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3,23

sur 239 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
10 septembre 1944. A lors que Georges Duroy, commissaire de police près le délégué général à l'épuration, est chargé de récupérer une prisonnière: Sarah Ehrlich, dite La Baronne, on retrouve le corps de Marie Valette, jeune institutrice, fille d'une famille de résistants. Elle a été assassinée dans la forêt du Vercors, violée et tondue.
Georges Duroy se retrouve sur la scène du crime en compagnie de Judith Ashton, une photographe de guerre américaine. Tous deux s'interrogent.. Qui a pu bien s'en prendre à elle de façon si violente, On ne tond que pour signifier la collaboration .. Alors une fille de résistants fiancée à un FFI.. Non, Improbable.
L'enquête commence..
Un livre passionnant, quelques pages pour me mettre dedans et ensuite, j'ai été embarqué jusqu'à la fin!
Un récit fictif qui touche une période trouble à la fin de la guerre où des héros ont eu le pouvoir (il y a eu notamment 20000 tondues sur la place publique et 10000 morts sans procès).
Ce court roman noir sur l'épuration, se déroule sur une seule journée et chaque titre de chapitre provient d'un poème écrit par un résistant.
Une belle lecture que je recommande!
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Le décor est planté dès la première page, nous voilà avec Duroy et sa Peugeot 402 sur les routes du Vercors, on y entre en pays de résistance, « Ici commence le pays de la liberté » les FFI contrôlent les voitures. le portrait de Duroy est vite esquissé, commissaire de police, en charge en particulier de l'épuration, plutôt taiseux, pas ouvertement sympathique, mais on sent derrière le masque un type plutôt honnête « pourtant les tondues ça ne lui plait pas trop » conscient des tensions et des contradictions de la période. Des tensions il y en a beaucoup en cette fin d'été 44, la guerre continue, le territoire n'est pas totalement libéré, mais là où les allemands ont été chassés, la remise en route d'un état de droit ne va pas de soi, les résistants sont en armes, les rapports de force sont sans contrôle, la longue occupation a bridé les énergies, elles sont prêtes à se déployer et pas toujours à bon escient.
Les FFI du barrage qui oblige Duroy à s'arrêter n'ont pas grand-chose de héros de la lutte anti nazie, le freluquet, le gros, le petit… des gars du cru, pour beaucoup entrés au maquis après le STO, une résistance intéressée donc, une résistance tout de même. Duroy connait le coin, il y revient pour récupérer une espionne qu'il doit transférer, même si la vie a repris, les traces de la répression allemande qui a vidé le maquis sont nombreuses. Ce village qui sert de cadre au début du récit a plutôt été épargné, le quotidien inscrit son rythme, contrôle, troupeau sur la route, passants à pied, à vélo, et Riton qui annonce : « On a trouvé un corps aux Albert. On dit que c'est la fille Vallette. Elle est morte » comme au théâtre en quelques pages, les protagonistes du drame sont tous en place. Duroy va devoir oublier l'espionne et se pencher sur le meurtre, il n'est pas seul, une journaliste américaine, dans le coin depuis quelques temps, sera à ses côtés. Il ne s'agit pas à proprement parler d'une enquête mais d'une plongée dans un milieu que l'époque a façonné, l'impulsion a force de loi, les règlements de compte y font leur nid. Pour démasquer le coupable du meurtre l'intrigue est relativement simple, contrairement aux tensions marquées par de vieilles haines qui émaillent le milieu de ceux qui se retrouvent du côté de la résistance. La complexité de ce milieu est bien traduite, l'intrigue avance, les amours prennent forme. Une lecture vivante, un bon moment.
Merci à Babelio de m'avoir fait découvrir ce livre.

Lien : https://weblirelavie.com
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En 1944, Marie est retrouvée assassinée et violée. C'est Georges Duroy, commissaire auprès du délégué à l'épuration qui est chargée de l'enquête. La fin de la guerre approche et les suspects sont nombreux: les résistants? Les villageois? Quelqu'un d'autre? Duroy va devoir faire attention où il met les pieds car il risque bien d'y laisser sa peau à vouloir retrouver le coupable.

Attention OVNI livresque. C'est la première fois que je lis un roman de ce style, dans tous les sens du terme. le style est sec, écrit au présent ce qui nous plonge au plus près de l'intrigue. La présence de pas mal de patois ancre encore plus le récit dans la région. Cela ne m'a pas dérangé, bien au contraire, ces mots-là me rappelant mon enfance. L'ambiance de suspicion est très bien décrite, lourde, malsaine, me rendant parfois très très mal à l'aise. Petit point négatif, l'utilisation de beaucoup d'acronymes dont certains que je ne connaissais absolument pas du tout. Même s'ils sont expliqués par des notes de bas de pages, je me suis sentie très bête face à ces lettres avec l'impression de lire un texte très historique et intellectuel.
Avec ce livre j'ai découvert une face de notre Histoire pas très glorieuse et dont j'étais totalement ignorante.
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Une jeune femme est retrouvée assassinée dans le Vercors. Elle est issue d'une famille modeste et pourtant porte des objets de luxe. Peut-être est-ce la raison de sa coupe de cheveux sauvage ?
Une famille de travailleurs italiens habite dans le secteur du crime. Peut-être sont-ils les auteurs de l'assassinat ? Tellement facile d'accuser l'intrus dans cette communauté vivant quasi recluse depuis la chute du maquis et la « prise de pouvoir » par les FFI.
Les FFI parlons-en … ceux de la XIIIème heure qui jouent les petits caïds de banlieue avant l'heure et les autres ! Des jeunes hommes forts de leur pouvoir, de leur domination et les autres forts de leurs convictions.
Une journée de septembre 1944, il faudra une journée à Duroy pour résoudre cette énigme, aidé par une jeune journaliste américaine.
J'ai aimé cette énigme tout en étant un peu déroutée par le style de l'auteur, son phrasé plus proche du langage parlé que de la littérature bucolique auquel le paysage aurait pu prêter. Les ambiguïtés des relations villageoises sont bien posées et le mobile du crime et des sévices interpelle le lecteur. Nous étions en 1944, les choses ne pouvaient plus être comme avant certes, la situation s'accommodant de quelques adaptations de la loi. Cependant l'absence totale de bienveillance a dû peser à ces survivants du plateau…
Dans les dernières pages, François Médéline laisse une référence à ce qui pourrait être son lien familial avec l'un des personnages : quel honorable mobile pour un auteur ! Agréable moment de lecture.


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Quand on découvre le corps de Marie, tondue, violée, assassinée, l'ombre des règlements de comptes pèse sur la scène.
Mais c'est vite oublier que la famille de Marie est une famille de résistants.
Alors que s'est-il passé ?
Duroy, commissaire à l'épuration, et Judith, photographe américaine qui se trouvent sur les lieux au moment de la découverte vont emmener une enquête dont ils se seraient bien passé.
Car dans cette époque trouble où le moindre jeune du coin est devenu ardent défenseur de la France et prêt à liquider l'ennemi ou le traitre sans sommation, les raisons invoquées ne sont peut être pas aussi limpides qu'il y paraît.
Où l'on découvre la place donnée à l'immigré italien, chaque époque à ses contradictions et ses peurs quand il s'agit d'immigration.
Mais aussi le travail de cette police de l'épuration et la complexité de l'après guerre.
Ceux de l'intérieur sont ils amis ou ennemis, comment arriver à réconcilier la population et faire repartir un pays meurtri, par le règlement de compte ou par l'absolution ?

Le sujet est aussi complexe que fort et sans solution evidente. Il n'y a qu'à voir les dégâts sur les générations futures aussi chez nos voisins espagnols par exemple.
L'auteur n'apporte pas de solutions indiscutables mais pose au contraire de vraies questions. Et ce roman à la fois historique et thriller est un vrai plaisir de lecture.

Chronique en ligne sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2021/04/25/la-sacrifiee-du-vercors-francois-medeline/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Au coeur du Vercors tout juste libéré, après la catastrophe de juillet 1944, alors que les rages épuratrices sont prêtes à se déchaîner, un polar historique enlevé, au rythme brillamment étourdissant, et des personnages d'une admirable étoffe.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2021/04/13/note-de-lecture-la-sacrifiee-du-vercors-francois-medeline/

En puisant dans certains éléments de son histoire familiale pour les retravailler au corps et au coeur, François Médéline, que l'on avait vu opérer avec une sombre grâce dans des méandres policiers ou barbouzards nettement plus contemporains, avec « La politique du tumulte » (2012) ou avec « L'ange rouge » (2020) – sans même parler de « Tuer Jupiter » (2018) -, nous offre dans cette « Sacrifiée du Vercors », publiée chez 10/18 en mars 2021, une magnifique et forcenée course contre la montre, menée à cent à l'heure dans un paysage d'après la bataille où les passions délétères n'attendent qu'un modeste instant d'inattention pour bondir et se déchaîner.

Utilisant comme principal carburant d'allumage le matériau peu glorieux de certains épisodes de la Libération et de l'épuration (on songera sans doute à l'usage qu'en firent aussi, chacun à leur manière, le Frédéric H. Fajardie de « La théorie du 1 % » et la Valentine Goby de « L'échappée »), avec la remontée, dans la fièvre de ces instants caniculaires, comme un mauvais reflux gastro-oesophagien, de tout ce que l'être humain peut agiter de haines recuites et de réflexes rances, il nous offre néanmoins, presque contre toute attente, un polar historique lumineux, dramatique et violent certes, mais comme éclairé de l'intérieur par ses deux principaux personnages, le commissaire et la photojournaliste, tous deux dotés d'une vigoureuse cadence d'horloge cérébrale qui ne ralentit jamais leur monumental parti pris de l'action, soutenus par les trois seconds rôles essentiels et particulièrement bien travaillés, à traits enlevés, que sont le briscard militaro-résistant et cavalier émérite, le chef de tribu italien et l'adjoint motocycliste, hacker bien avant l'heure, et sa capacité à trouver et à additionner les informations nécessaires, aussi éparses soient-elles initialement.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Ce nouveau roman de François Médeline est un morceau d'Histoire qui nous transporte en cet fin d'été 1944 dans le Vercors .
Depuis la fuite des allemands vers l'Est et de leur affidés français , laissant derrière eux un paysage de ruines , des morts et des familles décimées , la région est gouvernée par les maquisards du FFI qui représente le gouvernement local . Mais avec le retour de De Gaulle sur le territoire français les choses sont en train de changer . Des commissaires de la République sont nommés pour reprendre les choses en main de manière officielle auprès des résistants de tout poil et de tout bord politique mais surtout pour instaurer l'autorité du Général sur le pays en grande partie libéré . Ils représentent le Gouvernement provisoire de la République et donc doivent veiller que la justice soit rendu sans épuration sauvage et incontrôlée .
C'est précisément le rôle du commissaire Georges Duroy qui arrive dans le Vercors ce lundi 10 septembre 1944 . Il est venu récupérer une prisonnière des mains des FFI locaux mais sa mission ne va pas se passer tout à fait comme prévue .
En effet le corps d'une jeune femme aux cheveux tondus est découverte à proximité .Qui l'a tué ? Pour les jeunes membres du FFI , Petit Louis et sa bande cela ne fait aucun doute : il s'agit d'un italien , un ancien détenu , Simeone Fusilla , le coupable . Marie Valette , institutrice à Grenoble était la promise de Petit Louis et il réclame vengeance …et sa sentence est la peine de mort .
Duroy sait donc que le temps presse s'il ne veut pas retrouver l'italien pendu au bout d'une corde de chanvre , car pour lui , il ne peut y avoir de justice expéditive même pour des jeunes héros de la Résistance . Peut être pourra t -il compter sur une alliée inattendue : une journaliste américaine du magazine Life , Judith Ashton , qui quadrille le coin depuis quelques mois , armé de son appareil-photo et qui connait le coin comme sa poche comme les différents protagonistes de cette tragédie annoncée .

Un roman qui tient particulièrement à coeur l'écrivain lyonnais - je n'en dis pas plus , vous comprendrez en lisant les notes à la fin du livre - . Un récit où toute l'action se déroule sur une journée comme un micro-événement dans cette guerre qui prend le chemin de la victoire pour les Alliés . Une journée qui passe au ralenti , où chaque geste , chaque impression , chaque détail semble figé à jamais pour chacun des protagonistes ayant partagé ces quelques heures dramatiques . Des heures qui préfigurent une nouvelle ère pour la France où les chefs d'hier laissent place aux représentants du Général de Gaulle , le rassembleur d'hier et d'aujourd'hui . Un évènement encore plus symbolique dans ce maquis du Vercors où les résistants ont payé un cher tribu comme les habitants de la région . Mais il peut y avoir des salauds chez les héros : la preuve avec ce récit sans états d'âmes . Une histoire d'hommes ,de fierté et d'orgueil où une femme , une étrangère , sauve l'honneur de la justice et de son représentant . Un huit-clos dramatique comme une petite trace dans l'Histoire de cette fin de guerre qui a vu la vengeance sous toutes ses formes entrer en action . Une soif qu'il fallait assouvir après toutes ses années de privation et d'humiliation , quel que soit le prix à payer et quoique les coupables soient pour certains ,innocents .
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Lorsque l'on séjourne dans le Vercors, il est difficile de faire l'impasse sur l'histoire à la fois héroïque et tragique de cette région pendant la seconde guerre mondiale. La lecture du roman policier de François Médéline me rappela l'ambiance particulière se dégageant de ses lieux de mémoire et de ses paysages.
Dans le roman, nous sommes en septembre 1944, Georges Duroy, commissaire de police, est chargé de transférer une collaboratrice, mais c'est sur la scène de crime d'une jeune femme du pays, tondue et violée, que la focale du roman va se concentrer ainsi que sur différents personnages comme le fiancé de la victime, Petit Louis, le lieutenant-colonel Chorange, l'italien Simeone Fuccilla ou encore une photographe américaine Judith Ashton.
Le roman nous plonge dans une enquête dont les zones d'ombre se marient parfaitement avec celles de notre histoire nationale. Petit-fils de deux grand-pères résistants, on comprend l'attachement de François Médéline à cette période. Son style est efficace, sans fioritures. Pour ajouter au contexte, l'auteur a également choisi des titres de chapitres empruntés à des poèmes célèbres de résistants.
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En 1944, alors que la France "libérée" règle ses comptes avec les traîtres, les espions, purge les derniers pions de l'Occupation (d'autant plus imparfaitement que certains d'entre eux sont lourds), on trouve Marie Vallette, une jeune institutrice, morte dans le Vercors. Ce qui laisse penser à une vengeance d'ordre politique est le fait qu'elle ait été tondue.

Georges Duroy, commissaire de police, délégué à l'épuration, dans le secteur pour transférer une espionne, se trouve présent et observe immédiatement (pendant qu'une jeune reportrice américaine prend des photos) que les agresseurs étaient forcément deux. Or les FFI présents, dont Petit Louis, le fiancé de Marie, ont incriminé rapidement Simeone Fucilla et s'apprêtent à le lyncher... Est-ce qu'on arrête des héros infaillibles ?

J'ai mis du temps à entre dans le "temps" du récit ; non que l'époque ne soit pas parfaitement respectée... C'en était au contraire effrayant ! C'est bien la dislocation que j'imaginais et toutes les lâchetés et les médiocrités qui remontent pour se parer des habits les plus nobles et se livrer à des combats de m**** que je savais.

C'est plutôt que je ne comprenais pas les temps de réaction, voire les réactions du commissaire Duroy et de Judith Ashton, la journaliste. Ils semblent atteints d'une léthargie étrange et quand ils réagissent, cela semble étrangement à contre-temps. La façon dont Duroy fume longuement pendant le lynchage, dont Judith détourne les yeux, paraît inexplicable, surtout s'il faut réagir ensuite ! En début de roman aussi, des verbes d'action sans complément, ni direct, ni circonstanciel... on se demande ce qui se passe... C'est sans doute une habileté de l'auteur, car on est immédiatement mis dans la peau des personnages principaux qui ne comprennent pas trop ce qui se passe... le problème, c'est que le lecteur ne "voit" pas aussi bien qu'eux les scènes non plus.

La deuxième moitié du roman est captivante et l'épilogue réserve des surprises, tandis que, comme dans la vie, les personnages conservent leur part de mystère.

Il me semble toutefois que ni le titre ni la couverture ne correspondent au récit : .
Lien : https://p7.storage.canalblog..
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Une histoire fictive dans l'histoire du Vercors comme au théâtre, lieu, temps, action : 1944. Fin de guerre, début d'autres tragédies.
Un meurtre, un commissaire de police à l'épuration (le terme nous interpelle), une journaliste américaine reporter de guerre, une immonde vindicte, un emportement des secondes, des phrases, des chapitres.
On est déstabilisé, intéressé, transporté.
Comme un bon chocolat, on y pense longtemps par petites touches littéraires.
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