Ce nouveau roman de
François Médeline est un morceau d'Histoire qui nous transporte en cet fin d'été 1944 dans le
Vercors .
Depuis la fuite des allemands vers l'Est et de leur affidés français , laissant derrière eux un paysage de ruines , des morts et des familles décimées , la région est gouvernée par les maquisards du FFI qui représente le gouvernement local . Mais avec le retour de
De Gaulle sur le territoire français les choses sont en train de changer . Des commissaires de la République sont nommés pour reprendre les choses en main de manière officielle auprès des résistants de tout poil et de tout bord politique mais surtout pour instaurer l'autorité du Général sur le pays en grande partie libéré . Ils représentent le Gouvernement provisoire de la République et donc doivent veiller que la justice soit rendu sans épuration sauvage et incontrôlée .
C'est précisément le rôle du commissaire Georges Duroy qui arrive dans le
Vercors ce lundi 10 septembre 1944 . Il est venu récupérer une prisonnière des mains des FFI locaux mais sa mission ne va pas se passer tout à fait comme prévue .
En effet le corps d'une jeune femme aux cheveux tondus est découverte à proximité .Qui l'a tué ? Pour les jeunes membres du FFI , Petit
Louis et sa bande cela ne fait aucun doute : il s'agit d'un italien , un ancien détenu , Simeone Fusilla , le coupable . Marie
Valette , institutrice à Grenoble était la promise de Petit
Louis et il réclame vengeance …et sa sentence est la peine de mort .
Duroy sait donc que le temps presse s'il ne veut pas retrouver l'italien pendu au bout d'une corde de chanvre , car pour lui , il ne peut y avoir de justice expéditive même pour des jeunes héros de la Résistance . Peut être pourra t -il compter sur une alliée inattendue : une journaliste américaine du magazine Life , Judith Ashton , qui quadrille le coin depuis quelques mois , armé de son appareil-photo et qui connait le coin comme sa poche comme les différents protagonistes de cette tragédie annoncée .
Un roman qui tient particulièrement à coeur l'écrivain lyonnais - je n'en dis pas plus , vous comprendrez en lisant les notes à la fin du livre - . Un récit où toute l'action se déroule sur une journée comme un micro-événement dans cette guerre qui prend le chemin de la victoire pour les Alliés . Une journée qui passe au ralenti , où chaque geste , chaque impression , chaque détail semble figé à jamais pour chacun des protagonistes ayant partagé ces quelques heures dramatiques . Des heures qui préfigurent une nouvelle ère pour la
France où les chefs d'hier laissent place aux représentants du Général de Gaulle , le rassembleur d'hier et d'aujourd'hui . Un évènement encore plus symbolique dans ce maquis du
Vercors où les résistants ont payé un cher tribu comme les habitants de la région . Mais il peut y avoir des salauds chez les héros : la preuve avec ce récit sans états d'âmes . Une histoire d'hommes ,de fierté et d'orgueil où une femme , une étrangère , sauve l'honneur de la justice et de son représentant . Un huit-clos dramatique comme une petite trace dans l'Histoire de cette fin de guerre qui a vu la vengeance sous toutes ses formes entrer en action . Une soif qu'il fallait assouvir après toutes ses années de privation et d'humiliation , quel que soit le prix à payer et quoique les coupables soient pour certains ,innocents .