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3,22

sur 238 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'ai retrouvé avec bonheur la plume de François Médéline, découverte il y a quelques mois avec son thriller sombre et furieux L'Ange rouge. Des mots qui claquent, secs, des phrases courtes, cinglantes qui composent un texte nerveux à la Ellroy, presque épileptique. Ce style très singulier est renforcé par un parti pris de narration toute en focalisation externe. Avec cette écriture behavioriste clairement assumée, jamais on ne rentre dans la tête des personnages, les phrases décomposent les gestes et actions, comme la caméra dans un western. Il faut quelques pages pour s'y habituer, après on aime ou on déteste ce type de procédé... pour ma part, j'ai trouvé que cela enrichissait le suspense et j'ai lu d'une traite.

J'applaudis le style, mais je reste malheureusement sur ma faim à cause d'un décalage entre mes attentes, visiblement disproportionnées, et la proposition de François Médéline. Pas tant concernant l'enquête en elle-même, bien que très basique et aisée à élucider. Mais par rapport à toute l'arrière-plan historique : Marie Valette, jeune institutrice, fille d'une famille de résistants patentés, a été retrouvée assassinée dans la forêt du Vercors, violée et tondue, le 10 septembre 1944.

Unité de temps, le récit se déroule sur cette seule journée d. Passionnant contexte, peu évoqué en littérature, que cette courte période de quelques mois qui court de la Libération du pays jusqu'à la restauration d'un régime politique démocratique par le biais du GPRF ( Gouvernement provisoire de la République française ) dirigé par le général De Gaulle, quelques semaines de désordre où les héros, ici adolescents mal dégrossis des FFI, dépassés par les événements, dispose d'un pouvoir éphémère sur de micro-territoires. La vengeance pousse en attendant l'installation des tribunaux d'épuration, entre lynchages et exactions.

L'auteur va à l'essentiel en restituant toute la confusion de cette période, les ressentiments, la nervosité qui saisit les habitants de la région martyre du Vercors, l'assaut donné par la Wehrmacht aidée de la Milice française est encore frais, plus de 600 résistants tués, des civils massacrés notamment à Vassieux et La-Chapelle. Les plaies sont béantes dans cet fin d'été caniculaire. Les esprits s'échauffent.

Mais il m'a sans doute manqué au moins le double de pages pour que la fin de cette lecture ne m'emplisse pas de frustration. J'avais envie d'autre chose que de lire cul sec, j'avais envie de perspectives ouvertes plutôt que de resserrer l'intrigue. L'épuration méritait d'être bien plus décrite pour approfondir la juste réflexion initiée en interrogeant sur l'héroïsme : la vérité doit-elle l'emporter, quitte à écorner des mythes ? Comment concilier justice et mémoire des martyrs ?

A noter une superbe idée, chaque titre de chapitre provient d'un poème écrit par un résistant, parmi eux : « Des imbéciles font justice de nos rêves » ( Maurice Hervent ), « Avec des parfums de vanille, de terre mouillée et de sang » ( Robert Desnos ), « Avec toute la vie derrière eux » ( René Guy Cadou )
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Je dois dire que j'ai été particulièrement attirée par le résumé et la première phrase « le roman noir sur l'épuration ». le reste étant aussi alléchant aussi me suis donc empressée de demander le titre et je remercie Netgalley et les Editions 10/18 de m'avoir permis de le lire.
Je m'attendais à une enquête sombre et compliquée durant l'été 44 en France alors que les Allemands tardent à quitter le territoire et que l'heure des règlements de comptes sonne pendant que les résistants de la dernière heure s'acharnent à faire payer de pauvres filles pour mieux masquer leur propre lâcheté pendant 5 ans. Mais en fait le roman est très court (même pas 200 pages), il se déroule pendant une journée et l'enquête que mène le commissaire Duroy, nommé par le gouvernement provisoire de la République française, le conduit très vite au meurtrier. Il est aidé dans sa quête par une improbable reporter américaine du nom de Judith Ashton qui est arrivée la première presque sur les lieux du crime. On n'a pas le temps de s'attacher aux personnages, de comprendre leur psychologie que le roman est déjà terminé ! de plus, l'écriture de l'auteur m'a gênée, j'ai eu du mal à saisir ce qui me dérangeait et puis j'ai réalisé qu'il écrivait en focalisation externe : nous n'avons que les actions des personnages, que les faits dans leur neutralité, ce que le commissaire voit, ce qu'il fait, ce qu'il entend, etc… Sans aucune réflexion personnelle ou digression de l'auteur sur les événements historiques qui se sont déroulés dans le Vercors avant l'arrivée du commissaire. Cela donne une sécheresse au roman qui est sans doute l'effet voulu par l'auteur mais qui ne fait pas de ce roman ce que prétend le résumé. Je suis donc assez déçue, je n'ai pas réussi à m'enthousiasmer pour ce roman.


Lien : https://labibdeneko.blogspot..
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Noir noir noir tel est l'écran de mon avis - noir - noir et blanc comme la photo de cette superbe couverture.
Comme le sentiment un peu gris cendre que m'a laissé ce roman,

Plume plume plume - Plume est là, un peu compliquée d'accès, elle virevolte et volte sur une seule journée dans la vie de tout un village, de toute une époque, d'une victime révélée et de combien d'autres cachées.
Elle survole la scène, les acteurs, sèche et lointaine, telle que l'a voulue l'auteur et m'a tenue à distance.

Froid froid froid, volontairement glacial, ce roman noir sur l'épuration où traîtres et héros se mêlent dans les cendres de la Libération.

Une superbe couverture, un récit prenant pour qui se laissera prendre. Une belle écriture un peu complexe.

"La sacrifiée du Vercors" de François Médéline
sort le 4 mars 2021 chez 10/18 que je remercie
ainsi que NetGalley pour ce partage

Scénario original:

Une robe bleu roi roulée sous des branchages. Plus loin, une jeune femme sauvagement tondue gît sous un arbre.
Dans cette forêt du Vercors, Marie Valette a été violée et assassinée. Elle avait 24 ans.
Ce 10 septembre 1944, Georges Duroy, commissaire de police près le délégué général à l'épuration, et Judith Ashton, jeune photographe de guerre américaine, se trouvent sur la scène de crime.
En cette journée caniculaire, tous deux s'interrogent. Qui a pu s'en prendre si violemment à la fille d'une famille de résistants ?
Jeunes héros sortis de l'ombre, coupable idéal et villageois endeuillés s'affrontent dans les cendres encore fumantes de la Libération. Car au sortir de cinq années de guerre, ce sont les silences et les règlements de comptes qui résonnent sur les flancs arides des montagnes.

Avec force et intensité, François Médéline interroge la complexité des hommes et de leurs combats.

# 2021 # Petits formats # Noir # Histoire # Epuration # Vercors




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La Résistance dans le Vercors au cours de la seconde guerre mondiale est connue de tous les français.
Dans ce court roman, l'auteur raconte l'assassinat d'une jeune fille retrouvée tondue dans les bois, comment est retrouvé le coupable et par qui , soit G.Duroy, commissaire de la République aidé en cela par une photographe américaine, J.Ashton.
C'est une sorte de huis-clos : une journée, le texte est écrit au présent, histoire de donner plus de vigueur certes, mais l'écriture m'a déplue
Sur le fond bien sur, c'est une petite histoire dans la grande Histoire où héros-salauds respirent le même air.
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Nous sommes dans le Vercors en septembre 1944, Georges Duroy, commissaire délégué auprès du général à l'épuration est chargé du transfert d'une prisonnière vers Lyon, juste à ce moment là on découvre une victime de meurtre. Les réflexes du commissaire vont le lancer aussitôt a la recherche du coupable.
La victime a subi de lourds sévices, les esprits s'échauffent très vite. Se laissant guider par la vengeance, et la xénophobie les jeunes FFI designent très vite, trop vite un coupable, dans cette région meurtrie les hommes oublient leur humanité.
La plume est agréable, les personnages décrits avec précision et finesse, mais l'intrigue est légère.
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Très partagé sur ce livre. Une fois passé une écriture pas forcément facile mais certainement pour coller à l'époque, l'enquête se passe sur une seule journée : un meurtre, un suspect, une milice, une vengeance, des traîtres et des familles. Collabos ou résistants. On se laisse prendre par l'intrigue, même si elle aurait pu être plus complexe ! Une petite histoire à côté de la grande Histoire, l'une marquée dans le vif, l'autre dans la mémoire universelle ; des vrais gens, de vraies victimes, des petits héros. Bref partagé, je disais.
Lien : https://www.facebook.com/liv..
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Attirée par la sublime belle femme sur la couverture et une quatrième page de couverture accrocheuse, j'ai été déçue par ce que j'ai lu entre les deux. Les critiques promettaient cet ouvrage comme le roman de l'épuration en France.
Je ne suis pas du tout entrée dans le sujet, un peu comme si j'avais une vue d'en haut, en spectatrice.
Finalement, ce livre n'est pas vraiment ni une histoire d'épuration ni une affaire des résistants, ni de combattants des FFI. C'est une banale histoire dont je révélerai pas l'issue. le livre aurait pu être très intéressant si la publicité faite autour avait été moins axée sur l'épuration. J'ai sans doute attendu trop de livre sur ce sujet très délicat de l'immédiate après-guerre 40-45.
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S'il n'y avait pas eu la postface, ma critique aurait été assez sévère.
En effet je n'aime pas du tout son style, rapide mais pas très agréable et pas toujours très clair. Par ailleurs, je ne connais rien des évènements de la Seconde Guerre mondiale dans le Vercors et j'ai parfois été perdue. Enfin il y a trop d'allusions sexuelles.
Mais ce complément ancre ces faits dans l'Histoire et donne une autre dimension au récit : d'abord la biographie post guerre des différents protagonistes (l'auteur est un petit-fils de Duroy) et la chronologie des événements du Vercors en 1944. le noms des auteurs de poèmes titres de chapitres est un plus.

Ce roman mélange fiction et réalité.

Toute l'action se déroule sur une seule journée de septembre 44.
Duroy commissaire de police près le délégué général à l'épuration est envoyé dans le Vercors récupérer une espionne. Mais lorsqu'il arrive, le village est en effervescence parce qu'une jeune fille du pays vient d'être retrouvée tondue, violée et tuée. Institutrice à Grenoble, fiancée à un FFI local, elle était venue passer quelques jours. Une jeune Américaine qui travaille dans la région pour le magazine Life est sur le lieu du crime. Des Italiens vivent à proximité, juste tolérés, l'un d'eux va être un coupable idéal. Les FFI le prennent en chasse, le maltraitent et veulent le pendre, avec l'assentiment des villageois. Duroy et Ashton révoltés par toute cette violence vont essayer de trouver le coupable (qui se devine aisément).

Reste que beaucoup de femmes ont été tondues pour collaboration horizontale quand tant d'autres ont fait pire, parfois bien pire comme Bousquet ou Papon et s'en sont sortis. Il y a eu un peu partout beaucoup de règlements de compte avant que le roman national et la réconciliation soient décrétés. La nature humaine étant ce qu'elle est dans tous les camps, certains ont eu à la fois des comportements de salauds et dignes d'éloges suivant les circonstances.


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Marie Vallette, jeune institutrice vivant et enseignant à Grenoble, est retrouvée violée et assassinée dans le Vercors où vivent sa famille et son fiancé Petit Louis, membre des FFI. le commissaire Georges Duroy chargé de prendre en charge la Baronne, une collaboratrice notoire devant être jugée, entre dans l'enquête un peu par hasard. Il est accompagné d'une journaliste américaine, qui travaille pour Life en partance pour l'est de l'Europe.
Alors que tout accuse un immigré italien, Fucilla, les apparences, les ambiguïtés et le trouble de cet été 1944, en pleine épuration extra-judiciaire, vont bousculer la résolution bien trop facile de l'enquête.

Je ne connaissais pas F. Médéline et c'est donc avec beaucoup de curiosité que j'ai choisi de lire La sacrifiée du Vercors.

A la fin, je n'ai pas été totalement convaincue.
Je vais commencer par le point faible qui a mon sens impacte négativement le roman : tout est rapide ! trop peut-être et donc pas assez creusé et analysé.
La rapidité de l'enquête donne un côté très expéditif à l'histoire. Si bien que l'intrigue, le contexte historique ou encore le lieu géographique sont peu exploités. Il en va de même pour les personnages et particulièrement le côté psychologique.
Du coup, je ne me suis pas trop attachée à un personnage en particulier. Au contraire, par exemple, le personnage de Judith, la journaliste américaine m'a plutôt agacée car j'ai eu du mal à croire à ses exploits. de même, Marie, la victime est décrite comme tout en ambiguïté et au comportement plus que trouble. Mais ces aspects ne sont pas assez exploités et vite dévoilés.

Mais j'y ai trouvé des points positifs :
Le fait de faire tenir l'enquête sur un laps de temps court. Réussi.
Le personnage de l'oncle de Fucilla, brève apparition mais très vraie (ou peut-être y-ai-je reconnu certains éléments d'ordre personnel ?).
La rancoeur et le ressentiment de cette époque se concrétisant violemment dans cette épuration extra-judiciaire. C'est bien amené, c'est maîtrisé et l'auteur n'en fait pas des tonnes.
Le top des tops: le tout dernier chapitre qui dévoile...et je n'en dirai pas plus pour ne pas dévoiler justement. Un épilogue qui en fait m'a beaucoup plus plu que l'intrigue du roman.

En conclusion : même si je n'ai pas été convaincue à 100% cette première lecture de F. Médéline m'a donné envie d'aller lire d'autres de ses romans.
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Je n'ai pas réussi à accrocher à cette histoire. le titre et le résumé était plutôt prometteur. Malheureusement les promesses n'ont pas été tenu. L'intrigue est pourtant pas mal mais on a l'impression qu'elle n'est pas aboutit. Certaines descriptions détaillées semblent futiles comparés à certains passages où nous avons besoin de plus détails mais malheureusement nous ne les trouvons pas. Il n'y a pas de rebondissement. On a l'impression tout au long de la lecture , que les personnes sont arrivés comme par magie dans l'histoire. Ce qui nous rend difficile, en tant que lecteur, de s'y retrouver mais aussi de s'y attacher. C'est un livre court qui aurait eu besoin d'être d'avantage développé
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