flamboyante et ce récit empreint de noirceur !

Commençons par la forme : le livre en lui-même est un objet magnifique, à la couverture splendide, mélange de rouge, noir et or. Son élégance mérite de lui trouver une place de choix dans chaque bibliothèque !

Le fond ensuite. L'histoire se déroule à New-York en 1882. Elle relate l'affrontement terrible entre deux familles : d'une part, celle du puissant juge Stallworth, qui désire nettoyer le quartier dit du triangle noir où le vice règne (prostitution, salle de jeux, bars,...) ; D'autre part, la famille Shanks, avec sa tête la matriarche Lena, qui tire justement ses confortables revenus d'activités illicites. Cette confrontation va faire des victimes, et la vengeance qui en découlera sera implacable...

Le récit est d'une grande fluidité, nous sommes dans du romanesque pur, et franchement, les pages défilent à toute vitesse. Un vrai plaisir de lecture, malgré le côté très sombre de l'histoire.
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Ayant adoré la série Blackwater, j'ai poursuivi ma découverte de l'auteur avec Les aiguilles d'or.

J'ai été ravie de retrouver une ambiance dingue. Les sombres rues du New-York de la fin du 19e siècle y sont extrêmement bien décrites : criminalité, dépravation et misère crasse. La rivalité entre deux familles de condition opposée va nous embarquer dans des évènements de plus en plus sombres et mortels.

Ici pas de héros, les côtés les plus repoussants de l'être humain sont étalés et gare aux faibles et aux innocents qui ne pourront qu'être broyés par les intrigues politiques et la bien-pensance de l'époque.

Même si j'ai préféré Blackwater avec sa pointe de fantastique, je me suis laissé séduire par cette terrible histoire de vengeance…

Les éditions Monsieur Toussaint Louverture prévoient de sortir d'autres titres de l'auteur, je serai au rendez-vous !

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Roman noir par excellence, "Les aiguilles d'or" nous emporte dans le New-York de la fin du XIXème siècle dans une histoire de vengeance entre deux familles que tout oppose.
Si vous connaissez le film "Gang of New-York" de Martin Scorsese avec DiCaprio, c'est une ambiance presque identique car cela se passe une poignée d'années plus tard, on y retrouve même le fameux quartier des "Five Points" et les "Dead Rabbits" et cette animosité des "riches natifs" envers le peuple irlandais, cette bourgeoisie insolante, autaine propre à ceux qui ont tout et surtout l'influence et le pouvoir, sans oublier les fausses bonnes manières.
Donc l'ambiance est posée, de quartiers bourgeois aux rues insalubres et malfamées des quartiers pauvres, ici "Le Triangle Noir" ou violence, salles de jeux clandestines, prostitués, caves à opium, maladies et misère cohabitent.
J'ai adoré cette impression étouffante dans le Triangle Noir, c'est vraiment très immersif, tout comme le puritanisme du clan conservateur implanté dans le système judiciaire mais aussi religieux.
Les personnages, malgré qu'ils soient presque tous pathétiques dans leurs comportements, sont fascinants, j'ai beaucoup aimé Benjamin, un jeune homme un peu simplet ainsi que sa soeur Helen, une jeune femme révoltée contre le comportement de ses proche et empathique à la misère du monde dans la famille Stallworth. Nous ne sommes pas en reste avec la famille Shanks qui vaut vraiment le détour autant dans leur débrouillardise que dans leur haine des Stallworth.
Pleins de détails dans l'intrigue m'ont fascinés.
Le final est très bien emmené et est vraiment cruel, glauque à souhait.
L'écriture de Michael McDowell est très visuelle, limpide, tout en étant bien développée avec des descriptions visuelles ou sentimentales dignes d'un film historique.
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