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sur 340 notes
Disparaître… Partir en douce, s'évanouir, s'évaporer, s'envoler, s'éclipser, se volatiliser. Disparaître… S'éteindre, succomber, périr, trépasser, décéder, perdre la vie, trouver la mort, mourir. Paris, une jeune femme met fin à ses jours. Saint-Jean Cap Ferrat, un homme est retrouvé noyé, totalement défiguré, le bout des doigts brûlés. Chacun à leur façon, ils ont décidé de disparaître. Pourquoi ? Ces deux affaires sont-elles liées ? « Qu'est-ce qui peut bien pousser quelqu'un à souhaiter disparaître de la surface de la terre ? »

Comme dans chacun de ses romans précédents, Mathieu Menegaux aborde toujours une thématique sociétale. Ne vous y trompez pas, Disparaître est une conséquence désirée d'un mal de notre société : l'auto-destruction programmée de l'être humain corvéable à merci dans un univers professionnel 2.0. Quand le travail finit par définir qui nous sommes, « Disparaître, c'est réussir », Paul Eluard. L'épanouissement personnel est une donnée toute relative dans un monde professionnel fait de concurrence et d'exigences. L'embrigadement de masse en est son essence, martelé dès le plus jeune âge pour celui qui rêve de réussir. « (…) ces jeunes gens qui n'auront de cesse que de se fixer les objectifs les plus ambitieux et de n'être jamais satisfaits d'avoir franchi un échelon, alors qu'il y a un autre défi à relever, une autre promotion à aller chercher, un autre prix d'excellence à glaner. » Sous couvert de prendre soin de ses salariés, l'entreprise se targue de privilégier le Work Life balance. Obligée de se prémunir de toute « catastrophe naturelle » directement liée à ceux qui seraient dans l'incapacité de s'adapter, l'entreprise prêche une réalité dont elle s'est éloignée.

Ce roman est l'histoire d'une rencontre entre un « homme en titane », et une jeune fille en fleurs. L'histoire aussi de certitudes qui tombent. L'histoire d'opposés qui s'attirent quand l'un met en lumière les failles de l'autre. Une démonstration habile et réaliste de méthodes mensongères et destructrices qui démolissent de l'intérieur, une annihilation de l'être humain par le travail, une déshumanisation programmée de ce « hamster » qui avance dans sa roue, sans regarder ni à gauche, ni à droite, happé par le temps et les échéances, qui ne prend plus le temps de penser. Disparaître peut alors sonner comme une conséquence logique et nécessaire à une situation impossible à gérer, à un mal être profond et lancinant qui détruit tout sur son passage, de l'estime de soi, à l'illusion d'avoir pris le bon chemin. « Effacer sa vie. Réussir sa sortie. »

Quand la finalité de l'homme consistait il y a peu de temps encore, au besoin irrépressible de laisser une marque, une trace de son passage, un témoignage, le nouvel homme 2.0 souhaite lui simplement disparaître. Mû par cette sensation omniprésente de « se sentir en insécurité permanente », l'homme qui pense devient inapte à vivre dans cette société où chaque pas renvoie aux mots rentabilité et productivité.

Ce roman devrait être reconnu d'utilité publique. Si l'on se disait encore la vérité dans ce monde où chaque parole est un énorme mensonge… Où les intérêts personnels ne sont pas ceux de l'entreprise… Où les émotions n'ont plus aucune place… Où « la quête d'excellence ne peut justifier une telle pression. » Pour cela, il faudrait prendre le temps de respirer, de pouvoir et de vouloir s'offrir un temps d'introspection, d'accepter une autre vie. « (…) en France, on a le droit de se suicider et tout adulte a le droit constitutionnel de disparaître. » et parfois c'est le seul choix…

Je crois aux rencontres. Je crois que parfois des êtres sortis de nulle part vous montrent le chemin. Je crois que certains romans tombent volontairement entre vos mains pour de bonnes raisons. Je crois que ce roman est de ceux-ci. Mathieu Menegaux vous montre le rouleau compresseur qu'est l'entreprise et les effets du mauvais paramétrage humain. Édifiant et tellement juste.

Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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Tout commence à Paris, rue des Abbesses, lorsqu'une jeune fille ayant à peine dépassé la vingtaine chute d'une fenêtre du 6ème étage. le capitaine Balansart dépêché sur place conclu à un suicide. Affaire classée.

Un petit tour du côté de Nice pour vous changer les idées après ce premier chapitre assez glauque, cela vous dit ? Franck Madion, triathlète, s'entraîne sérieusement, lorsqu'il tombe sur un cadavre gisant sur la plage. Christophe Grondin, flic de son état, est chargé de l'enquête. En recoupant toutes les informations dont il dispose, tout porterait à croire que le noyé ait volontairement nagé jusqu'à épuisement et noyade. Bon, pas plus joyeux ici, finalement….

Christophe, personnage très sympathique, en plein processus de sevrage tabagique, mordille des touillettes en plastique toute la journée pour éviter de se jeter sur un paquet de clopes. Il n'est pas très convaincu de la thèse du suicide. Ce noyé l'intrigue, qui est-il ? Pourquoi avoir mis fin à ses jours ? Et pourquoi avoir voulu effacer toute trace de sa présence sur terre ? Faut être tordu quand même pour se brûler le bout de ses doigts afin d'effacer ses empreintes digitales.

Je ne vous en dirai pas plus sur l'histoire. Sachez simplement que ce livre, une fois commencé, est terriblement addictif. le résumé en dit suffisamment pour attiser la curiosité du lecteur, mais pas assez pour deviner où l'on met les yeux ! Et j'adore partir comme ça, sans trop savoir où va me mener ma lecture. Et le résultat ici est détonnant.

Les personnages sont attachants, tout à tour touchants, quelquefois agaçants. On entre dans leur vie, on les accompagne, on comprend leurs réactions, leurs envies, leurs rêves. Matthieu arrive bien à retranscrire chaque émotion ressentie par nos protagonistes.

Le rythme imposé est tellement trépidant que l'on n'a pas d'autre choix que de rester scotché à ce roman.

D'une histoire somme toute banale, l'auteur construit une intrigue pleine d'émotions et de mystères, avec une incursion dans les dessous méconnus de la finance absolument passionnante. L'auteur nous plonge dans un univers à l'apparence feutré et lisse.

La plume est agréable, charmeuse, limpide et accrocheuse. La couverture est juste fabuleuse, promesse d'un beau voyage.

Je remercie les Editions Grasset et Net Galley pour cette lecture.

#NetGalleyFrance #MathieuMenegaux #Disparaître
Lien : https://soniaboulimiquedesli..
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A Nice, le Capitaine persévère dans son enquête, nous livrera-t-il l'identité du noyé? Nous suivons ses déductions, pas à pas. En parallèle, à Paris,il est question d'ascension sociale. Là où il n'y a pas de place pour une vie personnelle, pas de sentiments. Notre jeune diplômée, va interpréter certains signaux, et comme chacun a ses propres codes...
L'auteur nous plonge au coeur de ces deux affaires.
Un roman captivant!
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Un autre livre de Mathieu Menegaux que j'ai apprécié. On y retrouve son style ou tout se précipite au fur et à mesure de l'avancement dans l'histoire.
On y suit 2 évènements parallèles qui se rejoignent au final, une fin qui nous permet de comprendre le déroulement des évènements.
J'ai toutefois trouvé ce livre moins percutant que "je me suis tue" et "un fils parfait" que j'avais particulièrement aimé.

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J'avais adoré les premiers romans de cet auteur, qui s'intéressait toujours à des sujets durs et assez tabous, et les racontait d'une façon tellement sobre et percutante. Là, je dois dire, que je suis particulièrement déçue.

Le début m'a rendue perplexe. J'imaginais mal un polar de cet auteur, et finalement, le récit se déroule sur autre chose.

On se retrouve avec une femme suicidée, et un homme retrouvé noyé.

Mais que s'est-il passé ?

Au fil du récit, les réponses aux questions se dessinent. Mais ça reste tristement banal. Une histoire qui finit mal, des personnages désespérés, et très peu d'émotions... Moui... On va dire qu'il manquait un côté un peu spectaculaire et percutant, et le récit s'en retrouvait fade et insipide.

Et venant de cet auteur, c'est d'autant plus décevant.
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Une histoire bien tristounette, mais il est communément admis maintenant que les histoires d'amour finissent mal …. en général.
J'ai lu ce roman sans ressentir d'empathie pour les personnages. Ce n'est pas un mauvais roman, c'est bien écrit, mais je ne ressens aucune émotion, c'est le calme plat. Une histoire archi classique doublé d'une enquête pas très intéressante. Je t'aime …. moi non plus. Un récit vite lu et très certainement vite oublié.

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Cette fois l'auteur nous emmène dans une histoire d'amour.
Une jeune femme Esther et Etienne un de ses supérieurs se retrouvent ensemble à la suite d'un burn-out de la jeune femme. Etienne la prend sous sa protection et ce qui devait arriver… ils tombent amoureux.
Etienne est marié.
Comment vont-ils vivre cette liaison dans la clandestinité ? Résistera-t-elle au sentiment de culpabilité de l'homme marié, père de famille et quinquagénaire ?
Comment se sortir de cette liaison sans faire de « casse ». ?
Jusqu'au bout de ce roman, l'auteur nous entraine avec lui dans la recherche d'explications cohérentes.


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Disparaître
Mathieu Ménégaux

Paris.
Le bruit d'un corps qui s'écrase sur un trottoir.
C'est Esther Goetz qui vient de se défenestrer.

Nice.
Le corps d'un noyé échoué sur la plage, les empreintes digitales effacées et aucun poil.
Mort inconnu.

Quel est le lien entre ces deux morts tellement différentes ?
C'est ce que va tenter de découvrir Christophe Grondin, un flic solitaire déplacé de Bobigny à Nice.
Une enquête qui nous emmène dans les affres du monde si superficiel des affaires, de la culpabilité, de la solitude et de l'infidélité.

Un roman circulaire comme j'apprécie mais en revanche pas de palpitations ni d'effroi ressenti comme dans les autres romans de cet auteur que j'apprécie tant : Mathieu Ménégaux.
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Wouah!
Autant Mathieu Menegaux me semblait tourner en rond dans ses précédents romans – Je me suis tue , Un fils parfait et Est-ce ainsi que les hommes jugent? , autant celui-ci marque une réelle rupture, un réel renouveau.
L'auteur continue de surfer sur la vague du roman psychologique mais, cette fois-ci, avec une superbe maîtrise.
L'histoire commence avec deux faits divers sordides: une femme se défenestre et un homme se noie… et les pièces se mettront en place au fur et à mesure des pages.
Vivement le 5ème Menegaux !!!
Lien : https://letempslibredenath.w..
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Je découvre Mathieu Menegaux à travers Disparaître.
Disparaître, c'est la découverte de deux suicidés, l'une à Paris et l'autre à Nice, que rien ne semble relier.
Disparaître, c'est la rencontre entre Esther et Etienne quelques mois plus tôt.
Disparaître, c'est l'évolution de leur relation bien que d'importants gouffres les séparent.
Disparaître, c'est l'obstination d'un flic à mettre un nom sur un cadavre découvert sur une plage.
Disparaître, c'est un roman captivant, bien que la chute nous soit révélée dès le départ. J'ai suivi avec beaucoup d'intérêt l'évolution de ces personnages qui, bien que la vie semblait leur ouvrir de nombreuses portes, ont opté pour une destinée tragique. Je les ai trouvés tous très touchants. J'ai beaucoup apprécié aussi l'entêtement de Gondrin à offrir à cet étrange suicidé une sépulture digne.
L'auteur nous plonge dans cet univers sombre avec une plume pleine d'émotion et de délicatesse. Un gros coup de coeur !
Lien : https://bo0ksbo0ksbo0ks.blog..
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