Un gentil petit livre de 27 pages, texte d'un monologue dont je lis qu'il a été donné au théâtre 2.21 de Lausanne dans le cadre du festival Singuliers-pluriel.
Ma curiosité avait été attisée par sa description dans la liste d'une Masse critique: "Monologue dans lequel le narrateur se livre à l'exercice de critique d'un tableau. Il s'interroge sur l'essence et la forme de cette pratique dans la société contemporaine". Qu'est-ce qu'une oeuvre d'art ? Quelle est la valeur d'une critique ? Voilà les thèmes que je m'attendais à voir abordés. J'allais me régaler, merci à Babelio et aux éditions de la Baconnière de me l'avoir envoyé !
Las... J'aurais dû également lire la description qu'en donne le site de l'éditeur : "Dans ce court récit-essai, le narrateur doit faire face à deux demandes : une préface d'un livre sur les peintres de montagne et un exposé sur un chant de la Divine Comédie. Ce travail de critique mandaté lui donne des velléités de liberté: liberté du sujet de la critique et de sa forme joyeusement menée entre digressions et citations." (je viens d'ajouter cette description dans Babelio).
Un monologue amusant d'un type "payé pour réfléchir" qui bougonne parce qu'il n'a pas envie de répondre à ces deux demandes. En passant, il égratigne avec un humour caustique les milieux de ses deux demandeurs. Rien d'autre ne m'a marqué dans ce texte. Peut-être parce que je n'a pas pû balayer mes attentes en entamant sa lecture...
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Monologue d'un écrivain qui préfère s'intéresser aux bonnes servant les peintres plutôt qu'aux peintres eux-mêmes. L'auteur interroge notre langue, ses coïncidences, ses contradictions.
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Rien, lui répondis-je, je n’avais rien à dire sur les peintres, par contre j’improviserais volontiers sur les bonnes, oui, les bonnes.
Après tout, elles avaient fidèlement servi les peintres, ces paisibles bourgeois venus voir les sauvages (et parmi ces sauvages, bien sûr, ma grand-mère et son chapelet, mon grand-père et ses chèvres) et qui n’auraient pu travailler en paix dans ses paysages époustouflants sans le soutien de jeunes filles quasi illettrées qui pour une modique somme, pour un monsieur parfois aimable mais toujours exigeant, faisaient le ménage, la cuisine, la couture, j’en passe et des meilleures, allaient commissionner au village et réceptionner les toiles vierges à la gare.
Les bonnes en avaient à dire sur le revers du monde ! Avec elles s’ouvraient les portes du caché… Elles m’intriguaient plus que les peintres, comme tous les êtres que le Code civil, en ce temps-là, déclarait « atteints d’imbécillité, de démence, de fureur ou de prodigalité ».
pouvait-on refaire le monde par de simples paroles? Et fallait-il un feu vert, mais de qui, pour parler en son nom propre?
En réalité, quand nous ouvrions la bouche, est-ce bien nous qui parlions ou fallait-il nous avouer les ventriloques de mots usagés frayant dans notre gorge?
Jérôme Meizoz présente son roman "Malencontre", en librairie dès le 7 avril 2022.
RÉSUMÉ
Tout le monde l'appelle le Chinois. On se moque doucement de lui, de ses poèmes, de ses «théories à la con». L'année de ses quinze ans, il s'est épris de Rosalba. Elle, elle n'a rien vu, rien su et épousé l'héritier de la prospère Casse automobile. Au fil du temps, cet amour non partagé s'est librement déployé dans l'esprit fertile du Chinois. le jour où Rosalba se volatilise, la police diffuse sans succès un appel à témoins. Pour comprendre cette histoire dont il perd sans cesse le fil, le Chinois interroge les proches de la disparue. Toutes leurs voix dessinent l'inquiétant motif d'un miroir éclaté. Anti-polar et célébration de l'imagination amoureuse, Malencontre oppose à l'âpreté du réel les forces de l'humour et de l'invention.
https://editionszoe.ch/livre/malencontre
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